RECHERCHE | Accueil | Mises en garde | Documentation | ATILF | ARTFL | Courriel |
"693">
L'Islande nous fournit encore des exemples de glaciers à - peu - près semblables à ceux qui viennens d'être décrits. Les habitans du pays nomment les montagnes de glace joeklar: il n'est pas surprenant que la nature présente ce phénomene dans un pays aussi septentrional. M. Théodore Thorkelson Widalius a donné une relation de ces montagnes & glaciers d'Islande, qu'il a eu occasion de voir par lui - même; elle est insérée dans le tome XIII. du magisin d'Hambourg: on en trouve aussi un détail circonstancié dans une dissertation de M. Egerhard Olavius, imprimée à Copenhague, sous le titre de enarrationes historicoe de naturâ & constitutione Islandioe formatoe & transformatoe per eruptiones ignis, &c. Les phénomenes qu'on remarque dans ces glaciers d'Islande sont assez conformes à ceux que nous avons décrits en parlant de ceux de la Suisse; ils sont sujets comme eux à s'avancer dans la plaine & à s'en retirer dans de certains tems; ils se trouvent dans la partic orientale de l'île dans un district appellé Skaptafelssysla. Ils occupent un espace d'environ dix lieues de longueur; quant à la largeur, on n'a point encore pû la déter - . miner par les obstacles que présentent aux voyageurs les fentes qui sont à la surface de ces glaciers; la glace qui le compose est dure, compacte & bleuâtre: on en voit sortir des pointes de rochers qui paroissent y avoir été jettés par des volcans. On trouve dans toute la campagne des environs des marques indubitables d'éruption: en effet, on y rencontre des roches d'une grandeur énorme qui semblent avoir éprouvé l'action du feu, & en avoir été noircies. D'ailleurs on voit par - tout de la pierre - ponce, des pierres vitrifiées, d'autres pierres qui sont de
GLACIS (Page 7:693)
GLACIS, s. m. en Architecture, c'est une pente peu sensible sur la cimaise d'une corniche, pour faciliter l'écoulement des eauxde pluie.
C'est encore une pente de terre ordinairement revêtue de gason, & beaucoup plus douce que le talud; sa proportion étant au - dessous de la diagonale du quarré. Il y a des glacis dégauchis, qui sont talud dans leur commencement & glacis assez bas en leur extrémité, pour raccorder les différens niveaux de pente de deux allées paralleles. Il se voit de ces taluds & glacis pratiqués avec beaucoup d'art dans le jardin du château de Marly; ce qu'on appelle comme revers d'eau, talud, &c. Voyez l'article suivant. (P)
Glacis (Page 7:693)
Le glacis sert à empêcher que dans les environs ou les lieux qui touchent immédiatement à la place, il ne se trouve aucun endroit qui puisse servir de couvert à l'ennemi. La pente du glacis doit être dirigée de maniere qu'étant prolongée vers la place, elle rencontre le revêrement au cordon ou un peu au - dessus.
Lorsqu'elle est ainsi disposée, l'ennemi ne peut
battre le revêtement ou faire breche à la place, qu'après
qu'il s'est emparé du chemin - couvert: alors il
établit ses batteries sur le haut du glacis; mais leur
proximité des ouvrages de la place en rend la construction
périlleuse & difficile. Les places dont le
glacis encouvre ainsi tous les ouvrages par son prolongement,
& que par conséquent l'on ne peut découvrir
de la campagne, sont appellées places rasantes.
En tems de siége, l'on pratique des galeries sous le glacis d'où partent des rameaux qui s'étendent dans la
campagne. Voyez
Glacis (Page 7:693)
On ne glace ordinairement qu'avec des couleurs transparentes, telles que les laques, les stils de grain, &c. La façon de glacer est de frotter avec une brosse un peu ferme, la couleur dont on glace sur celle qui doit en recevoir l'empreinte: en conséquence il reste sur la toile fort peu de cette couleur dont on glace; ce qui, joint à la qualité des couleurs qui sont les plus propres à glacer, doit faire craindre avec raison aux peintres qui se servent de ce moyen, que l'effet brillant qu'ils cherchent ne soit que passager & ne s'évanoüisse avec la laque & le stil de grain qui s'évaporent ou se noircissent en fort peu de tems. Au reste, cette pratique a cependant été adoptée par de grands peintres; Rubens en a souvent fait usage. Les glacis sont très - propres pour accorder un tableau & pour parvenir à une harmonie rigoureuse: mais le danger est encore plus grand que l'avantage qu'on en peut retirer, puisque l'effet en est ordinairement passager, & que d'ailleurs rien ne peut égaler [p. 694]
Glacis (Page 7:694)
GLAÇON (Page 7:694)
GLAÇON, s. m. Voyez ci - devant l'article
Glaçons (Page 7:694)
GLADIATEUR (Page 7:694)
GLADIATEUR, subst. m. gladiator, (Littérat. Hist. rom.) celui qui pour le plaisir du peuple combattoit en public sur l'arene, de gré ou de force, contre un autre homme ou contre une bête sauvage, avec une arme meurtriere, cum gladio; & c'est de - là qu'est venu le mot de gladiateur.
Ce spectacle ne s'introduisit point à Rome à la faveur de la grossiereté des cinq premiers siecles qui
Les premiers combats de gladiateurs qu'on s'avisa de donner en l'honneur des morts pour appaiser leurs manes, succederent à l'horrible coûtume d'immoler les captifs sur le tombeau de ceux qui avoient été tués pendant la guerre: ainsi dans Homere, Achille immole 12 jeunes troyens aux manes de Patrocle; ainsi dans Virgile, le pieux Enée envoye des prisonniers à Evandie pour les immoler sur le bûcher de son fils Pallas. Les Troyens croyoient que le sang devoit couler sur les tombeaux des morts pour les appaiser; & cette superstition étoit si grande chez ce peuple, que les femmes se faisoient elles mêmes des incisions pour en tirer du sang, dont elles arrosoient les sepulcres des personnes qui leur étoient cheres. Au défaut de prisonniers, on sacrifioit quelquefois des esclaves.
Les peuples en se polissant ayant reconnu l'horreur de cette action, établirent, pour sauver la cruauté de ces massacres, que les esclaves & les prisonniers de guerre dévoüés à la mort suivant la loi, se battroient les uns contre les autres, & feroient de leur mieux pour sauver leur vie & l'ôter à leurs adversaires. Cet établissement leur parut moins barbare, parce que ceux qu'il regardoit pouvoient, en se battant avec adresse, éviter la mort; & ne devoient à quelques égards s'en prendre qu'à eux s'ils ne l'évitoient pas. Voilà l'origine de l'art des gladiateurs.
Le premier spectacle de ces malheureux qui parut à Rome, fut l'an de sa fondation 490, sous le consulat d'Appius Claudius & de M. Fulvius. D'abord on observa de ne l'accorder qu'aux pompes funebres des consuls & des premiers magistrats de la république: insensiblement cet usage s'étendit à des personnes moins qualifiées; enfin plusieurs simples particuliers le stipulerent dans leur testament: & pour tout dire, il y eut même des combats de gladiateurs aux funérailles des femmes.
Dès qu'on apperçut par l'affluence du peuple, le plaisir qu'il prenoit à ces sortes de spectacles, on apprit aux gladiateurs à se battre; on les forma, on les exerça; & la profession de les instruire devint un art étonnant dont il n'y avoit jamais eu d'exemple.
On imagina de diversifier & les armes & les différens genres de combats auxquels les gladiateurs étoient destinés. On en fit combattre sur des chariots, d'autres à cheval, d'autres les yeux bandés; il y en avoit sans armes offensives; il y en avoit qui étoient armés de pié en cap, & d'autres n'avoient qu'un bouclier pour les couvrir. Les uns portoient pour armes une épée, un poignard, un coutelas; d'autres espadonnoient avec deux épées, deux poignards, deux coutelas; les uns n'étoient que pour le matin, d'autres pour l'après - midi: enfin on distingua chaque couple de combattans par des noms dont il importe de donner la liste.
1°. Les gladiateurs que j'appelle sécuteurs, secutores, avoient pour armes une épée & une espece de massue à bout plombé.
2°. Les thraces, thraces, avoient une espece de coutelas ou cimeterre comme ceux de Thrace, d'où venoit leur nom.
3°. Les myrmillons, myrmillones, étoient armés
d'un bouclier & d'une faux, & portoient un poission
Next page
The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.