ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"428"> en supposant que cela soit vrai, il ne l'est pas que tous soient galans.

L'usage du monde peut donner la politesse commune: mais la nature donne seule ce caractere séduisant & dangereux, qui rend un homme galant, ou qui le dispose à le devenir.

On a prétendu que la galanterie étoit le leger, le délicat, le perpétuel mensonge de l'amour. Mais peut - être l'amour ne dure - t - il que par les secours que la galanterie lui prete: seroit - ce parce qu'elle n'a plus lieu entre les époux, que l'amour cesse?

L'amour malheureux exclud la galanterie; les idées qu'elle inspire demandent de la liberté d'esprit; & c'est le bonheur qui la donne.

Les hommes véritablement galans sont devenus rares; ils semblent avoir été remplacés par une espece d'hommes avantageux, qui ne mettant que de l'affectation dans ce qu'ils font, parce qu'ils n'ont point de graces, & que du jargon dans ce qu'ils disent, parce qu'ils n'ont point d'esprit, ont substitué l'ennui de la fadeur aux charmes de la galanterie.

Chez les Sauvages, qui n'ont point de gouvernement reglé, & qui vivent presque sans être vêtus, l'amour n'est qu'un besoin. Dans un état où tout est esclave, il n'y a point de galanterie, parce que les hommes y sont sans liberté & les femmes sans empire. Chez un peuple libre, on trouvera de grandes vertus, mais une politesse rude & grossiere: un courtisan de la cour d'Auguste seroit un homme bien singulier pour une de nos cours modernes. Dans un gouvernement où un seul est chargé des affaires de tous, le citoyen oisif placé dans une situation qu'il ne sauroit changer, pensera du - moins à la rendre supportable; & de cette nécessité commune naîtra une société plus étendue: les femmes y auront plus de liberté; les hommes se feront une habitude de leur plaire; & l'on verra se former peu - à - peu un art qui sera l'art de la galanterie: alors la galanterie repandra une teinte générale sur les moeurs de la nation & sur ses productions en tout genre; elles y perdront de la grandeur & de la force, mais elles y gagneront de la douceur, & je ne sais quel agrément original que les autres peuples tâcheront d'imiter, & qui leur donnera un air gauche & ridicule.

Il y a des hommes dont les moeurs ont tenu toûjours plus à des systèmes particuliers qu'à la conduite générale; ce sont les philosophes: on leur a reproché de n'être pas galans; & il faut avoüer qu'il étoit difficile que la galanterie s'alliât chez eux avec l'idée sévere qu'ils ont de la vérité.

Cependant le philosophe a quelquefois cet avantage sur l'homme du monde, que s'il lui échappe un mot qui soit vraiment galant, le contraste du mot avec le caractere de la personne, le fait sortir & le rend d'autant plus flatteur.

2°. La galanterie considérée comme un vice du coeur, n'est que le libertinage auquel on a donné un nom honnête. En général, les peuples ne manquent guere de masquer les vices communs par des dénominations honnêtes. Les mots galant & galanterie ont d'autres acceptions. Voyez l'article précédent.

GALARICIDE, ou GALARICTE (Page 7:428)

GALARICIDE, ou GALARICTE, (Hist. nat.) nom d'une terre ou pierre grise ou de couleur de cendre, que l'on trouvoit dans le Nil en Egypte, qui étant écrasée, avoit, à ce qu'on prétend, le goût & la blancheur du lait; on ajoûte qu'en la tenant dans sa bouche, elle troubloit l'esprit; qu'attachée au cou, elle augmentoit le lait; & que placée sur la cuisse, elle facilitoit l'accouchement; en la pulvérisant & la mêlant avec du sel & de l'eau, ce mêlange privoit les brebis de leur lait, & les guérissoit de la gale. Quoi qu'il en soit de ces propriérés fabuleuses, M. Hill, qui apparemment a eu occasion de la voir, & qui la nomme galactites, dit qu'elle n'est point solu<cb-> ble dans les acides, & qu'elle blanchit par la calcination; que les Medecins s'en servoient dans les maladies des yeux. Voyez Hill, hist. nat. des fossiles, & Boetius de Boot. ( - )

GALASO (Page 7:428)

GALASO, Galoesus, (Géog.) ou comme Horace s'exprime, Galoesi flumen, ainsi que Virgile disoit, urbs Patavii; petite riviere de la terre d'Otrante, qui passe à Castavillanella, & tombe dans le golfe de Tarente: ses eaux sont belles, & son cours fort lent. Horace a dit:

Si Parcoe prohibent iniquoe, Dulce pellitis ovibus Galoesi Flumen petam.

« Si les injustes Parques me refusent cette faveur, je me retirerai dans le pays où le Galaso serpente à - travers de gras pâturages, & où les troupeaux sont chargés de riches toisons ». (D. J.)

GALATA (Page 7:428)

GALATA, Chrisoseras, cornu Byzantiorum, (Géog.) petite ville de la Turquie en Europe, sur le port & vis - à - vis de Constantinople, dont elle passe pour un des fauxbourgs; les Chrétiens y ont quelques églises. (D. J.)

GALATÉE (Page 7:428)

GALATÉE, (Mythologie.) nymphe de la mer, sille de Nérée & de Doris, selon les Poëtes, qui la nommerent Galathée, soit à cause de sa blancheur, soit suivant Eustathe, parce qu'elle étoit la mer même dont l'écume fait blanchir les flots. Quoi qu'il en soit, cette charmante nymphe fut en même tems aimée par le berger Acis, pour lequel elle eut le retour le plus tendre, & par l'affreux Polyphème qu'elle détesta souverainement. Si vous me demandiez, dit - elle dans Ovide, si je n'avois pas autant de haine pour le cyclope que d'amour pour Acis, je vous répondrois que la chose étoit bien égale. Acis fut la victime des sentimens de Galatée: un jour le cyclope le surprit avec son amante, & lança sur lui un rocher d'une grosseur immense dont il l'écrasa; la nymphe pénétrée de douleur, changea le sang du fils de Faune en un fleuve qui prit son nom; ensuite elle se jetta de desespoir dans la mer, & rejoignit pour toûjours ses soeurs les Néréides. Il paroît que cette sable n'a d'autre fondement que l'imagination des Poëtes, ou quelque avanture dans laquelle un rival puissant & furieux aura fait périr l'amant & la maîtresse. (D. J.)

GALATIE (Page 7:428)

GALATIE, (Géog. anc.) c'étoit une grande contrée de l'Asie mineure, bornée à l'est par la Cappadoce, au sud par la Pamphilie, à l'oüest par la grande Phrygie, & au nord par le Pont - Euxin. Ce pays étoit divisé en trois contrées, la Paphlagonie, l'lsaurie, & la Galatie propre, autrement dite Gallo - Grece, située au milieu des deux autres. Ses peuples originaires étoient les Troêmes, les Proserliminitains, les Bycênes, & les Orondices. Les Gaulois qui s'établirent parmi eux portoient les noms de Tectosages, de Tolistobogiens, de Votures, & d'Ambians. Aujourd'hui on appelle la Galatie propre, le Chiangare; sa capitale, qu'on nommoit anciennement Ancyre, s'appelle maintenant Angouri. (D. J.)

GALAUBAN, GALAUBANS, GALEBANS (Page 7:428)

GALAUBAN, GALAUBANS, GALEBANS, GALANS, s. m. (Marine.) les deux derniers sont peu en usage.

Les galaubans sont des cordages sort longs qui prennent du haut des mâts de hune, & qui descendent jusqu'aux deux côtés du vaisseau; ils servent à tenir ces mâts, & secondent l'effet des haubans. Chaque mât de hune a deux galaubans, l'un à stribord & l'autre à basbord. Voyez Pl. I. à la cote 64. les galaubans du grand hunier.

Les galaubans sont très - utiles quand on fait ventarriere, parce qu'ils affermissent les mâts de hune, & les empêchent de pencher trop vers l'ayant: la [p. 429] grosseur de ce cordage doit être les trois quarts de celle de l'étai de leur mât de hune. (Z)

GALAIS, ou GALOIS (Page 7:429)

GALAIS, ou GALOIS, s. m. pl. (Jurisprud.) sont en Poitou des epaves ou choses trouvées, & qui ne sont avoüées de personne. Voyez Constant, sur l'article 99 de cette coùtume. (A)

GALAXIE (Page 7:429)

GALAXIE, s. f. terme d'Astronomie; c'est cette longue trace blanche & lumineuse, qui occupe une grande partie du ciel, & qui se remarque aisément dans une nuit claire & sereine, sur - tout quand il ne fait point de lune.

Les Grecs l'appelloient ainsi du mot grec GALA, lait, à cause de sa couleur blanche: les Latins, pour la même raison, l'appelloient via lactea, & c'est pour cela que nous l'appellons voie lactée: cette derniere dénomination est aujourd'hui la plus en usage.

Elle s'etend du Sagittaire aux Gémeaux, en passant à - travers ou aupres de différentes autres constellations, & semble diviser toute la région du ciel en deux parties: sa largeur est inégale; en quélques endroits elle est double & se divise comme en deux branches.

Plusieurs Astronomes, entr'autres Galilée, ont dit que quand on dirige un bon télescope vers quelque partie que ce soit de la voie lactée, on découvre une multitude innombrable de petites étoiles dans le même endroit où on ne voyoit auparavant qu'une blancheur consuse: & que ces étoiles sont si éloignées, que l'ceil nud les confond ensemble. On prétend qu'on observe la même chose dans ces autres taches appellées étoiles nébuleuses; & que si on les examine avec un télescope, elles paroissent distinctement n'être qu'un amas de petites étoiles trop foibles pour que chacune puisse se laisser appercevoir séparément à la vûe simple. Telle est l'opinion commune aujourd'hui sur la voie lactée, & qui a été répétée en une infinité d'endroits; mais elle n'est point encore adoptée de tous les astronomes. M. le Monnier assûre qu'en employant des lunettes de 15 & de 25 piés, on n'y découvre pas plus d'étoiles que dans les autres régions du ciel: on remarque seulement dans la voie lactée une blancheur que l'on pourroit conjecturer, selon lui, venir d'une matiere semblable à celle qui compose les étoiles nebuleuses. Inst. astr. p. 60. (O)

GALAXIES (Page 7:429)

GALAXIES, Galaxia, (Antiq. greq.) fête en l'honneur d'Apollon, suivant Meursius; elle prenoit son nom d'un gâteau d'orge cuit avec du lait, qui faisoit en ce jour - là la matiere principale du sacrifice.

GALBA (Page 7:429)

* GALBA, s. m. (Hist. nat. bot.) arbres très - communs aux Antilles. Il y en a beaucoup aussi à la Martinique. Ils y forment des allées presque impénetrables aux rayons du soleil. Le galla a la feuille de moyenne grandeur, ovale, & d'un verd gai. Il donne un fruit de la grosseur d'une petite noix, exactement rond, uni, & couvert d'une peau dure & ligneuse. Il n'a point de tubercules comme la noix de galle, à laquelle il ressemble beaucoup d'ailleurs, quant à sa figure, mais non quant aux propriétés. Il renferme une substance dont on peut tirer de l'huile. Les Sauvages s'en servent quelquefois pour frotter leurs especes de meubles. Ils l'employent au défaut de celle de grougrou.

GALBANUM (Page 7:429)

GALBANUM, s. m. (Hist. des drogues, Mat. méd. Pharm.) suc résineux & gommeux, fort connu des anciens, & qui distille d'une plante sérulacée. C'est le chêne des Arabes, le XAL*BANH\ de Dioscoride, le , chalbane des Hébreux, mot tiré de chalbanah, qui signifie gras, onctueux, gommeux; & c'est aussi bien clairement du mot grec ou hebraique latinisé, que le terme françois prend son origine.

Cette gomme - résine entroit dans la composition du parfum qui devoit être brûlé sur l'autel d'or. Le Seigneur dit à Moyse, prenez des partums, du stacte, de l'onix, du galbanum odoriférant, avec de l'en<cb-> cens le plus pur, & que tout soit du même poids; vous ferez un parfum composé avec soin du mélange de toutes ces choses. Exod. ch. xxx. vers. 34. Ce parfum ne déplairoit point aujour d'hui à nos femmes hystériques, & à nos hommes hypochondriaques; peut - être ne seroit - il pas difficile de trouver les mêmes causes analogiques qui le rendoient autrefois agréable ou nécessaire au peuple juif, par son influence sur leur genre nerveux, également affoibli comme le nôtre: mais cette discussion me meneroit trop loin.

Le galbanum est une substance grasse, ductile comme de la cire, à demi - transparente, brillante, dont la nature tient en quelque maniere le nulieu entre la gomme & la résine; car elle s'allume au feu comme la resine, se dissout dans l'eau, le vin, le vinaigre, comme les gommes, & point ou difficilement dans les huiles; sa couleur est blanchâtre & presque transparente lorsqu'elle est récente, ensuite jaunâtre ou rousse, d'un goût amer, acre, d'une odeur forte.

On trouve deux especes de galbanum chez les droguistes & dans les boutiques d'apothicaires; l'un est en larmes, & l'autre en pains ou en masse.

Le premier est le meilleur; on l'estime quand il est récent, pur, gras, médiocrement visqueux, inflammable, formé de grumeaux blanchâtres & brillans, d'un goût amer & d'une odeur forte. Le galbanum en masse doit être choisi le plus net qu'il sera possible, sec, & d'une odeur forte. On jette celui qui est brun, fordide, mêlé de matieres etrangeres, de sable, de terre, de bois, ou autres parties de la plante qui le produit. Il paroit cependant ne differer du galbanum en larmes, qu'à cause de la négligence & du peu de soin qu'on a eu à le recueillir. Pour le nettoyer, on le met dans l'eau bouillante; & quand il est fondu. on en ôte facilement les ordures qui surnagent. On l'adultere quelquefois avec de la résine, des feves blanches concassées, & de la gomme ammoniaque. Le meilleur moyen d'éviter cette sofistiquerie est de le tirer de bonne main.

Les anciens Grecs ont connu cette larme. Dioscoride dit qu'elle découle d'une certaine fétule, qui s'appelloit métopion. En effet elle découle d'elle - même ou par incision, d'une plante férulacée ou ombellifere que M. de Tournefort a rapportée au genre d'oreoselinum, par la structure de son fruit, & dont voici les synony mes:

Oreoselinum asricanum galbaniferum, frutescens, anisi folio, I. R. H. 319. Ferula africana, galbaniferoe, ligustici foliis, & facie, Par. Bat. 163. Raii, hist. 3. 252. Boerh. Ind. alt. 65. Till. Hort. pis. 61. Anisum africanum frutescens, folio & caule colore coeruleo tinctis, Pluk. Phytog. 12. f. 12. Anisum fruticosum africanum, galbaniferum, hist. oxon. 3. 297. Oreoselinum anisoides, arborescens, ligustici foliis & facie, flore luteo, capitis Bonoe - spei, Breyn. prod. 2. 79. Ferula galbanisera syriaca, offic.

Cette plante est toûjours verte. Sa racine est grosse, ligneuse, pâle, partagée en quelques branches ou fibres. Les tiges sont de la grosseur d'un pouce; elles s'élevent à la hauteur de plus de deux ou trois coudées; elles subsistent & sont ligneuses, rondes, genouillées, remplies d'une moelle blanchâtre un peu dure, & partagees en quelques rameaux. Chaque espace entre les noeuds des tiges & des rameaux, est couvert d'un feuillet membraneux, d'où sortent les feuilles semblables à celles de l'anis, mais plus amples, plus fermes, & découpées plus aigu, de couleur de verd de mer, d'une saveur & d'une odeur acres. Les tiges, les rameaux & les feuilles sont couverts d'une rosee de la même couleur.

Les fleurs naissent au sommet destiges, disposées en parasol; elles sont petites, à cinq petales, en rose de couleur jaune. Quand elles sont tombées, il leur suc<pb->

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