ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"375"> cessaires à la cérémonie; convient les parens & les amis, ou par billets ou de vive voix; qu'on expose ensuite le défunt, ou dans une chambre ardente, ou à sa porte dans un cercueil; que le clergé vient enlever le corps, & le conduit à l'église, suivi de ses parens, amis, &c. & qu'après plusieurs aspersions, & le chant des prieres & pseaumes convenables à cet acte de religion, on l'inhume ou dans l'église même ou dans le cimetiere.

Les funérailles des grands, des princes, & des rois, sont accompagnés de plus de pompe: après qu'on les a embaumés & déposés dans un cercueil de plomb, on les expose pendant plusieurs jours sur un lit de parade, dans une salle tendue de noir & illuminée, où des prêtres & des religieux récitent des prieres jour & nuit; les cours souveraines, les communautés religieuses, & autres corps, viennent leur jetter de l'eau benite; & au jour marqué, on les transporte au lieu de leur sépulture, dans un char drapé de noir, avec leurs armoiries, & attelé de chevaux caparaçonnés de noir, grand nombre de pauvres & de domestiques portans des flambeaux: ces cérémonies sont accompagnées de discours pour remettre le corps & le recevoir, suivies à quelque tems de - là de services solennels & d'oraisons funebres. On y porte ordinairement les marques de la dignité du défunt; comme la couronne ducale, &c. ce sont des officiers ou gentilshommes qui sont chargés de ces fonctions; & aux funérailles des rois, elles sont remplies par les grands officiers de la couronne.

Parmi les Protestans, on a retranché la plûpart des cérémonies de l'Eglise romaine; les aspersions; croix, lumiaire, &c. Pour l'inhumation d'un particulier, le ministre le conduit au lieu de sa sépulture; & lorsqu'on l'a mis en terre, il adresse ces paroles au cadavre: dors en paix, jusqu'à ce que le seigneur te réveille. Celles des rois & des princes se font avec le cérémonial attaché à leurs dignités, & d'usage différent selon les divers pays. (G)

FUNERAIRE (Page 7:375)

FUNERAIRE, (sacrifice) Antiquité. les Romains avoient coûtume d'offrir aux dieux des sacrifices sanglans ou non - sanglans, à la mort de leurs parens & de lears amis; l'Histoire en fait mention, & les monumens qui représentent en sculpture ou en gravure, ces marques de la piété & de la tendresse des vivans envers les morts, ne sont pas rares dans les cabinets des Curieux. Le Roi de France possede une agathe onyx, dont la gravûre peut en augmenter le nombre: on y voit sous le toît d'un bâtiment rustique, & tel qu'on les construisoit dans l'enfance de l'Architecture, une femme une vis - à - vis d'un autel, sur lequel est allumé le feu sacré. Elle paroît occupée d'un sacrifice qu'elle offre aux dieux infernaux, avant que de placer dans la tombe l'urne qu'elle porte, & qui sans doute est remplie des cendres de quelqu'un qu'elle a aimé. Derriere elle, est posé sur une colonne un vase rempli de fleurs; car c'étoit une pratique usitée, & même une pratique religieuse, d'en répandre sur les tombeaux: purpureos spargam flores, dit Virgile, au sujet de la mort de Marcellus; & saltem fungar inani munere. (D. J.)

Funéraires (Page 7:375)

Funéraires, frais, (Jurisprud.) voyez ci - devant Frais funéraires.

FUNERE (Page 7:375)

* FUNERE, s. f. (Hist. anc.) nom que les Romains donnoient dans les cérémonies funebres à la plus proche parente du mort. Celle - ci renfermée dans la maison avec les autres parentes faisoit les lamentations & les regrets usités en pareille occasion; une autre appellée proefica, qui n'étoit pas parente, mais pleureuse publique de son métier, s'acquittoit du même devoir dans la rue.

FUNESTE (Page 7:375)

* FUNESTE, adj. (Gramm.) qui porte malheur; comme on voit dans ces exemples, une guerre fu - neste, un conseil funeste; il signifie aussi qui menace d'un malheur, ou qui l'annonce, ainsi que dans cette phrase, il a quelque chose de funeste dans le regard. On appelle jours funestes, ceux qui sont marqués de quelques grands malheurs; les hommes redoutent le retour de ces jours comme s'ils devoient ramener avec eux les mêmes malheurs. Mais, s'ils connoissoient mieux l'histoire du monde, ils ne trouveroient peut - être pas dans tout le cours d'une année, un séul moment qui ne fût marqué par plusieurs grands accidens, & ils s'accorderoient à ne regarder aucun jour ou à regarder tous les jours comme funestes.

FUNEURS (Page 7:375)

FUNEURS, (Marine.) voyez Agréeurs.

FUNG (Page 7:375)

FUNG, (Géog.) ville de la Chine, dans la province de Nankin. Le P. Martini lui donne 35d 20' de lat. & le fait de 35d plus orientale que Peking. (D. J.)

FUNG - GYANG (Page 7:375)

FUNG - GYANG, (Géog.) ville de la Chine, dans la province de Xansi, remarquable par la naissance de Chu, qui de simple prêtre, devint empereur de la Chine. Long. 134d 10'. latit. 35d 20', suivant le P. Martini. (D. J.)

FUNGIFER LAPIS (Page 7:375)

FUNGIFER LAPIS, (Hist. nat.) quelques auteurs ont donné ce nom à une pierre, qui suivant Gesner, se trouve dans le royaume de Naples, & en d'autres endroits de l'Italie. Cette pierre a, diton, la propriété de produire des champignons au bout de quatre jours, pourvû qu'elle ait été couverte de terre, & arrosée d'eau tiede. Voyez Boetius de Boot, lib. II. Cette pierre est, dit - on, une espece de tophus, dont le tissu est très - spongieux; la propriété qu'elle a de produire des champignons vient, suivant les apparences, de ce que des graines de cette plante se sont logées dans les cavités dont elle est remplie, que la terre & l'eau tiede servent à développer. ( - )

FUNGITES (Page 7:375)

FUNGITES, (Hist. nat.) nom qui a été donné par les Naturalistes à une espece de corail ou de concrétion marine qui ressemble à un champignon; c'est ce qui lui a fait donner le nom qu'elle porte. La forme en est ordinairement conique, garnie de sillons à la surface, & plus évasée par une extrémité. La pierre à bâtir connue à Paris sous le nom de pierre de Verberie, contient beaucoup de fungites, il y en a plusieurs variétés. Les Naturalistes leur ont donné plusieurs noms différens, & les ont appellés coralloides undulati, kymatitoe, astroitoe undulati, columelli, undulago, fungitoe, &c. Voyez la Minéralogie de Wallerius, tome II. pages 37 & 41, & l'article Champignon de mer. Il y a encore une pierre que les anciens ont nommée fungites ou fongites, que l'on prétend se trouver en Perse, & avoir une couleur de feu, suivant les uns, & celle du crystal de roche, suivant d'autres; c'est tout ce qu'on en sait. On lui a attribué la qualité d'appaiser les douleurs quand on la porte à la main gauche. Voyez Boetius de Boot. ( - )

FUNGMA (Page 7:375)

FUNGMA, (Géog.) île d'Asie, au sud du royaume de Corée, à l'E. de l'embouchure de la riviere Jaune, & à l'O. de Firando, île du Japon. Les tables hollandoises donnent à la pointe occidentale de Fungma 146d 15' de long. & 34d 30' de lat. M. de Lisle retranche les 30 minutes de lat. dans sa carte des Indes & de la Chine, & remarque que cette île s'appelle aussi Guelpaerts. (D. J.)

FUNGOIDASTER (Page 7:375)

FUNGOIDASTER, s. m. (Hist. nat. bot.) genre de plantes qui ont une tête comme le champignon, dont elles different en ce que leur chapiteau est lisse par - dessus & par - dessous, & que les semences sont attachées dans quelques especes sur la surface supérieure, & dans d'autres sur l'inférieure. Nova plantar. amer. gener. &c. par M. Micheli. (I) [p. 376]

FUNGOIDES (Page 7:376)

FUNGOIDES, s. m. pl. (Hist. nat. bot.) genre de plante dont le caractere dépend de la figure de ses différentes especes. Il y en a quelques - unes qui ont la forme d'un verre à boire; d'autres ressemblent à une poire renversée; quelques - unes sont faites comme un entonnoir, un petit bouclier, une lentille, ou une coupe: on en trouve qui ont un pédicule, d'autres n'en ont point. Les semences sont très - petites dans toutes les especes; elles sont rondes ou ovoïdes, & placées sur la face supérieure de la plante; le ressort des fibres ou l'impulsion du vent les enleve & les dissipe comme de la fumée. Nova plant. amer. gener. par M. Micheli. (I)

FUNGUS (Page 7:376)

FUNGUS, s. m. terme de Chirurgie; mot latin qui signifie champignon, & qui a passé par analogie dans la langue françoise, pour signifier des excroissances charnues qui viennent sur les membranes, sur les tendons, autour des articles, à l'anus, & aux parties naturelles de l'un & l'autre sexe, ou qui s'élevent en forme de champignons dans les plaies & dans les ulceres. Voyez Fongus & Excroissance, Condylome, Fic, Hypersarcose, Sarcome . (Y)

Fungus, (Maréchall.) se dit d'une excroissance de chairs spongieuses & superflues; elle survient dans les ulceres & dans les plaies. Nous nommons encore de ce nom certaines protubérances plus ou moins considérables qui se montrent quelquefois dans les plaies saines. Celles qui naissent des plaies qui, ensuite de quelqu'opération pratiquée, ou par d'autres causes quelconques, affectent les piés, sont appellées fort improprement par les Maréchaux cerises ou bouillons.

La nécessité de consumer toute chair superflue, lâche, molle & saillante, qui s'oppose à la guérison de l'animal, & à la cicatrice que l'on s'efforce de procurer, est généralement connue. Les moyens que nous employons à cet effet varient selon la nature, le genre, & le volume des fungus. Les cathérétiques plus ou moins forts, dissiperont ceux que des topiques dessicatifs & détersifs n'auroient pû détruire. Ces derniers médicamens seront préférables dans le cas des fungus, qui naissent des plaies saines. Voyez Ulceres & Plaies.

A l'égard des bouillons ou cerises, qui le plus communément n'arrivent qu'ensuite du peu d'attention du Maréchal à comprimer dans ses pansemens la partie malade, ou à faire porter son appareil également dans toute son étendue; il faut se hâter de les réprimer par la voie de la compression & par des corrosifs plus ou moins legers, tels que la poudre de sabine, l'ochre, le vitriol blanc, la chaux vive, l'alun brûlé, le précipité rouge, dont on saupoudrera le fungus, sur lequel on appliquera ensuite un plumaceau garni d'onguent aegyptiac. Voyez Sole. (e)

Fungus petraeus, (Hist. nat.) nom donné par quelques auteurs à la terre calcaire, legere, & spongieuse, que l'on nomme lait de lune, lac lunoe.

FUNIN (Page 7:376)

FUNIN, s. m. (Marine.) c'est le cordage d'un vaisseau; on dit le funin d'un tel mât, d'une telle vergue, pour dire les cordages qui doivent servir au mât ou à cette vergue: mettre un vaisseau en funin, c'est le funer & l'agréer de tous ses cordages.

Funin (Page 7:376)

Funin, voyez Franc - funin. (Q)

FUNICULAIRE (Page 7:376)

FUNICULAIRE, adj. (Méchan.) on appelle machine funiculaire, un assemblage de cordes, par le moyen desquelles deux ou plusieurs puissances soûtiennent un ou plusieurs poids. Cette machine est au nombre des forces mouvantes, & elle est regardée comme la plus simple. Voyez Force mouvante.

Pour trouver les lois de l'équilibre dans cette machine, il faut 1°. prendre toutes les puissances qui concourent en un même point, & les réduire toutes à une seule par le principe de la composition des forces. Voyez Composition. Cette puissance dont tirer dans la direction de la corde, ce qui est <-> ment nécessaire pour l'équilibre; premiere condition. 2°. En suivant cette même méthode, on réduira toutes les puissances qui agissent sur différens points de la corde, à un systeme de puissances qui agissent toutes sur un même point (on doit regarder les poids s'il y en a plusieurs, comme autant de puissances); réduisant ensuite par le principe de la composstion des forces ces dernieres puissances qui agissent sur un même point, on arrivera enfin à deux sances uniques qui doivent être égales & dire ment contraires, pour qu'il y ait équilibre; seconde condition. Voyez le projet de Méchanique, & la m nique de Varignon; voyez aussi l'article Chainette où nous avons indiqué une autre méthode pour trouver les lois de l'équilibre dans la machine fum. (O)

FUNTA (Page 7:376)

FUNTA, s. m. (Commerce.) poids dont on se sert en Russie pour peser l'argent. Le funta contient 96 solotnichs, & chaque solotnich pese un peu plus d'un gros. Hubner, dictionn. univers.

FUREMPLAGE (Page 7:376)

FUREMPLAGE, s. m. (Jurisprud.) terme usite dans quelques coûtumes, pour dire à proportion du prix & valeur de la chose, au prorata & furemplage. Voyez la coûtume de Château - neuf, articles jx. & x. celle de Chartres, art. x. & Dreux, art. vij. (A)

FURET (Page 7:376)

FURET, s. m. mustela sylvestris, viverra, furo seu furunculus, (Hist. nat. Zoolog.) animal quadrupede du genre des belettes, des foüines, des putois, &c. Il est un peu plus grand que la belette, & plus petit que le putois; il a la tête applatie par le dessus, les oreilles larges, courtes, & droites; le museau long & pointu, le corps mince & alongé, & le poil de couleur jaunâtre. Ray, synop. animal. quadr. Voyez Quadrupede. (I)

FURETER (Page 7:376)

FURETER, v. n. (Chasse.) faire sortir les lapins de leur terrier par le moyen des furets. Il y a plusieurs manieres de fureter. Si on veut prendre indistinctement tous les lapins, on enferme le terrier avec des panneaux, à deux toises au - moins des gueules les plus éloignées; on introduit des furets dans le terrier; on a près de soi un chien sûr, attentif & muet, & on attend en silence. Les lapins poursuivis par les furets sortent, & se précipitent dans le panneau, dont les mailles les enveloppent. Le chien les y suit, les tue, & revient à son maître. De cette maniere les lapins abandonnent le terrier presque sans résistance, parce que l'éloignement du panneau leur cache le danger. Mais on ne peut pas s'en servir dans les garennes, où il est important de ménager les hases. Voyez Garenne.

Alors au lieu d'enfermer tout le terrier avec des panneaux, on adapte à chacune des gueules une bourse faite de filet, dont l'ouverture est proportionnée à celle de la gueule. Le lapin poursuivi se jette dans cette bourse avec un effort qui la referme, & on le prend vivant. Ainsi on a l'avantage de choisir les mâles pour les tuer, & on peut laisser aller les femelles.

Une troisieme maniere de fureter, qui n'a guere pour objet que le plaisir, demande beaucoup d'adresse & d'habitude à tirer. Lorsqu'on a introduit le furet dans le terrier, on se place à portée, le visage tourné du côté du vent; & on tue à coups de fusil les lapins qui sortent avec une vîtesse extrème pour se dérober à la poursuite du furet.

De quelque maniere qu'on furete, les furets doivent être emmuselés, assez pour qu'ils ne puissent pas tuer les lapins qu'ils chassent. Sans cela ils jouiroient d'abord, & resteroient endormis dans le terrier. Mais il ne faut pas que la museliere les gêne au

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