ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"705"> XWSIS2, glaucoma, de GLAUHWS2, glaucus, qui signifie une couleur mêlée de verd & de blanc, ou ce qu'on appelle la couleur de mer; c'est le nom d'une maladie des yeux, sur le siége de laquelle les auteurs ne s'accordent point.

Les uns prétendent que c'est une lésion particuliere du crystallin, qui consiste dans une sorte de dessechement de cet organe: de ce nombre est Maître - Jan, avec la plûpart des anciens, qui regardent cette maladie comme une sorte de cataracte fausse.

Les autres veulent que ce soit un vice du corps vitré, qui est devenu opaque de transparent qu'il est naturellement: ensorte que l'épaississement de l'humeur contenue dans les cellules de ce corps, le rend disposé à réfléchir les rayons de lumiere qui devroient le traverser, pour porter leurs impressions sur la rétine; & de cette réflexion contre nature résuite la couleur mentionnée, qui donne son nom à cette maladie.

Ce dernier sentiment est adopté par la plûpart des modernes, tels qu Heister & les plus savans oculistes de nos jours: il paroit ne devoir être susceptible de fournir aucun lieu de doute, si l'on fait attention que tous les auteurs tant anciens que modernes, se réunissant en ce point de regarder cette maladie comme incurable, sur - tout par les secours de la Chirurgie, ce jugement ne peut tomber que sur le corps vitré, qui ne peut point être enlevé: au lieu que dans quelque état que soit le crystallin, il semble qu'on peut toûjours tenter de l'abattre, ou mieux encore d'en faire l'extraction, & de rétablir la vûe qui peut subsister sans lui, pourvû qu'il n'y ait point de communication de ses lésions avec la partie du corps vitré dans lequel il est enchâssé.

D'ailleurs le glaucome semble être toûjours facile à distinguer de la cataracte, en ce que la couleur contre nature qui le caractérise, est réfléchie d'une sur face profonde, éloignée derriere la pupille: au lieu que les couleurs de la cataracte sont superficielles & tout proche des bords de l'uvée.

Quoi qu'il en soit, la maladie caractérisée par le symptome essentiel du glaucome, est presque toûjours une maladie incurable; parce qu'on s'apperçoi rarement de son commencement; tems auquel on pourroit combattre l'épaississement qui se forme, par les fondans mercuriels & les autres remedes appropriés, pour rendre la fluidité aux humeurs viciées ou les détourner de la partie affectée. Voyez OEil, Crystallin, Vitré (Corps - ) (d)

Ceux en qui cette maladie commence à se former, s'imaginent voir les objets à - travers d'un nuage ou de la sumée; & quand elle est entierement formée, ils n'apperçoivent aucune lumiere, & ne voyent plus rien.

Les anciens qui pensoient que la cataracte n'étoit qu'une pellicule formée dans l'humeur aqueuse, regardoient le glaucome ou opacité du crystallin comme une maladie incurable. Actuellement qu'on a des connoissances positives sur le caractere de la cafaracte, on donne le nom de glaucome à l'induration contre nature & à l'opacité du corps vitré.

Elle peut passer pour incurable dans les personnes âgées, & même dans d'autres circonstances elle est extrèmement difficile à guérir, les remedes externes n'étant d'aucune utilité, & les internes n'offrant pas de grandes ressources: ceux qui paroissent convenir le plus, sont ceux dont on se sert dans la goutte sereine. Voyez Goutte sereine. Julius Caesar Claudinus, consult. 74. donne un remede pour le glaucome.

Maître - Jan, dans son traité des maladies de l'oeil, distingue ainsi le glaucome de la cataracte. Le glaucome, selon lui, est une altération toute particuliere du crystallin, par laquelle il se desseche, diminue de volume, change de couleur, & perd sa transparence en conservant sa figure naturelle & devenant plus solide. Les signes qu'il donne pour distinguer cette altération d'avec la cataracte, sont fort équivoques; ce qu'il assûre le plus positivement, c'est que dans le glaucome la membrane qui recouvre le crystallin n'est point altérée; de - là les cataractes luisantes lui sont très - suspectes, dans la crainte qu'elles ne soient des glaucomes ou fausses cataractes, ou pour le moins qu'elles n'en participent. Cet auteur assûre que les glaucomes sont absolument incurables. (Y)

GLAUCUS (Page 7:705)

GLAUCUS, s. m. (Mythologie.) dans la Fable, c'est un dieu marin fils de Neptune & de Naïs, selon Evante, & selon Athénée d'Eubée & de Polybe, fils de Mercure. Dans l'histoire, Glaucus n'étoit qu'un habile pêcheur de la ville d'Anthédon en Béotie: il savoit si bien plonger, qu'il alloit souvent sous l'eau aborder dans des lieux écartés, pour s'y cacher quelque tems; & lorsqu'il étoit de retour, il se vantoit d'avoir passé tout ce tems là dans la compagnie de Thétis, de Neptune, d'Amphitrite, de Nérée, des Néréïdes, & des Tritons: cependant il eut le malheur de se noyer, ou peut - être d'être dévoré par quelque poisson; mais cet évenement servit à l'immortaliser. On publia dans tout le pays, qu'il avoit été changé en dieu de la mer; & cette merveille fut consacrée d'âge en âge.

Philostrate est presque le seul qui mette Glaucus au nombre des Tritons, & qui se plaise à le peindre sous cette derniere forme. « Sa barbe, dit - il, est humide & blanche; ses cheveux lui flottent sur les épaules; ses sourcils épais se touchent & paroissent n'en faire qu'un seul: ses bras sont en maniere de nageoires; sa poitrine est couverte d'herbes marines: tout le reste de son corps se termine en poisson, dont la queue se recourbe jusqu'aux reins, & les » alcyons volent sans cesse autour de lui.

Cependant la ville d'Anthédon plaça Glaucus au nombre des dieux marins, lui bâtit un temple, & lui offrit des sacrifices. Ce temple rendit des oracles qui furent consultés par les matelots; & l'endroit même où Glaucus périt, devint si célebre, que Pausanias raconte que de son tems on montroit encore le saut de Glaucus, c'est - à - dire le rocher du haut duquel il se jettoit dans la mer.

Tant de renommée engagea les Poëtes & quelques autres auteurs, à débiter sur Glaucus un grand nombre de fables toutes merveilleuses. Euripide assûre que ce dieu étoit l'interprete de Nérée, & qu'il prédisoit l'avenir avec les Néréïdes; c'est de lui - même, ajoûte Nicander, qu'Apollon apprit l'art de prophétiser: ce fut lui, selon Apollonius, qui sortit du fond des eaux sous la figure d'un dieu marin, pour annoncer aux Argonautes que le destin s'opposoit au voyage d'Hercule dans la Colchide, & qu'il avoit bien fait de l'abandonner. Ovide ne pouvant enchérir sur le don de prophétie dont on avoit honoré Glaucus, se mit à broder l'histoire de sa métamorphose: il nous dit à ce sujet que ce fameux pêcheur ayant pris un jour quelques poissons, il les posa sur le rivage, & s'apperçut que l'attouchement d'une certaine herbe leur redonnoit leur premiere vigueur, & les faisoit sauter dans la mer: curieux de tenter sur lui - même l'expérience de cette herbe, il en eut à peine mâché, qu'il sentit un si grand desir de changer de nature, que ne pouvant y résister, il se précipita sur le champ au fond des eaux. I'Océan & Thétis le voyant arriver, le dépouillerent de tout ce qu'il avoit de mortel, & l'admirent au nombre des dieux marins.

Après tout ce détail, on ne peut plus confondre notre Glaucus, dieu marin dans la fable, & surnommé glorieusement dans l'Histoire, Glaucus le Pontique, avec les autres Glaucus dont nous ne parlerons [p. 706] pas ici, quelle qu'ait eté leur célébrité: on le distinguera donc sans peine de Glaucus fils de Minos, second roi de Crete; de Glaucus le Généreux, petit - fils de Bellérophon, qu'Enée vit dans les enfers parmi les fameux guerriers; de Glaucus, fils de Démyle, qui s'acquit tant d'honneur par ses victoires dans les jeux gymniques; de Glaucus, fils d'Hyppolite, étouffé dans un tonneau de miel & ressuscité par Esculape; & enfin de Glaucus l'argonaute, fils de Sysiphe, qui fut déchiré, selon la fable, par ses jumens qu'il nourrissoit de chair humaine; ce que Paléphate explique de ses dépenses excessives en chevaux, qui le mirent à la mendicité; folie qui fut l'occasion du proverbe latin, Glaucus alter, qu'on a depuis lors appliqué à tous ceux qui se ruinent en ce genre de magnificence. (D. J.)

GLAURA (Page 7:706)

GLAURA, (Hist. nat. & Chimie.) c'est le nom qu'Augurel, le Lucrece de la philosophie hermétique, donne au bismuth. Voyez Bismuth.

Paracelse donne le même nom à un ambre qui n'est pas encore mûr.

GLAYEUL (Page 7:706)

GLAYEUL, s. m. gladiolus, (Hist. nat. Bot.) genre de plante à fleur monopétale, liliacée, faite en forme de tuyau par le bas, évasée & divisée par le haut en deux levres dont la supérieure est pliée en gouttiere, & l'inférieure découpée en cinq parties. Le calice soûtient la fleur, & devient un fruit oblong, divisé en trois loges, & rempli de semences arrondies & enveloppées d'une coëffe. Chacune des racines de cette plante est tuberculeuse, charnue, & soûtenue par une autre racine. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

Glayeul, Flambe (Page 7:706)

Glayeul, Flambe, ou Iris, (Mat. med.) Voyez Iris.

Glayeul puant (Page 7:706)

Glayeul puant, (Botan.) espece d'iris sauvage à feuilles puantes. Xyris, Dod. Matth. J. Bauh. Lob. Cast. Camer. Ger. Raii, hist. Ugo, offic. gladiolus foetidus, C. B. P. 30. iris foetidissima, seu xiris, inst. R. 360. iris foliis ensiformibus, corolullis imberbibus, petalis interioribus, longitudine stigmatis, Linn. Hort. Cliff. 19.

Sa racine est dans les commencemens ronde àpeu - près comme un oignon; elle devient ensuite courbée, genouillée, s'enfonce en terre, pousse un grand nombre de fibres longues, entre lacées, d'un goût très - acre: elle jette quantité de feuilles longues d'un à deux piés, plus étroites que celle de l'iris commune, pointue comme un glaive, d'un verd noirâtre & luisant, d'une odeur puante comme la punaise, quand on les frotte ou qu'on les broye dans la main.

Sa tige s'éleve du milieu des feuilles; elle est droite, lisse, porte au sommet des fleurs semblables à celles de l'iris, seulement plus petites, composées de six pétales, d'un pourpre sale, tirant sur le bleuâtre.

Lorsque ces fleurs sont passées, il leur succede des fruits oblongs, anguleux, qui s'ouvrant dans leur maturité en trois endroits, comme ceux de la pivoine, montrent des semences rondelettes, grosses comme de petits pois de couleur rouge, & d'une saveur acre & brûlante.

Le glayeul - puant croît aisément par - tout, aux lieux humides, le long des haies, dans les bois taillis, dans les brossailles, & dans les vallées ombrageuses; il fleurit en Juin & Juillet, & sa semence mûrit en Août & Septembre.

Sa racine séchée & pulvérisée, à la dose d'une dragme ou deux, dans un véhicule convenable, est un puissant hydragogue, mais qu'on employe rarement, parce qu'on en connoît de beaucoup meilleurs. Needham & Bowles en font un grand éloge dans les écroüelles & l'asthme humide: mais l'expérience n'a point justifié leurs éloges. (D. J.)

Glayeul puant (Page 7:706)

Glayeul puant, (Mat. med.) La racine & la semence de cette plante, sont diurétiques & hydragogues; elles sont vantées par quelques auteurs contre l'hydropisie, les obstructions, les rhûmatismes, les écroüelles, & l'asthme humide; mais toutes ces vertus particulieres n'ont rien de réel, du - moins de constaté. Ce remede est très - peu usité: on pourroit cependant l'employer dans le cas de nécessité contre les affections qui indiquent l'emploi des hydragogues, à la dose d'un ou deux gros en décoction. (b)

GLEBE (Page 7:706)

GLEBE, s. f. (Jurispr.) signifie le fond d'une terre; il y avoit chez les Romains des esclaves qui étoient attachés à la glebe, & que l'on nommoit servi gleboe adscriptitii; il y a encore dans quelques provinces des serfs attachés à la glebe. Voy. Esclaves mortaillables & Serfs .

Parmi nous il y a certains droits incorporels qui sont attachés à une glebe, c'est - à - dire à une terre dont ils ne peuvent être séparés, tels que le droit de justice, le patronage. (A)

GLENE (Page 7:706)

GLENE, s. f. (Anatomie.) est un nom qui se donne à une cavité de moyenne grandeur creusée dans un os dans laquelle s'emboîte ou est reçû quelqu'autre os; ce qui la distingue du cotyle, qui est une cavité plus grande & plus profonde, destinée à la même fonction. Voyez Cotyle, Cotyloïde, Glenoïte . (L)

GLENOIDE (Page 7:706)

GLENOIDE, adj. en Anatomie, est le nom que l'on donne à la cavité que l'on remarque à l'angle antérieur supérieur de l'omoplate. Voyez Omoplate. (L)

GLESUM (Page 7:706)

GLESUM, s. m. (Hist. nat.) nom donné par plusieurs anciens naturalistes, à l'ambre jaune ou au succin. Voyez Succin.

GLETTE (Page 7:706)

GLETTE, s. f. (Chimie, Métallurgie.) nom que les Monnoyeurs donnent quelquefois à la litharge; ils nous vient des Allemands qui l'appellent glotte. Voyez Litharge. Article de M. de Villiers.

GLETSCHERS (Page 7:706)

GLETSCHERS, (Hist. natur.) nom que l'on donne en allemand aux montagnes de glace de la Suisse, & aux phénomenes qui les accompagnent: on les nomme en françois glaciers. Voyez Glaciers.

GLIMMER (Page 7:706)

GLIMMER, s. m. (Hist. nat. Minéralogie.) c'est ainsi que les minéralogistes allemands nomment la pierre talqueuse & luisante, que l'on désigne communément par le nom de mica. Voyez Mica.

GLIPHE ou GLYPHE (Page 7:706)

GLIPHE ou GLYPHE, s. m. du grec glyphis, gravûre, terme d'Architecture; c'est généralement tour canal creusé en rond ou en onglet, qui sert d'ornement en Architecture. Voyez Trigliphe.

GLISCO - MARGA (Page 7:706)

GLISCO - MARGA, (Hist. nat. Minéral.) ce nom a été employé par Pline; M. Wallerius croit qu'il a voulu désigner par - là la marne blanche; d'autres pensent que c'est la craie.

GLISSÉ (Page 7:706)

GLISSÉ, s. m. (Danse.) en terme de Danse; le pas glissé se fait en passant le pié doucement devant soi, & en touchant le plancher très - legerement. On doit entendre que ce pas est plus lent que si l'on portoit le pié sans qu'il touchât à terre: ainsi glisser signifie un pas très - lent. Ce pas fait en partie la perfection du coupé.

GLISSER (Page 7:706)

GLISSER, v. neut. (Méchan.) se dit quand un corps se meut sur une surface plane, de maniere que la même partie ou le même point du corps touche toûjours cette surface: c'est ce qu'on appelle en Méchanique, superincessus radens.

Si le corps se meut sur une surface plane, de maniere qu'il applique successivement à cette surface différentes parties ou différens points, on dit alors que le corps roule: il en est de même s'il se meut sur une surface courbe sur laquelle il applique toûjours la même partie; car alors il ne peut se mouvoir sans tourner au - moins en partie; de maniere que sa partie supérieure a plus ou moins de mouve<pb->

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