RECHERCHE | Accueil | Mises en garde | Documentation | ATILF | ARTFL | Courriel |
"450">
GALLIAMBIQUE (Page 7:450)
GALLIAMBIQUE, (Belles - Lettr.) terme de l'ancienne
Poésie. On appelloit poême galliambique, un
poëme composé de vers gallïambiques. Voyez
Le vers gallïambique étoit composé de six piés; 1°. un anapeste, ou un spondée; 2°. un ïambe, ou un anapeste, ou un tribraque; 3°. un ïambe, ensuite deux dactyles, & enfin un anapeste.
On peut encore mesurer autrement le vers galliambique, & faire un arrangement de syllabe qui
donnera des piés d'une autre espece. Les anciens
n'avoient guere égard dans le vers galliambique qu'au
nombre des tems ou des intervalles, parce qu'on
chantoit ces sortes de vers en dansant, & que d'ailleurs
on s'y mettoit peu en peine de l'espece des
piés qu'on faisoit entrer dans sa composition. Vossius
croit qu'ils imitoient fort le desordre & l'obscurité
des dithyrambes. Voyez
GALLICANE (Page 7:450)
GALLICANE, adj. f. (Hist. mod.) ce mot ne s'employe que dans les matieres ecclésiastiques, & même en peu d'occasions.
L'église gallicane est l'assemblée des prélats de
France. Voyez
Le breviaire gallican, c'est le breviaire particulier qu'avoit l'église de Gergenti en Sicile, & que les auteurs modernes de ce pays - là nomment le breviaire gallican.
Apparemment qu'ils le nomment ainsi, parce qu'il
y fut introduit par S. Gerland, qui fut fait évêque de
Gergenti après que le comte Rogen en eut chassé les
Sarrasins, & par les autres évêques françois que les
Normands y attirerent. Voyez
La liturgie gallicane, c'est la maniere dont on célébroit
autrefois le service divin dans les Gaules.
Voyez
Sur les libertés de l'Eglise gallicane, voyez l'article
GALLICANUS SALTUS (Page 7:450)
GALLICANUS SALTUS, (Géog.) autrement dit dans les auteurs latins Massicus & Gaurus; trois noms synonymes d'une montagne de la Campanie heureuse. On l'appelle presentement Gerro. Elle est dans la terre de Labour au royaume de Naples. (D. J.)
GALLICISME (Page 7:450)
GALLICISME, s. m. (Gramm.) c'est un idiotisme
françois, c'est - à - dire une façon de parler éloignée
des lois générales du langage, & exclusivement propre
à la langue françoise. Voyez
L'essence du gallicisme consiste en effet à être un écart de langage exclusivement propre à la langue françoise. Le gallicisme en françois est à sa place, & il y est ordinairement pour éviter un vice; dans une autre langue, c'est ou une locution emprun'ée qui prouve l'affinité de cette langue avec la nôtre, ou une expression figurée que l'imitation suggere à la passion ou au besoin, ou une expression vicieuse qui naît de l'ignorance: mais par - tout & dans tous les cas, le gallicisme est gallicisme dans le sens que nous lui avons assigné.
Chacun a son opinion, c'est un gallicisme où l'usage autorise la transgression de la syntaxe de concordance, pour ne pas choquer l'oreille par un hiatus defagréable. Le principe d'identité exigeoit que l'on dit sa opinion; l'oreille a voulu qu'on fît entendre sonn - opinion, & l'oreille l'a emporté suavitatis causâ.
Eiles sont toute déconcertées; c'est un gallicisme, où l'usage qui met le mot toute en concordance de genre avec le sujet elles, n'a aucun égard à la concordance de nombre, pour éviter un contre - sens qui en seroit la suite: toute est ici une sorte d'adverbe qui modifie la signification de l'adjectif déconcertées, comme si l'on disoit, elles sont totalement déconcertées; au contraire toutes au pluriel seroit un adjectif collectif, qui détermineroit le sujet elles, comme si l'on disoit, il n'y en a pas une seule qui ne soit déconcertée: c'est donc à la netteté de l'expression que la loi de concordance est ici sacrifiée.
Vous avez beau dire, c'est un gallicisine, où l'usage
permet à l'ellipse d'altérer l'intégrité physique de la
phrase (voyez
Il est incroyable le nombre de vaisseaux qui partirent pour cette expédition; c'est un gallicisme, où l'usage consent que l'on soustraye les parties de la phrase à l'ordre qu'il a lui - même fixé, pour donner à l'ensemble un sens accessoire que la construction ordinaire ne pourroit y mettre. On auroit pu dire, le nombre de vaisseaux qui partirent pour cette expédition est incroyable; mais il faut convenir qu'au moyen de cet arrangement, aucune partie de la phrase n'est plus saillante que les autres: au lieu que dans la premiere, le mot incroyable qui se présente à la tête, contre l'usage ordinaire, paroît ne s'y trouver que pour fixer davantage l'attention de l'esprit sur le nombre des vaisseaux, & pour en exagérer en quelque sorte la multitude; raison d'énergie.
Nous venons d'arriver, nous allons partir; ce sont des gallicismes, où l'usage est forcé de dépouiller de leur sens naturel les mots nous venons, nous allons, & de les revêtir d'un sens étranger, pour suppiéer a des inflexions qu'il n'a pas autorisées dans les verbes arriver & partir, non plus que dans aucun autre: nous venons d'arriver, c'est - à - dire nous sommes arrivés dans le moment; expression détournée d'un pre<pb-> [p. 451]
Nous ne prétendons pas donner ici une liste exacte de tous les gallicismes; nous ne le devons pas, & l'exécution de ce projet ne seroit pas sans de grandes difficultés.
Il est évident en premier lieu qu'un recueil de cette espece doit faire la matiere d'un ouvrage exprès, dont l'exécution supposeroit une patience à l'épreuve des difficultés & des longueurs, une connoissance exacte & réfléchie de notre langue & de ses origines, & une philosophie profonde & lumineuse; mais dont le succès, en enrichissant notre grammaire d'une branche qu'on n'a pas assez cultivée jusqu'à présent, assûreroit à l'auteur la reconnoissance de toute la nation, & une réputation aussi durable que la langue même. Si cette matiere pouvoit entrer dans un dictionnaire, elle ne pourroit convenir qu'à celui de l'académie, & nullement à l'Encyclopédie. On ne doit y trouver, en fait de Grammaire, que les principes généraux & raisonnés des langues, ou tout au plus les principes, qui, quoique propres à une langue, sont pourtant du district de la Grammaire générale; parce qu'ils tiennent plus à la nature de la parole, qu'au génie particulier de cette langue; qu'ils constituent ce génie plûtôt qu'ils n'en sont une suite; qu'ils prouvent la fécondité de l'art; qu'ils peuvent passer dans les langues possibles, & qu'ils étendent les vûes du grammairien. Mais tout détail qui concerne le pur matériel de quel que langue que ce soit, doit être exclu de ce Dictionnaire, dont le plan ne nous laisse que la liberté de choisir des exemples dans telle langue que nous jugerons convenable. Nos scrupules à cet égard vont juiqu'à nous persuader qu'on auroit dû omettre l'article anglicisme, qui ne devoit pas plus paroître ici que l'article arabisme qu'on n'y a point mis, & mille autres qui n'y seront point. L'article idiotisme qui les comprend tous, est le seul article encyclopédique sur cet objet; & nous ne donnons celui - ci que pour céder aux instances qui nous en ont été faites. Les articles A (mot) ad, anti, ce, di ou dis, elle, en & dans, es, sutur (adj.) sont encore bien plus déplacés; on ne devoit les trouver que dans une grammaire françoise ou dans un simple vocabulaire.
Nous ajoûtons en second lieu, que le projet de détailler tous les gallicismes ne seroit pas sans de grandes difficultés. Le nombre en est prodigieux, & plusieurs habiles gens ont remarqué que, si l'on en excepte les ouvrages purement didactiques, plus un auteur a de goût, plus on trouve dans son style de ces irrégularités heureuses & souvent pittoresques, qui ne paroissent violer les lois générales du langage que pour en atteindre plus sûrement le but. D'ailleurs, à - moins de bien connoître les langues anciennes & modernes où la nôtre a puisé, il arriveroit souvent de prendre pour gallicismes, des expressions qui seroient peut - être des hellénismes, latinismes, celticismes, teutonismes, ou idiotismes de quelque autre genre; & la précision philosophique que l'on doit sur - tout envisager dans cet ouvrage, ne permet pas qu'on s'y expose à de pareilles méprises. (E. R. M.)
GALLIN (Page 7:451)
GALLIN, s. m. poisson, Voyez
GALLIPOLI (Page 7:451)
GALLIPOLI, (Géog.) petite ville d'Italie, au royaume de Naples, dans la terre d'Otrante, avec un évêché suffragant d'Otrante, un fort, & un port. Elle est sur un rocher toute environnée de la mer, à 12 lieues d'Otrante, & 18 de Tarente. Long. 35. 45. lat. 40. 20. (D. J.)
Gallipoli (Page 7:451)
GALLIUM (Page 7:451)
GALLIUM, s. m. (Bot.) genre de plante de la famille des étoilées. Ses feuilles, selon le système de Tournefort, lisses & sans poils, sortent du noeud des tiges, au nombre de cinq ou six en forme d'étoiles; sa fleur est monopétale, divisée en cinq parties; son fruit consiste en un couple de semences seches, qui out d'ordinaire la figure d'un croissant.
Dans le système de Linnaeus, le calice du gallium est divisé en quatre segmens, & situé sur le germe; les étamines sont quatre filamens plus courts que la fleur; les antheres sont simples; le germe du pistil est double; le stile est très - délicat, & de la même longueur que les étamines; les stigmates sont sphériques.
Tournefort compte treize especes de gallium, dont la plus commune est le gallium luteum C. B. que nous appellons en françois caille - lait, parce que dans les pays septentrionaux on s'en sert en guise de presure pour faire prendre le lait. Les bons medecins l'employent fort rarement en Medecine; mais aucun d'eux ne la donne pour l'épilepsie. Ses fleurs contiennent un acide qu'on peut en séparer par la distillation: toutes les autres especes de gallium ne sont d'aucun usage. Il y en a cependant de curieuses pour les Botanistes, & M. de Jussieu a décrit deux de ces especes dans les mém. de l'acad. des Sciences, ann. 1714. (D. J.)
GALLOGLASSE (Page 7:451)
GALLOGLASSE, s. f. (Hist. mod.) nom d'une milice d'Irlande. Cambden dans ses annales d'Irlande, page 792, dit que la milice des Irlandois est composée de cavaliers, qu'on appelle galloglasses, qui se servent de haches très - aigues, & d'infanterie qu'on nomme Rermés. Chambers. (Q)
GALLON (Page 7:451)
GALLON, s. m. (Comm.) mesure des liquides en
Angleterre; le gallon contient huit pintes de Londres, ce qui revient à quatre pintes mesure de Paris:
63 gallons font le muid ou la barrique; 126 la pipe,
& 252 le tonneau. Les gallons pour le vin sont d'un
cinquieme plus petits que ceux qui servent à l'aile
ou à la bierre; ensorte que quatre gallons de l'une
ou de l'autre de ces liqueurs en font cinq de vin. Les
63 gallons anglois font douze steckannes hollandoises;
l'huile se vend aussi au gallon à Londres, le
gallon pesant environ sept livres & demie. Dans la
province de Cornoüailles, c'est au gallon que les
Etamiers mesurent leur étain noir, c'est - à - dire la
pierre de mine réduite en poudre. Le gallon en cette
occasion est une espece de boisseau: un pié cube
d'étain noir fait deux gallons. Cette sorte de gallon
dont on se sert pour les grains, graines, légumes,
& autres corps solides, est plus grand que le gallon
de vin, mais plus petit que celui de l'aile & de la
bierre. Ce dont il surpasse le premier est comme de
33 à 27, & ce qu'il a de moins que le second, est
comme de 33 à 35; il pese environ huit livres poids
de troy. Deux de ces gallons font un peck ou picotin;
quatre pecks font un boisseau, quatre boisseaux
un comb ou carnok, deux carnoks une quarte,
& dix quartes un lest qui tient cinq mille centvingt
pintes, ou autant de livres pesant poids de
troy. M. Chambers remarque sur la continence
des différentes sortes de gallons, que le gallon de vin
contient 231 pouces cubiques, & huit livres aver
Next page
The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.