ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"426"> liquastrum par Tournefort, inst. 647. Boerh. ind. alt. 2. 23, & autres.

Sa racine est grosse, dure, ligneuse, vivace; elle pousse un tronc qui devient un arbre de moyenne grosseur & grandeur, divisé en branches éloignées les unes des autres, couvertes d'une écorce purpurine noirâtre; sur ses branches naissent au premier printems & avant les feuilles, des fleurs légumineuses, belles, agréables, purpurines, amassées plusieurs ensemble, attachées à des courts pedicules noirs; ses fleurs sont composées de cinq pétales, dont les deux inférieurs surpassent en grandeur les supérieurs, ce qui est le contraire des fleurs légumineuses de plusieurs autres plantes; leur goût est doux, un peu aigrelet; ensuite naissent le long des branches des feuilles seules & alternes, rondes comme celles du cabaret, mais beaucoup plus grandes, moins charnues, nerveuses, vertes en - dessus, blanchâtres en - dessous: quand les fleurs sont passées, il leur succede de longues gousses d'environ six pouces, très - applaties, membraneuses, & en quelque sorte transparentes, purpurines, faites comme des gaînes à couteaux, d'où vient en françois le nom de gaînier, qu'on donne à la plante. Ces gousses renferment entre les cosses plusieurs semences, presqu'ovales, plus grosses que des lentilles, dures, & rougeâtres.

Cet arbre croît dans les pays chauds, en Espagne, en Italie, en Languedoc, en Provence, soit dans les vallées, soit sur les montagnes. Il fleurit en Avril & Mai; il n'est d'aucun usage en Medecine, mais on le cultive dans les jardins des curieux pour la beauté de ses fleurs; il réussit par des soins habiles dans les climats tempérés. Le gaînier d'Amérique donne en Angleterre de très - belles fleurs couleur de rose & en grappes; il porte ses graines à maturité, & s'éleve jusqu'à la hauteur de 20 piés.

Sa culture n'est pas même difficile; on le multiplie de graine, qu'on seme sur couche au printems, dans une terre franche, mêlée d'un peu de fumier chaud; on couvre la plante avec des paillassons dans les orages pluvieux; on l'arrose dans les grandes chaleurs: on la transporte l'année suivante dans un bon terrein, où on la laisse pendant quelques années; on a soin de la nettoyer des mauvaises herbes, & d'amollir la terre avec la bêche, pour que les racines puissent s'étendre; au bout de quatre à cinq ans que l'arbuste a sejourné dans une bonne pépiniere, on le transplante avec précaution, ou dans des bosquets, ou dans des endroits sauvages, parmi les autres arbres qui viennent à la même hauteur que celui - ci. On le place au - devant de ceux qui s'élevent davantage, & l'on observe dans l'arrangement de ces sortes de plantations une gradation subsistante, dont l'ensemble paroissant en forme d'amphitéatre, forme un spectacle symmétrique qui plaît à la vûe. (D. J.)

Gaînier (Page 7:426)

Gaînier, s. m. (Arts méchan.) artisan qui fait des gaînes: les autres ouvrages que font les maîtres Gaîniers, sont des boîtes, des écritoires, des tubes de lunettes d'approche, des coffres, & cassettes, des fourreaux d'épée & de pistolets, & autres semblables ouvrages couverts de chagrin, de maroquin, de veau, & de mouton: ils travaillent aussi à faire des flacons, des bouteilles, & autres pareils ouvrages de cuir bouilli.

Les Gaîniers de la ville de Paris sont qualisiés par leurs statuts maîtres Gaîniers, Fourreliers, & ouvriers en cuir bouilli.

Ils sont érigés en corps de jurande, dès l'an 1323; mais ce n'est proprement que par les reglemens du 21 Septembre 1560, donnés sous le regne de François II. que leur communauté a reçu sa derniere perfection.

Suivant leurs statuts, aucun ne peut être reçû maître Gaînier, s'il n'a été apprenti pendant six ans chez un maître de Paris, & fait chef - d'oeuvre tel qu'il lui a été preserit par les jurés de la communauté.

Ceux qui ont appris le métier de Gainier dans quelque ville de France, ne peuvent être reçûs maitres à Paris, s'ils n'ont auparavant servi les maitres de cette ville l'espace de quatre années, & sait chef d'oeuvre, de même que les autres apprentis.

Les fils de maîtres sont exempts du chef - d'oeuvre, & peuvent être admis à la maîtrise après une legere expérience, pourvû qu'ils ayent appris leur metier pendant six ans chez leur pere ou autre maitre de la communauté.

Il est défendu à tout maître gaînier, sous peine de confiscation & d'amende, d'employer aucuns vieux cuirs dans leurs ouvrages.

Chaque maître ne peut tenir qu'une seule boutique ouverte.

Tous ceux qui se font recevoir à la maîtrise, doivent faire choix d'une marque pour marquer leurs ouvrages; l'empreinte de laquelle doit être mise sur la table de plomb gardée dans la chambre du procureur du roi du châtelet.

Les veuves des maîtres Gaîniers peuvent pendant leur viduité, tenir boutique ouverte, & joüir des priviléges, suivant les ordonnances, à la reserve de faire des apprentis.

Enfin les marchandises foraines concernant l'état de Gaînier, qui viennent à Paris pour y être vendues, doivent être vûes & visitées, lors de leur arrivée, par les jurés Gainiers, & ensuite lotties entre les maîtres. Dictionn. & réglem. du Comm.

GAIVES (Page 7:426)

GAIVES, adj. f. (Jurisprud.) choses gaives, dans l'ancienne coûtume de Normandie, & dans la nouvelle, chv xjx. art. 604. & dans la charte aux Normands, sont choses égarées & abandonnées, qui ne sont appropriées à aucun usage d'homme, ni réclamées par aucun: ces choses doivent être gardées pendant un an & jour, & rendues à ceux qui font preuve qu'elles leur appartiennent; & après l'an & jour, elles appartiennent au roi ou aux seigneurs, quand elles ont été trouvées sur leurs fiefs. Voyez Couvel, liv. II. tit. j. Lauriere, gloss. au mot gaives. (A)

GALACHIDE, ou GARACHIDE (Page 7:426)

GALACHIDE, ou GARACHIDE, s. f. (Hist. nat.) pierre dont parlent quelques auteurs, & dont ils ne donnent point de description, sinon qu'elle est noirâtre. On lui attribuoit plusieurs vertus merveilleuses, comme entr'autres de garantir celui qui la tenoit, des mouches & autres insectes: pour en faire l'épreuve, on frottoit un homme de miel pendant l'été, & on lui faisoit porter cette pierre dans la main droite; quand cette épreuve réussissoit, on reconnoissoit qu'elle étoit véritable; & on prétendoit qu'en la portant dans sa bouche, on découvroit les pensées des autres. Voyez le supplément de Chambers.

Cette pierre fabuleuse se trouve encore nommée garatide, céranite, & gérachide ou gératide, dans les différens auteurs qui en ont parlé.

GALACTITE, ou GALAXIE (Page 7:426)

GALACTITE, ou GALAXIE, s. f. (Hist. nat.) nom donné par quelques auteurs à une pierre que Wallerius croit avoir été une espece de jaspe blanc. Pline, liv. XXXVII. chap. x. dit qu'elle est remplie de veines rouges ou blanches.

GALACTOPHAGE, GALACTOPOTE (Page 7:426)

GALACTOPHAGE, GALACTOPOTE, s. m. & f. qui vit de lait, qui boit habituellement du lait; on a donné ces noms à des peuples entiers, dont le lait étoit la principale nourriture, soit comme aliment, soit comme boisson. Voyez le dictionn. de Trév.

Ces mots ont été quelquefois employés par les Medecins pour désigner les malades qui sont à la diete blanche, c'est - à - dire qui ne vivent presque que de lait, par régime & par remede.

Ces termes sont grecs; ils sont formés du mot commun à tous les deux, GA/LAKOS2, génitif de GA/LA [p. 427] lac, lait; du mot FA/GES2, edax, mangeur, pour l'un; & de POTH/S2, potor, buveur, pour l'autre: d'où galactophage & galactopote.

GALACTOPHORE (Page 7:427)

GALACTOPHORE, (Anat.) qui porte du lait. Voyez Lait.

GALACTOPOIESE (Page 7:427)

GALACTOPOIESE, s. f. GALAKTOPOI/KTIKH/, lactificatio, c'est la faculté qu'ont les mammelles de servir à l'élaboration, à la secrétion du lait. Voyez Lait, Mammflle.

GALACTOPOSIE (Page 7:427)

GALACTOPOSIE, GALAKTEPOSI/A, s. f. se dit du traitement des différentes maladies, par le moyen du lait. Voyez Lait, Goutte, Phthisie , &c.

GALACTOSE (Page 7:427)

GALACTOSE, s. f. changement en lait, production du lait: ce terme est dérivé de GALAKTMAI, qui signifie se changer en lait; & de - là, GALAKTO/SIS2, galactosis, employé pour désigner l'élaboration, la secrétion par laquelle le chyle, dans la masse des humeurs, est changé en lait par l'action de la vie, & séparé dans les mammelles avec les qualités du lait.

Les Médecins se servent du terme de galactose, & il se trouve dans le journal des Sc. de 1665. Dict. de Trév. (d)

GAL (Page 7:427)

GAL, s. m. poisson, voyez Dorée.

GALACZ (Page 7:427)

GALACZ, Axiopolis, (Géog.) ville de la Turquie européenne, dans la Bulgarie près du Danube, entre les embouchures du Pruth & du Séret ou Moldawa. M. de Lisle écrit Galasi. (D. J.)

GALAIQUE (Page 7:427)

GALAIQUE, galaicos, s. f. (Hist. nat.) nom donné par Pline à une pierre qu'il dit ressembler à l'argyrodamas, c'est - à - dire, selon quelques - uns au talc; excepté que Pline dit qu'elle est d'un blanc plus sale.

GALANGA (Page 7:427)

GALANGA, s. m. poisson, voyez Baudroie.

Galanga (Page 7:427)

Galanga, (Botan. exot.) racine des Indes orientales, qui est d'usage en Medecine.

On trouve deux especes de galanga dans les boutiques, le petit & le grand, tous deux décrits avec soin par M. Geoffroy. Le petit galanga, galanga minor, ou galanga sinensis off. est une racine tubéreuse, noüeuse, genouillée, tortue, repliée & recourbée comme par articulations de distance en distance, divisée en branches, & entourée de bandes circulaires: cette racine est inégale, dure, solide, de la grosseur du petit doigt, de couleur brune en - dehors & rougeâtre en - dedans, d'une odeur vive, aromatique: sa saveur un peu amere, pique & brûle le gosier, comme font le poivre & le gingembre. On rous apporte cette racine séchée, coupée par tranches ou en petits morceaux; on la tire de la Chine & des Indes orientales, où elle croît d'elle - même, & où les habitans la cultivent: il faut la choisir saine, nourrie, compacte, odorante, d'un goût piquant.

La plante qui s'éleve de cette racine est appellée lagundi par les Indiens. On assûre qu'elle est composée de feuilles graminées, comme le gingembre; qué les fleurs, extrèmement odorantes, sont blanches & faites en maniere de casque; & que son fruit a trois loges pleines de petites graines arrondies.

Le grand galanga, galanga major, galanga javanensis off. est une racine tubéreuse, noüeuse, inégale, genouillée, semblable à celle du petit galanga, mais plus grande, de la grosseur d'un ou de deux pouces, d'une odeur & d'un goût bien plus foibles & moins agréables, d'un brun rougeâtre en dehors & pâle en - dedans. La plante qui produit cette racine s'appelle aux Indes bangula; & c'est tout ce que nous en savons.

Le grand & le petit galanga ont été également inconnus aux Grecs anciens & modernes, ainsi qu'aux Arabes: ces deux racines contiennent un sel volatil, huileux, aromatique, mais en plus grande abondance dans le petit galanga que dans le grand.

Le petit galanga passe sur - tout pour être propre à fortifier l'estomac relâché par l'atonie des fibres: on peut alors l'employer comme stomachique, jusqu'au poids d'une dragme en poudre, & jusqu'à trois dragmes en infusion dans un véhicule convenable. Les Indiens se servent des deux racines pour assaisonner leur nourriture, & nos Vinaigriers pour donner de la force à leurs vinaigres: les Droguistes vendent quelquefois l'un & l'autre galanga pour la racine d'acorus: cependant cette derniere n'a pas une adstriction si considérable.

L'huile pure des fleurs de galanga, qu'on tire aux Indes orientales, est aussi rate que précieuse: M. Tronchin en reçut en 1749 du gouverneur de Batavia, une très - petite quantité, mais d'une qualité si parfaite, que je parfumai, j'embaumai deux livres de thé avec une seule goutte de cette huile admirable. (D. J.)

GALANT (Page 7:427)

GALANT, adj. pris subst. (Gramm.) ce mot vient de gal, qui d'abord signifia gaieté & réjoüissance, ainsi qu'on le voit dans Alain Chartier & dans Froissard: on trouve même dans le roman de la rose, galandé, pour signifier orné, paré.

La belle fut bien atornée Et d'un filet d'or galandée.

Il est probable que le gala des Italiens & le galan des Espagnols, sont dérivés du mot gal, qui paroît originairement celtique; de - là se forma insensiblement galant, qui signifie un homme empressé à plaire: ce mot reçut une signification plus noble dans les tems de chevalerie, où ce desir de plaire se signaloit par des combats. Se conduire galamment, se tirer d'affaire galamment, veut même encore dire, se conduire en homme de coeur. Un galant homme, chez les Anglois, signifie un homme de courage: en France, il veut dire de plus, un homme à nobles procédés. Un homme galant est tout autre chose qu'un galant homme; celui - ci tient plus de l'honnête homme, celui - là se rapproche plus du petit - maître, de l'homme à bonnes fortunes. Etre galant, en général, c'est chercher à plaire par des soins agréables, par des empressemens flatteurs. Voyez l'article Galanterie. Il a été très galant avec ces dames, veut dire seulement, il a montré quelque chose de plus que de la politesse: mais être le galant d'une dame, a une signification plus forte; cela signifie être son amant; ce mot n'est presque plus d'usage aujourd'hui que dans les vers familiers. Un galant est non - seulement un homme à bonne fortune; mais ce mot porte avec soi quelque idée de hardiesse, & même d'effronterie: c'est en ce sens que la Fontaine a dit:

Mais un galant chercheur de pucelage. Ainsi le même mot se prend en plusieurs sens. Il en est de même de galanterie, qui signifie tantôt coquetterie dans l'esprit, paroles flatteuses, tantôt présent de petits bijoux, tantôt intrigue avec une femme ou plusieurs; & même depuis peu il a signifié ironiquement faveurs de Vénus: ainsi dire des galanteries, donner des galanteries, avoir des galanteries, attraper une galanterie, sont des choses toutes différentes. Presque tous les termes qui entrent fréquemment dans la conservation, reçoivent ainsi beaucoup de nuances qu'il est difficile de démêler: les mots techniques ont une signification plus précise & moins arbitraire. Article de M. de Voltaire.

GALANTERIE (Page 7:427)

GALANTERIE, s. f. (Morale.) on peut considérer ce mot sous deux acceptions générales; 1°. c'est dans les hommes une attention marquée à dire aux femmes, d'une maniere sine & délicate, des choses qui leur plaisent, & qui leur donnent bonne opinion d'elles & de nous. Cet art qui pourroit les rendre meilleures & les consoler, ne sert que trop souvent à les corrompre.

On dit que tous les hommes de la cour sont polis;

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