ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"466"> Brunswic, à 6 lieues de Goslar, remarquable par son abbaye de filles nobles, fondée l'an 852. Cette ville est aujourd'hui protestante sous la protection du duc de Brunswic - Wolfenbutel. Long. 28. 10. lat. 51. 50. (D. J.)

GANERBINAT (Page 7:466)

GANERBINAT, (Hist. mod. Jurisprud.) en allemand gan - erbschafft. C'est ainsi qu'on nomme dans l'empire d'Allemagne une convention faite entre des familles nobles & illustres, sous de certaines clauses & avec l'approbation du suserain, pour se défendre mutuellement contre les invasions & les brigandages qui ont eu lieu pendant fort long - tems en Allemagne, & qui étoient des conséquences funestes du gouvernement féodal. On y stipuloit aussi que lorsqu'une famille viendroit à s'éteindre, sa succession tomberoit aux descendans de celle avec qui le pacte de ganerbinat avoit été fait. Ces conventions s'appellent aussi pactes de confraternité. ( - )

GANESBOROUGH (Page 7:466)

GANESBOROUGH, (Géog.) ville à marche d'Angleterre en Lincoln - Shire sur le Frent, à quatre lieues N. O. de Lincoln, 38 N. E. de Londres. Long. 16. 45. latit. 53. 20.

Patrick (Simon) naquit dans cette ville en 1626, & mourut évêque d'Ely en 1707. On a de lui un grand nombre d'ouvrages écrits en anglois, tous pleins d'érudition; tels sont en particulier ses commentaires sur le Pentateuque, & sur d'autres livres de l'Ecriture sainte. (D. J.)

GANFO (Page 7:466)

GANFO, (Géogr.) ville de la Chine dans la province de Kiangsi, au département de Kiegan, neuvieme métropole de cette province. Elle est de 3d. 10'. plus occidentale que Pekin, & sa latitude est de 27d. 55'. (D. J.)

GANGE (Page 7:466)

GANGE, (le) Géogr. la plus célebre riviere de l'Asie; elle prend sa source dans les montagnes du Caucase, aux confins des états du Mogol, traverse du septentrion au midi toute l'Inde qu'elle divise en Inde en - deçà & Inde en - delà du Gange; & après avoir reçu plusieurs rivieres, elle se décharge dans le golfe de Bengale par plusieurs embouchures.

Seleucus Nicanor est le premier qui ait pénétré jusqu'au Gange, & qui ait découvert le golfe de Bengale où se jette ce fleuve. Selon M. de Lisle, la source du Gange est vers le 96d. de longit. & le 35d. 45'. de latit. & son embouchure occidentale vers le 106. de long. & le 21d. 15'. de lat. son embouchure orientale est vers le 108d. 25'. & par le 22. de latit. Son cours, selon le calcul de Varenius, est de 3000 milles d'Allemagne.

Ses eaux sont très - belles, & fournissent de l'or & des pierres précieuses; les Indiens prétendent même qu'elles ont une vertu sanctifiante, & que ceux qui meurent sur ses bords doivent habiter, après leur décès, une région pleine de délices. Delà vient qu'ils envoyent des lieux les plus reculés des urnes pleines de cendres de leurs morts, pour les jetter dans le Gange. Qu'importe qu'on vive bien ou mal, on fera jetter ses cendres dans le Gange, & l'on joüira d'un bonheur infini. « Toute religion qui justifie par de telles pratiques, perd inutilement le plus grand ressort qui soit parmi les hommes ». Réflexion bien importante de l'auteur de l'esprit des lois. (D. J.)

GANGEA (Page 7:466)

GANGEA, (Géogr.) une des meilleures villes de Perse, dans la Géorgie, capitale de la province de même nom. Les basards ou marchés y sont magnifiques, & les maisons entre - coupées de bocages délicieux. Gangea est dans une grande plaine agréable & fertile, à 66 lieues d'Erivan, 42 S. de Teflis. Long. 65. 10. lat. 41. 32. (D. J.)

GANGITE (Page 7:466)

* GANGITE, (Hist. nat.) nom donné par les anciens naturalistes au jayet ou jais. Voyez cet article.

GANGLION (Page 7:466)

GANGLION, s. m. en Anatomie, nom de certaines tumeurs naturelles qu'on observe dans quelques nerss. Voyez Nere.

M. Lancisi est l'auteur qui paroît s'être le plus attaché à la recherche de la structure des ganglions des nerfs, & de la conformation singuliere qu'il croit y avoir découverte; il conclut que les ganglions sont propres à modérer & à diriger le mouvement des esprits animaux. Ut quoniam, dit - il, ganglia nihil aliud esse deprehendimus quam muscularia sui generis corpora, quoe tendineis nervis sanguinea proesertim vasa & musculorum fibras veluti claviculis sic apprehendunt, ut ad dirigendum, moderandumque animalis arbitrio liquidorum in illa influxum comparata fuisse videantur.

Si les observations particulieres que j'ai faites sur les ganglions ne détruisent point celles de M. Lancisi, au - moins font - elles naître de si grands doutes, que les observations de cet auteur paroissent exi er un examen plus scrupuleux & plus recherche; en effet l'Anatomie nous apprend que, toutes choses d'ailleurs égales, les ganglions sont plus petits dans le fétus que dans les jeunes sujets, dans les jeunes sujets que dans les adultes. C'est un fait que j'ai confirmé par la dissection de cadavres de différens âges, & j'ai souvent observé que lorsque les tiois ganglions supérieurs du nerf intercostal etoient plus gros que l'ordinaire dans les adultes, dans ce cas - là même les ganglions de ce nerf qui s'observent ordinairement sur les parties latérales des vertebres du dos & des lombes, & sur celles de l'os sacrum, n'étoient presque pas sensibles, pour ne pas dire point - du tout. Au reste aucun anatomiste n'ignore que rien ne varie plus que ces sortes de tumeurs; & il n'est pas qu'on n'ait remarqué que les filets que le nerf intercostal puise au coeur, s'unissent & s'enchaînent quelquefois les uns avec les autres, de maniere qu'il se trouve un petit ganglion dans chaque endroit de leur union; j'en ai même observé jusqu'à trois dans chaque endroit.

Observons en second lieu que les ganglions sont tous en général situés dans des endroits où ils paroïssent le plus exposés au tiraillement & au frottement; la tumeur même dans certains nerfs ne paroit saillir que dans la partie du nerf qui y est la plus exposée. C'est ainsi, par exemple, que dans les nerss qui partent de la moëlle épiniere, & sont formes par des filets qui se détachent de la partie antérieure, & d'autres qui partent de la partie postérieure; c'est ainsi, dis - je, que dans ces nerfs la tumeur se trouve vis - à - vis des apopllyses obliques des vertebres lorsqu'ils passent les trous de l'épine, & même le ganglion ne s'observe que dans le cordon formé des filets qui naissent de la partie postérieure de l'epine, & cette tumeur est immédiatement placée sur l'articulation des deux apophyses obliques; les ganglions du nerf intercostal sont aussi situés de façon qu'il y a tout lieu de présumer que ses noeuds sont un produit du frottement, du tiraillement, &c.

Disons en troisieme lieu que la structure des ganglions paroît bien moins compliquée que M. Lancisi ne l'a voulu faire entendre dans les descriptions & les figures qu'il en a données; en effet lorsqu'on examine dans le fétus les ganglions vertébreux, on observe distinctement que chaque filet postérieur qui concourt à former le cordon est gonflé, & que chacun d'eux se sépare facilement l'un de l'autre, parce qu'alors le tissu cellulaire qui les unit, est bien moins fort & moins serré qu'il ne l'est dans les adultes. Je serois volontiers porté à croire que c'est - là la cause pour laquelle ces filets sont si intimement unis dans les adultes, qu'on soupçonneroit d'abord lorsqu'on les a ouverts, qu'ils sont musculeux; cependant on vient à bout par la macération de relâcher le tissu cellulaire, & de séparer les uns des autres ces filets nerveux gonflés.

Ajoûtons en quatrieme lieu, que presque tous les [p. 467] auteurs ont dit unanimement que les nerfs liés ne se gonfloient point; cependant M. Molinelli dit dans les commentaires de l'académie de Boulogne, qu'après avoir lié le même nerf dans deux endroits différens & sort près l'un de l'autre, le nerf se gonfle entre les deux ligatures; mais dans les expériences que j'ai faites, je l'ai vû gonflé au - dessus de la ligature; il est bien vrai que cela n'arrive pas aussi - tôt & aussi sensiblement que dans les vaisseaux sanguins.

Ceci est confirmé par les observations que j'ai eu occasion de faire sur les cadavres de deux malades auxquels on avoit amputé à l'un la jambe, & à l'autre la cuisse. J'ai vû les nerfs sensiblement gonflés dans l'endroit où ils avoient été liés, & j'ai même observé la même disposition dans leurs silets gonflés que dans ceux des ganglions vertébraux. J'ai outre cela trouvé dans le cadavre d'un homme mort paralytique, une tumeur ganglioforme de la longueur de 7 à 8 lignes sur 4 à 5 de diametre dans la huitieme paire, un peu au - dessus de l'endroit où le nerf recurrent se détache de cette paire; les glandes jugulaires étoient gonflées au - dessus de cette tumeur; le malade avoit perdu l'usage de la parole quelque tems avant sa mort; cependant la huitieme paire du côté opposé paroissoit dans son état naturel; j'ouvris cette tumeur, & j'observai deux membranes très distinctes qui enveloppoient un corps transparent, comme de la gelée, mais beaucoup plus solide. J'ai eu d'ailleurs occasion de voir plusieurs sois les ganglions extraordinairement gonflés, mais les glandes conglobées qui les environnoient l'étoient aussi.

Tout ceci ne donne - t - il pas lieu de présumer que le tiraillement, le frottement, la compression, ou d'autres mouvemens méchaniques font former ces tumeurs? & ne sembleroit - t - il pas même qu'on pourroit en déduire la présence d'un fluide, tel qu'il puisse entrer dans les nerfs? (L)

Ganglion (Page 7:467)

Ganglion, (Chir.) tumeur circonscrite, mobile, sans douleur, & sans changement de couleur à la peau, qui vient dans les parties membraneuses sur les articulations des os du carpe & du tarse. Ces tumeurs sont du genre des enkistées. Elles se forment communément sans qu'il ait précédé aucun accident. Si elles ne se dissipent pas d'elles - mêmes, ce qui arrive quelquefois, on qu'on ne les détruise point par les secours convenables, lorsqu'elles sont encore récentes, elles parviennent souvent à une grandeur considérable. Elles deviennent alors incommodes, en gênant le mouvement de la partie, & le rendant penible & douloureux.

La cause de ces tumeurs est une lymphe retenue dans une cellule du tissu folliculeux qui est entre les tendons & les os du poignet. Les contusions, les distensions violentes, les coups, les chûtes en sont ordinairement les causes occasionnelles. La mobilité de la tumeur montre bien qu'originairement elle ne tient ni aux os, ni aux tendons.

Les remedes résolutifs, discussifs, & fondans ne sont pas de grande utilité dans la cure de cette maladie, quoique les auteurs rapportent en avoir éprouvé de bons effets dans les ganglions récemment formés. La compression a communément plus de succes. On recommande aux personnes qui en ont, de les frotter fortement avec le pouce plusieurs fois par jour. Ces attritions répétées usent le kiste; & il est ordinaire de sentir enfin la tumeur se dissiper absolument sous l'action du doigt qui la frottoit.

C'est pour favoriser l'ouverture du kiste & l'évacuation de l'humeur lymphatique, qu'on fait porter une plaque de plomb bien serrée sur la tumeur. On la fait frotter de vis - argent du côté qui touche à la peau; ce qui ne paroit pas donner à cette plaque plus de vertu. On a des exemples de guérisons subites des ganglions par une forte compression qui rom<cb-> poit ou faisoit crever le kiste. Muys vouloit qu'on la fit avec le pouce; Job à Mecustren recommandoit que la main fut posée sur une table, & qu'on frappât plusieurs fois le ganglion à coups de poing; d'autres se sont servi avec succès d'un marteau de bois pour cette percussion: Solinger, fameux chirurgien hollandois, propose l'extirpation des ganglions; d'autres auteurs rejettent cette opération; elle n'est pas sans inconvénient, par rapport aux parties circonvoisines. Mais comme il est constant par toutes les cures qu'on a faites en comprimant, qu'il suffit que la membrane soit ouverte en un point quelconque de sa circonférence, pour laisser échapper l'humeur qu'elle renferme; on ne courroit aucun risque de piquer le kiste avec une lancette, comme on ouvre une veine en saignant. M. Warner, de la société royale & chirurgien de l'hôpital de Guy à Londres, vient de nous donner dans un recueil d'observations de Chirurgie, le détail de deux cures de ganglions très - considérables, qu'il a jugé à - propos d'extirper; ils étoient devenus adhérens aux tendons des doigts; il a été obligé de couper dans son opération le ligament transversal du carpe: les malades qui ne pouvoient plus fermer la main, ni mouvoir les doigts, ont recouvré parfaitement l'usage de ces parties, après la guérison qui fut accomplie en 40 jours. L'auteur convient que ces opérations peuvent être suivies d'inflammation & d'abcès; il ajoûte qu'il ne connoit point de cas où ils se soient mal terminés.

Parlerons - nous des moyens superstitieux auxquels quelques personnes ont la foiblesse d'avoir confiance pour la cure des ganglions? L'application de la main d'un homme à l'agonie, jusqu'à ce qu'il soit mort, & tant qu'il conserve encore de la chaleur. Frotter la tumeur avec la chemise d'un homme qui vient de mourir, & qui est encore moite par la sueur de son corps. J'ai connu qu'on ne persuadoit pas de la sottise de ces moyens les gens qui s'étoient propose d'y avoir recours; je me suis plusieurs fois prêté dans les hôpitaux à ces tentatives ridicules, après avoir perdu mes raisons pour en détourner. (Y)

GANGRENE (Page 7:467)

GANGRENE, s. f. terme de Chirurg. est la mort d'une partie, c'est - à - dire l'extinction ou l'abolition parfaite du sentiment & de toute action organique dans cette partie. Les auteurs mettent communément la gangre - ne au rang des tumeurs contre nature; quoiqu'il y ait des gangrenes sans tuméfaction, comme Ambroise Paré, fameux chirurgien du xvj. siecle, l'avoit remarqué; & c'est ce que les praticiens plus modernes ont reconnu par la division si utile qu'ils ont faite de la gangrene, en humide & en seche. L'on a aussi confondu la gangrene avec la pourriture. Cependant les parties peuvent être mortes sans être atteintes de putréfaction. Il est vrai que la pourriture dans bien des cas succede très - promptement à la mortification; d'un autre côté la pourriture des chairs est toûjours accompagnée de mortification: mais la pourriture a des signes certains & très - sensibles, qui sont la dissolution putride & la puanteur cadavereuse, qui ne se trouvent pas dans toutes les especes de gangrene. Il est donc important d'examiner cet état si différent suivant ses différentes causes, dont les effets variés produisent autant de maladies distinctes, qui fournissent des indications tres - opposées.

La cause prochaine de la gangrene est l'extinction du principe vital dans les parties qui en sont atteintes. S'il y a de l'engorgement, la gangrene est humide. L'abondance des sucs arrêtés dans la partie qui tombe en mortification, est le caractere distinctif de cette gangrene. C'est l'engorgement qui la rend susceptible de pourriture, & qui est la principale source des indications particulieres que ce genre de gangrene fournit.

Les causes éloignées de la gangrene humide, sont

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