ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"452"> du poids d'eau pure: que le gallon de bierre & d'aile contient 282 pouces cubiques, & que le gallon de grain & de farine contient 272 pouces cubiques, & neuf livres treize onces d'eau commune.

Gallon se dit encore en quelques lieux de France, mais particulierement en Normandie, du côté de Caon, d'une mesure des liqueurs contenant deux pots ou la moitié d'un septier. Ce gallon n'est guere différent de celui d'Angleterre, & il y a même de l'apparence qu'il y a passé de Normandie avec Guillaume le Conquérant. Voyez l'article précédent. Gallon, boîte ou petit boisseau qui sert en Touraine pour mettre les prunes seches qu'on appelle pruneaux. On n'y met ordinairement que ceux qui sont les plus beaux, & qui sont l'élite de ses fruits secs. Voyez Pruneau. Gallon. Les Epiciers appellent aussi gallons, certaines boîtes rondes & peintes de diverses couleurs qui viennent de Flandres, dans lesquelles ils enferment plusieurs sortes de marchandises, sur - tout les drogues & épiceries. Chaque gallon a un cartouche ou etiquette, qui marque en gros caracteres la drogue ou marchandises qui y sont. Dictionn. de Commerce & de Chambers.

GALLOWAY (Page 7:452)

GALLOWAY, Gallovidia, Galdia, (Géog.) province considérable de l'Ecosse méridionale, avec titre de comté, sur la mer d'Irlande, qui la baigne au sud & à l'oüest; elle est bornée à l'est par le Nithardale; au nord, par les provinces de Kyle & de Carrick: son terroir est tout cultivé; on en tire quantité de laines & de chevaux petits, trapus, courts, forts & estimés. C'est un pays montueux; & par - là plus propre à nourrir des bestiaux qu'à recueillir des grains. Cambden croit que le Galloway est une partie du pays des anciens Novantes; & c'est pour cela que quelques - uns l'ont appellé Novantum & Chersonerus. Withern est la capitale de cette province. (D. J.)

GALOCHE (Page 7:452)

GALOCHE, s. f. (Cordonn.) ce nom a différentes significations: c'est une chaussure de cuir qui couvre le soulier, qui le tient propre & le pié sec; c'est une espece de sandale à semelle de bois.

Galoche (Page 7:452)

Galoche, (Marine.) c'est une poulie dont le mouffle est fort plat, sur - tout d'un côté: on l'applique sur la grande vergue & sur la vergue de misene, afin d'y passer des cargues - boulines.

On appelle aussi galoche une piece de bois en forme de demi - rond, qui sert à porter les taquets d'écoutes.

On donne encore ce nom à un trou à demi couvert par une petite piece de bois voûtée qu'on fait dans le panneau d'une écoutille, pour faire passer un cable. (Z)

GALOIS (Page 7:452)

GALOIS, s. m. pl. (Hist. de la Chevalerie.) nom que les historiens donnent aux membres d'une espece de confrairie qui parut en Poitou dans le quinzieme siecle, & qu'on pouvoit appeller la confrairie des pénitens d'amour. Les femmes, aussi - bien que les hommes, entrerent dans cette confrairie, & se disputerent à qui soûtiendroit le plus dignement l'honneur de ce sanatisme d'imagination, dont l'objet étoit de prouver l'excès de son amour par une opiniâtreté invincible à braver les rigueurs des saisons. Voici ce qu'ajoûte M. de Saint - Palaye, dans son curieux traité de la chevalerie.

Les chevaliers, les écuyers, les dames & demoiselles qui embrasserent cette réforme, devoient, suivant leur institut, pendant les plus ardentes chaleurs de l'été, se couvrir chaudement de bons manteaux & chapperons doublés, & avoir de grands feux auxquels ils se chauffoient comme s'ils en eussent eu grand besoin: enfin ils faisoient en été tout ce qu'on fait en hyver; peut - être pour faire allusion au pouvoir de l'amour, qui suivant nos anciens poëtes, opere les plus étranges métamorphoses. L'hyver répandoit - il ses glaces & ses frimats sur toute la nature, l'amour alors changeoit l'ordre des saisons; il brûloit de ses feux les plus ardens les amans qui s'étoient rangés sous ses lois; une petite cotte simple avec une cornette longue & mince, composoit tout leur vêtement: c'eût été un crime d'avoir fourrure, manteau, housse, ou chapperon double, & de porter un chapeau, des gants, & des mouffles; c'eût été une hoate de trouver du feu dans leurs maisons; la chen née de leurs appartemens étoit garnie de feuillages ou autres verdures, si l'on pouvoit en avoir, & en jonchoit aussi les chambres. Une serge legere étoit toute la couverture qu'on voyoit sur le lit.

A l'entrée d'un galois dans une maison, le mari soigneux de donner au cheval de son hôte tout ce qu'il lui falloit, le laissoit lui - même maître ab dans la maison, où il ne rentroit point que le galois n'en fût sorti: il éprouvoit à son tour, s'il étoit de la confrairie des galois, la même complaisance de la part du mari, dont la femme associée à l'ordre sous le nom de galoise, étoit l'objet de ses soins & de ses visites. Si dura cette vie & ces amourettes grant piece (long - tems), dit l'auteur (le chevalier de la Tour) en terminant ce récit, jusques à tant que le plus de en furent morts & périlz de froit: car plusieurs tra soient de pur froit, & mouroient tout roydes de lez amyes, & aussi leurs amyes de lez eulx, en parlant de leurs amourettes, & en eulx mocquant & bourdant de ceulx qui étoient bien vesttus: & aux autres, il convenoit desserrer les dents de cousteaulx, & les chauffer & frotter au feu comme royaes & engellez...Si ne doubte point que ces galois & galoises, qui moururent en cet état, soyent martyrs d'amour, &c. (D. J.)

GALON (Page 7:452)

GALON, s. m. (Rubannier.) tissu étroit qui se fabrique avec l'or, l'argent, la soie, & quelquefois avec le fil seul.

Les galons d'or & d'argent servent aux habillemens des personnes riches: on s'en sert aussi pour orner les ornemens d'église & les meubles somptueux.

Les galons d'or & d'argent, qui ne servent qu'aux habillemens, aux ornemens d'église, & des meubles, se nomment bords ou bordés: les Chapeliers appellent bords les galons qu'ils mettent sur les chapeaux.

Les gaions de soie se sont à Lyon; il y en a de deux largeurs différentes, distinguées par le n°. 2 & le n°. 3. le n°. 2 porte sept lignes de largeur, & le n°. 3 en a 9; les pieces des uns & des autres sont de 60 aunes, qui se partagent en deux demi-pieces de 30 aunes.

Le galon de laine est une espece de ruban large qui doit avoir 36 fils de chaîne, & dont la piece doit contenir 36 aunes: ce galon se fait à Amiens par des ouvriers qu'on appelle Passementiers.

Les galons de livrée sont des tissus veloutés de laine ou de soie de diverses couleurs & façons dont on orne les habits des domestiques, pour faire connoître la qualité & la maison des maitres.

Ce sont les Tissutiers - Rubaniers qui fabriquent toutes sortes de galons de livrée, & qui les vendent aux maîtres qui les ont commandés. Voyez Rubannier.

Le mot galon vient des pieces que l'on met aux habits, pour en couvrir les trous ou les taches: ainsi les galons sont devenus l'ornement & la parure des riches, après avoir été un des signes de la pauvrete.

Nous ne nous étendons pas davantage ici sur la fabrique des galons. On en saura suffisamment, lorsqu'on aura lu ce que nous avons à dire de la toile, de la gaze, du ruban, & des autres étoffes figurées. Voyez ces articles. Le galon n'est qu'une exécution de ces ouvrages en petit. Voyez aussi nos Planches, & leur explication; vous y verrez le métier à galon, & les autres instrumens propres au Galonnier.

Galons (Page 7:452)

Galons, en terme de Confiseur, ce sont des boîtes rondes dont on se sert pour serrer les dragées & autres confitures seches: on leur donne peut - être ce [p. 453] nom, parce qu'elles sont bordées en - haut & en - bas d'une espece de galon ou dentelle en peinture.

GALONNIER (Page 7:453)

GALONNIER, (Rubann.) se dit, quoiqu'imparfaitement, des Rubanniers - Frangers, qui fabriquent toutes sortes de galons. Voyez Rubanniers.

GALOP (Page 7:453)

GALOP, s. m. (Manége.) terme qui, selon Budé, Saumaise, Vossius, Bourdelot, Ménage, & tous les étymologistes, est tiré du grec KA/LPH ou KALPA, d'où dérivent KALPA=N, KALPAZEIN: de ceux - ci les Latins ont dit calpare & calapere, & les François galoper, galop. Telle est l'origine & la filiation de ce mot consacré à l'expression de la plus élevée & de la plus diligente des allures naturelles du cheval.

Cette allure consiste proprement dans une répétition & une suite de sauts en - avant: il suffit de considérer un cheval qui galope, pour s'appercevoir qu'elle n'est effectuée que conséquemment à des élancemens successifs & multipliés, qui ne sont & ne peuvent être opérés qu'autant que les parties postérieures, chargées d'abord du poids de la masse, font proportionnément aux flexions qu'elles subissent, un effort pour chasser les portions antérieures qui sont détachées de terre; & les ayant déterminées en effet, se portent & prennent elles - mêmes après chacune des foulées & des relevées de l'avant - main, & plus ou moins près de la direction perpendiculaire du centre de gravité de l'animal, un appui au moyen duquel elles sollicitent, par de nouvelles percussions, la continuation de cette action, dans laquelle, & à chaque pas complet, il est un instant où toute la machine est visiblement en l'air.

Si les piés qui terminent les extrémités de l'arriere - main ne parviennent pas, lors des foulées, extrèmement près de ce centre, la flexion de ces mêmes extrémités est moindre, leur détente se fait dans une direction plus oblique de l'arriere à l'avant: l'animal s'alonge donc davantage; il embrasse plus de terrein: mais son allure étant moins racourcie, est aussi moins haute; & c'est ce qui arrive dans le galop ordinaire, qui ne nous fait entendre que trois battues exécutées, par exemple, à main droite, l'une par la jambe du montoir de derriere; l'autre par les jambes droite de derriere & gauche de devant ensemble; la troisieme, par la jambe de devant de dedans. Si au contraire la flexion des reins, ou, pour parler plus exactement, la flexion des vertebres sombaires est telle, que le derriere soit considérablement abaissé, & que les angles qui résultent des articulations des extrémités postérieures soient rendus très aigus, les foulées de ces extrémités étant beaucoup plus rapprochées de la direction du centre dont il s'agit, la masse entiere est plus élevée que chassée; l'action est moins alongée, mais elle est plus soûtenue; & de - là les differens genres de galop plus ou moins trides, plus ou moins sonores, plus ou moins cadencés, & dans lesquels notre oreille est frappée du son de quatre battues très - distinctes, dont la premiere est fournie par la jambe de derriere de dehors, la seconde par la jambe qui est avec celle - ci, compose le bipede postérieur; la troisieme, par la jambe postérieure de devant de dehors; & la quatrieme, par la jambe qui l'avoisine. Voyez Manége.

Ici la succession harmonique des mouvemens des membres du cheval, differe de l'ordre observé par ces mêmes membres dans les autres allures naturelles. Les foulées des bipedes postérieur & antérieur ne sont pas mutuellement interrompues & diagonalement entrecoupées les unes par les autres, ainsi qu'on le remarque à l'action du pas. Chaque jambe du bipede antérieur n'agit pas & ne foule pas toûjours diagonalement avec celle du bipede postérieur, ainsi qu'on le voit dans le trot uni. La battue d'une jambe de l'un de ces bipedes est constamment suivie de celle de l'autre jambe de ce même bipede; & de plus, un des bipedes latéraux doit toûjours devancer l'autre: je m'explique. Soit un cheval galopant à main droite; les jambes droites, qui forment un bipede latéral, doivent régulierement outre - passer les jambes gauches dans leur marche & dans leurs foulées; comme lorsque l'animal galope à gauche; les jambes gauches, qui forment ensemble un autre bipede latéral, doivent outre - passer les jambes droites. Dans cet état, le galop est réputé juste & uni; la justesse dépendant spécialement de la jambe de devant qui outre - passe sa voisine, c'est - à - dire qui mene ou qui entame: car l'allure est falsifiée, si à droite, la jambe gauche, & à gauche, la jambe droite devancent, & l'union ne naissant que de l'accord des mombres de derriere & de devant; celui de derriere étant nécessairement astreint à suivre le mouvement de la jambe à laquelle il répond latéralement: ensorte que l'une de devant entamant, celle de derriere du même côté doit entamer aussi; sans cette condition, l'animal est desuni, & sa marche est d'ailleurs chancelante & peu sûre. Voyez Manége.

Quelque notable que soit la différence de l'arrangement des membres au trot, l'expérience nous apprend que si le cheval est pressé au - delà de la vîtesse de cette allure, l'ordre en est bien - tôt interverti par la foulée plus prompte de l'un des piés de derriere, dont la chûte accélérée hâte celle de l'autre pié du même bipede postérieur, qui au moment où il se meut & se porte en - avant pour effectuer sa battue, mene & entame d'accord avec le pié de devant du même côté; de maniere que dès - lors les quatre jambes procedent par une suite de mouvemens qui n'a rien de dissemblable, & qui est précisément la même que celle qui constitue véritablement le galop.

Pour découvrir la raison de ce changement subit & indispensable, il suffit d'observer que dans un trot médiocrement vîte, l'intervalle où le pié de devant doit se détacher de terre à l'effet de livrer la place qu'il occupoit sur le sol au pié de derriere qui le suit immédiatement, est en quelque façon imperceptible. Or soit sensiblement diminué, à raison d'une augmentation considérable de célérité, l'espace de tems nécessaire & accordé pour l'accomplissement des deux doubles foulées diagonales qui caractérisent cette allure; il est évident que l'instant donné à chaque bipede latéral pour completer son action, sera si court & si limité, que le pié antérieur qui doit toûjours céder le terrein, ne pouvant assez promptement s'élever, & étant conséquemment atteint, rencontré & heurté à chaque pas par le pié postérieur qui le chasse, la chûte de l'animal sera inévitable: telles sont donc les bornes prescrites à la rapidité du trot, que si elle est portée à un extrème degré, le cheval, par une espece d'instinct, passe de lui - même à une autre allure, dans laquelle les jambes qui composent les bipedés latéraux, fournissant ensemble & de concert au mouvement progressif, ne peuvent absolument s'entrenuire, & qui lui donnant encore, au moyen des percussions plus obliques, l'aisance de porter par l'effort de chacun de ces membres, dont l'action n'est néanmoins pas réellement plus prompte; la masse totale de son corps beaucoup plus avant, le met en état de répondre & de satisfaire sans crainte & sans danger à l'excès de vîtesse dont le trot n'est pas susceptible.

Mais parce que cette interversion forcée & suggérée par la nature, a constamment & généralement lieu dans tous les chevaux qui trottent, lorsque leur marche est vivement hâtée, s'ensuit - il que l'allure née de cette même interversion doive toûjours essentiellement reconnoître pour fondement celle à laquelle elle succede dans cette circonstance? le duc de Newkastle l'a pensé; & j'avoue qu'une déférence trop aveugle pour ses sentimens m'a induit en erreur, dans un tems où par un défaut de philosophie, de réflexions

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