ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"642"> de même que l'alun, une vive couleur rouge au papier bleu; c'est pourquoi l'on présume que leur vertu vulnéraire dépend sur - tout d'un sel alumineux mêlé avec beaucoup de soufre & de terre, & avec un peu de sel concret. En général, tous les geranium contiennent les mêmes principes, ce qui fait qu'on les met au rang des plantes astringentes. (D. J.)

GERARDE (Page 7:642)

GERARDE, s. f. gerardia, (Hist. nat. bot.) genre de plante dont le nom a été dérivé de celui de Jean Gerard, chirurgien anglois. La fleur des plantes de ce genre est monopétale, faite en forme de masque dont la levre supérieure est relevée, arrondie & échancrée, & la levre inférieure divisée en trois parties; celle du milieu est partagée en deux. Il s'eleve du calice un pistil qui est attaché comme un clou à la partie postérieure de la fleur, & qui devient dans la suite un fruit oblong, gonflé, & divisé par une cloison en deux loges remplies de semences rondes. Plumier, nova plant. amer. gen. Voy. Plante. (I)

GERARMER (Page 7:642)

GERARMER, (Géog.) lac & village considérable des Vôges, dans le bailliage de Remiremont en Lorraine. On y fait un grand commerce de fromages, connus sous le nom de giraumés.

GERAW (Page 7:642)

GERAW, (le) Geravia, Géogr. petit pays d'Allemagne au cercle du haut Rhin, ainsi nommé du bourg de Geraw; mais sa capitale est Darmstadt, sujette au prince de Hesse - Darmstadt, ce qui fait que ce petit pays en a pris aujourd'hui le nom. (D. J.)

GERBADÉCAN (Page 7:642)

GERBADÉCAN, (Géog.) ville d'Asie en Perse, dans le Couhestan. Les géographes orientaux lui donnent 85d. 25'. de longitude, & 34°. de latitude. (D. J.)

GERBE (Page 7:642)

* GERBE, s. f. (Econ. rustiq.) On coupe le blé par poignée; la poignée s'appelle une javelle. On laisse sécher la javelle sur terre, ensuite on la met en gerbe. Il faut sept ou huit javelles pour former une gerbe; ainsi la gerbe est un fardeau de blé de sept à huit javelles, liées ensemble avec le feurre de seigle. On amoncele les gerbes par dizaux; & la dixme & le champart étant levés, on les charrie à la grange. Voyez Javelle, Dixme, & Champart

Gerbe (Page 7:642)

Gerbe, (offrande de la) ou des prémices chez les anciens Hébreux. Le lendemain de la fête de Pâque, on apportoit au temple une gerbe, comme les prémices de la moisson des orges, & voici les cérémonies qui s'y observoient. Le quinzieme de Nisan, au soir, lorsque la sète du premier jour de la Pâque étoit passée, & que le second jour, qui étoit jour ouvrable, étoit commencé, la maison du jugement députoit trois hommes pour aller en solennité cueillir la gerbe d'orge. Les villes des environs s'assembloient pour voir la cérémonie. L'orge se cueilloit dans le territoire de Jérusalem. Les députés demandoient par trois fois si le soleil étoit couché, & on leur répondoit trois fois qu'il l'étoit; ensuite ils demandoient trois fois la permission de couper la gerbe, & trois fois on la leur accordoit. Ils la moissonnoient dans trois champs divers avec trois faucilles différentes, & on mettoit les épis dans trois cassettes, pour les apporter au temple.

Lorsque la gerbe, ou, si l'on veut, les trois gerbes étoient au temple, on les battoit dans le parvis; & du grain qui en résultoit, on en prenoit un plein gomor, c'est - à - dire environ trois pintes, après l'avoir bien vanné, bien rôti & concassé. On répandoit par - dessus un log d'huile, c'est - à - dire un demi - septier, un poisson & un peu plus. On y ajoûtoit une poignée d'encens; & le prêtre qui recevoit cette offrande, l'agitoit devant le Seigneur, vers les quatre parties du monde, en forme de croix. Il en jettoit une partie sur l'autel, & le reste étoit à lui. Après cela chacun pouvoit commencer sa moisson. Voyez Offrandes. Calmet, dictionn. de la Bible. (G)

Gerbe (Page 7:642)

Gerbe, en termes d'Artificier, se dit d'un grouppe de plusieurs susées qui soitent en même tems d'un pot ou d'une caisse, & par leur expansion représentent une gerbe de blé.

Gerbe (Page 7:642)

Gerbe, (Hydraul.) est un faisceau de plusieurs ajutages soudés sur la même platine. Il y en a qui ne sont qu'un compartiment de plusieurs fentes faites en portions de couronne ou en parallélogrammes, percées suivant la ligne d'une zone, ou de trous ronds, qui sont fort sujets à se boucher. Pour connoître la dépense de ces gerbes, & la maniere de les calculer, voyez le traité d'Hydraulique qui est à la fin de la théorie & pratique du Jardinage, pag. 398. édit. 1747. Paris. (K)

Gerbe de Blé (Page 7:642)

Gerbe de Blé, en termes de Blason, c'est la représentation d'une gerbe de blé ou de tout autre grain, que l'on porte quelquefois sur l'écu des armoiries pour signifier le mois d'Août; comme une grappe de raisin représente l'automne.

Il porte d'azur à une gerbe d'or; ce sont les armes de Grosvenors d'Eton en Cheshire.

GERBER du Vin (Page 7:642)

GERBER du Vin, terme de Tonnelier; c'est amonceler les pieces les unes sur les autres dans une cave ou dans un cellier. On ne gerbe le vin que quand il n'y a point de place pour le mettre sur les chantiers.

GERBEROY (Page 7:642)

GERBEROY, Gerboredum ou Gerborecum, (Géog.) petite ville de France dans le Beauvoisis, située sur une haute montagne, au pié de laquelle coule le Térin. Elle a un chapitre qui consiste en treize prébendes, & un vidame, dont joüissent les évêques de Beauvais. Voyez l'abbé de Longuerue, dans sa description de la France. C'est à Gerberoy que fut signé le traité de paix en 948, entre Richard - sans - Peur duc de Normandie, & Louis IV. dit d'Outre - mer roi de France. Cette ville est à quatre lieues de Beauvais, vingt nord - oüest de Paris. Lon. 19. 22. lat. 49. 35. (D. J.)

GERBES (Page 7:642)

GERBES, (Isle de) Géog. L'île de Gerbes, autrement Zerbi, est une petite île d'Afrique au royaume de Tunis, sur la côte de Barbarie, dans la Méditerranée; elle ne rapporte que de l'orge en fait de grains, mais elle produit beaucoup de figues, d'olives, & quantité de raisins, que les habitans sont sécher pour en trafiquer. C'est sur la côte de cette île qu'on trouve le Lothus, dont le fruit a, dit - on, un goût si délicieux dans sa maturité, que les Poëtes feignirent qu'Ulysse & ses compagnons, ayant été jettés dans cet endroit par la tempête, & ayant mangé de cet excellent fruit, perdirent entierement le desir de retourner dans leur patrie. Les Grecs en l'honneur de ce fruit nommerent Lothophages les habitans de cette île. Elle dépend du pacha de Tripoli depuis que les Turcs en ont chassé les ducs d'Albe & de Medinacéli. Long. 29. 5. lat. 32. 10. (D. J.)

GERERES (Page 7:642)

GERERES, s. f. pl. (Hist. anc.) on appelloit ainsi les femmes de condition commune qui assistoient à Athenes la reine des sacrifices dans ses fonctions sacrées; elles étoient au nombre de quatorze.

GERFAUT (Page 7:642)

GERFAUT, s. m. gyrfalco, (Hist. nat. Ornitn.) oiseau du genre des faucons; il tient du vautour, c'est pourquoi les Allemands ont ajoûté à son nom de faucon celui de gyr, qui signifie un vautour dans leur langue, d'où vient le nom de gerfaut. On distingue aisément cet oiseau de tous les autres faucons, par sa grandeur qui est égale à celle de l'aigle; il a encore plusieurs autres caracteres particuliers. Le sommet de la tête est plat; le bec, les jambes & les piés sont bleus. Le gerfaut a les plumes blanches sur tout le corps; mais celles du dos & des ailes ont une tache noire en forme de coeur. La queue est courte & a des bandes transversales noires. La gorge, la poitrine & le ventre sont blancs. Raii, syn. avium. Voyez Faucon. (I)

GERGEAU (Page 7:642)

GERGEAU, (Géog.) Voyez Jargeau. [p. 643]

GERGENTI (Page 7:643)

GERGENTI, Agrigentinum, (Géog.) ville d'Italie dans la Sicile, avec un château qui la défend du seul côté où elle soit accessible, & un évêche suffragant de Palerme, à trois milles de la mer. Elle est dans la vallée de Mazara, à vingt - quatre lieues sudotiest de Mazara, vingt sud - est de Palerme. Longit. 31. 21. lat. 47. 23.

Elle a pris son nom de la ville d'Agrigente, des ruines de laquelle elle s'est formée, quoiqu'elle ne soit pas précisément sur le même terrein. Voy. Agrigente au supplém. de l'Encyclopédie; car on ne négligera rien pour perfectionner cet Ouvrage. (D. J.)

GERGOVIA (Page 7:643)

GERGOVIA, (Géog. anc.) César est le seul des anciens qui ait parlé de Gergovia. Elle a eu le même sort de plusieurs autres villes considérables dont on cherche la position. Cette capitale des Auvergnats, qui osoient s'appeller les freres & les émules des Romains, cette place qui vit échoüer devant ses murailles la fortune du vainqueur de Pompée, paroît avoir disparu. On ignore où elle étoit située; & l'opinion générale qui met cette ville sur la montagne appellée le Puy - de - Mardogne, à une lieue de Clermont en Auvergne, souffre les plus fortes difficultés.

Il semble par les commentaires de César, qu'il y avoit une autre Gergovia dans le pays des Boyens; mais cette seconde ville est encore moins connue que la précédente, quoique l'opinion commune la place vers Moulins dans le Bourbonnois. Voyez les mémoires de l'académie des Belles - Lettres, où vous trouverez une dissertation de M. Lancelot à ce sujet. (D.J.)

GERIS (Page 7:643)

* GERIS, s. f. (Myth.) nom d'une divinité qu'<-> Hésychius croit être la même que Cerès ou la Terre.

GERMAIN (Page 7:643)

GERMAIN, adj. (Jurispr.) est une qualité que l'on donne à certains parens, & qui a deux significations différentes.

On dit fieres & soeurs germains, pour exprimer ceux qui sont conjoints des deux côtés, c'est - à - dire qui sont procréés des mêmes pere & mere.

On appelle cousins - germains, les enfans des deux freres, ou des deux soeurs, ou d'un frere & d'une soeur.

Cousins issus de germain, sont ceux qui sont éloignés d'un degré de plus que les cousins - germains. Voyez Freres & Cousins. (A)

Germain - en - Laye (Page 7:643)

Germain - en - Laye, (Saint - ) Géog. petite ville de l'île de France, avec une maison royale, embellie par plusieurs de nos rois. C'est un des plus beaux séjours de France par sa position, sa forêt & ses jardins. Elle est à quatre lieues de Paris sur la Seine. Long. 19. 40. lat. 48. 52.

Marguerite de France, fille de François premier, naquit à Saint - Germain - en - Laye le 5 Juin 1523, & se fit une gloire immortelle par sa beauté, par son savoir & par ses vertus. Ses sujets la nommoient la mere des peuples.

Henri II. né dans le même château le 31 Mai 1518, & moit à Paris le 10 Juillet 1559, d'un coup de lance que lui donna Montgommeri dans un tournois, persécura les Calvinistes de son royaume, soûtint ceux d'Allemagne, fit alliance avec les Suisses, qui s'y prêterent avec peine, & fut soûmis dès le commencement de son regne aux volontés de la duchesse de Valentinois, qui se rendit maîtresse de son coeur & de son esprit, quoiqu'elle fût âgée de quarante - sept ans.

Charles IX. naquit aussi à Saint - Germain - en - Laye le 27 Juin 1550. Son regne fut rempli de meurtres & d'horreurs; il s'avoüa l'auteur de la Saint - Barthélemy, & sa devise étoit deux colonnes avec ces mots, pietate & justitiâ.

Louis XIV. vit le jour dans le même lieu le 5 Septembre 1638, après vingt - trois ans de stérilité de la reine sa mere; phénomene aussi singulier que la longueur de son regne. (D. J.)

Germain - Laval (Page 7:643)

Germain - Laval, (Saint - ) Géog. ville de France dans le Fores, avec une châtellenie royale: elle est dans un terrein fécond en bons vins, à quatre - vingts - onze lieues sud - est de Paris. Lon. 21. 31. 42. lat. 45. 49. 57. (D. J.)

GERMANDRÉE (Page 7:643)

GERMANDRÉE, s. f. chamoedris, (Hist. nat. bot.) genre de plante à fleur monopétale labiée, dont les étamines occupent la place de la levre supérieure; l'inférieure est divisée en cinq parties, dont celle du milieu est plus grande que les autres, courbée en forme de cuillier, & fourchue dans quelques especes. Il sort du calice un pistil qui passe dans la partie postérieure de la fleur, & qui est entouré de quatre embryons. Ces embryons deviennent autant de semences arrondies, & renfermées dans une capsule qui a servi de calice à la fleur. Les fleurs naissent dans les aisselles des feuilles, & ont un calice en forme de tuyau. Tournefort, inst. rei herbar. Voyez Plante. (I)

Les Botanistes comptent une vingtaine d'especes de germandrée, entre lesquelles il suffira de décrire la principale, nommée chamoedris minor, repens, par C. Bauh. pag. 148. Hist. oxon. 3. 422. Tourn. inst. 205. Boerh. ind. a. 182.

Ses racines sont fibreuses, fort traçantes, & jettent de tous côtés des tiges couchées sur terre, quadrangulaires, branchues, longues de neuf à dix pouces, & velues. Sur les tiges naissent des feuilles conjugées & opposées, d'un verd gai, longues d'un demi - pouce, larges de quelques lignes, étroites à leur base, crenelées depuis leur milieu jusqu'à leur extrémité, ameres, & un peu aromatiques.

Ses fleurs naissent des aisselles des feuilles; elles sont d'une seule piece en gueule & purpurines; elles n'ont point de levre supérieure, mais elles portent à la place des étamines recourbées, un pistil fourchu: la levre inférieure, outre sa partie supérieure qui se termine en deux appendices aiguës, est à trois lobes.

Le calice est d'une seule piece en cornet, partagé en cinq parties, & contient quatre graines sphéroïdes, & formées de la base du pistil.

On cultive en Angleterre par curiosité quelques especes de germandrée; sur quoi nous renvoyons à Miller.

Nous renvoyons de même le lecteur à M. de Reaumur, au sujet des galles de la germandrée. Nous remarquerons seulement que tandis que les galles des autres plantes sont produites sur les feuilles, celles de la germandrée le sont sur la fleur; & pour surcroît de singularité, par une punaise, le seul insecte connu de sa classe, qui se forme & croisse dans ces sortes de tubercules monstrueux. Cet insecte est niché en naissant dans la fleur toute jaune du chamoedris, & il la suce avec sa trompe. La fleur sucée croît beaucoup sans pouvoir s'ouvrir; parce que sa levre qui devroit se dégager du calice fait par les autres pétales, y reste retenue à cause qu'elle a pris trop de volume, & la petite nymphe de punaise y conserve son logement clos. (D. J.)

Germandrée (Page 7:643)

Germandrée ou Petit Chêne, (Mat. med.) cette plante doit être rangée dans la clasle des amers aromatiques, & être regardée par conséquent comme tonique, stomachique, fortifiante, apéritive, vermifuge & emménagogue. L'expérience confirme toutes ces propriétés. On la prescrit très - utilement dans les obstructions des visceres, la jaunisse, la suppression des regles, & l'hydropisie commençante.

La germandrée passe pour spécifique contre la goutte. J'ai connu un vieux medecin qui avoit été sujet de bonne - heure à cette maladie, & qui prenoit de l'infusion de germandrée tous les matins à jeun depuis quarante ans, dans la vûe d'en éloigner au - moins &

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