ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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Gardien (Page 7:513)

Gardien; ce titre étoit quelquefois donné au lieu de celui de garde, à certains juges établis par le roi pour la manutention des priviléges accordés à certaines églises, villes, ou autres communautés: par exemple, après l'abolition de la commune de Laon, il y fut établi par le roi un gardien pour rendre la justice, comme il est dit en l'ordonnance de Philippe de Valois du mois de Décembre 1331. (A)

GARDIENS (Page 7:513)

GARDIENS, s. m. pl. (Marine.) matelots gardiens; ce sont des matelots commis dans un port pour la garde des vaisseaux & pour veiller à la conservation des arsenaux de Marine. On partage les matelots gardiens en trois brigades égales en nombre & force, suivant le rôle qui est arrêté par le capitaine de port; chaque brigade est conduite par un maitre des matelots choisi par le capitaine du port. Sur les vaisseaux du premier rang il doit y avoir huit matelots gardtens; sur ceux du second rang, six; sur ceux du troisieme, quatre; sur ceux du quatrieme & cinquieme, trois; sur les frégates, brûlots, flûtes, & autres bâtimens, deux ou un, selon le besoin. Dans le nombre des gardiens, il doit y avoir le quart qui soient calfats ou charpentiers; l'ordonnance de la Marine de 1689 regle tout ce qui concerne les gardiens. (Z)

Gardien de la fosse aux - lions (Page 7:513)

Gardien de la fosse aux - lions, (Marine.) c'est le matelot qu'on y met de garde pour fournir ce qu'on y demande pour le service du vaisseau. (Z)

GARDIENNE (Page 7:513)

GARDIENNE, (Jurispr.) voyez ci - devant Gardien & Garde - gardienne.

GARDIENNERIE (Page 7:513)

GARDIENNERIE, s. f. (Marine.) chambre des canonniers. Voyez Sainte - barbe.

GARDIER (Page 7:513)

GARDIER, s. m. (Hist. de France.) officier supérieur établi autrefois dans quelques villes du royaume, comme à Lyon, à Vienne, &c. pour faire payer à ceux que le souverain avoit mis sous leur sauvegarde, les impositions dûes pour cela; pour leur faire rendre justice des vexations qu'on pouvoit exercer contre eux; pour donner l'investiture des biens mouvans du domaine; enfin pour connoître par lui - même, ou par ses officiers, des infractions à tous ces egards.

Il falloit que cet emploi fût une dignité de confiance, puisque dauphin ne dédaigna pas d'être gardier dans la ville & cité de Lyon; & pour le dire en passant, ce Gui dauphin n'est point ce malheureux chevalier templier, brûlé à Paris avec le grand maître Jacques de Molay, comme l'ont écrit la plûpart de nos historiens, Nicole Gille, Paul Emile, Dupleix, Mezerai, le P. Labbe, & M. Dupuy lui - même, sur l'autorité de Villani. Gui dauphin, gardier de Lyon, baron de Montauban, & frere de Jean dauphin de Viennois, étoit le troisieme fils d'Humbert premier, seigneur de la Tour & de Coligni, appellé en 1282 à la souverainete du Dauphiné. Ce fils Gui fut marié avec Beatrix de Baux, & mourut en 1318. (D. J.)

GARDON (Page 7:513)

GARDON, s. m. leucisci species prima, (Hist. nat. Ichthiologie.) poisson de riviere semblable au meunier par la figure des écailles, par le nombre & par la position des nageoires: mais il a la tête plus petite & le corps plus large. Le dos est bleu, la tête verdâtre, & le ventre blanc; les yeux sont grands, & il n'y a point de dents à la bouche. Ce poisson a la chair molle. Rondelet, hist. des poiss. de riviere, chap. xiij. Voyez Poisson. (I)

GARE (Page 7:513)

GARE, s. m. (Marine.) les mariniers donnent ce nom à des lieux préparés sur une riviere étroite, pour y ranger leurs bateaux lorsqu'ils en rencontrent d'autres qui embarrasseroient la navigation, la riviere n'étant pas assez large pour qu'il en puisse passer deux en même tems sans courir risque de s'endommager. (Z)

GARED (Page 7:513)

GARED, (Géog.) nouvelle petite ville d'Afrique dans la Barbarie, au royaume de Maroc, dans la province de Suz, remarquable par ses moulins à sucre. Elle a été bâtie par le cherif Abdalla qui regnoit du tems de Marmol. Long. 8. 40. lat. 29. 11. (D. J.)

GARENNE (Page 7:513)

GARENNE, s. f. (Chasse.) on appelle ainsi tout espace peuplé d'une grande quantité de lapins. Cependant les garennes proprement dites sont ensermées de murs, & par cette raison on les nomme garennes forcées. Celles qui ne sont pas forcées font trop de tort à leur voisinage, pour qu'il dût être permis d'en avoir.

On établit une garenne pour avoir commodément des lapins pour son usage, ou pour les donner à loyer: dans l'un & dans l'autre cas, les intérêts & les soins sont les mêmes.

Une garenne n'est avantageuse qu'autant que les lapins y sont bons, qu'ils y multiplient beaucoup, & que les lapreaux y sont hâtifs. Pour cela, il faut que le terrein soit sec, qu'il produise des herbes fines & odorisérantes, comme le serpolet, &c. & qu'il soit exposé au midi ou au levant. Le lapin est de tous les animaux celui dont la chair garde le mieux le goût des herbes dont il s'est nourri. Une odeur rebutante décele ceux qui ont mangé des choux, & les autres nourritures que la domesticité met dans le cas de leur donner. L'eau ne vaut rien non plus pour les lapins. Les prés humides, ceux où l'herbe se charge d'une grande quantité de rosée, leur donnent une constitution mal - saine & un goût déplaisant. Il faut donc pour asseoir une garenne, choisir un lieu élevé. L'exposition que nous avons indiquée n'est pas moins nécessaire pour avancer la chaleur des bouquins & la fécondation des hazes.

Une garenne n'étant bonne qu'autant qu'elle est hâtive, il s'ensuit que tous les soins du propriétaire ou du fermier doivent concourir à la rendre telle. Pour cela, il faut qu'elle ne contienne qu'une quantité de lapins proportionnée à son étendue, qu'ils y soient bien nourris pendant l'hyver, & qu'il n'y reste que le nombre de bouquins nécessaire. Il ne faut pas moins que de deux à trois arpens pour une centaine de lapins de fond: ainsi dans une garenne de cent arpens, il n'en faudra jamais laisser pendant l'hyver plus de quatre mille. Malgré cet espace il faudra les nourrir un peu pendant les gelées, & beaucoup lorsque l'herbe sera couverte de neige ou de givre. Si les lapins manquent de nourriture pendant trois ou quatre jours, ils maigriront à l'excès; & la premiere portée, qui est à tous égards la plus avantageuse, en sera considérablement retardée. Le meilleur fourrage qu'on puisse leur donner, c'est le regain de luserne, ou celui de trefle: on peut aussi leur jetter des branches de saule & de tremble, dont l'écorce leur plaît & les nourrit bien.

Pour ne rien perdre du fourrage, qui souvent est assez cher, on peut le leur donner sur de petits rateliers faits en forme de berceau comme ceux des bergeries, & élevés d'un demi pié. On les place à portée des terriers. On peut les couvrir aussi d'un petit toît de planches, pour garantir l'herbe de la pluie & de la neige. La faim y accoûtume les lapins en peu de jours. Il ne faut d'abord que les affriander; & lorsqu'il ne reste rien aux rateliers, on augmente peu - à - peu.

Pour joüir des lapins ou en ôter le surperflu, il y a trois moyens; le fusil, les panneaux, & les furets. Le premier est insidele & dangereux; on tue quelquefois des hazes; & d'ailleurs pour peu qu'un lapin qui a été tiré ait encore de vie, il rentre au terrier, y meurt & l'infecte. Les garenniers intelligens ne laissent tirer dans leurs garennes qu'avec beaucoup de précautions: cependant depuis les premiers lapreaux jusqu'à la fin de Juillet, il est difficile de s'en dispenser: mais dès qu'on le peut, il vaut mieux recourir aux panneaux & [p. 514] aux furets. Depuis le mois d'Août jusqu'au mois de Novembre, le panneau est à préférer, parce que c'est un moyen plus facile & plus prompt. Pour s'en servir on a une petite route couverte, si l'on peut, d'un côteau ou d'un revers de fossé, & tracée entre les terriers & l'espace dans lequel les lapins s'écartent pour aller au gagnage pendant la nuit; on file un panneau le long de cette route; on l'attache à des fiches ou piquets de deux piés de haut; on a soin d'enfoncer ces fiches assez pour qu'un lapin ne les renverse pas, & elles sont placées à six toises les unes des autres. Un homme reste à ce panneau; deux autres parcourent l'espace dans lequel les lapins sont répandus; l'esfroi les faisant revenir aux terriers, ils sont arrêtés par le filet, & saisis par celui qui le garde: c'est - là ce qu'on appelle faire le rabat. Dans une garenne un peu étendue, on en peut faire jusqu'à trois dans une nuit en commençant deux heures après la nuit fermée. Lorsqu'on a le vent faux, ou qu'il fait clair de lune, les rabats ne réussissent guere. On voit que de cette maniere les lapins étant pris vivans, il est aisé de ne tuer que les bouquins, & de laisser aller les hazes: cela est d'autant plus avantageux, qu'il ne doit pas rester dans la garenne plus d'un bouquin pour quatre ou cinq hazes. On a le même avantage pendant l'hyver, en faisant sortir les lapins du terrier avec des furets emmuselés, & les prenant avec des bourses, qu'on adapte aux gueules. Voyez Fureter.

Si le terrein d'une garenne est sablonneux, il faut que les murs qui l'entourent ayent des fondemens très - profonds, afin que les lapins ne percent point au - dessous. Ces murs doivent avoir sept à huit piés de haut, & être garnis au - dessous du chaperon d'une tablette sailante, qui rompe le saut des renards. Si on est forcé de laisser des trous pour l'écoulement des eaux, il faut les griller de maniere que les belettes même ne puissent y passer.

Il est presque nécessaire que dans une garenne les lapins trouvent de - tems en - tems du couvert. On ne peut pas espérer d'y élever du bois; il faut done y entretenir des bruyeres, des genêts, des genievres qui font ombre, & que les lapins ne dévorent pas comme le reste. Lorsque rien n'y peut croître, on est contraint de former un couvert artificiel. On assemble plusieurs branches d'arbres, des genêts, &c. on les couche, & elles servent de retraite aux lapreaux, que les vieux lapins tourmentent dans les terriers pendant l'été.

On devra à ces soins réunis, rout l'avantage qu'on peut retirer d'une garenne, si l'on y joint une attention continuelle à écarter & à détruire toutes les bêtes carnassieres qui sont ennemies des lapins. Les murs peuvent garantir des renards, des blairaux, des putois, & même des chats; mais il faut des précautions journalieres pour se défendre des foüines, que les murs n'arrêtent pas; des belettes, auxquelles le plus petit trou donne passage, &c. Voyez Piége. Il est donc inutile d'avoir une garenne, si l'on n'en confie pas le soin à un garennier très - intelligent & très - exercé. Cet article est de M. le Roy, lieutenant des chasses du parc de Versailles.

GARER un Vaisseau (Page 7:514)

GARER un Vaisseau, pour dire calfater, (Mar.) c'est un vieux terme qui n'est plus d'usage. Voyez Calfater.

Garer un bateau, un train de bois, c'est le ranger & l'attacher de façon qu'il soit en sûreté. Ce terme n'est en usage que parmi les bateliers. (Z)

Garer (Page 7:514)

Garer, c'est en termes de flotage, arrêter les trains dans certains lieux désignés par la police aux environs de Paris, ou sur la route, pour la commodité des floteurs.

GARET (Page 7:514)

GARET, (Géog.) contrée d'Afrique dans la Barbarie, au royaume de Fez. Melilla, Chasaca, Tesota & Maggéa, en sont les villes principales. Cette province baignée au nord par la Méditerranée, est bornée E. par la riviere de Mulvia, qui la sépare de la province d'Errif. Le Garet a de bounes mines de fer, & des montagnes au centre qui sont cultivées. Voyez Marmol, liv. IV. chap. xcxvj. (D. J.)

GARGAN (Page 7:514)

GARGAN, (Géog. anc.) montagne d'Italie au pays nommé autrefois la Pouille Damienne, & maintenant la Capitanate, au royaume de Naples, pres de Manfrédonie. Pomponius Méla & Pline le nomment garganus mons. Il étoit couvert de forêts de chênes: aquilonibus querceta Gargani laborant, dit Horace. Cette montagne s'appelle aujourd'hui le mont Saint - Ange, monte di Sant'Angelo; & le promontoire de cette montagne qui s'avance dans la mer Adriatique, capo viestice. (D. J.)

GARGANCY (Page 7:514)

GARGANCY, oiseau. Voyez Sarcelle.

GARGARA (Page 7:514)

GARGARA, (Géog. anc.) le plus haut promontoire du mont Ida dans la Troade, & l'un des quatre qui partant de cette montagne s'avançoient dans la mer. Jupiter y avoit un temple & un autel, c'est - là que ce Dieu, dit Homere toujours géographe dans ses écrits, c'est - là que ce dieu vint s'asseoir pour être tranquille spectateur du combat entre les Grecs & les Troyens. Le Gargara ne manqua pas de se peupler insensiblement, & tenoit déjà son rang parmi les villes oeoliques, du tems de Strabon. Il ne saut pas confondre Gargara avec Gargarum, qui etoit une autre ville de l'Asie mineure, selon Etienne le géographe. (D. J.)

GARGARISER (Page 7:514)

GARGARISER, (se) c'est l'action de se laver la bouche & l'entrée du gosier avec quelque liqueur. On se gargarise ordinairement avec de l'eau simple, par propreté: cette ablution enleve les matieres limoneuses qui pendant la nuit s'attachent à la langue, au voile du palais, & dans le fond de l'arriere - bouche. Lorsqu'on fait usage de gargarismes dans des maladies du fond de la bouche, on a coûtume de porter la tête en - arriere; on retient la liqueur, & on l'agite en lui faisant faire un gargouillement. Ce mouvement de l'air avec l'eau peut irriter les parties, & empêche l'action du médicament. Il opereroit plus efficacement, si l'on retenoit la liqueur sins aucune agitation, de façon qu'elle baignât simplement les parties malades. Voy. Gargarisme. (Y)

GARGARISME (Page 7:514)

GARGARISME, s. m. terme de Chirurgie, forme de médicament topique, destiné à laver la bouche dans les différentes affections de cette partie.

On compose différemment les gargarismes, suivant les diverses intentions qu'on a à remplir. La décoction des racines, feuilies, fleurs, fruits ou semences, se fait dans de l'eau, dans du vin blanc ou rouge, dans du lait: des eaux distillées sont aussi quelquefois la base des gargarismes. On ajoûte à la liqueur des sirops, des mucilages, des élixirs. En général la formule d'un gargarisme admet sur six onces de décoction, deux onces de sirop, deux ou trois dragmes de poudre, & des substances mucilagineuses à une quantité bornée, pour ne pas ôter à la composition la fluidité qu'elle doit avoir. On a l'attention de ne point faire entrer dans les gargarismes, de drogue, qu'il seroit dangereux d'avaler: le collyre de Lanfranc, par exemple, est un excellent détersif dans les ulceres putrides de la bouche; mais quand on s'en sert, ainsi que de différens esprits acides & caustiques, tels que l'esprit de sel qui arrête puissamment le progrès des escarres gangreneuses, on touche avec précaution les parties, avec un pinceau chargé du médicament irritant; & on fait ensuite laver la bouche & gargariser avec un liquide convenable, avant que de permettre au malade d'avaler sa salive. Les drogues fort ameres, telles que l'agaric blanc & la coloquinte, sont communément proscrites de la formule des gargarismes; la decoction & le sirop d'absynthe sont exceptés: on en fait

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