ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"515"> de bons gargarismes détersifs dans les aphthes putrides. La décoction de quinquina & de sommites de sapin, avec de l'esprit de vitriol jusqu'à une agréable acidité, donne une liqueur anti - septique, fort convenable dans les esquinancies gangreneuses.

Les gargarismes émolliens & anodyns, se font avec les racines d'althaea, les feuilles de mauves, les semences de lin & de fenugrec, cuites dans de l'eau ou dans du lait. La décoction de sigues grasses est adoucissante & maturative. La décoction des plantes vulnéraires avec du miel, & à laquelle on ajoûte du sirop deroses seches, est un gargarisme détersif pour les ulceres de la bouche qui n'ont aucune malignité. Lorsqu'il est question de resserrer & de fortifier, on fait bouillir ces plantes dans du vin. Les gargarismes astringens se font avec l'écorce de grenades, les balaustes, le sumach, & les roses rouges, cuites dans du gros vin. Les gargarismes ratraichissans se sont avec la décoction d'orge & du sirop de mûres, en y ajoûtant quelques gouttes d'esprit de vitriol. On présere l'esprit de cochléaria dans les gargarismes anti - scorbutiques. Voyez Scorbut. Le vinaigre & l'eau donnent une liqueur rafraîchissante très - simple. Il n'y a point de maladies plus communes que les maux de gorge inflammatoires. Voyez Esquinancie. Les gargarismes repercussifs dont on se sert quelquefois imptudemment dans cette maladie, sont une cause de métastase sur le poumon: M. Recolin qui a lù un mémoire sur cette matiere intéressante, à la séance publique de l'académie royale de Chirurgie, en 1756, joint son expérience aux observations des plus grands maîtres, pour démontrer le danger des gargarismes repercussifs dans ce cas. Il remarque que les anciens qui recommandoient en général ses topiques qui ont cette vertu dans le commencement de toutes les inflammations, ont posé pour exception les cas où la métastase étoit à craindre. Pourquoi ne pas faire l'application d'un principe si lumineux & si sûr aux esquinancies inflammatoires? Les remedes froides dont on use impunément dans les inflammations legeres, font presque toûjours refluer l'humeur sur le poumon, lorsque la fluxion a saisi vivement. Voyez ci - devant au mot Gargariser, la façon de se servir des gargarisines. (Y)

Gargarisme (Page 7:515)

Gargarisme, (Man. Marechall.) médicament liquide, & propre à humecter les parties de la bouche & de l'arriere - bouche de l'animal. C'est une espece d'infusion ou de decoction, ou de suc exprimé, ou de mixture moyenne, &c. & il offre de véritables ressources dans des cas d'inflammation, de sécheresse, de tumeurs, d'ulceres, d'aphthes dans l'une ou l'aurre de ces cavités.

Son efficacité ne sauroit être rapportée ni à une collution réelle, car nous ne connoisions aucun moyen de forcer l'animal d'agiter la liqueur dans sa bouche, de maniere que toutes les parties en soient imbibées, détergées & pénétrées; ni au séjour que le remede y fait, car il nous est impossible de le contraindre à l'y retenir long - tems: il ne peut donc être salutaire que par l'attention que l'on a d'en renouveller souvent l'usage.

L'impuissance où nous serions encore d'inviter avec succès l'animal à prendre le fluide que nous lui présenterions, ne nous laisse que la voie des injections. Nous poussons le gargarisme avec une seringue dont l'extrémité de la canule ou du syphon, qui présente une forme ovalaire & legerement arrondie, est percée de plusieurs trous, semblables à ceux dont sont percés les arrosoirs; & pour l'adresser plus sûrement au lieu qu'il importe de baigner, nous faisons ouvrir la bouche du cheval par le secours d'un pasd'âne ou autrement, s'il s'agit néanmoins d'humecter les parties qu'elle renferme. Lorsqu'il est question de porter la liqueur dans l'arriere - bouche & au - delà de la cloison du palais, nous dirigeons notre injection dans les nazeaux, à l'aide d'un syphon percé d'une seule ouverture; & cette route l'y conduit directement, parce qu'elle ensile les arriere - narines. Cette pratique est sans doute preférable à celle d'introduire des médicamens jusque dans le fond du gosier par le moyen d'un nerf de boeuf, aux risques d'estropier l'animal, & d'augmenter tous les accidens qu'un ignorant s'efforce toujours vainement de combattre.

Au surplus, le choix des matieres à injecter dépend du genre de la maladie; ainsi il est des gargarismes antiseptiques, antiphlogistiques, resolutifs, rafraîchissans, émolliens, détersifs, consolidans, &c. & l'on doit ne faire entrer dans leur composition aucune chose qui, prise interieurement, pourroit nuire & préjudicier au cheval. (e)

GARGOUGES (Page 7:515)

GARGOUGES, (Art milit.) voyez Cartouches.

GARGOUILLADE (Page 7:515)

GARGOUILLADE, s. f. (Danse. Ce pas est consacré aux entrées de vents, de demons, & des esprits de feu; il se forme en faisant du côté que l'on veut, une demi - piroüette sur les deux piés. Une des jambes, en s'élevant, forme un tour de jambe en - dehors, & l'autre un tour de jambe en - dedans, presque dans le même tems. Le danseur retombe sur celle des deux jambes qui est partie la premiere, & forme cette demi - piroiiette avec l'autre jambe qui reste en l'air. Voyez Tour de jambe.

Ce pas est compose de deux tours. Il est rare qu'on puisse faire ce tour également bien des deux côtés.

Le célebre Dupré faisoit la gargouillade très bien lorsqu'il dansoit les démons; mais il lui donnoit une moindre elevation que celle qu'on lui donne à - présent: on l'a vûe pius haute & de la plus parfaite prestesse dans le quatrieme acte de Zoroastre.

Mlle Lyonnois qui y dansoit le rôle de la Haine, & qui y figuroit avec le Desespoir, est la premiere danseuse qui ait fait ce pas brillant & difficile.

Dans les autres genres nobles la gargouillade est toûjours déplacée; & fût - elle extrèmement bien faite, elle dépare un pas, quelque bien composé qu'il puisse être d'ailleurs.

Dans la danse comique on s'en sert avec succes, comme un pas qu'on tourne alors en gaieté; au lieu qu'il ne sert qu'à peindre la terreur dans les entrées des démons, &c. (B)

GARGOUILLE (Page 7:515)

GARGOUILLE, s. f. terme d'Architect. c'est un canal rond & étroit que l'on construit entre des murs, pour faciliter l'entrée & la sortie des eaux, lorsque l'on bâtit en des lieux sujets à des inondations, ou qui sert à dégager une terrasse.

Gargouille est aussi à une fontaine ou cascade, un mascaron d'où sort de l'eau. C'est encore, dans un jardin, une petite rigole où l'eau coule de bassin en bassin, & qui sert de décharge. Ce mot peut venir du latin gurgulio, le gosier.

On appelle aussi gargouilles les petites ouverturescimaises d'une corniche, par où les eaux qui tombent dessus sa saillie, s'échappent; & qui auparavant de tomber, s'assemblent dans une goulotte pratiquée sur le talud ou revers d eau de la corniche, tel qu'il est pratique à celle du pérystile du louvre. Ces gargouilles sont souvent ornées de masques, de têtes d'animaux, & partieulierement de musles de lion. (P)

Gargouille (Page 7:515)

Gargouille, terme d'Eperonnier, espece d'anneau diversement contourné, qui termine les branches des mors. Communément sa partie la plus basse présente une sorte de plate - forme ronde, legere, & percée dans son milieu d'un trou que l'on nomme l'oeil du touret. Ce trou est pratiqué dans la direction de la ligne du banquet, ou parallelement à cette même direction, selon que la branche est droite, hardie ou [p. 516] flasque. Quelquefois aussi cette plate - forme est placée en - arriere, & dans la direction que doivent avoir les renes.

Outre l'oeil destiné à loger le touret, c'est - à - dire la demi - S, qui supérieurement est terminé par une tête ronde dont le contour repose librement sur la plate - forme, tandis que l'anneau résultant inférieurement de sa courbure, reçoit un autre anneau rond & beaucoup plus considérable, auquel on boucle la rene; il en est encore un plus petit, placé tantôt dans la partie supérieure de la gargouille, plus ou moins près du lieu où elle commence, & où finit la branche; tantôt dans sa partie inférieure, immédiatement au - dessus de la plate - forme, mais toûjours postérieurement: celui - ci reçoit la chaînette par un autre touret plus délié. Voyez Mors. (e)

GARGOUILLEMENT (Page 7:516)

GARGOUILLEMENT, s. m. on se sert de ce terme, en Chirurgie, pour exprimer le bruit qu'on entend quand l'intestin rentre d'une tumeur herniaire dans sa place naturelle. Ce bruit est formé par l'air que contient la portion du canal intestinal déplacé. On doit être fort attentif à ce bruit, car le gargouillement est un signe pathognomatique que la hernie est intestinale. L'épiploon ne rentre qu'avec lenteur, & sans bruit. On connoît que la hernie est composée, c'est - à - dire qu'elle est formée par l'intestin & par l'épiploon, quand après l'intestin réduit (ce que le gargouillement a manifesté), la tumeur n'est que diminuée & ne disparoît pas entierement. Voyez Hernie. (Y)

GARGOULETTE (Page 7:516)

GARGOULETTE, s. f. terme de relation. La gargoulette est un vase de terre du Mexique, extrèmement legere & transparente. Ce vase est double, c'est - à - dire qu'il y en a deux en partie l'un dans l'autre. Le premier, ou supérieur, a la forme d'un entonnoir qui n'est pas percé, dont le bout est enchâssé dans le fecond, ou inférieur. Celui - ci a un petit goulot, comme une théyere, pour rendre la liqueur qu'il a reçûe. C'est dans le supérieur qu'on verse la liqueur, d'où elle passe en filtrant dans celui de dessous. On met une attache aux ances de la gargoulette, pour la suspendre à l'ombre, & l'eau y devient d'une grande fraîcheur.

On a voulu imiter ces vases en Europe, & particulierement en Italie; mais on n'a pas pû y réussir jusqu'à - présent: c'est la terre qui en fait toute la bonté, & ils sont d'une commodité merveilleuse au Mexique. On n'y met pour l'ordinaire que de l'eau pure, parce que le vin est trop chargé de corpuscules hétérogenes qui ne passeroient pas au - travers des pores de la terre, ou qui les rempliroient bientôt; au lieu que l'eau étant plus homogene, se filtre avec facilité, & se rafraîchit considérablement par le moyen de l'air frais qui pénetre les pores des deux vaisseaux.

Mais les gargoulettes des Indes orientales, faites avec la terre de Patna, sont encore au - dessus de celles du Mexique. Ce sont des bouteilles assez grandes, capables de contenir autant de liqueur qu'une pinte de Paris; cependant elles sont si minces & si legeres, qu'elles pourroient être enlevées en l'air, étant vuides, par le souffle seul, comme les boules d'eau de savon que font les enfans. On se sert de ces sortes de vases pour rafraîchir l'eau dans un lieu frais, & l'on dit que dans le pays cette eau y contracte une odeur & un goût très - agréable. L'on ajoûte que les dames indiennes, après avoir bû l'eau, mangent avec délices le vase qui la contenoit; ensorte qu'il y a telle femme grosse au Mogol, qui, si on ne l'en empêchoit, dévoreroit en peu de tems les plats, les pots, les caraffes, les bouteilles, & tous les autres ustensiles de la terre de Patna qu'elle trouveroit sous sa main. (D. J.)

GARIDELLE (Page 7:516)

GARIDELLE, s. f. garidella, (Bot.) genre de plante à fleur en rose, qui a plusieurs pétales voûtés, divi<cb-> sés en deux parties, & disposés en rond. Le calice est composé de plusieurs feuilles; il en sort un pistil qui devient une sorte de bouquet fait de plusieurs capsules à deux panneaux, & oblongues, qui renferment une semence ordinairement arrondie. Tournef. inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

GARIEUR (Page 7:516)

GARIEUR, s. m. (Jurisp.) dans quelques coûtumes signifie la même chose que garant. Voy. Poitou, art. 94. 95. S. Jean d'Angely, 115. la Bourt, tit. xviij. art. 6. 7. 8. & 9. la coût. loc. de Saint - Sever, tit. j. art. 19. & 20. (A)

GARILLAN (Page 7:516)

GARILLAN, (le) Géogr. en italien Garigliano, riviere d'Italie au royaume de Naples. Elle étoit connue des anciens sous le nom de Clanis & de Liris: Horace l'appelle Taciturnus, qui coule sans bruit ses eaux paisibles. Il traversoit autrefois le pays des Herniques, des Volsques & des Ausoniens. Sa source est dans l'Abruse, & son embouchure dans la terre de Labour. Il passe à Sora, & reçoit le Sacco, qui est le Trevus des Latins. Enfin, après s'être accrû par beaucoup de petites rivieres, il se jette dans la mer à l'orient de Gaïete. (D. J.)

GARIMENT (Page 7:516)

GARIMENT, s. m. (Jurisprud.) terme usité dans quelques coûtumes, au même sens que garantie. Voyez ce dernier.

GARITES (Page 7:516)

GARITES, s. f. pl. (Marine.) ce sont des pieces de bois plates & circulaires qui entourent la hune, étant posées sur leur plat tout - autour du fond; au lieu que les cercles sont sur les côtés en forme de cerceaux. C'est dans ces pieces de bois qu'on passe les cadenes des haubans. Voyez Hune. (Z)

GARIZIM (Page 7:516)

GARIZIM, (Géogr. sacrée.) mont de la Palestine près de Sichem, dans la tribu d'Ephraïm, & dans la province de Samarie. Cette montagne étoit célebre par le temple que les Samaritains y avoient construit pour l'opposer à celui de Jérusalem. Hircan renversa de - fond - en - comble ce temple, deux cents ans après qu'il avoit été bâti par Manassès, sous le regne d'Alexandre - le - Grand. Les curieux doivent lire la dissertation de M. Réland sur le mont Garizim. (D. J.)

GARLET (Page 7:516)

GARLET, s. m. poisson; voyez Carrelet.

GARNESEY (Page 7:516)

GARNESEY, (l'Isle de) Sarnia, Géogr. île de la Manche sur la côte de France, appartenant aux Anglois. Elle a environ dix lieues de long, & la forme d'un luth. Sa capitale s'appelle S. Pierre. On fait dans cette île un commerce assez considérable; on y trouve l'éméril, qui est d'un grand usage pour polir l'acier, le fer, le verre, & les pierres les plus dures. Garnesey est située à 6 lieues de l'île de Gersey, 8 du Cotentin, 15 de Saint - Malo. Long. 14. 48 - 15. 5. lat. 49. 28. 36. (D. J.)

GARNI, GARNIR, GARNITURE (Page 7:516)

GARNI, GARNIR, GARNITURE, (Gramm.) Voyez ce dernier.

Garni (Page 7:516)

Garni, s. m. (Chimie.) enduit qu'on applique dans l'intérieur d'un fourneau de tôle pour y conserver la chaleur, & pour le garantir de l'action du feu; cet enduit se fait ordinairement d'un pouce ou d'un pouce & demi d'épais: la composition qu'on employe à ce sujet est de l'argille bien lavée & nettoyée des matieres étrangeres qu'elle peut contenir, à laquelle on ajoûte du sable, ou du verre pilé, ou des caillous calcinés, ou des creusets cassés, ou enfin des substances apyres, mais non crétacées; on en fait une pâte ferme qu'on détrempe ensuite avec du sang de boeuf, étendu de trois ou quatre parties d'eau. Avant que de l'appliquer on garnit le dedans du fourneau de clous qu'on y rive, ou bien de petits morceaux de tôle qu'on y cloue, & l'on en humecte les parois d'une détrempe claire d'argille, à mesure qu'il seche on le casse avec un maillet, afin que les gersures soient en moindre quantité & moins considérables: & quand il est bien sec, on y passe une détrempe composée d'un peu d'argille, de ver<pb->

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