ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS
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rez le bras gauche, les piés & le corps, comme il est
enseigné dans la garde ordinaire; 2°. vous leverez
le bras droit, & mettrez le poignet à la hauteur du
noeud de l'épaule; 3°. vous pourrez faire descendre
la pointe de votre épée jusqu'au niveau de la ceinture,
& jamais plus; mais il est mieux de la tenir
entre l'épaule & la ceinture.
Garde ordinaire
(Page 7:511)
Garde ordinaire ou Garde - basse, (Escrime.) est celle où le poignet est plus bas que la pointe.
Façon de se mettre en cette garde: 1°. tournez la tête
& le pié droit en face de l'ennemi; 2°. portez le talon
gauche à deux longueurs de piés de distance du
talon droit; 3°. mettez le pié gauche perpendiculaire
au droit; 4°. alignez les piés, desorte que le
droit paisse passer derriere le talon gauche, sans laisser
d mtervalle; 5°. alignez les épaules sur le pié
droit, ou ce qui est le même, mettez - les perpendiculaires
au pié gauche; 6°. pliez le jarret gauche en
avançant le genou, jusqu'à qu'il soit sur l'à - plomb
du bout de son pié (ceux qui ont le pié petit, peuvent
un peu passer cet à plomb); 7°. portez tout le
corps sur le jarret gauche, & enfoncez le dans les
hanches; 8°. étendez le genou droit sans le roidir,
au contraire il faut en avoir l'articulation flexible;
9°. posez le tronc du cerps bien à - plomb, & ne tendez
ni le ventre ni le derriere; 10°. levez le bras
gauche, & arrondissez - le, ensorte que la naissance
de la main soit au niveau & vis - à vis le noeud de
l'épaule, & la distance de la naissance de la main à
ce noeud doit être de la longueur de l'humerus; 11°.
levez le coude à la hauteur de l'oeil, pour diminuer
le poids du bras; 12°. avancez la main droite jusqu'à
ce que le pouce soit sur l'à - plomb du bout de son pié;
13°. tournez la main droite de façon que le plat de la
lame faste un angle de 45 degrés avec l'horison; 14°.
mettez le pommeau à hauteur de la ceinture; 15°.
tenez la pointe de votre épée à hauteur du noeud de
l'epaule, & jamais plus. Nota. Que les jointures de
votre bras soient souples sans être trop pliées.
Garde - corps
(Page 7:511)
Garde - corps; en Architecture, c'est une balustrade
ou un parquet à hauteur d'appui, ordinairement
le long d'un quai, d'un fosse, ou aux côtés
d'un pont de pierre. C'est aussi un assemblage de
charpente aux bords d'un pont de bois, pour empêcher
de tomber dans l'eau. Le mot latin par lequel
on exprime le garde - corps, est peribolus. Les ouvriers
l'appellent garde fou.
Garde - manger
(Page 7:511)
Garde - manger, en latin cella promptuaria, (Architect.) c'est un petit lieu près d'une cuisine, pour
serrer les viandes de la desserte de la table, le gibier,
la volaille, &c. Il faut que ce lieu soit sec & muni de
quelques tables, corps d'armoires, & autres ustenciles
à son usage. Voyez le garde - manger, n°. 14. Planc.
XI. Arhitect. qui est échauffé l'hyver par la cheminée
de la cuisine, & l'été rafraichi par la croisée qui
donne sous le peristile; les provisions que ces sortes
de pieces contiennent étant sous la garde du ches de
cuisine, il leur faut ménager une issue du côté de la
cuisine.
Garde - meuble
(Page 7:511)
Garde - meuble, (Architecture.) c'est dans une
maison une grande piece ou galerie, le plus souvent
dans le comble, où l'on serre les meubles d'été pendant
l'hyver, & ceux d'hyver pendant l'été. (P)
Garde
(Page 7:511)
Garde, (Commerce.) se dit de certaines membrures
ou pieces qui font partie de la balance romaine,
autrement dite peson ou crochet. Dans la
composition de cette balance, il y a trois sortes de
gardes, la garde du crochet, la garde sorte, & la garde
foible. Voyez Balance. Dictionn. de Commerce.
Garde - corde
(Page 7:511)
Garde - corde, terme d'Horlogerie. Voyez Guide - Chaîne.
Garde
(Page 7:511)
Garde: les Relieurs appellent garde une bande
de parchemin de la longueur du livre qu'ils mettent
à moitié en - dedans du carton; l'autre moitié est en<cb->
tailiée par bande pour passer surle dos dans les entrenerfs
où on les colle a on colle la bande du dedans,
lorsque le livre est prêt à dorer: il y en a des deux
côtés du livre. Quelquefois on se contente de deux
ou trois bandes de parchemin qui passent du carton
sur le dos, pour le renforcir & mieux assûrer le carton.
Voyez Endosser.
Gardes
(Page 7:511)
Gardes, (Rubanier.) ce sont deux bandes de
fort papier pliées en trois, de la hauteur du peigne,
& qui servent à le tenir fixe dans le battant; d'ailleurs
ces gardes servent encore à garnir les vuides
qui resteroient aux deux côtés du peigne, & autravers
desquels la navette passeroit sans cette précaution.
Les gardes ont encore une autre utilité, qui
est de recevoir la navette quand elle ne travaille
pas; il y a des ouvriers curieux & propres qui font
ces gardes de toile cirée, dont on met le ciré en - dehors: ces gardes, outre la propreté & la durée, ont
encore l'avantage de tenir les doigts de l'ouvrier
dans une fraîcheur qui lui est nécessaire sur - tout en
été.
Gardes
(Page 7:511)
Gardes, (Verrerie.) on nomme gardes dans l'art
de la Verrerie les morceaux de verre que l'on place
perpendiculairement dans la poële, lorsqu'on procede
à la calcination du verre. Ces gardes servent à
faire connoitre quand l'opération est achevée; car
lorsqu'ils commencent à plier & à fondre par la chaleur,
il ne faut plus pousser le feu. Voyez Verre.
Gardes
(Page 7:511)
Gardes, terme de Tisserand; les gardes sont deux
morceaux de bois placés aux deux bouts des rots ou
peignes, qui assujettissent les broches ou dents & les
empêchent de s'écarter. Voyez Peigne.
Garde - malade
(Page 7:511)
Garde - malade, ou sunpiement Garde, s. fém.
(Medecine.) c'est le nom que l'on donne à des femmes,
dont la profession est de garder & soigner les
malades dans les maisons particulieres où elles sont
appellées; il s'en faut beaucoup que cet état obscur
soit indifferent pour la société. En effet ces femmes,
par leur habitude & leur expérience dans les cas
de maladies, sont plus intelligentes, plus adroites,
& infiniment plus propres que toutes autres personnes,
à prévenir & soulager les besoins des malades
qui leur sont eonfiés; elles remplissent auprès
d'eux les mêmes fonctions que les infir miers ou infirmieres
dans les hôpitaux. Voyez Infirmier.
GARDEROBE
(Page 7:511)
GARDEROBE, s. f. ou PETIT - CYPRÈS, santolina; genre de plante à fleur en fleurons ramassés en boule,
qui est composée de plusieurs fleurons découpés
& portés sur les embryons, séparés les uns des autres
par de petites feuilles pliees en gouttieres, &
soûtenus par un calice écailleux de figure hémisphérique;
les embryons deviennent des semences qui
n'ont point d'aigrettes. Les fleurs de cette plante
sont plus grandes que celles de l'absynthe & de l'auronne.
Tournef. instit. rei herb. Voyez Plante. (I)
Cette plante s'appelle aussi santoline, de son nom
latin. Ainsi voyez Santoline, (Matiere med).
Garde - robe
(Page 7:511)
Garde - robe, (Architecture.) s'entend du lieu où
l'on tient les aisances, les cabinets de toilette, ceux
où l'on serre les habits, le linge, & où couchent les
domestiques que l'on veut tenir près de soi. Voyez les
pieces marquées C dans le plan de la Pl. XI. Architect.
Ce sont ces gardes - robes que M. Perrault entend dans
Vitruve par cella faniliarica. On appelle garde - robe,
chez le roi & les princes, un appartement où l'on
tient les habits, mais où logent même les officiers
qui y servent; en latin vistiarium. Le mot de garderobe se prend chez les Italiens pour garde - meuble.
Garde - robe de bain; c'est près d'un bain le lieu où
l'on se deshabilie, & que Vitruve appelle apoditerium. Voyez la piece marquée I dans le plan de la
Planche XI. Architecture.
Garde - robe de théatre; c'est derriere ou à côté de la
scene d'un théatre un lieu qui comprend plusieurs
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petits cabinets, où s'habillent séparément les acteurs
& les actrices. C'est aussi l'endroit où l'on tient les
habits, où l'on dispose tout ce qui dépend de l'appareil
de la scene, & où se font les petites répétitions.
Vitruve nomme cette partie du théatre choragium. (P)
Garde - robe
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Garde - robe, (grand - maître de la) Hist. mod.
Cette charge a été creée le 26 Novembre 1669. Alexandre duc de la Rochefoucauld la possede depuis
1718. Il prête serment de fidélité entre les mains du
Roi, & le reçoit des autres officiers de la garde - robe.
Sa charge est de faire faire & d'avoir soin des habits,
du linge, & de la chaussure du Roi. Il dispose de toutes
les hardes lorsque le Roi ne veut plus s'en servir.
Le grand - maître de la garde - robe donne la chemise à
Sa Majesté, en l'absence des princes du sang ou legitimés,
du grand - chambellan, & des premiers gentilshommes
de la chambre. Le matin quand le Roi
s'habille, il lui met la camisolle, le cordon bleu, &
le just - au - corps. Quand Sa Majesté se deshabille, il
lui présente la camisolle de nuit, le bonnet, le mouchoir,
& lui demande quel habit il lui plaira de prendre
pour le lendemain. Les jours de grandes fêtes, le
grand maître de la garde - robe met au Roi le manteau
& le collier de l'ordre, fait les fonctions de chambellan
& des deux premiers gentilshommes de la
chambre, en leur absence. Il a son appartement. Les
jours d'audience aux ambassadeurs, il a place derriere
le fauteuil de S. M. à côté du premier gentilhomme
ou du grand - chambellan, & prend la gauche
du fauteuil du Roi. Il y a d'ancienne création deux
maîtres de la garde - robe servant par année. Ils font
serment de fidélité entre les mains du Roi. En l'absence
des princes du sang ou légitimés, du grand-chambellan,
des premiers gentilshommes de la chambre,
& du grand - maître de la garde - robe, ils donnent
la chemise au Roi. Ils se trouvent aussi aux audiences
des ambassadeurs, & montent sur l'estrade ou le
haut - dais. Celui qui est d'année a un appartement.
C'est lui qui présente la cravate au Roi, son mouchoir,
ses gants, sa canne, & son chapeau. Lorsque
Sa Majesté quitte un habit, & qu'il vuide ses poches
dans celles de l'habit qu'il prend, le maître de la
garde - robe lui présente ses poches pour les vuider le
soir. Lorsque le Roi sort de son cabinet, il donne
ses gants, sa canne, son chapeau, son épée au maître
de la garde - robe; & après que Sa Majesté a prié
Dieu, elle vient se mettre sur son fauteuil, & acheve
de se deshabiller. Le maître de la garde - robe tire le
just - au - corps, la veste, le cordon bleu, & reçoit
aussi la cravate. Ces deux charges sont possédées:
l'une par M. le maréchal de Maillebois depuis 1736,
ayant M. le comte de maillebois pour survivancier;
& l'autre par M. le marquis de Souvré, depuis 1748.
Les officiers de garde - robe sont: quatre premiers valets
de garde - robe servant par quartier, seize valets
de garde - robe servant aussi par quartier, un portemalle,
quatre garçons ordinaires de la garde - robe,
trois tailleurs - chaussetiers & valets - de - chambre, un
empeseur ordinaire, & deux lavandiers du linge de
corps. Etat de la France, édit. 1749.
Garde - robes
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Garde - robes, (Layetier.) les maîtres Coffretiers - Malletiers appellent ainsi les plus grands cosfres
qu'ils font, soit peut - être parce qu'ils les font
pour être placés dans les garde - robes, soit aussi parce
qu'ils veulent faire entendre que ces coffres sont capables
de servir seuls de garde - robes. Il y a aussi des
demi - garde - robes; & les unes & les autres sont rondes
ou plates, c'est - à - dire ont le couvercle, ou arrondi
en forme de demi - cercle, ou simplement applani.
GARDE
(Page 7:512)
GARDE, (la) Géogr. petite ville d'Italie au Veronois, dans les états de Venise. Elle est sur un lac
auquel elle donne son nom, à sept lieues de Verone.
Long. 28. 16. lat. 45. 35. (D. J.)
GARDELEBEN
(Page 7:512)
GARDELEBEN, (Géogr.) petite ville d'Allemagne dans la vieille marche de Brandebourg, sujette
au roi de Prusse. Son commerce principal consiste
en houblon & en bierre. Elle est sur la Bise, à 15
lieues de Magdebourg, 22 de Brunswic. Long. 29.
30. latit. 52. 44. (D. J.)
GARDER le chamois en chaleur
(Page 7:512)
GARDER le chamois en chaleur, terme de
Chamoiseur; c'est échauffer les peaux qui ont été
passées en huile, en les mettant sous des couvertures
de laine; ce qui se nomme plus ordinairement
mettre les peaux en chaleur. Voyez Chamois.
Garder au liquide
(Page 7:512)
Garder au liquide, terme de Confiseur; c'est
confire un fruit quel qu'il soit, de façon qu'on puisse
le conserver toûjours liquide.
GARDIEN ou CUSTODE
(Page 7:512)
GARDIEN ou CUSTODE, s. m. custos, (Hist.
ecclés.) est le nom qu'on donne parmi les Franciscains au supérieur de chaque maison particuliere.
Ainsi l'on dit le gardien des cordeliers de Paris, le
gardien des récollets de Montargis, le gardien des
capucins du Marais, le gardien des pénitens de Picpus. Les autres ordres mendians ou rentés ont conservé
les titres de prieur, recteur, minisire, supérieur, &c. (G)
Gardien
(Page 7:512)
Gardien, (Jurisprud.) est celui qui a la garde
de quelque personne ou de quelque chose.
Gardien bourgeois; c'est le pere ou la mere nonnobles
qui ont la garde bourgeoise de leurs enfans.
Voyez ci - devant Garde bourgeoise.
Gardien noble, est celui des pere ou mere, ou autres
ascendans, & même, dans quelques coûtumes,
des collatéraux, qui a la garde noble d'un enfant
mineur. Voyez ci - devant Garde noble. (A)
Gardien des Meubles
(Page 7:512)
Gardien des Meubles, est celui qui s'est chargé
de la garde des meubles saisis sur un débiteur.
L'huissier ne doit établir pour gardien qu'une personne
solvable & de facile discussion, qui est ce que
l'on appelle un gardien bon & solvable.
On ne doit établir pour gardien, ni les parens de
l'huissier, ni le saisi, sa femme, enfant, ou petitsenfans;
mais on peut établir pour gardiens les freres,
oncles, & neveux, pourvû qu'ils y consentent.
Celui qui accepte la commission du gardien, doit
signer sur le procès - verbal, ou déclarer qu'il ne peut
signer.
Si l'huissier ne trouve pas de gardien solvable, il
doit établir garnison.
Il n'est pas permis d'empêcher l'établissement du
gardien, ni de le troubler, à peine de payer le double
de la valeur des meubles saisis, & de 100 livres
d'amende, sans préjudice des poursuites extraordinaires.
Le gardien suit ordinairement la foi de celui sur
qui la saisie est faite, c'est - à - dire qu'il laisse la partie
saisie en possession des meubles; il peut néanmoins
requérir l'huissier qui en fait la saisie de le mettre en
possession de ces meubles, & de les enlever.
Lorsqu'il fait enlever les meubles, il ne doit ni s'en
servir, ni les loüer à personne; il doit les conserver
fidelement comme un dépositaire, à peine de tous
dommages & intérêts.
Les gardiens étant dépositaires de justice, sont contraignables
par corps à la représentation des meubles
saisis, soit pour être vendus à la requête du créancier,
soit pour être restitués à la partie saisie, lorsqu'il y a eu déplacement, & que la partie saisie a
obtenu main - levée.
La contrainte par corps n'a lieu néanmoins qu'en
vertu d'un jugement qui la prononce.
S'il survient des oppositions qui retardent la vente,
le gardien est déchargé deux mois après qu'elles
ont été jugées; ou si elles ne le sont pas, il est déchargé
au bout d'un an: mais s'il a été mis en possession
réelle des meubles, il en est chargé pendant
trente ans. Voyez l'ordonnance de 1667, tit. xjx. &
xxxiij. (A)
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