ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"484"> n'en faut pour faire monter toute la troupe à cheval: c'est pourquoi la maniere de faire la guerre à l'ennemi qu'on combat, doit faire prendre à cet égard des mesures au commandant pour n'être point surpris. Ainsi si l'on a affaire à un ennemi qui manoeuvre avec une grande vîtesse comme les Turcs, les Tartares, &c. il faut, pour n'en être point surpris, prendre plus de précautions que contre les Allemands ou les Hollandois, quoique les troupes de ces deux nations soient supérieures à celles des Turcs.

Il suit des observations qu'on vient de voir, que moins une troupe ou ses vedettes découvrent de terrein, plus elle doit redoubler son attention, pour être en état d'être formée le plus promptement qu'il est possible; & qu'au contraire, lorsqu'elle découvre un espace de terrein assez grand pour avoir le tems de se former avant que l'ennemi puisse le parcourir, le commandant peut profiter de cette position pour donner plus de repos aux hommes & aux chevaux.

Si les sentinelles de l'infanterie sont placées ordinairement dans les lieux moins favorables que les vedettes de la cavalerie, pour découvrir beaucoup de terrein; il faut aussi moins de tems à des gens à pié pour prendre un fusil & se mettre en défense, qu'il n'en faut à des cavaliers qui sont pié à terre, pour brider leurs chevaux, monter dessus, & se former en ordre de bataille. Essai sur la castramétation. (Q)

Garde de fatigue (Page 7:484)

Garde de fatigue, (Art milit.) c'est celle qui est commandée pour conduire les travailleurs, les fourrageurs; mener les soldats au bois, à la paille, & autres choses semblables. Pour ces sortes de gardes, que les troupes font successivement, le tour n'en passe jamais: soit que l'officier commandé soit absent ou de service ailleurs, il doit toûjours le reprendre après son retour au camp. Ordonnance du 17 Février 1753.

Les gardes de fatigue sont aussi appellées gardes de corvées. (Q)

Garde de Piquet (Page 7:484)

Garde de Piquet, (Art milit.) c'est celle qui est faite par les officiers & les soldats de piquet. Voy. Piquet.

Celui dont le tour vient de marcher à un détachement armé, pendant qu'il est de piquet, le quittera & sera censé l'avoir fait, pourvû que le détachement passe les gardes ordinaires; & à l'instant qu'il sera commandé, on le remplacera par celui de ses camarades qui le suivra dans le tour du piquet. Ordonn. du 17 Février 1753. (Q)

Garde d'honneur (Page 7:484)

Garde d'honneur, (Art militaire.) c'est à la guerre la garde accordée aux officiers généraux & à plusieurs autres officiers relativement à leur grade militaire. Celui dont le tour viendra de marcher à un détachement armé, pendant qu'il sera à une garde d'honneur, demeurera à cette garde. Ordonn. du 17 Février 1753. (Q)

Gardes - du - Corps (Page 7:484)

Gardes - du - Corps, (Hist. mod. & Art. milit.) c'est en France un corps de cavalerie destiné à la garde du Roi.

Les gardes - du - corps ont le premier rang dans la gendarmerie de France, par une ordonnance de Louis XIV. donnée en 1667. Ils sont divisés en quatre compagnies, dont une qui étoit autrefois écossoise, & qui en porte encore le nom, est toûjours la premiere; les trois autres prennent rang ensemble suivant l'ancienneté de leurs capitaines.

Chaque compagnie est divisée en six brigades; ce qui forme, à quelques différences près, comme des comes dans un régiment. C'est le Roi qui choisit ses gardes. Ils sont habillés de bleu avec des d'argent, & une bandouliere, qui est la marque de garde - du - corps ou de garde - du - Roi.

Les capitaines des gardes - du - corps, ainsi que ceux des gendarmes, chevau - legers de la garde, & mousquetaires, sont premiers mestres - de - camp de cavalerie, c'est - à - dire qu'ils ont rang avant les autres mes<cb-> tres - de - camp, & qu'ils les commandent indépendamment de leur ancienneté dans ce grade. Les lieutenans & les enseignes ont rang de mestres - de - camp, & les exempts ont rang de capitaines de cavalerie.

On appelle exempts dans les gardes - du - corps des officiers qui sont au - dessous des enseignes. Ce mot vient de ce qu'originairement ils étoient gardes - ducorps exempts de faire faction. Les simples gardes - ducorps, gendarmes, chevau - legers de la garde, & mousquetaires, ont d'abord rang de lieutenant de cavalerie: lorsqu'ils ont quinze ans de service, ils obtiennent la commission de capitaine de cavalerie*.

Les lieutenans des gardes - du - corps n'ont pas coûtume de monter au grade de capitaine de leurs compagnies; mais ils parviennent à celui de maréchal - decamp & de lieutenant géneral à leur rang, sans être obligés de quitter leurs emplois.

Les enseignes montent par ancienneté à la lieutenance.

Pour remplir les places d'enseigne, Louis XIV. prenoit alternativement un exempt de la compagnie & un colonel de cavalerie.

Les places d'exempt sont données alternativement à un brigadier de la compagnie & à un capitaine de cavalerie: pour celles de brigadier & sous - brigadier, elles sont toûjours données à de simples gardes - ducorps.

Les étendarts ne sont point portés par les enseignes, mais par d'anciens gardes, à qui on donne le nom de porte - étendarts, & qui ont une paye un peu plus forte que les autres. Il en est de même pour les étendarts de toutes les autres compagnies de la gendarmerie.

Comme il y a dans toutes les compagnies des gardes - du - corps six brigadiers & six étendarts, & que chaque compagnie ne forme que deux escadrons, il y a trois étendarts par escadron, & trois brigades.

Dans la compagnie écossoise, il y a vingt - quatre gardes qu'on nomme gardes de la manche; lorsque Sa Majesté est à l'église, il y en a toûjours deux à ses côtés qui ont des halebardes, & qui sont revêtus d'une cote - d'armes à l'antique. (Q)

Gardes à pié (Page 7:484)

Gardes à pié de la maison du roi. Sous ce titre sont compris les cent - suisses, les gardes - françoises, & les gardes - suisses.

Les cent - suisses sont une compagnie de cent - hommes divisée en six escoüades, sous dix huit officiers; ils portoient autrefois la livrée; mais ils ont depuis quelques années un habit bleu avec des galons d'or, & un ceinturon qu'ils portent par - dessus leur habit; ils sont armés, outre leur épée, d'une pertuisane ou hallebarde: dans les solennités, ils ont conservé l'habit antique, savoir le pourpoint à manches tailladées, la fraise, le chapeau de velours noir orné d'une plume blanche, les hauts - de - chausses très - amples, & les souliers garnis de noeuds de ruban; ils sont de la création de Louis XI. en 1481, approchent de très - près de la personne du roi, marchent à la portiere de son carosse: ils doivent être suisses naturels, & joüissent en France de plusieurs priviléges.

Gardes - françoises (Page 7:484)

Gardes - françoises; c'est un régiment d'infanterie créé par Charles IX. en 1563, composé de trente - trois compagnies divisées en six bataillons. Tout le corps est commandé par un colonel; chaque compagnie par un capitaine, qui a sous lui un lieutenant, un sous - lieutenant, un enseigne, & quatre sergens, à l'exception de la colonelle, où l'on compte trois lieutenans, autant de sous - lieutenans, deux enseignes, six sergens: chaque bataillon a outre cela son commandant, son major, & ses aides - majors. Les gardes - françoises tiennent toûjours la droite sur les gardes - suisses; & leurs officiers portent le hausse - col

* Cette derniere distinction ne leur est accordée que depuis quelques années.
[p. 485] doré; au lieu que ceux des gardes - suisses le portent d'argent. Ils ont aussi leur juge particulier, qu'on nomme le prevôt des bandes. Leur uniforme est bleu, paremens rouges, avec des agrémens blancs, leurs drapeaux bleus traversés d'une croix blanche & parsemés de fleurs - de - lis d'or. Plusieurs compagnies montent la garde chez le roi, & sont relevées par autant d'autres au bout de quatre jours. Ils gardent les bâtimens extérieurs du louvre, les cours & avant cours, où ils se rangent en haie, lorsque le roi ou la reine doivent sortir; ils restent dehors jusqu'à la rentrée du roi ou de la reine; les tambours battent au champ pendant leur passage. Ils appellent pour les enfans de France, & ils rendent le même honneur à leur colonel. On les employe aussi à différentes gardes dans Paris, où ils sont logés dans les fauxbourgs, & ont divers corp - de - garde; & lorsque le roi n'est pas à Versailles, ils fournissent toûjours un certain nombre d'hommes pour la garde de la reine & des enfans de France.

Gardes - Suisses (Page 7:485)

Gardes - Suisses, régiment d'infanterie composé de douze compagnies en quatre bataillons. Leur uniforme est rouge avec des paremens bleus & des agrémens blancs. Ce corps a ses officiers de justice; mais la compagnie colonelle a son juge particulier, qui ne dépend que du colonel général. Les gardes - suisses montent la garde chez le roi, conjointement avec les gardes - françoises. Il faut remarquer ici que pour désigner les officiers de ces différens corps, on dit capitaine des gardes - du - corps, pour les commandans des quatre compagnies des gardes - du - corps; capitaine aux gardes, pour les commandans de celles des gardes - françoises; & pour les suisses, capitaine aux gardes - suisses.

Capitaine des gardes, exempt des gardes, brigadier des gardes, colonel des gardes, capitaine aux gardes; Voyez Capitaine, Exempt, Brigadier, Colonel , &c.

Garde du dedans, & Garde du dehors (Page 7:485)

Garde du dedans, & Garde du dehors; ce sont deux parties de la garde du roi, ainsi nommées l'une & l'autre du poste qu'elles occupent, & des lieux où elles servent. La garde du dedans est composée des gardes - du - corps, dont quelques uns sont gardes de la manche, des cent - suisses, des gardes de la porte, & des gardes du grand - prevôt de l'hôtel. La garde du dehors est de gendarmes, chevau - legers, mousquetaires, deux regimens des garces, l'un françois & l'autre suisse.

Gardes de la Manche (Page 7:485)

Gardes de la Manche; ce sont vingt - quatre gentilshommes, gardes du corps, de la compagnie écossoise, qui servent toujours au côté du Roi. On y a joint le premier homme d'armes qui fait le vingt - cinquieme. Ils ne servent que deux - à - deux, sinon dans les jours de cérémonie où ils sont six. Leur service est d'un mois. Ils ont sur le just - au - corps un corcelet ou hoqueton à fond blanc brodé d'or, avec la devise du Roi. Ils sont armés de l'épée qu'ils ont au côté, & d'une pertuisanne dont le bois est semé de clous d'or, & le haut frangé: ils l'ont à la main droite. Ils se tiennent toûjours debout, excepté à l'élévation. Aux funérailles des rois, ils sont debout aux côtés du lit. Ils déposent le corps dans le cercueil, & le cercueil au lieu qui lui est destiné.

Gardes de la Porte (Page 7:485)

Gardes de la Porte ou des Portes, hommes d'armes qui veillent jour & nuit aux portes interieures du palais où est le Roi. Il y en a cinquante. Ils sont armés de l'épée, de la carabine, avec la bandouliere chargée de deux cles en broderie, & just - aucorps bleu comme les gardes du corps, mais les galons & les ornemens différens. Ils ont un chef & quatre lieutenans qui les commandent; on appelle le chef capitaine des portes. Ils servent par quartier. Ils se placent aux portes du dedans du logis où est le Roi: le matin à six heures, ils relevent les gardes du corps, & n'en sont relevés que le soir.

Gardes de la Prevôté de l'Hôtel (Page 7:485)

Gardes de la Prevôté de l'Hôtel, hommes d'armes qui font exécuter la police où demeure le Roi. Ils sont commandés par le prevôt de l'hôtel, qui est aussi grand - prevôt de France, & par quatre lieutenans qui servent par quartier. Quand le Roi marche en carrosse à deux chevaux, ils précedent les cent - suisses qui sont devant le carrosse. Ils arrêtent les malfaiteurs qui s'introduisent dans les lieux qu'habite le Roi. Ils portent le hoqueton incarnatbleu - blanc, avec broderie, & la devise d'Henri IV. ou la massue, & ces mots, erit hoec quoque cognita monstris.

Garde (Page 7:485)

Garde ou Quart, (Marine.) Voyez Quart.

Gardes - corps (Page 7:485)

Gardes - corps, (Marine.) ce sont des nattes ou des tissus que l'on fait avec des cordages tressés, & qu'on met sur le haut des vaisseaux de guerre de chaque côté pour couvrir les soldats & les garantir des coups de mousquet de l'ennemi. Ces gardes - corps sont hauts de deux piés & demi, & ont quatre à cinq pouces d'épaisseur; ils sont soûtenus par des épontilles & recouverts de pavois par - dessus. On les fait ordinairement de gros cables nattés; ils ne descendent pas jusque sur le pont, afin de laisser l'espace pour tirer le mousquet. (Z)

Gardes - côtes (Page 7:485)

Gardes - côtes. Ces gardes sont composés des communes des villages les plus proches de la mer; les habitans des villages destinés à la garde - côte ne tirent point à la milice.

Les gardes - côtes sont distribués par capitaineries. Le commandant de la province leur fait donner des armes & des munitions en tems de guerre; le major de la capitainerie répond des armes, & les fait reporter dans les arsenaux à la paix.

Les capitaineries & la nomination des officiers dépendent du ministre de la Marine; les capitaines & les principaux officiers sont toûjours choisis parmi les gens de condition de la province qui servent ou qui ont servi.

Par des arrangemens particuliers faits sous les ordres de l'intendant de la province, ces troupes ont des gratifications en tems de guerre, & ont presque toutes des uniformes de serge ou de grosse toile avec des paremens de différentes couleurs; elles ont aussi des drapeaux.

Les gardes - côtes sont très - utiles pour épargner le service aux troupes du Roi; & lorsqu'une capitainerie est bien tenue, comme celles du Calaisis, de Verton, du Crotoy, & de Cayeux, qui ont fort bien servi pendant la derniere guerre, elles sont suffisantes pour la défense de la côte, dont elles connoissent les plages & les points où l'ennemi pourroit aborder pour faire un coup - de - main.

Cependant nous croyons que l'ordre établi dans le Boulonnois, est meilleur que celui des capitaineries gardes - côtes. Le Boulonnois en tout tems a cinq régimens d'infanterie & trois de cavalerie, dont les colonels & les officiers sont brevetés par le Roi. Ces troupes sont sous les ordres du ministre de la guerre. Chaque village ou hameau fournit un nombre de cavaliers & de soldats, proportionné aux fermes & aux habitans qui le composent.

En tems de guerre on choisit dans ce nombre trois ou quatre bataillons, qui sont armés, équipés & entretenus par le Roi, comme les autres régimens d'infanterie. Ces régimens ont leur inspecteur particulier; ils servent en garnison à Boulogne & dans les places maritimes voisines, & prennent rang dans l'infanterie du jour de leur création.

On assemble à Boulogne deux compagnies de cavalerie, armées, montées, équipées & payées comme le reste de la cavalerie. Ces compagnies servent à envoyer des détachemens à la découverte le long de l'Estran; & en cas d'alerte elles fournissent des ordonnances pour envoyer en différens bourgs

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