ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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Garcettes de voiles, ce sont celles qui servent à plier les voiles; elles ont une boucle à un bout, & vont en amincissant vers l'autre.

Garcettes de bonnettes, ce sont de petites cordes qui amarrent les bonnettes à la voile.

Serre la garcette ou bonne garcette, terme de commandement, pour dire de bien faire joindre la tournevire au cable lorsqu'on leve l'ancre. (Z)

GARCIS (Page 7:482)

GARCIS, (Géog.) petite ville d'Afrique assise sur un roc, près la riviere de Malacan dans la province de Cutz, au royaume de Fez. Elle est dans les cartes de la Lybie de Ptolomée, à 11d. de long. & à 32d. 40. de lat. sous le nom de Galafa. (D. J.)

GARÇON (Page 7:482)

GARÇON, s. m. (Gramm. & Comm.) enfant mâle à qui cette dénomination demeure tant qu'il reste dans le célibat; ainsi il y a des garçons de tout âge.

On appelle chez les Marchands garçons de boutique, ou garçons de magasin, ou simplement garçons, des apprentis qui ayant fait le tems de leur apprentissage servent encore chez les Marchands le tems marqué par les statuts de chaque corps, avant que de pouvoir être reçûs à la maîtrise & de faire le commerce pour eux - mêmes. Il y a des apprentis qui, quoique reçûs maîtres, se fixent à la qualité de garçons, & qui par leur intelligence sont très - utiles aux maîtres qui les employent & qui les gagent, au lieu que les apprentis payent à leurs maîtres.

Ces garçons aident à ranger, à plier, à remuer & à vendre les marchandises dans la boutique ou dans le magasin; ils les portent même en ville lorsqu'il en est besoin. Ce sont eux qui vont recevoir & faire accepter les lettres & billets de change, qui tiennent les livres, en tirent des extraits pour dresser les mémoires & parties des débiteurs, &c.

Les Banquiers donnent toûjours à ceux qui les aident dans leur commerce le nom de commis, & jamais celui de garçons. Les Marchands donnent quelquefois à leurs garçons le nom de facteurs & commis, mais improprement.

Garçons, se dit aussi des compagnons ou apprentis qui travaillent chez les artisans; un garçon menuisier, un garçon perruquier, &c. Dict. de Comm.

Garçons de bord, (Marine.) ce sont de jeunes garçons au - dessous de dix - huit ans, mais plus grands & plus âgés que les mousses, qui servent sur les vaisseaux & commencent de travailler à la manoeuvre; les garçons de bord qui ont servi sur les marchands ou les pêcheurs, sont réputés matelots à l'âge de dix - huit ans, & les maîtres ne peuvent plus les retenir comme garçons de bord: les garçons de bord ne gagnent que peu au - dessus des mousses. (Z)

Garçons de pelle, sont des manouvriers ou gagnesdeniers qui se tiennent sur le port de la Greve ou autres ports de Paris où arrivent les bateaux de charbon. Ce sont eux qui avec de grandes pelles de bois ferrées remplissent les mines & minots dans lesquels on mesure & distribue cette marchandise. Voyez Gagne - Denier. Dictionn. de Commerce.

GARD (Page 7:482)

GARD (pont - du) Architect. Voyez Pont - du - Gard.

GARDE (Page 7:482)

* GARDE, s. f. (Grammaire.) dans un sens général, signifie défense ou conservation de quelque chose; action par laquelle on observe ce qui se passe, afin de n'être point surpris; soin, précaution, attention que l'on apporte pour empêcher que quelque chose n'arrive contre notre intention ou notre volonté.

Garde (Page 7:482)

Garde ou Gardien, s. m. (Hist. ecclés.) nom qu'on trouve dans les auteurs ecclésiastiques appliqué à différentes personnes chargées de diverses fonctions.

1°. On appelloit gardes ou gardiens des églises, custodes ecclesiarum, certaines personnes specialement chargées du soin & des réparations des églises. Bingham croit que c'étoient les mêmes officiers, qu'on nommoit communément portiers, ce qui paroît revenir à ce que nous appellons marguilliers ou fabriciens. C'étoient des économes ou des administrateurs qui veilloient à la régie des biens temporels de l'Eglise. Le même auteur remarque dans un autre endroit que ces gardiens recevoient non - seulement les revenus des églises, mais encore en gardoient les thrésors, les vases, l'argenterie; qu'ils n'étoient pas tirés du clergé, mais d'entre les principaux du peuple, & quelquefois du corps des magistrats. On a une lettre de S. Augustin à l'église d'Hippone, intitulée clero, senioribus & universoe plebi; & M. Laubepine dans ses notes sur Optat, fait aussi mention de ces anciens ou gardiens des églises. Peut - être étoitce en Afrique la même charge que celle des défenseurs en Orient & en Europe. Voyez Défenseurs.

2°. On nommoit gardes ou gardiens des saints lieux, custodes sanctorum locorum, ceux à qui l'on avoit confié la garde des lieux sanctifiés par la présence du Sauveur, comme le lieu où il étoit né en Bethléem, le Calvaire, la montagne des Oliviers, le saint Sépulchre, &c. Cet emploi n'étoit pas toûjours confié à des ecclésiastiques; mais ceux qui l'exerçoient joüissoient des mêmes priviléges que les clercs, & étoient exemts de tributs, d'impositions, & des autres charges publiques, comme il paroît par le code théodosien, lib. XVI. tit. xj. leg. 26. Ce sont aujourd'hui les Franciscains ou Cordeliers qui ont la garde du saint Sépulcre, sous le bon plaisir du grand - seigneur. Bingham, orig. eccles. tom. I. lib. II. cap. xjx. §. 19. & tom. II. lib. III. cap. xiij. §. 2. (G)

Garde (Page 7:482)

Garde, (la) Hist. anc. elle se faisoit jour & nuit chez les Romains; & les vingt - quatre heures se divisoient en huit gardes.

Premierement, le consul étoit gardé par sa cohorte ordinaire; puis chaque corps posoit la garde autour de son logement: en outre on posoit trois gardes, l'une au logis du questeur, & les deux autres au logis des deux lieutenans du consul.

Les tergiducteurs ou chefs de la queue conduisoient les gardes, lesquelles tiroient au sort à qui commenceroit: les premiers à qui étoit échû de commencer, étoient menés au tribun en exercice, lequel distribuoit l'ordre de la garde, & donnoit outre cela à chaque garde une petite tablette avec une marque; toutes les gardes ensuite se posoient de la même façon.

Les rondes se faisoient par la cavalerie, dont le chef en ordonnoit quatre pour le jour & quatre pour la nuit. Les premiers alloient prendre l'ordre du tribun, qui leur donnoit par écrit quelle garde ils devoient visiter.

Le changement & visite des gardes se faisoit huit fois en vingt - quatre heures, au son de la trompette; & c'étoit le premier centurion des Triaires qui avoit charge de les faire marcher au besoin.

Quand la trompette les avertissoit, les 4 mentionnés tiroient au sort, & celui à qui il échéoit de commercer prenoit avec lui des camarades pour l'accompagner. Si en faisant la ronde, il trouvoit les gardes en bon état, il retiroit seulement la marque que le tribun avoit donnée, & la lui rapportoit le matin: mais s'il trouvoit la garde abandonnée, quelques sentinelles endormies, ou autre desordre, il en faisoit son rapport au tribun, avec ses témoins; & aussi tôt on assembloit le conseil pour vérifier la faute, & chatier le coupable selon qu'il le méritoit.

Les vélites faisoient la garde autour du retranchement, par le dehors, par le dedans, & aux portes.

L'on ne trouve point dans les auteurs le nombre des corps - de - garde des Romains; la maniere dont ils posoient leurs sentinelles autour du camp; & combien on avoit de journées franches de la garde. (D. J.) [p. 483]

Garde prétorienne (Page 7:483)

Garde prétorienne, voyez Cohorte prétorienne au mot Cohorte.

Garde (Page 7:483)

Garde, en terme de Guerre, est proprement un certain nombre de soldats d'infanterie & de cavalerie, destinés à mettre à couvert une armée ou une place des entreprises de l'ennemi. Il y a plusieurs especes de gardes.

Garde avancée (Page 7:483)

Garde avancée, est un corps de cavaliers ou de fantassins qui marchent à la tête d'une armée, pour avertir de l'approche de l'ennemi.

Quand une armée est en marche, les grandes gardes qui devoient être de service ce jour - là, servent de garde avancée à l'armée.

On donne le nom de garde avancée à un détachement de quinze ou vingt cavaliers, commandés par un lieutenant, portés au delà de la grande garde du camp. Chambers.

Les officiers généraux de l'armée ont chacun une garde particuliere pour leur faire honneur & veiller à leur sûreté dans les différens logemens qu'ils occupent. La garde des maréchaux de France est de cinquante hommes avec un drapeau; celle des lieutenans généraux, de trente; des maréchaux de camp, de quinze; & celle des brigadiers, de dix. Voyez le tome III. du code militaire de M. Briquet, pag. 7. & suiv. Voyez aussi Garde d'Honneur.

Gardes du Camp (Page 7:483)

Gardes du Camp, c'est dans l'infanterie une garde de quinze hommes ou environ par bataillon, qui se porte à - peu - près à soixante pas ou environ enavant du centre de chaque bataillon de la premiere ligne, & à même distance en - arriere du centre des bataillons de la seconde.

Dans la cavalerie, il y a une garde à pié par régiment, laquelle se tient à la tête du camp.

Des grands - gardes ou gardes ordinaires qui forment l'enceinte du camp. Ces gardes sont d'infanterie & de cavalerie.

Les gardes d'infanterie se placent toûjours dans quelque lieu défendu par une espece de fortification, soit naturelle ou artificielle.

On regarde comme fortification naturelle une église, un cimetiere, un jardin fermé de tous côtés, un endroit entouré de haies fortes & difficiles à percer, &c. & on regarde comme fortifications artificielles celles dans lesquelles il est besoin de quelque précaution pour les former, comme un abbatis d'arbres dont on se fait une espece d'enceinte, un fossé dont la terre sert de parapet, &c.

Tous les hommes qui composent ces gardes doivent être absolument dans leur poste, & n'en sortir qu'avec la permission du commandant. Les fusils doivent être placés de maniere que tous les soldats puissent les prendre ensemble & commodément; pour cet effet, on le place dans le lieu que chaque homme doit occuper en cas d'attaque.

Ces gardes ont des sentinelles devant elles ou sur le retranchement, ou de tous les côtés par où les ennemis peuvent pénétrer; elles avertissent aussi - tôt qu'elles apperçoivent quelque chose dans la campagne: alors tout le monde prend les armes pour être en état de combattre en moins de tems qu'il n'en faut à l'ennemi, depuis sa découverte par les sentinelles, pour arriver au poste occupé par la garde. Les gardes doivent faire ferme, & tenir dans l'endroit où elles sont placées, jusqu'à ce qu'elles soient secourues du camp. C'est pour favoriser cette défense, qu'on les place dans les villages & autres lieux fourrés, où il est aisé, avec quelque connoissance de la fortification, de se mettre en état de soûtemir les attaques des partis qui veulent les enlever.

Des gardes de cavalerie. Comme les gardes de cavalerie peuvent se mouvoir avec plus de vitesse que celles de l'infanterie, elles sont ordinairement placees dans les plaines, ou dans d'autres endroits dé<cb-> couverts; elles ont des vedettes placées encore enavant, qui découvrent au loin tous les objets de la campagne. On appelle vedettes dans le service à cheval ce que l'on nomme sentinelle dans le service à pié. Voyez Vedette.

Comme les vedettes sont placées d'autant plus avantageusement qu'elles découvrent plus de terrein devant elles, on les avance quelquefois à une assez grande distance de la troupe; & on les place sur les lieux les plus avantageux pour cette découverte, comme les hauteurs à portée de la grande garde.

Pour la sûreté des vedettes, & pour que la garde soit informée promptement de ce qu'elles peuvent découvrir, on place à une petite distance de ces vedettes, c'est - à - dire entre elle & la garde, un corps d'environ huit cavaliers; on le nomme petit corps - degarde; il est commandé par un cotnette ou autre officier alternativement. Ce corps doit être toûjours à cheval, & tres - attentif aux vedettes; il doit par conséquent être à - portée de les voir; & il doit aussi être vû de la grande garde: mais il n'est pas nécessaire qu'il découvre lui - même le terrein, comme les vedettes; il est seulement destiné à les soûtenir & à veiller à ce qu'elles fassent leur devoir: aussi arrive - t - il quelquefois que les vedettes sont sur le sommet d'une hauteur, & que le petit corps - de - garde est derriere à une distance médiocre, & caché par la hauteur, pendant que la grande garde est encore dans un lieu plus bas, d'où elle découvre seulement le petit corps - de - garde.

On éloigne aussi les vedettes les unes des autres, pour qu'elles soient à - portée de découvrir un plus grand espace de terrein, sans qu'il soit besoin de trop avancer les troupes de la garde, & par - là de les exposer à être enlevées. Lorsque les vedettes sont dans des endroits dangereux, il les faut doubler, c'est - à - dire en mettre deux ensemble ou dans le même lieu.

S'il paroît des ennemis, ou quelque corps de troupes que ce puisse être, les vedettes en avertissent; & suivant que le commandant de la troupe le juge à propos, ou suivant les ordres qu'il a, il fait rester les vedettes à leur poste, & il ordonne au corps - de<-> garde d'avancer pour les soûtenir; lui - même marche avec sa troupe pour joindre ce corps, & s'opposer ensemble aux ennemis; ou bien le commandant fait replier ses vedettes sur les corps - de - garde; celui - ci sur sa troupe; & cette troupe sur quelqu'autre poste, ou enfin sur le camp, s'il le juge nécessaire.

Les commandans de ces gardes doivent prendre les mêmes précautions par rapport à leurs troupes, que les généraux d'armée par rapport à leur armée; ce sont les mêmes principes appliqués à un grand objet ou à un petit; c'est pourquoi ils doivent avoir pour premieres regles de disposer les vedettes de maniere qu'après qu'elles ont averti de ce qu'elles ont découvert, elles ayent le tems de former leur troupe, & de se mettre en état de combattre avant l'arrivée de l'ennemi.

Le commandant d'une garde ordinaire, ou en général de troupes détachées, à la guerre, peut faire mettre pié à terre à un rang de sa troupe, pour reposer les hommes & faire manger les chevaux, suivant le tems qu'il juge nécessaire à une troupe ennemie pour qu'elle approche de lui, depuis le moment de sa découverte par les vedettes: mais il faut toûjours que chaque cheval soit prêt à être bridé dans un instant, & que le cavalier soit à - portée pour monter dessus au premier ordre.

Il y a des circonstances où les commandans peuvent faire mettre pié à terre aux deux rangs que forment leur troupe; mais ce n'est qu'après s'être bien assûré que l'ennemi sera découvert dans un assez grand éloignement, pour qu'il soit plus de tems à parcourir l'espace découvert par les vedettes, qu'il

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