ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"640"> nes, à commencer depuis Descartes, prennent pour géometrique toute construction qui s'exécute par le moyen d'une courbe géométrique quelconque. Voyez Construction & Courbe. On appelle géométriques ces constructions, pour les distinguer de celles qui s'exécutent par le moyen des courbes méchaniques, & qu'on peut appeller constructions méchaniques. Au reste les constructions méchaniques sont souvent plus simples & plus faciles que les constructions géométriques. Voyez Courbe.

Pas géométrique, voyez Pas.

Proportion & progression géométrique, voyez Proportion & Progression.

Esprit géométrique, voyez ci - dev. Géometre. (O)

GÉOMÉTRIQUEMENT (Page 7:640)

GÉOMÉTRIQUEMENT, adv. d'une maniere géométrique. Voyez ci - devant Géométrique. Ainsi on dit, résoudre géométriquement un problème, raisonner géométriquement, &c. (O)

GEORGE (Page 7:640)

GEORGE, (Saint) (Hist. mod.) c'est un nom donné à plusieurs ordres tant militaires que religieux; il a pris son origine d'un saint fameux dans tout l'orient.

Saint George est particulierement usité pour désigner un ordre de chevaliers anglois; mais on l'appelle à - présent plus communément l'ordre de la Jarretiere. Voyez Jarretiere.

Le roi Edouard VI. par un esprit de réforme fit quelque changement dans le cérémonial, les lois & l'habit de l'ordre; c'est lui qui a le premier ordonné qu'on n'appellât plus cet ordre l'ordre de saint George, mais l'ordre de la Jarretiere. Chambers.

George (Page 7:640)

George, (chevaliers de saint) il y a eu plusieurs ordres de ce nom dont la plûpart ne subsistent plus. Il y en a eu un particulierement institué par l'empereur Frédéric III. l'an 1470, pour garder les frontieres de la Bohème & de la Hongrie contre les Turcs. Un autre appellé l'ordre de saint George d'Alphama, fondé par les rois d'Arragon: on en connoît un troisieme dans l'Autriche & dans la Carinthie; & enfin un quatrieme qui subsiste encore aujour d'hui dans la république de Gènes. (G)

George (Page 7:640)

George, (saint) dit d'Alga, ordre de chanoines - réguliers qui fut fondé à Venise par l'autorité du pape Boniface IX. en 1404. Barthélemy Colonna romain, qui prêcha l'an 1396 à Padoue & dans quelques autres villes de l'état de Venise. jetta les fondemens de cette congrégation. Les chanoines de S. George portent une soutane blanche, & par - dessus une robe ou chape de couleur bleue ou azur, avec le capuchon sur les épaules. Le pape Pie V. les obligea en 1570 de faire profession, & leur permit de précéder les autres religieux. Le monastere chef d'ordre est à Venise. Le Mire, hist. ordin. monastic. liv. I. chap. v. (G)

George (Page 7:640)

George, (saint) Géog. petite île de l'état de Venise au sud de la capitale. Il y a dans cette île un monastere de Bénédictins, dont l'église est une des plus belles d'Italie, & d'ailleurs enrichie de tableaux des plus grands maîtres. (D. J.)

George de la Mine (Page 7:640)

George de la Mine, (saint) Géog. bourgade d'Afrique en Guinée, avec un fort château pres de la mer, & un port qui tire son nom des mines d'or qu'on dit être dans son voisinage. Les Hollandois se sont emparés de ce lieu sur les Portugais. Long. 17. latit. 5. 20. (D. J.)

GÉORGIE (Page 7:640)

GÉORGIE, (Géog.) pays d'Asie qui fait partie de la Perse entre la mer Noire & la mer Caspienne.

La Géorgie est bornée au nord par la Circassie, à l'orient par le Daghestan & le Schirvan, au midi par l'Arménie, & au couchant par la mer Noire. Elle comprend la Colchide & l'Ibérie des anciens, tandis que le Daghestan & le Schirvan forment àpeu - près l'ancienne Albanie.

Elle est divisée par les montagnes en deux par<cb-> ties: l'une orientale où sont les royaumes de Caket au nord, & de Carduel au midi; l'autre occidentale qui comprend au nord les Abcasses, la Mingrélie, l'Imirete & le Guriel; tout ce pays est nommé Gurgistan par les orientaux. La riviere de Kur le traverse, & elle porte bateau, ce qui n'est pas commun aux rivieres de Perse. Téslis capitale de la Georgie, est au 83d. de long. & au 43d. de lat.

Cette vaste région pour la possession ou la protection de laquelle les Persans & les Turcs ont si long - tems combattu, & qui est enfin restée aux premiers, fait un état des plus fertiles de l'Asie. Il n'en est guere de plus abondant, ni où le bétail, le gibier, le poisson, la volaille, les fiuits, les vins soient plus délicieux.

Les vins du pays, sur - tout ceux de Téflis, se transportent en Arménie, en Médie & jusqu'à Ispahan, où ils sont réservés pour la table du Sophi.

La soie s'y recueille en quantité; mais les Géorgiens qui la savent mal apprêter, & qui n'ont guere de manufactures chez eux pour l'employer, la portent chez leurs voisins, & en font un grand négoce en plusieurs endroits de Turquie, sur - tout à Arzeron & aux environs.

Les seigneurs & les peres étant maîtres en Géorgie de la liberté & de la vie, ceux - ci de leurs enfans, & ceux - là de leurs vassaux; le commerce des esclaves y est très - considérable, & il sort chaque année plusieurs milliers de ces malheureux de l'un & de l'autre sexe avant l'âge de puberté, lesquels pour ainsi dire, se partagent entre les Tures & les Persans qui en remplissent leurs serrails.

C'est particulierement parmi les jeunes filles de cette nation (dont le sang est si beau qu'on n'y voit aucun visage qui soit laid), que les rois & les seigneurs de Perse choississent ce grand nombre de concubines, dont les orientaux se font honneur. Il y a même des défenses très - expresses d'en trafiquer ailleurs qu'on Perse; les filles georgiennes étant, si l'on peut parler ainsi, regardées comme une marchandise de contrebande qu'il n'est pas permis de faire sortir hors du pays.

Il faut remarquer que de tout tems on a fait ce commerce; on y vendoit autrefois les beaux garçons aux Grecs. Ils sont, dit Strabon, plus grands & plus beaux que les autres hommes, & les géorgiennes plus grandes & plus belles que les autres femmes. Le sang de Géorgie est le plus beau du monde, dit Chardin: la nature, ajoûte - t - il, a répandu sur la plûpart des femmes des graces qu'on ne voit point ailleurs; & l'on ne trouve en aucun lieu ni de plus jolis visages, ni de plus fines tailles que celles des géorgiennes; mais, continue - t - il, leur impudicité est excessive.

On voit en Géorgie des Grecs, des Juifs, des Tures, des Persans, des Indiens, des Tartares & des Européens. Les Arméniens y sont presqu'en aussi grand nombre que les naturels même. Souverainement méprisés ils remplissent les petites charges, font la plus considérable partie du commerce de Géorgie, & s'enrichissent aux dépens du pays.

Quoique les moeurs & les coûtumes des Géorgiens soient un mélange de celles de la plûpart des peuples qui les environnent, ils ont en particulier cet étrange usage, que les gens de qualité y exercent l'emploi de bourreau; bien loin qu'il soit réputé infame en Géorgie, comme dans le reste du monde, c'est un titre glorieux pour les familles.

Les maisons des grands & les lieux publics sont construits sur le modcle des édifices de Perse, mais la plûpart des églises sont bâties sur le haut des montagnes, en des lieux presqu'inaccessibles; on les salue de loin, & on n'y va presque jamais: cependant il y a plusieurs évêques en Géorgie, un archevêque, [p. 641] un patriarche; & c'est le viceroi, autrement dit gorel, nommé par le sophi, & toûjours mahométan de religion, qui remplit les prélatures.

Voilà le précis de ce que j'ai lû de plus curieux sur la Géorgie dans Chardin, Tavernier, Thévenot, Tournefort & la Motraye, & ce précis m'a paru digne d'avoir ici sa place. (D J.)

GÉOSCOPIE (Page 7:641)

GÉOSCOPIE, s. f. (Divinat.) sorte de connoissance que l'on tire de la nature & des qualités de la terre en les observant & en les considerant. Voyez Sol. Ce mot vient de GH=, terre, & de SKOPE/W, je considere.

La géoscopie, considérée comme un moyen de divination, est une chimere; mais considérée comme connoissance des qualités de la terre, c'est une science qui peut être très - utile.

GEOSTATIQUE (Page 7:641)

GEOSTATIQUE, s. f. (Méchan.) est la même chose que statique qui est aujourd'hui plus usité. Voyez Statique. Ce mot signifie la partie de la méchanique qui traite des lois de l'équilibre des corps solides; on l'appelloit autrefois ainsi de GH=, terre, & de I(/STEMI, sto, je suis en repos. Par cette dénomination on la distinguoit de l'hydrostatique qui traite de l'équilibre des fluides, & qui vient de U(/DOR, eau, & de I(/S2TEMI, sto. Voyez Hydrostatique. Ainsi on représentoit les solides en général par la terre, & les fluides par l'eau; le mot d'hydrodastique est resté, & le mot de géostatique comme plus impropre a été changé en celui de statique. (O)

GÉPIDES (Page 7:641)

GÉPIDES, (les), s. m. pl. Géogr. anc. ancien peuple du nombre des barbares qui se jetterent sur les provinces romaines dans le tems de la décadence de l'empire. Jornandes dit qu'ils habitoient une île entourée de marais que formoit la riviere de Viscla (Vistule), & qu'ils l'abandonnerent de concert avec les Goths, pour chercher un meilleur pays. Sous l'empire de Justinien on les trouve en Hongrie, auprès de Sirmiche, selon Procope. Ils firent assez bonne contenance jusqu'au regne d'Alboin, roi des Lombards; mais ce dernier les vainquit, sans qu'ils ayent pû jamais se relever; & ceux qui ne périrent pas dans la bataille, resterent sous le joug que leur imposerent les Huns qui s'étoient emparés de leur pays. (D. J.)

GEPPING (Page 7:641)

GEPPING, (Géog.) petite ville impériale d'Allemagne dans la Soüabe, sur la riviere de Wits, à 12 lieues E. de Stutgard, 9 S. O. de Gernund, 9 N. O. d'Ulm. Long. 33. 20. lat. 48. 24. (D. J.)

GÉRA (Page 7:641)

GÉRA, (Géog.) petite ville d'Allemagne au cercle de la haute Saxe, dans la Misnie, sur l'Elster. Les Bohémiens la ravagerent en 1449. Long. 29. 55. lat. 50. 51. (D. J.)

GERANITE (Page 7:641)

GERANITE, s. f. (Hist. nat.) nom donné par les anciens aux agates & autres pierres dans lesquelles on voyoit des taches rondes, que l'on croyoit ressembler par la couleur à des yeux de grue. Boëtius de Boot.

GERANIUM (Page 7:641)

GERANIUM, s. m. (Botan.) genre de plante des plus étendus, dont voici les caracteres, selon la méthode de Ray.

Ses feuilles sont pour la plûpart opposées deux à deux: son calice est divisé en cinq parties qui s'étendent en forme d'étoiles: sa fleur en Europe est disposée en rose, & composée de cinq pétales, mais en afrique elle n'en a souvent que quatre; elle est en casque, & munie de cinq étamines qui embrassent la base de l'ovaire: son fruit est fait en aiguille, & divisé à sa base en cinq loges, dont chacune renferme une semence à queue, & produit un long tuyau. Ces cinq loges venant à s'unir, paroissent représenter, avec l'ovaire, la tête d'une cigogne ou d'une grue; c'est pourquoi les François donnent à ce genre de plante le nom de bec de grue, ainsi que les Anglois, qui l'appellent craneus - bill. La graine de cette plante est jettée dehors, quand elle est mûre, par le recoquillement du bec des capsules.

Tournefort compte soixante - dix - huit especes de geranium, & Miller en nomme au - moins quarante qui sont cultivées en Angleterre dans les jardins des curieux. De ce nombre, il y en a plusieurs qui le méritent par la beauté de leurs fleurs; telles sont le geranium annuel, à larges feuilles & à fleurs bleues; le geranium à petites feuilles, & à grandes fleurs purpurines; le geranium d'Afrique, à feuilles d'oeillet, & à fleurs d'écarlate; le geranium africain, qui s'éleve en buisson, & qui est à feuilles de mauve, & à fleur d'un rouge de carmin. D'autres especes de geranium, outre la beauté de leurs fleurs, répandent, après le coucher du soleil, une odeur qui embaume l'air.

Miller vous enseignera la culture de toutes les especes de geranium dont il fait mention. Il ne nous est pas possible d'entrer dans ce détail: nous remarquerons seulement que les especes sauvages de geranium, & celles des climats froids, s'élevent sans peine; mais les especes de geranium d'Afrique, & toutes celles qui viennent des climats chauds, demandent bien des soins pour leur entretien & leur multiplication: il est vrai qu'on en est dédommagé par la belle figure qu'elles font dans nos serres.

Entre les especes utiles de geranium, citées par Tournefort, il y en a trois principales qui sont devenues avec raison d'un grand usage en Medecine; savoir, 1°. le geranium colombinum des boutiques, en srançois pié de pigeon ou bec de grue (voy. Bec de Grue); 2°. le geranium robertianum, offic. en françois herbe à Robert (voyez Herbe à Robert); 3°. le geranium sanguineum, offic. en françois geranium sanguin, qu'on va décrire dans l'article suivant. (D. J.)

Geranium sanguin (Page 7:641)

Geranium sanguin, (Botan. & Mat. méd.) Le geranium ou bec de grue sanguin, à grande fleur, est d'abord remarquable par une racine épaisse, rouge, garnie de plusieurs longues appendices, & de quelques fibres; elle pousse tous les ans de nouvelles racines, qui non - seulement jettent des fibres de la même maniere, mais encore d'autres racines grosses & fermes: ses tiges sont nombreuses, hautes d'une coudée, rougeâtres, velues, noüeuses, partagées en plusieurs branches.

De chaque noeud naissent deux feuilles arrondies, divisées néanmoins en cinq lanieres, & le plus souvent en trois lobes, découpées presque jusqu'à la queue; elles sont velues, vertes au - dessus, blanchâtres en - dessous, d'une saveur astringente & stiptique.

Il sort de l'extrémité des branches un pédicule oblong, qui porte une fleur plus grande que celles des autres geranium, presque semblable à celle du cyste mâle; d'une belle couleur rouge, composée de cinq pétales & de dix étamines, portées les unes & les autres sur un calice. Ce calice est composé de cinq petites feuilles garnies de nervûres, velues & verdâtres.

Quand ces fleurs sont passées, il leur succede des fruits en forme de bec à cinq angles, chargés à leur base de capsules renflées, contenant des graines qui s'échappent quand elles sont mûres: alors leurs capsules se roulent & se recoquillent de la base à la pointe du fruit.

Le geranium sanguin se trouve souvent dans les forêts & les buissons: on le cultive chez les curieux dans les jardins de Botanique. Les Medecins le substituent au bec de grue ordinaire, ou à celui qu'on nomme herbe à Robert. Ses feuilles s'employent dans les décoctions & les bouillons vulnéraires astringens; elles sont stiptiques & un peu salées; elles donnent,

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