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Génération (Page 7:574)
Ainsi il peut y avoir dans les hommes excès ou
défaut dans les dispositions & dans les conditions qui
sont nécessaires pour la génération. Telles sont la séparation
de la semence & sa préparation dans les
testicules, l'érection du membre viril, l'éjaculation
de la liqueur spermatique. Voyez
A l'égard des femmes, les vices physiques dont
elles sont susceptibles relativement à la génération,
regardent principalement les déréglemens du flux
menstruel, les défauts de conformation de la matrice
& du vagin, le tempérament trop ou trop peu
sensible. Voyez
GÉNEREUX (Page 7:574)
GÉNEREUX, adj. GÉNÉROSITÉ, s. f. (Mor.)
La générosité est un dévoüement aux intérêts des autres,
qui porte à leur sacrifier ses avantages personnels.
En général, au moment où l'on relâche de ses
droits en faveur de quelqu'un, & qu'on lui accorde
plus qu'il ne peut exiger, on devient généreux. La
nature en produisant l'homme au milieu de ses semblables,
lui a prescrit des devoirs à remplir envers
eux: c'est dans l'obéissance à ces devoirs que consiste
l'honnêteté, & c'est au - delà de ces devoirs que
commence la générosité. L'ame généreuse s'éleve donc
au - dessus des intentions que la nature sembloit avoir
en la formant. Quel bonheur pour l'homme de pouvoir
devenir ainsi supérieur à son être, & quel prix
ne doit point avoir à ses yeux la vertu qui lui procure
cet avantage! On peut donc regarder la générosité
comme le plus sublime de tous les sentimens, comme
le mobile de toutes les belles actions, & peut - être
comme le germe de toutes les vertus; car il y en a peu
qui ne soient essentiellement le sacrifice d'un intérêt
personnel à un intérêt étranger. Il ne faut pas confondre
la grandeur d'ame, la générosité, la bienfaisance
& l'humanité: on peut n'avoir de la grandeur d'ame
que pour soi, & l'on n'est jamais généreux qu'envers
les autres; on peut être bienfaisant sans faire de sacrifices,
& la générosité en suppose toûjours; on n'exerce
guere l'humanité qu'en vers les malheureux &
les inférieurs, & la générosité a lieu envers tout le
monde. D'où il suit que la générosité est un sentiment
aussi noble que la grandeur d'ame, aussi utile que la
bienfaisance, & aussi tendre que l'humanité: elle est le
résultat de la combinaison de ces trois vertus; & plus
parfaite qu'aucune d'elles, elle peut y suppléer. Le
beau plan que celui d'un monde où tout le genre humain
seroit généreux! Dans le monde tel qu'il est, la
générosité est la vertu des héros; le reste des hommes se
borne à l'admirer. La générosité est de tous les états:
c'est la vertu dont la pratique satisfait le plus l'amourpropre.
Il est un art d'être généreux: cet art n'est pas
commun; il consiste à dérober le sacrifice que l'on fait.
La générosité ne peut guere avoir de plus beau motif
que l'amour de la patrie & le pardon des injures. La
libéralité n'est autre chose que la générosité restreinte
à un objet pécuniaire: c'est cependant une grande
vertu, lorsqu'elle se propose le soulagement des malheureux;
mais il y a une économie sage & raisonnée
qui devroit toûjours régler les hommes dans la
dispensation de leurs bienfaits. Voici un trait de cette
économie. Un prince
GÉNERIQUE (Page 7:574)
GÉNERIQUE, adj. Les noms établis pour présenter à l'esprit des idées générales, pour exprimer des attributs qui conviennent à plusieurs especes ou à plusieurs individus, sont nommés appellatifs par le commun des Grammairiens. Quelques - uns trouvant cette dénomination peu expressive, peu conforme à l'idée qu'elle caractérise, en ont substitué une autre, qu'ils ont cru plus vraie & plus analogue; c'est celle de génériques; & il faut convenir que si cette derniere dénomination n'est pas la plus convenable, la premiere, quand on l'a introduite, devoit le paroître encore moins. Autant qu'il est possible, l'étymologie des dénominations doit indiquer la nature des choses nommées: c'est un principe qu'on ne doit point perdre de vûe, quand la découverte d'un objet nouveau exige qu'on lui assigne une dénomination nouvelle; mais une nomenclature déjà établie doit être respectée & conservée, à - moins qu'elle ne soit absolument contraire au but même de son institution: en la conservant, on doit l'expliquer par de bonnes définitions; en la réformant, il faut en montrer le vice, & ne pas tomber dans un autre, comme a fait M. l'abbé Girard, lorsqu'à la nomenclature ordinaire des différentes especes de noms, il en a substitué une toute nouvelle.
Les noms se divisent communément en appellatifs
& en propres, & il sembleque ces deux especes soient
suffisantes aux besoins de la Grammaire; cependant,
soit pour lui fournir plus de ressources, soit pour entrer
dans les vûes de la Métaphysique, on soûdivise
encore les noms appellatifs en noms génériques ou de
genre, & en noms spécifiques ou d'espece.
M. l'abbé Girard, tom. I. disc. v. pag. 219. partage les noms en deux classes, l'une des génériques, & l'autre des inviduels; c'est la même division générale que nous venons de présenter sous d'autres expressions. Ensuite il soûdivise les génériques en appellatifs, abstractifs & actionnels, selon qu'ils servent, dit - il, à dénommer des substances, des modes, ou des actions. Mais on peut remarquer d'abord que le mot appellatif n'est pas appliqué ici plus heureusement que dans le système ordinaire, & que l'auteur ne fait que déroger à l'usage, sans le corriger. D'autre part, la soûdivision de l'académicien n'est ni ne peut être grammaticale, & elle devoit l'être dans son livre. La diversité des objets peut fonder, si l'on veut, une division philosophique; mais une division grammaticale doit porter sur la diversité des services d'une même sorte de mots; & cette diversité de service dépend, non de la nature des objets,
* Il s'agit dans cet endroit du Roi de Pologne Duc de Lorraine: ce Prince a donné aux magistrats de la ville de Bar dix mille écus qui doivent être employés à acheter du blé, lorsqu'il est à bas prix, pour le revendre aux pauvres à un prix médrocre, lorsqu'il est monté à certain point de cherté. Par cet arrangement, la somme augmente toûjours; & bien - tôt on pourra la répartir sur d'autres endroits de la province. ** Ce n'est la qu'une partie des idées qui étoient renfermées dans un article sur la générosité, qu'on a communique à M. Diderot. Les bornes de cet Ouvrage n'ont pas permis de faire usage de cet article en entier.[p. 575]
Si l'on avoit appellé communs les noms auxquels
on a donné la dénomination d'appellatifs, on auroit
peut - être rendu plus sensible tout - à - la - fois & leur
nature intrinseque & leur opposition aux noms propres: mais nous croyons devoir nous en tenir aux
dénominations ordinaires, les mêmes que M. du
Marsais paroît avoir adoptées; parce qu'elles sont autorisées
par un usage, qui au fond n'a rien de contraire
aux vûes légitimes de la Grammaire, & que de
plus elles sont en quelque sorte l'expression abrégée
de la génération de nos idées, & des effets merveilleux
de l'abstraction dans l'entendement humain.
Voyez
On peut voir au mot
Nous y ajoûterons quelques observations qui nous ont paru intéressantes, parce qu'elles regardent la signification des noms appelletifs, & qu'elles peuvent même produire d'heureux effets, si, comme nous le présumons, on les juge applicables au système de l'éducation.
On peut remonter de l'individu au genre suprême, ou descendre du genre suprême à l'individu, en passant par tous les dégrés différenciels intermédiaires: Médor, chien, animal, substance, être, voilà la gradation ascendante; être, substance, animal, chien, Médor, c'est la gradation descendante. L'idée de Médor renferme nécessairement plus d'attributs que l'idée spécifique de chien; parce que tous les attributs de l'espece conviennent à l'individu, qui a de plus son suppôt particulier, ses qualités exclusivement propres & incommunicables à tout autre. Par une raison semblable & que l'on peut appliquer à chaque dégré de cette progression, l'idée de chien renferme plus d'attributs que l'idée générique d'animal, parce que tous les attributs du genre conviennent à l'espece, & que l'espece a de plus ses propriétés différencielles & caractéristiques, incommunicables aux autres especes comprises sous le même genre.
La gradation ascendante de l'individu à l'espece, de l'espece au genre prochain, de celui - ci au genre plus éloigné, & successivement jusqu'au genre suprême, est donc une vérltable décomposition d'idées que l'on simplifie par le secours de l'abstraction, pour les mettre en quelque sorte plus à la portée de l'esprit; c'est la méthode d'analyse.
La gradation descendante du genre suprême à l'espece prochaine, de celle - ci à l'espece plus éloignée, & successivement jusqu'aux individus, est au contraire une veritable composition d'idées que l'on réunit par la réflexion, pour les rapprocher davantage de la verité & de la nature; c'est la méthode de synthèse.
Ces deux méthodes opposées peuvent être d'une grande utilité dans des mains habiles, pour donner aux jeunes gens l'esprit d'ordre, de précision, & d'observation.
Montrez - leur plusieurs individus; & en leur faisant remarquer ce que chacun d'eux a de propre, ce qui l'individualise, pour ainsi dire, faites - leur observer en même tems ce qu'il a de commun avec les autres,
En les exerçant ainsi à ramener, par l'analyse, la pluralité des individus à l'unité de l'espece & la pluralité des especes à l'unité du genre, & à distinguer, par la synthese, dans l'unite du genre la pluralité des especes & dans l'unité de l'espece la pluralité des individus; ces idées deviendront insensiblement précises & distinctes, & les élémens des connoissances & du langage se trouveront disposes de la maniere la plus méthodique. Quel préjugé pour la facilité de concevoir & de s'exprimer, pour la netteté du discernement, la justesse du jugement, & la solidité du raisonnement!
Seroit - il impossible, pour l'exécution des vûes que nous proposons ici, de construire un dictionnaire où les mots seroient rangés par ordre de matieres? Les matieres y seroient divisées par genres, & chaque genre seroit suivi de ses especes: le genre une fois défini, il suffiroit ensuite d'indiquer les idées différencielles qui constituent les especes. Il y a lieu de croire que ce dictionnaire philosophique, en apprenant des mots, apprendroit en même tems des choses, & d'une maniere d'autant plus utile, qu'elle seroit plus analogue aux procédés de l'esprit humain.
Quoi qu'il en soit, il résulte des principes que nous venons de présenter sur la composition & la décomposition des idées, que les noms qui les expriment ont une signification plus ou moins déterminée, selon qu'ils s'éloignent plus ou moins du genre suprême; parce que les idées abstraites que l'esprit se forme ainsi, deviennent plus simples, & par - là plus générales, plus vagues & applicables à un plus grand nombre d'individus; les noms plus ou moins génériques qui en sont les expressions, portent donc aussi l'empreinte de ces divers degrés d'indétermination: la plus grande indétermination est celle du nom le plus générique, du genre suprême; elle diminue par dégrés dans les noms des especes inférieures, à mesure qu'elles s'approchent de l'individu, & disparoît entierement dans les noms propres qui ont tous un sens déterminé.
On tire cependant les noms appellatifs de leur indétermination,
pour en faire des applications précises.
Les moyens abrégés qu'on employe à cette fin
dans le discours, sont quelquefois des équivalens de
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