ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

"741"> aussi très - bien. Quand l'inflammation est grande vers les reins & les génitoires, il faut avoir recours aux saignées, aux émulsions, aux calmans & adoucissans, tant internes qu'externes. Une infusion de cantharides dans du vin, est le remede spécifique d'un fameux medecin hollandois; ce remede me paroît suspect & peut avoir des suites bien funestes: on recommande aussi la résine de gayac, & on regarde comme un remede spécisique le baume de Copaïba; à quoi il faut ajoûter l'antimoine diaphorétique, le bezoar minéral, l'eau dans laquelle on a fait bouillir du mercure, les injections d'eau de chaux, le mercure doux, le sucre de Saturne, &c.

Pitcarn traite la gonorrhée virulente de cette maniere. Au commencement de la maladie, il purge avec une tisanne laxative de senné, de sel de tartre & de fleurs de mélilot; il preserit du petit - lait pour la boisson du malade. Après l'avoir purgé ainsi pendant trois ou quatre jours, si l'urine est moins échauffée, le flux moins considérable, & la couleur & la consistence de la matiere devenue meilleure, il lui fait prendre pendant six ou sept jours des bols de térébenthine & de rhapontic; si ces bols lui tiennent le ventre libre, c'est un bon signe. Il faut éviter absolument de donner des remedes astringens; la gonorrhée ne dégénerant presque jamais en vérole, à - moins qu'on ne se presse trop de l'arrêter. Pitcarn, in manu seripto.

Du Blegny veut que l'on commence la cure d'une gonorrhée par un cathartique bénin de casse, de senné, de crystal minéral, de tamarin, de guimauve, & de rhubarbe, que l'on prend alternativement de deux jours l'un; ensuite des diurétiques, & sur - tout ceux de térébenthine; & enfin des astringens bénins, comme les eaux minérales, le crocus Martis astringent, les teintures de rose & de corail en cochenille, &c.

Le ptyalisme ou la salivation ne guérit jamais la gonorrhée. Chambers. (Y)

GONNUS, ou GONNI (Page 7:741)

GONNUS, ou GONNI, ONN\OS2 dans Strabon, ONO\S2 dans Lycophron, (Géog.) ville de Grece dans la Perrhibie; tous les anciens auteurs grecs & latins en parlent; M. de Lisle place Gonnus à l'entrée de Tempé, au nord du fleuve Pénée, & à vingt milles de Larisse; cette ville est nommée Gonnessa par Euscathe, sur le II. liv. de l'Iliade. (D. J.)

GOR (Page 7:741)

GOR, (Géog.) ville des Indes, capitale d'un petit royaume de même nom, qui fait partie des états du Mogol, aux confins du Tibet. Long. 104. lat. 31. (D. J.)

GORAO (Page 7:741)

GORAO, s. m. (Comm.) étoffe de soie cramoisie, ou ponceau, qui se fabrique à la Chine.

GORANTO (Page 7:741)

GORANTO, (Monts de - ) Géog. chaîne de montagnes dans la Natolie, au couchant de la petite Caramanie, entre le golfe de Macri & celui de Satalie. Les montagnes de Goranto jettent à leur sommet du seu, des flammes & de la fumée; la chimere de Lycie, celebre chez les poëtes, en faisoiz partie. (D. J.)

GORCUM, ou GORKUM (Page 7:741)

GORCUM, ou GORKUM, Gorichemum, (Géog.) ville forte de la Hollande méridionale, commerçante en fromages, beurre, & autres denrées; elle est à l'embouchure du Linge qui la traverse, à cinq lieues E. de Dordrecht, sept N. E. de Bréda, treize S. E. d'Amsterdam. Longit. 22. 29. latit. 51. 49.

Gorkum est la patrie de plusieurs hommes qui se sont illustres dans les Sciences & dans la Peinture; il suffira d'en nommer ici quelques - uns.

Erpenius, (Thomas) mort professeur en arabe à Leyden, le 13 Novembre 1624, à l'âge de soixante ans: nous lui devons une grammaire arabe, & d'autres ouvrages en ce genre, dans lesquels il a excellé.

Estius, (Guillaume) s'est fait une haute réputation par sa théologie en deux vol. in - fol. & par ses commentaires sur les épîtres de S. Paul.

Kamphuysen, en latin Camphusius, ministre soci<cb-> nien, naquit à Gorcum dans le dernier siecle, & déclara dans ses écrits, qu'il auroit vécu toute sa vie sans religion, s'il n'eût le des ouvrages où l'on combat la trinité, & dans lesquelles on enseigne que les peines de l'enfer ne seront pas éternelles.

Bloëmart, (Abraham) né à Gorcum en 1567, & mort en 1647, s'est distingué parmi les peintres hollandois, & dans le goût de sa nation: on fait surtout beaucoup de cas de ses paysages.

Verschuring, (Henri) né en 1627, excelloit à peindre des animaux, des chasses, & des batailles: il périt sur mer d'un coup de vent, à deux lieues de Dordrecht, en 1690.

Van - der - Heyden, (Jean) mort en 1712 à quatre - vingts ans, avoit un talent particulier pour peindre des ruines, des vûes de maisons de plaisance, des temples & des lointains. (D. J.)

GORD, ou GORRE (Page 7:741)

* GORD, ou GORRE, s. m. (Pêche.) espece de pêcherie composée de plusieurs parties, dont la premiere s'appelle gord; ce sont deux rangs de perches ou palissades convergentes d'un côté, & par conséquent divergentes de l'autre; elles conduisent le poisson qui entre par le côté le plus large, dans un verveux ou guidau fixé au bout le plus étroit. L'embouchure du gord est quelquefois à - mont & quelquefois à - val, suivant le mouvement de la marée. II suit de ce qui précede, que la palissade sert comme d'entonnoir au guideau qui la termine, & que les gords ressemblent beaucoup aux bouchots.

Il y a des gords d'osier avec pieux sédentaires; ils sont en usage à Touque & à Dive; ils ont, comme les bouchots de Cancalle, quatre à cinq piés de hauteur, sur sept à buit de long; le treillis est soûtenu par six pieux, & l'extrémité en est entonnée dans une petite nasse arrêtée par deux pieux en - devant, & un troisieme à la queue: l'ouverture en est exposée à l'ebbe; la pêche se fait au reflux. Comme cette pêcherie n'exige ni panne ni aîle, ni clayonnage serré, l'usage n'en sauroit être pernicieux; car il est sédentaire & assez ouvert pour laisser échapper le frai. Voyez nos Pl. de Pêche.

On établit aussi des gords dans les rivieres. Voici la description de celui de la riviere d'Elé, dans l'amirauté de Quimper en Bretagne: cette pêcherie où l'on prend du saumon, est placée entre deux montagnes, & traverse en entier le lit de la riviere; les tonnes sont de maçonnerie, & non de pieux serrés ou de pieux clayonnés. Il y a sept tonnes; l'intervalle de ceiie qui est à l'ouest est clos de tous côtés par des rateliers garnis d'échelons; & c'est le réservoir de la pêcherie. Quand on fait la pêche & qu'il n'y a encore rien de pris; pour faire servir cette tonne comme les autres, on leve deux de ces rateliers, & l'on met à leur place deux guidaux qui arrêtent les saumons qui cherchent à remonter: lorsqu'ils descendent, ces poissons qu'on ne pêche jamais alors, trouvent une ouverture pour s'échapper & retourner à la mer. Voyez Saumons.

Les gords de la gironde n'ont rien de particulier; ce sont deux palissades de bois qui forment un angle dont la pointe est exposée à la basse eau: ces palissades sont assises sur un terrein de terre franche & de rapport. Quand la marée y est montée, la pointe du gord se trouve garnie d'une tonne ou gonne que les Pêcheurs nomment une gourbeille, au bout de laquelle ils ajoûtent encore deux nasses qu'ils appellent des bouteilles. Ces bouteilles sont soûtenues sur de petits piquets enfoncés dans le terrein; c'est - là que se prend le poisson qui est monté avec la marée dans le gord, & il s'en prend beaucoup, car les tiges des bouteilles sont si serrées que rien ne peut échapper: le frai d'alose & d'autres poissons y est quelquefois en si grande quantité, qu'on ne pourroit sans infection l'y laisser plus d'une marée à une autre. Les [p. 742] bouteilles se démontent & s'élevent quand le pêcheur ne veut point exploiter son gord.

Ces gords ont leurs aîles ou clayonnages d'environ quatre piés de haut sur vingt - cinq, trente, quarante, cinquante, jusqu'à soixante - dix brasses de long. Il n'y en a qu'à l'oüest de la gironde, sur les côtes de Médoc, où la côte est plate & fort différente de la côte de Xaintonge qui lui est opposée. Voyez nos figures.

GORDIEN (Page 7:742)

GORDIEN (Noeud), s. m. (Littérat.) noeud du char de Gordius qu'Alexandre coupa ne pouvant le dénoüer: en voici l'histoire. Gordius, pere de Midas, roi de Phrygie, avoit un char dont le joug étoit attaché au timon par un noeud fait si adroitement dans les tours & les détours du lien, qu'on ne pouvoit découvrir ni son commencement ni sa fin. Selon l'ancienne tradition des habitans, un oracle avoit déclaré que celui qui le pourroit délier auroit l'empire de l'Asie. Alexandre passant dans la ville de Gordium, ancien & fameux séjour du roi Midas, souhaita de voir le fameux chariot du noeud gordien, se persuadant aisément que la promesse de l'oracle le regardoit: après avoir considéré attentivement ce noeud, il fit plusieurs tentatives pour le délier; mais n'ayant pû y réussir, & craignant que les soldats n'en tirassent un mauvais augure: « il n'importe, s'écria - t - il, comment on le dénoue ». Alors l'ayant coupé avec son épée, il éluda ou accomplit l'oracle, dit Quinte - Curce, sortem oraculi vel elusit vel implevit. Arrien ajoûte qu'Alexandre avoit réellement accompli l'oracle, & que cela fut confirmé la nuit même par des tonnerres & des éclairs; de sorte que le prince n'en doutant plus, offrit le lendemain des sacrifices aux dieux pour les remercier de la faveur qu'ils vouloient bien lui accorder, & des marques authentiques qu'ils venoient de lui en donner. Tout cela n'étoit qu'un stratagème qu'Alexandre imagina pour encourager ses troupes à le suivre dans son expédition d'Asie. (D. J.)

Gordiens (Page 7:742)

Gordiens, (monts) Gordioeus mons, (Géog.) chaîne de montagnes de la grande Arménie, au milieu de laquelle chaîne Ptolomée donne la même latitude qu'aux sources du Tigre, savoir 39d. 40'. Cette montagne a donné le nom de Gorden ou Gorduene au pays dont Pompée fit la conquête; car ce pays étoit aussi de la grande Arménie, & dépendant du roi Tigrane. La commune opinion veut que ce soit présentement le mont Ararath. (D. J.)

GORDIUM (Page 7:742)

GORDIUM, (Géog. anc.) ville d'Asie dans la Phrygie sur le fleuve Sangar; Etienne le géographe la nomme Gordicium: peut - être avoit - elle pris son nom de Gordius, pere de Midas, qui en avoit fait le lieu de sa résidence. Arrien, Xénophon, & les historiens d'Alexandre le Grand, font mention de Gordium: ce fut - là, disent - ils, que ce roi ne vint à bout du noeud gordien qu'en le coupant. Voyez Gordien (Noeud) . (D. J.)

GORÉE (Page 7:742)

GORÉE, (Géogr.) voyez ci - devant Goérée.

GORET (Page 7:742)

GORET, s. m. (Marine.) c'est un balai plat fait entre deux planches & emmanché d'une longue perche; on s'en sert pour nettoyer les parties du vaisseau qui sont dans l'eau.

Les Hollandois ne font pas le goret plat comme les François: ce sont de gros balais cloüés entre deux planches amarrées à une corde; on porte cette machine au bout du vaisseau, on la met dessous & on la tire par l'autre bout avec le cabestan; de sorte qu'en passant elle nettoye & gratte le vaisseau. (Z)

GORETER (Page 7:742)

GORETER, v. act. (Marine.) c'est nettoyer avec un goret la partie du vaisseau qui est cachée dans l'eau. (Z)

GORGADES (Page 7:742)

GORGADES, (Géog. anc.) îles du Cap - verd ou de la côte occidentale d'Afrique, dans lesquelles plusieurs auteurs ont placé le séjour des Gorgones, sur la relation fabuleuse des Carthaginois, qui y trouverent des femmes velues sur tout le corps, & d'une si grande agilité, qu'elles échappoient aux hommes qui les poursuivoient à la course: ces femmes pourroient bien être des guenons dont ces îles sont remplies. (D. J.)

GORGE (Page 7:742)

GORGE, s. f. (Anatomie.) partie antérieure d'un animal entre la tête & les épaules, dans laquelle est le gosier. Voyez Cou ou Col.

Les Medecins comprennent sous le mot de gorge, tout le creux ou toute la cavité que l'on peut voir quand une personne ouvre la bouche fort grande. Voyez OEsophage & Bouche. On l'appelle aussi quelquefois isthme, parce que c'est un passage étroit qui a quelque ressemblance avec ces gorges de montagnes ou langues de terre que les géographes appellent isthmes. Chambers.

On donne quelquefois ce nom aux mamelles; c'est en ce sens qu'on dit d'une femme, qu'elle a une belle gorge. Voyez Mamelle. (L)

Gorge (Page 7:742)

Gorge, (Art milit. & Fortifications.) en termes de Fortification, est l'entrée du bastion, des demi-lunes, ou autres ouvrages extérieurs. Voyez Bastion, Demi - Lune, &c.

La gorge d'un bastion est ce qui reste des côtés du polygone intérieur de la place, après qu'on en a retranché les courtines: dans ce cas, il se fait un angle au centre du bastion; tel est l'angle F K L, Pl. I. de Fortification, fig. 1. Voyez Angle du centre du Bastion . Aux bastions plats, c'est une ligne droite sur la courtine qui communique d'un flanc à l'autre.

Il est avantageux que la gorge du bastion soit grande, pour augmenter la capacité du bastion. Voyez Demi - Gorge.

La gorge d'une demi - lune est la partie de la contrescarpe sur laquelle elle est construite.

La gorge des autres ouvrages extérieurs, est l'espace qui est entre leur flanc attenant le fossé; ou c'est la partie qui les termine du côté de la place.

Toutes les gorges doivent être sans parapet, parce que les assiégeans après s'en être rendus maîtres, s'en serviroient pour se mettre à couvert des coupe de la place: on se contente de les fortifier avec des palissades, pour éviter une surprise.

Demi - gorge est la partie du polygone qui est depuis le flanc jusqu'au centre du bastion, comme FK. Voyez Demi - Gorge. Chambers. (Q)

Gorge (Page 7:742)

Gorge, (Hydraulique.) se dit d'une fondriere & vallée où l'on a dessein de faire descendre une conduite d'eau, ou de la faire passer sur un aqueduc, pour raccorder les deux niveaux. (K)

Gorge de Pigeon (Page 7:742)

Gorge de Pigeon, (Manége.) expression usitée parmi les Eperonniers, pour désigner une sorte d'embouchure dont la liberté de langue ou l'espace qui forme cette liberté, diminue toûjours à - mesure que le canon s'éleve & jusqu'au point de la terminaison du montant. Il est des gorges de pigeon brisées, il en est de non brisées. Voyez Mors. (e)

Gorge (Page 7:742)

* Gorge, (Architecture.) espece de moulure concave, plus large & plus profonde qu'une scotie; elle se pratique aux cadres, chambranles, & ailleurs.

La gorge d'une cheminée, c'est la partie comprise depuis le manteau jusque sous le couronnement du manteau; il y en a de droites ou à - plomb, en adoucissement ou conge, en balustre, en campane ou cloche. Voyez Gorgerin. Chambers.

Gorge (Page 7:742)

Gorge; les Artificiers appellent ainsi l'orifice d'une fusée dont le cartouche est étranglé sans être fermé, & dont le trou est précédé d'une espece d'écuelle concave qui sert à contenir l'amorce.

Gorge (Page 7:742)

Gorge, en terme de Fondeur de cloches, est le renflement compris depuis les faussures jusqu'au bord ou arrondissement de la cloche. Voyez la fig. I. Pl. de la Fonderie des cloches, & l'art. Fonte des Cloches.

Next page


The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.

PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.