ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

"309">

Frise (Page 7:309)

Frise, (Luth.) cet ornement dans l'orgue, est quelquefois perce à jour; il y en a au haut des tourelles pour retenir les tuyaux par le haut, comme GHI, fig. 1. & au haut des plates faces, comme KL.

Frise est aussi la plate - bande OPMN, qui sert de socle aux tuyaux & vis - à - vis de laquelle les devans de la laie des sommiers sont placés. Cette plate - bande se peut ôter quand on veut, pour ouvrir les laies, & travailler aux soupapes; elles sont retenues dans leur place avec des vis en bois ou des tourniquets semblables à ceux qui retiennent les devans de la laie. Voyez Laie.

Frise (Page 7:309)

Frise, s. f. (Commerce.) sorte d'étoffe de laine qui se fabrique principalement à Colchester, en une halle appellée la halle des Hollandois, ou la halle neuve. On a ordonné qu'il ne se feroit à Colchester aucune frise, connue sous les noms de 54, 60, 68, 80, ou 100; mais que deux jours après les avoir fabriquées, on les apporteroit à la halle des Hollandois, pour s'assûrer par l'examen qu'elles étoient bonnes, & ce avant d'avoir été nettoyées ni foulées. Il est défendu aussi aux foulons de recevoir de frises qui n'ont pas été marquées à la halle. Chambers.

Frise (Page 7:309)

Frise, en terme de Commerce, espece de ratine grossiere qui n'est pas croisée; elle est faite de laine frisée d'un côté.

Frise (Page 7:309)

Frise, (Comm.) toile forte & ferme d'un bon usé, mais inférieure en finesse à la toile de Hollande.

Frise (Page 7:309)

Frise, (Menuis.) panneau couché dans les lambris entre le panneau du haut & celui d'appui, mais toûjours au - dessus de la frise du lambris d'appui. Voyez Planche d'Architecture.

Frise (Page 7:309)

Frise, Frisia propria, (Géog.) une des Provinces - Unies; elle est bornée à l'est par la riviere de Lauwers, qui la sépare de la province de Groningue; au sud par l'Ovérissel; à l'oüest, par le Zuyderzée; & au nord, par la mer d'Allemagne. Cette province peut avoir 12 lieues du sud au nord, & 11 du couchant au levant; son terroir est fertile en bons pâturages, où l'on nourrit quantité de boeufs & de chevaux de grande taille. La Frise se divise en quatre parties, qui sont l'Ostergow, ou partie orientale; le Westergow, ou partie occidentale; le Seven - Wolden, ou les sept forêts; & les Iles. Les vilies de l'Ostergow sont Leuwarde & Doreum: celles du Westergow sont Harlingen, port de mer; Franeker, université; Bolswert, ville ancienne, Sneeck, Worcum, Hindelopen, Staveren: le pays de Seven - Wolden, ou des sept Forêts, n'est rempli que de bois & de marécages, & n'a pour ville que Slooten. Les îles sont Ameland, Schelling & Schiermonickoog.

Cette province, après s'être jointe à la confédération, choisit pour son Stadhouder le prince d'Orange; & cette charge est depuis héréditaire dans sa famille. Pour ce qui regarde la Frise ancienne, qui a eu diverses bornes, & qui a été divitée différemment selon les révolutions arrivées au peuple nommé Frisii par les Romains, c'est un canos impossible à débrouiller aujourd'hui. On peut cependant consulter les savans qui l'ont entrepris, comme Spener, Altingius, Kempius, Hamcomus, & Winsemius. (D. J.)

FRISER (Page 7:309)

FRISER, v. act. (Perruquier.) c'est l'action de faire prendre des boucles aux cheveux, soit sur la tête de l'homme, foit detaches de sa tête. Sur la tête de l'homme, on les peigne, on en saisit une portion par la pointe, on leur fait faire plusieurs tours sur eux - mêmes, ensorte que la boucle soit en - desius; on enferme cette boucle dans un papier coupé triangulairement, dont on rabat deux angles l'un sur l'autre, & qu on fixe en le tordant par le bout. Quand tous les cheveux sont ainsi préparés, ce qu'on appelle mis en papillottes, on a un fer plat fort chaud; ceter a des branches comme une paire de ciseaux; ces branches sont terminées au - delà du clou par deux plaques rondes, fortes, & épaisses; on saisit la papillotte entre ces plaques; on la serre fortement; & l'action de la chaleur fait prendre aux cheveux les tours ou la frisure qu'on leur a donnée; on les peigne derechef; on les oint d'essence ou de pommade; on les poudre; on dispose les boucles comme on le souhaite; on les poudre encore, & la tête est frisée. Quant à la frisure des cheveux détachés de la tête, dont on fait ou des tours de cheveux ou des perruques, voyez l'article Perruque.

Friser les Sabords (Page 7:309)

Friser les Sabords, (Marine.) c'est mettre une bande d'étoffe de laine autour des sabords, qu'on ne calfate pas, afin d'empêcher que l'eau n'entre dans le vaisseau. (Q)

Friser les Etoffes de Laine (Page 7:309)

* Friser les Etoffes de Laine; cette opération s'exécute par le moyen d'une machine.

Cette machine sert à velouter en quelque sorte les étosses de laine, dont elle cache le défaut, en formant dessus une espece de grain, uniformément répandu sur toute sa surface: on y frise cependant des bonnes étoffes; mais pour l'ordinaire, celles qui sont mauvaises ou médiocres, sont soûmises à cette préparation, pour pouvoir les vendre avec plus d'avantage.

L'étoffe frisée est - elle bonne pour garantir du froid ou de la pluie? On pense qu'elle n'est bonne ni pour l'une ni pour l'autre chose.

Si on veut la faire valoir pour se garantir du froid, il seroit nécessaire de mettre la frisure en - dedans & non en - dehors. Si on veut se garantir de la pluie, le poil relevé n'en Jaisse pas perdre une goutte. Queile est donc son utilité? Le goût bisarre des hommes les a déterminés à saisir avidement cette invention dont tout le mérite ne consiste que dans la nouveauté.

La machine à friser est composée d'une grande cage de plusieurs pieces de bois de charpente. Voyez nos Planches de Draperie. Sa longueur est telle, que les draps les plus larges peuvent y passer librement: deux tables, dont l'une est mobile & l'autre dormante, sont tout le secret de cette invention: la table immobile est un fort madrier de bois de chêne d'environ six pouces d'épaisseur, fortement assemblé avec des sommiers qui traversent les faces latérales.

La table mobile est une forte planche de bois de chêne d'environ deux pouces d'épaisseur, enduite par - dessous d'une couche de ciment d'asphalte d'un demi - pouce d'épaisseur, dans lequel on a mêlé des cailloux pilés & non pulvérisés; il faut seulement qu'ils soient réduits à la grosseur de la graine de chenevis. On dresse la face du ciment qui doit porter sur l'étoffe, en frottant la table ainsi chargée sur une grande piece bien droite, sur laquelle on a répandu du grès en poudre, de même que l'on dégrossit les glaces. Voyez à l'art. Verrerie, le travail des glaces.

Cette table s'applique sur l'étoffe que l'on a posée sur la premiere, contre laquelle on la fait presser au moyen de plusieurs étrésillons a a a, qui portent par leurs extrémités supérieures contre une planche b b, & par leurs extrémités inférieures sur la table mobile DD. La planche b b, contre laquelle les bâtons ou étrésillons a a a portent par leur partie supérieure, porte elle - même contre trois planches c d, c d, c d, cloüées à la partie inférieure du chassis qui sert de couronnement à la machine; ensorte que les deux tables sont comprimées l'une contre l'autre par la force élastique des planches c d. On serre plus ou moins les tables l'une contre l'autre, en introduisant des calles entre le pié des étrésillons & la table mobile.

Pour faire mouvoir cette table, il y a un arbre A B, auquel le mouvement est communiqué, au moyen de la lanterne E, par un manége ou une roue à l'eau. Aux extrémités de cet arbre, qui est horisontal, sont deux roues à couronne, garnies d'un nombre d'aluchons convenable pour faire tourner prompte<pb-> [p. 310] ment les deux lanternes G G; une de ces roues est en - dedans de la cage, & l'autre en - dehors; & leurs aluchons regardent du même côté, pour faire tourner les deux lanternes du même sens: ces deux lanternes, aussi - bien que les roues qui les conduisent, doivent avoir exactement les mêmes nombres. La tige de ces lanternes traverse par sa partie supérieure les sommiers qui soûtiennent la table immobile. La partie inférieure de la tige, qui est faite en pivot, entre dans une crapaudine de cuivre ajustée sur un sommier, placé parallelement & à une distance convenable, au - dessous de celui qui soûtient la table. Plus bas est encore un autre sommier soûtenu par deux tasseaux, qui reçoit sur des coussinets les tourillons du grand arbre AB. La partie supérieure de la tige des lanternes GG, après avoir traversé la table immobile, est un peu coudée, comme on peut voir en X, dans la partie qui traverse la table mobile; ensorte que le centre de ce tourillon décrit un cercle autour de l'axe vrai de la lanterne; ce qui fait décrire à chaque point de la table un semblable cercle: ces cercles peuvent avoir environ quatre lignes de diametre. Par ce moyen ingénieux, chaque pointe de caillou dont la table est parsemée, accroche plusieurs poils de l'étoffe qui doit avoir été chardonnée avant d'être mise à la frise, & en forme une petite houppe; ce qui est ce qu'on se propose de faire: par cette méchanique, ces houppes sont d'autant plus également parsemées sur l'étoffe, que la table mobile l'est de petites pointes de cailloux.

Pour retirer l'étoffe d'entre les tables où elle est fortement serrée par les étresillons, on a un arbre cylindrique MN, placé à la partie moyenne & antérieure de la machine, qui est revêtu de vieilles cordes, dont on resserre seulement les basannes armées de leurs pointes; on les attache sur la surface du rouleau, comme elles étoient sur le fût de la carde, observant que la pointe des crocs regarde la partie vers laquelle elles marchent: le mouvement est communiqué à cet arbre par le moyen d'une ou plusieurs roues qui sont menées par une lanterne fixée à l'extrémité de l'arbre AB, à l'autre extrémité duquel est un volant LLLL, dont l'usage est d'entretenir le mouvement & son égalité dans la machine. Voyez Volant.

Du rapport des dents des roues IK, & des lanternes OP, dépend la vîtesse du rouleau MN, qui tire à chaque révolution une longueur d'étoffe égale à sa circonférence, par le moyen des pointes dont il est armé, qui accrochent l'étoffe par son envers, & l'amenent insensiblement toute entiere. L'étoffe est guidée à l'entrée & à la sortie d'entre les tables, par deux bâtons très - polis H h. Le bâton h est celui qui conduit l'étoffe entre les tables, à mesure qu'elle s'avance pour être frisée, & l'autre bâton H la guide, après qu'elle a été préparée; ensorte qu'elle entre & qu'elle sort presque horisontalement.

Friser (Page 7:310)

Friser, terme d'Imprimerie; on exprime par ce mot le mauvais effet d'une ligne d'impression qui paroît doublée sur elle - même. Ce défaut provient souvent de la façon dont un ouvrier gouverne sa presse, soit en négligeant de faire de legers changemens dans l'ordre de ses parties, ou de faire rétablir quelques - unes de ses mêmes parties qui se sont affoiblies par l'usage, ou enfin en travaillant non - chalamment & avec inégalité de force & de précision. Dans tous ces cas l'ouvrier peut y remédier; mais il ne le peut jamais si le défaut provient de la mauvaise construction d'une presse.

Friser (Page 7:310)

Friser, en termes de Plumassier, c'est replier les franges de plumes sur elles - mêmes en forme de boucles de cheveux; ce qui se fait en tirant la plume entre un couteau à friser & le doigt, ou tout autre chose qui a quelque consistance.

FRISELLES (Page 7:310)

* FRISELLES, s. f. (Comm.) petites étoffes moitié coton, qui se fabriquent en Hollande. On les appelle aussi cotonnées. Voyez ce mot.

FRISOIR (Page 7:310)

FRISOIR, s. m. c'est un des ciselets dont se servent les Fourbisseurs, Arquebusiers, Armuriers, & autres ouvriers qui travaillent en ciselure, pour achever les figures qu'ils ont frappées avec les poinçons ou ciselets gravés en creux, afin d'en fortifier les traits & leur donner plus de relief. Dictionn. de Trévoux. Voyez Damasquinure, & Planche du Fourbisseur, figure 6.

Frisoir (Page 7:310)

* Frisoir, en termes de Friseur d'étoffes, est une espece de table DD, de la même longueur & largeur que la table de la machine; elle est percée comme elle à ses deux extrémités, d'un trou recouvert d'une grenouille, mais plus petit. Le frisoir est garni d'une sorte de mastic ou composition de sable, qui tord la laine des étoffes, & est mû circulairement par le fer à friser. Voyez la Planche de la machine à friser, parmi celles de la Draperie.

FRISON (Page 7:310)

FRISON, s. m. (Marine.) ce sont des pots de terre ou de métal, dont on se sert sur quelques vaisseaux pour mettre des boissons. (Z)

Frison (Page 7:310)

Frison, (Comm.) mesure des liquides dont on se sert en Normandie. Le frison contient deux pots, qui font environ quatre pintes de Paris. Voy. Pinte. Dict. de Comm. & de Trév. (G)

FRISQUETTE (Page 7:310)

FRISQUETTE, s. f. ustensile d'Imprimerie, formée de quatre bandes de fer plates, legeres, assemblées & rivées à leurs extrémités, & formant la figure d'un chassis quarré long. A une des bandes de traverses sont attachés deux couplets, qui sont destinés à être assemblés à deux pareils couplets portés au - haut du tympan: là s'attache la frisquette en passant dans les couplets réunis, des brochettes de fer, que l'on ôte & que l'on remet à volonté. On colle sur la srisquette un parchemin, ou plusieurs feuilles de papier très - fort, & on découpe autant de pages sur la frisquette, qu'il y en a à la forme; le papier blanc posé sur le tympan, on abat la frisquette, & ensuite on fait passer la feuille sous presse, d'où elle revient imprimée sans pouvoir être atteinte d'encre ailleurs qu'aux ouvertures des pages découpées sur la frisquette. Voyez la figure parmi les Planches de l'Imprimerie, où l'on a montré la frisquette d'un in - quarto attachée par le côté 44, au moyen de deux couplets au tympan.

FRISSON (Page 7:310)

FRISSON, s. m. (Medecine.) c'est un mouvement convulsif très - prompt de la surface du corps, c'est - à - dire des tégumens, qui se fait à l'occasion d'un sentiment de froid externe, causé par l'application subite d'un air, ou de tout autre corps beaucoup plus froid que l'air dont on étoit environné dans l'instant précédent; ou par un embarras de la cireulation du sang dans les vaisseaux cutanés, en conséquence duquel embarras la chaleur de la peau est considérablement diminuée, & les nerfs qui en sont affectés de la même maniere, portent à l'ame la même impression que si le froid étoit de cause externe, absolument étrangere au corps.

Si ces différentes causes sont de nature à se renouveller ou à subsister, & à produire les mêmes effets pendant un tems considérable, sans interruption, ce mouvement extraordinaire de la peau est le frisson proprement dit; si elles ne sont qu'instantanées, ou qu'elles ne se fassent sentir que par intervalles, la convulsion de la peau est appellée frissonnement comme par diminutif.

L'un & l'autre de ces mouvemens contre nature, constituent un véritable tremblement de la peau, dont les causes occasionnelles prochaines & finales ne different que par le siége & l'intensité de celles du tremblement des membres: celui - là, comme celui-ci, peut être produit par le froid, être un symptome

Next page


The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.

PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.