ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"311"> de fievre, ou de différentes affections de l'ame: ainsi voyez Tremblement, (Patholog.) Fievre, Passion, Nature . (d)

FRISURE (Page 7:311)

FRISURE, s. f. Voyez Friser.

Frisure (Page 7:311)

Frisure, (Brod.) c'est un fil d'or frisé qui se coupe par petits morceaux, & dont on fait un point pour enrichir la broderie, en l'assujettissant sur l'ouvrage.

FRITILLAIRE (Page 7:311)

FRITILLAIRE, fritillaria, s. f. genre de plante à fleurs liliacées, faites à - peu - pres en forme de cloche pendante. Elles sont composées de six feuilles, au milieu desquelles il y a un pistil, qui devient dans la suite un fruit oblong divise en trois loges, qui renferment des semences plates, disposées les unes sur les autres en deux rangs: ajoûtez aux caracteres de ce genre que la racine est composée de deux tubercules, demi - sphériques pour l'ordinaire, & que la tige sort entre ces deux tubercules. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

De tant d'especes de fritillaires connues des fleuristes, nous ne décrirons que la plus commune, fritillaria communis, variegata. C. Bauh. Elle a la racine bulbeuse, solide, blanche, composée de deux tubercules charnus, du milieu desquels s'éleve une tige haute d'environ un pié, grêle, ronde, fongueuse en - dedans, portant cinq, six, ou sept feuilles médiocrement longues, étroites, d'un goût tirant sur l'aigre. Son sommet ne soûtient ordinairement qu'une fleur, quelquefois deux ou trois: cette fleur est fort belle, grande, composée de six pétales qui sont disposés en maniere de cloche panchée, marbrée en façon de damier, de diverses couleurs, purpurine, incarnate, rouge, blanche, très - agréable à la vûe. Lorsque cette fleur est passée, il paroît un fruit oblong, anguleux ou triangulaire, divisé en trois loges remplies de semences applaties.

On trouve la fritillaire commune dans des lieux herbeux, dans des bocages, & le long des prairies; mais on la cultive dans les jardins à cause de la beauté de ses fleurs, car elle n'a point de vertus médicinales. (D. J.)

Fritillaire (Page 7:311)

Fritillaire, (Jard.) c'est dans les jardins des Fleuristes & des curieux, qu'on voit un grand nombre d'especes de fritillaires, toutes variées, olorées, & diversement panachées. Cette fleur paroît l'été, & demande à être dans des pots plûtôt que dans les planches d'un parterre. Elle aime le frais, & veut quelques arrosemens pendant les grandes chaleurs. Il lui faut sur - tout une bonne terre grasse, fraîche, legere, un peu détrempée avec du tan jusqu'à la profondeur de quatre doigts. Les bulbes de ses racines en perpétuent l'espece; mais en peut aussi multiplier les fritillaires, en plantant leurs rejettons dans un carreau de terre naturelle enrichie de tan, & elles seront en état d'être transplantées dans des pots à la troisieme année: alors on les levera au mois de Septembre; & comme elles sont sujettes à pourrir, il faut les tenir un peu seches pendant l'hyver & les placer dans la serre, à un endroit de chaleur médiocre. Consultez Miller, il vous apprendra l'art de perfectionner la culture de ces sortes de fleurs, d'après les diverses méthodes qu'on peut employer pour leur multiplication. (D. J.)

FRITON ou FRITEAU (Page 7:311)

FRITON ou FRITEAU, poisson d'eau douce, semblable aux muges fluviatiles par les nageoires, par la figure de la queue, & par la qualité de la chair. Il n'a qu'une palme de longueur. Rond. hist. des poiss. de riviere, chap. xv. Voyez Poisson. (I)

FRITTE (Page 7:311)

* FRITTE, s. f. c'est la matiere même du verre dont on doit remplir les pots; mais qu'on a mis auparavant à calciner, pour en séparer toutes les matieres grasses, huileuses & autres, qui porteroient, sans cette précaution, quelque couleur sale dans le verre. Il y a des fours particuliers pour cette calcination; on les appelle fours à fritte. Voyez nos Plan - ches de Verrerie, & leur explication. a a gueule du four, b b b cendrier, c c c grille pour le bois, d d d barres de travers sur lesquelles on pose la grille pour le charbon, k coupe verticale du four, m m cheminée, o chambre à mettre le bois & à allumer le feu, p le mur de devant, n place à mettre sécher le sable.

FRITZEAR (Page 7:311)

FRITZEAR, (Géog.) petite ville d'Allemagne enclavée dans la basse - Hesse, sur la riviere d'Eder, entre Cassel & Marpurg, à six lieues S. O. de Cassel, à douze de Marpurg, & à quatres S. E. de Waldeck. Cette ville, qu'on conjecture être l'ancienne Bogadium, ou du - moins bâtie sur ses débris, a été impériale & libre; mais elle appartient maintenant, avec son petit territoire, à l'archevêque de Mayence. Voyez Zeyler, Mogunt. archiep. topog. Dilichius, chroniq. de Hesse; Crantz, hist. saxonne; Serrarius, hist. rer. Mogunt; Hubner, géog. Long. 26d. 55'. lat. 51d. 61. (D. J.)

FRIVOLITE (Page 7:311)

FRIVOLITE, s. f. (Morale.) elle est dans les objets, elle est dans les hommes. Les objets sont frivoles, quand ils n'ont pas nécessairement rapport au bonheur & à la perfection de notre être. Les hommes sont frivoles, quand ils s'occupent sérieusement des objets frivoles, ou quand ils traitent legerement les objets sérieux. On est frivole, parce qu'on n'a pas assez d'étendue & de justesse dans l'esprit pour mesurer le prix des choses, du tems, & de son existence. On est frivole par vanité, lorsqu'on veut plaire dans le monde, où on est emporté par l'exemple & par l'usage; lorsqu'on adopte par foiblesse les goûts & les idées du grand nombre; lorsqu'en imitant & en répétant, on croit sentir & penser. On est frivole, lorsqu'on est sans passions & sans vertus: alors pour se délivrer de l'ennui de chaque jour, on se livre chaque jour à quelque amusement, qui cesse bien - tôt d'en être un; on se recherche sur les fantaisies, on est avide de nouveaux objets, autour desquels l'esprit vole sans méditer, sans s'éclairer; le coeur reste vuide au milieu des spectaclos, de la philosophie, des maitresses, des affaires, des beaux arts, des magots, des soupers, des amusemens, des faux - devoirs, des dissertations, des bons mots, & quelquefois des belles actions. Si la frivolité pouvoit exister long - tems avec de vrais talens & l'amour des vertus, elle détruiroit l'un & l'autre; l'homme honnête & sensé se trouveroit précipité dans l'ineptie & dans la dépravation. Il y aura toûjours pour tous les hommes un remede contre la frivolité; l'étude de leurs devoirs comme hommes & comme citoyens.

FROC (Page 7:311)

* FROC, s. m. (Gramm.) il se dit du vêtement & de l'état religieux; c'est proprement la partie de l'habit monacal qui couvre la tête. Il y a des frocs de toutes sortes de figures, grace à la bisarrerie & à la multitude des fondateurs d'ordres. On dit d'un homme il a pris, il a quitté le froc, pour signifier qu'il est entré en couvent, ou qu'il en est sorti. Voyez Capuchon.

Froc (Page 7:311)

* Froc, (Comm.) étoffe grossiere qui se fabrique à Bolbec, Gruches, & autres lieux de Caux. Le froc large a au - moins cinquante - deux portées de trente - deux fils chacune, dans des rots de cinq quarts moins un seize entre les doublets ou lisieres, pour être au retour du foulon, le foible, de trois quarts & demi de largeur entre les lisieres, & le fort de trois quarts. Le premier de vingt - six aulnes de long; le second de vingt quatre.

Le froc ordinaire est ordonné au - moins de trente - six portées de trente - deux fils chacune, dans des rots d'une aulne moins un seize entre les doublets ou lisieres, pour être au retour du foulon, le foible de deux tiers de large, le fort de demi - aulne un seize. Il ne peut excéder vingt - six aulnes de long en foible, & vingt - quatre en fort.

Il faut que le froc en foible, de trois quarts & demi & de deux tiers de large, où il y a de l'agnelin [p. 312] ondu à dos, soit distingué par une lisiere, composée de douze filets teints en bleu; & le froc en sort de trois quarts de large, ou de demi - aulne un seize, où il y aura aussi de l'agnelin tondu à dos, soit aussi désigné par deux entre - battes, l'une à la tête, l'autre à la queue, de chaque côté du froc; chaque entre - batte de douze fils teints en bleu.

Il n'est permis d'y employer que des laines de France, & des agnelins tondus à dos.

Il est défendu de le fabriquer avec plis, peignons, bourres, moraines, & autres matieres de mauvaise qualité.

Le froc en foible pour doublure, doit avoir vingt - six portées de trente - deux fils chacune, dans des rots de la largeur au - moins de 1/2 aulne plus 1/12, entre les lisieres, liteaux ou doublets, pour être au retour du foulon de demi - aulne, & ne peut excéder vingt - six aulnes de long.

Les lisieres, liteaux ou doublets de froc en foible de demi - aulne de large, sont de laine bege ou bleue de bon teint. Voyez les réglemens des manufactures.

Frocs (Page 7:312)

Frocs ou Fros, (Jurispr.) sont des terres en friche, des lieux publics & communs à tous; en quelques endroits, frocs sont les chemins publics. On écrit ailleurs fraux. Voyez ci - devant Fraux.

Il en est parlé dans l'ancienne coûtume d'Amiens, dans celles de Saint - Omer, de Teroüanne, Ponthieu, Artois. Voyez le glossaire de Ducange, au mot froccus. (A)

FROID (Page 7:312)

FROID, adj. qui sert à désigner dans les corps une qualité sensible, une propriété accidentelle appellée froid. Voyez l'article suivant.

Froid (Page 7:312)

Froid, s. m. (Physiq.) Le mot froid pris substantivement a deux acceptions différentes; il signifie proprement une modification particuliere de notre ame, un sentiment qui résulte en nous d'an certain changement survenu dans nos organes, tel est le changement que l'on a quand on touche de la neige ou de la glace. On se sert aussi de ce même mot pour désigner une des propriétés accidentelles de la matiere, pour exprimer dans les corps l'état singulier dans lequel ils peuvent exciter en nous la sensation dont on vient de parler. Voyez Sensation & Perception. Voyez aussi Propriété & Qualité.

La sensation de froid est connue autant qu'elle peut l'être par l'expérience; elle n'a pour nous d'autre obscurité, que celle qui est inséparable de toute sensation.

Pour développer la nature du froid, considéré dans les corps comme une propriété ou qualité sensible, il est nécessaire d'en exposer d'abord les principaux offets; ils sont pour la plûpart entierement opposés à ceux que produit la chaleur. Voyez Chaleur & Feu. Les corps en général tant solides que fluides, se raréfient en s'échauffant, c'est - à - dire que la chaleur augmente leur volume & diminue leur pesanteur spécifique; le froid au contraire les condense, il les rend plus compacts & plus pesans, ce qui doit être entendu, comme on le verra bien - tôt, avec quelques restrictions. Cette condensation est plus grande, quand le degré de froid qui l'opere est plus vif. Les corps les plus durs, tels que les métaux, le marbre, le diamant même, à mesure qu'ils se refroidissent, se réduisent comme les autres corps à un moindre volume. L'eau & les liqueurs aquetises suivent cette loi, jusqu'au moment qui précede leur congelation; mais en se gelant & lorsqu'elles sont gelées, elles semblent sortir totalement de la regle: elles se dilatent alors très sensiblement & diminuent de poids par rapport à l'espace qu'elles occupent; plus le froid est violent, plus la dilatation qu'elles éprouvent dans cet état est considérable. Il y a beaucoup d'apparence, comme M. d'Alembert l'a remarqué (article Condensation), & comme nous le ferons voir nous - mêmes à l'article Glace, que ce phénomene dépend d'une autre cause que de l'action immédiate du froid sur les parties intégrantes des liquides dont nous par lons. Les huiles se condensent toûjours par le froid, soit avant leur conge. lation, soit en se gelant, & sur - tout lorsqu'elles sont gelees. Les graisses, la cire, les métaux fondus (à l'exception du fer qui dans les premiers instans qu'il perd la liquidité qu'il avoit acquise par la fusion, se trouve, suivant les observations de M. de Reaumur, dans le même cas que les liqueurs aqueuses); tous ces corps, dis - je, & d'autres semblables rendus fluides par l'action du feu, à mesure qu'ils se refroidissent, se resserrent toûjours de plus en plus, & occupent constamment un moindre volume.

Le froid lie les corps; il leur donne de la fermeté & de la consistance; il augmente la solidité des uns, il diminue la fluidité des autres; il rend même entie rement solides la plûpart de ces derniers, lorsqu'il a atteint un certain degré, susceptible de plusieurs variétés déterminées par les circonstances, & qui d'ailleurs n'est pas le même, à beaucoup près, pour tous les fluides dont il est ici question. On ne sauroit nier au - moins qu'il n'accompagne toûjours la congelation. Le froid produit beaucoup d'autres effets moins généraux, qui paroissent se rapporter à ceux que nous venons d'indiquer.

Les Philosophes ne sont pas d'accord sur la nature du froid. Aristote & les Péripatéticiens le définissent une qualité ou un accident, qui réunit ou rassemble indifféremment les choses homogenes, c'est - à - dire de la même nature & espece, & les choses héterogenes, ou de différente nature; c'est ainsi, disent - ils, que nous voyons pendant la gelée le froid unir tellement ensemble de l'eau, des pierres, du bois, & de la paille, que toutes ces choses semblent ne plus composer qu'un seul corps. Cette définition est opposée à celle que ces mêmes philosophes nous ont donnée de la chaleur, dont le caractere distinctif, selon eux, est de rassembler des choses homogenes, & de désunir les hétérogenes. Il y a dans cette doctrine beaucoup d'illusion & d'erreur: il est faux que le froid rassemble toûjours indifféremment toutes sortes de corps. Quand on expose dans nos climats du vin, du vinaigre, de l'eau - de - vie à une forte gelée, ces liqueurs se décomposent; la partie aqueuse du vin, par exemple, est la seule qui se glace; l'esprit conserve sa fluidité, & le tartre se précipite. On voit ici une vraie séparation de plusieurs substances, une entiere desunion. En second lieu, les mots d'accident, de qualité, & tous les autres semblables, n'éclaircissant rien par eux - mêmes, il faut y joindre des explications particulieres.

Epicure, Lucrece, & après eux Gassendi, & d'autres philosophes corpusculaires, regardent le froid comme une propriété de certains atomes ou corpuscules frigorifiques absolument différens par leur nature & leur configuration des atomes ignés, qui selon les mêmes philosophes sont le principe de la chaleur. Le sentiment de froid dépend de l'action de ces corpuscules frigorifiques sur les organes de nos sens. On verra dans la suite de cet article ce qu'il faut penser de cette opinion. Selon la plûpart des physiciens modernes, le froid en général n'est qu'une moindre chaleur. Ce n'est dans les corps qu'une propriété purement relative; un corps qui possede un certain degré de chaleur est froid par rapport à tous les autres corps plus chauds que lui; & il est chaud, si on le compare à des corps dont le degré de chaleur soit inférieur au sien. Les glaces d'Italie sont froides comparées à de l'eau dans son état ordinaire de liquidité; mais par rapport aux glaces du Groënland, elles sont chaudes: l'eau bouillante est froide relativement au fer fondu, Suivant cette idée, nul corps.

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