ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"307"> cou, dirigées de haut en bas. Elles doivent être d'autant plus fortes, que l'assoupissement est plus profond. Lancisi rapporte que les gens du peuple, que les remedes les plus violens n'avoient pû réveiller d'un assoupissement apoplectique, ont été sur le champ rappellés à la vie par des fers rouges qu'on approcha de la plante de leurs piés. M. Winslow, dans sa thèse sur les signes de la mort, dit qu'on peut exciter avec succes, dans ces cas, une sensation douloureuse avec l'eau bouillante, la cire ordinaire, ou la cire d'Espagne brûlante; ou bien avec une meche allumée, sur les mains, les bras, ou autres parties du corps. Mais les frictions très fortes produiront le même effet, & sont preferables, à beaucoup d'égards. On lit dans les éphemerides de l'académie des curieux de la nature, qu'un medecin ayant soupçonné qu'un homme qui étoit sans pouls & sans respiration, n'étoit pas moit, fit frotter la plante des piés de cet homme pendant trois quarts - d'heure, avec une toile de crin pénétree d'une saumure très - forte, & que par ce moyen il le rappella à la vie. Les frictions faites avec un linge chaud sur la surface extérieure du corps des noyes, sont un des principaux secours qui favorisent l'effet des moyens qui ont le plus de vertu pour les rappeller d'une mort apparente à l'exercice des fonctions vitales. Dans ce cas, les frictions ne peuvent pas servir à rappeller le sang du centre à la circonference; mais elles préviennent la coagulation des liqueurs, auxquelles elles donnent du mouvement. Voyez les observations sur la cause de la mort des noyés, & sur les secours qui leur conviennent, à la suite des lettres sur la certitude des fignes de la mort, à Paris, chez Lambert, 1752.

La friction douce ou legere a des effets différens de la forte; elle amollit & reiâche; elle rend la peau douce & polie, pourvû néanmoins qu'on employe assez de tem; à la faire; car celle qui seroit d'une trop courte durée seroit absolument sans effet. Ces sortes de frictions en produisent un très - bon sur les membres débilités par la gêne & la contrainte qu'ils essuient de la part des bandages, & par l'inaction. pendant le tems de la cure des fractures, des grandes plaies, &c.

Quelques personnes sont dans l'usage de se faire frotter leger ement le matin & le soir avec une brosse douce, pour ouvrir les pores & faciliter la transpiration; & elles se trouvent très - bien de ce genre d'exercice.

La friction modérée tient le milieu entre les deux autres; elle attire le sang & les esprits sur la partie; elle convient aux membres atrophiés, parce qu'elle fait augmentation d'aliment & nutrition, comme disent nos anciens, d'après Galien, lib. de sanitate tuendâ. On a quelquefois réussi à rappeller la goutte dans les extrémités inférieures, en les frottant modérément depuis les piés jusqu'à la moitié des cuisses, avec une flanelle douce, de trois en trois heures, pendant un quart - d'heure à chaque fois.

En général, les frictions exigent les mêmes précautions, pour être administrées sagement, que les autres exercices. Il faut être attentif au tems, à la quantité, à la qualité, & à la réitération convenables. Toutes ces choses doivent être soûmises à des indications raisonnées sur l'etat de la personne, & sur l'effet qu'on se propose d'obtenir des frictions. Voyez Exercice, (Medecine.)

On prépare utilement à l'efficacité de l'application des ventouses, des vésicatoires & des cauteres potentiels; à celle des fomentations résolutives, des emplâtres de même vertu, & de tous les remedes incisiss ou stimulans dont on se sert sur les tumeurs oedémateuses, & autres congestions de matieres froides & indolentes qu'on veut échauffer; on prépare, dis - je, au bon effet de ces remedes, par des frictions modérées faites avec des linges chauds, & assez longtems. M. Petit parlant de la cure de l'anchylose, dans son traité des maladies des os, dit que les frictions faites avec des linges chauds, peuvent d'abord être mises utilement en usage, pour suppléer au mouvement de l'article; & que si ces frictions ne suffisent pas seules pour résoudre la synovie & dissiper le gonflement de la jointure, elles servent du - moins à assûrer l'effet des autres remedes, qui par ce moyen agissent plus efficacement.

Il y a des sievres continues où les malades ont presque toûjours les extrémités froides: dans ce cas, outre les linges chauds qu'on renouvelle souvent, on fait des frictions douces avec des linges mollets, & ensuite des onctions avec les huiles d'amandes douces, de lys, de camomille, &c. afin de rappeller la chaleur.

Le duc d'Ascot demanda au roi Charles IX. de lui envoyer Ambroise Paré, premier chirurgien, pour le marquis d'Avret son frere, qui étoit à la derniere extrémité, à la suite d'un coup de feu reçû sept mois auparavant, avec fracture de l'os de la cuisse. Dans cette cure, l'une des plus belles qu'on ait faites en ce genre, Ambroise Paré prescrivit des frictions avec des linges chauds sur la partie, pour favoriser l'action des remedes capables d'atténuer & de résoudre l'engorgement du membre blessé; & il en faisoit faire « le matin d'universelles de tout le corps, qui étoit grandement exténué & amaigri par les douleurs & accidens, & aussi par faute d'exercice ».

Dans les sueurs qui arrivent spontanément, ou par l'action des remedes sudorifiques, aussi - bien que dans celles que procure un exercice violent, tel que le jeu de la paume, il est convenable, avant de changer de linge, de se faire essuyer & frotter modérément avec des linges chauds. Cette friction non - seulement nettoie le corps, en absorbant l'humidité qui le mouille, mais elle fait sortir & exprime des pores de la peau des restes de sueurs & de sucs excrémenteux qui y ont été portés, & donne du ressort aux pardies: aussi remarque - t - on que ces frictions préviennent la lassitude; effet ordinaire de l'épuisement.

On donne le nom de frictions aux mouvemens que le chirurgien fait dans l'opération de la saignée, pour pousser le sang vers la ligature, dans la veine qu'on doit picquer, afin de faire gonfler ce vaisseau, pour la facilité de l'ouvrir.

Friction mercurielle, est une onction faite sur les parties du corps avec l'onguent napolitain, pour la guérison des maladies vénériennes. V. Vérole. (Y)

FRIDERICKS - HALL, ou FRIDERICKSTADT (Page 7:307)

FRIDERICKS - HALL, ou FRIDERICKSTADT, (Géog.) ville forte de Norwége, mais commandee par une montagne dans la préfecture d'Aggerhus; elle est à l'embouchure du Glammen dans la Manche du Dannemarck sur la côte du Cattegal, à 20 lieues S. E. d'Anslo, 26 N. O. de Bahus, 11 S. E. d'Aggerhus. Long. 28. 20. lat. 59. 2.

Ce fut au siége de cette ville, le 11 Décembre 1718, que fut tué Charles XII. roi de Suede, d'une balle qui l'atteignit à la tempe droite, & qui pacifia le nord de l'Europe. (D. J.)

FRIDERICKSTADT (Page 7:307)

FRIDERICKSTADT, (Géog.) petite ville de la presqu'île de jutland, dans le duché de Sleswick, au confluent de la riviere de Trenne & de celle d'Eyder, fondée en 1621 par Frédéric, duc de Holstein - Gottorp; elle est à 2 lieues N. E. de Tonneingen, 7 S. O. de Sleswick. Long. 28. 58. lat. 54. 32. (D. J.)

FRIDING (Page 7:307)

FRIDING, (Géog.) petite ville d'Allemagne dans la Soüabe sur le Danube, à 8 lieues S. E. de Tubingen, 12 N. de Constance. Longit. 32. 42. latit. 47. 50. (D. J.)

FRIDLAND (Page 7:307)

FRIDLAND, (Géog.) il y a plusieurs petites villes de ce nom, dont il est inutile de parler ici; une [p. 308] en Bohème, une en Pologne, une en Prusse, & deux en Silésie. Voyez le dictionn. de la Martiniere. (D. J.)

FRIGIDITÉ (Page 7:308)

FRIGIDITÉ, (Jurispr.) Ce vice qui forme dans l'homme un empêchement dirimant pour le mariage, est un défaut de force, & une espece d'imbécillité de tempérament, qui n'est occasionnée ni par la vieillesse ni par aucune maladie passagere; c'est l'état d'un homme impuissant, qui n'a jamais les sensations nécessaires pour remplir le devoir conjugal.

Celui qui est froid ne peut régulierement contracter mariage; & s'il le fait, le mariage est nul & peut être dissous.

On ne parie ici que des hommes; car la frigidité n'est point dans les femmes une cause d'impuissance, ni un empêchement au mariage.

La frigidité peut provenir de trois causes différentes; savoir, de naissance, ou par cas fortuit, ou de quelque maléfice.

Celle qui provient de naissance peut aussi procéder de trois causes différentes; savoir, de la qualité du sang, qui étant trop chargé de flegme, empêche les esprits vitaux de se porter avec assez de vivacité dans la partie qui doit agir; ou bien le défaut provient de ce que les esprits vitaux ne se commun quent pas facilement aux muscles; ou enfin de la foiblesse des organes.

Un homme, quoique froid de naissance, peut être bien conformé; mais le défaut de bonne conformation peut aussi occasionner la frigidité: cependant les eunuques, qui sont impuissans, ne sont pas toûjours froids; leur inhabileté vient de leur mauvaise conformation.

L'inaction, & même l'inhabileté momentanée n'est point considérée comme un vice de frigidité, à - moins qu'elle ne soit perpétuelle.

La frigidité peut arriver par cas fortuit, comme par maladie, blessure, ou autre accident, qui met l'homme hors d'état de remplir le devoir: si cet accident précede le mariage, il forme un empêchement dirimant; s'il est survenu depuis, il ne peut donner atteinte au mariage, quand même la cause de frigidité seroit perpétuelle.

Pour ce qui est de la frigidité causée par maléfice, qu'on appelle vulgairement nouement d'aiguillete, elle peut être procurée par des secrets naturels, ce qui est le plus ordinaire, ou par art magique, supposé qu'il se trouve quelqu'un dans ce cas. Voy. Aiguillette, Ligature, Maléfice, Nouement d'Aiguillftte, Impuissance .

Voyez extra. de frigidis & maleficiatis; Sanchez, de matrimonio; & Zachias, quest. medico - legales. (A)

FRIGORIFIQUE (Page 7:308)

FRIGORIFIQUE, adj. en Physique, signifie ce qui produit le froid. Voyez Froid.

Quelques philosophes, principalement Gassendi & les autres philosophes corpusculaires, nient que le froid soit une simple privation ou absence du feu; ils soûtiennent qu'il y a des parties frigorifiques réelles, aussi - bien que des particules ignées; & selon eux, c'est de ces parties que vient le froid & le chaud. Quelques philosophes modernes n'admettent point d'autres particules frigorifiques que les sels nitreux qui nagent dans l'air, & qui occasionnent la gelée, lorsqu'ils y sont en grande abondance.

Le docteur Clarck, par exemple, veut que le froid soit produit par certaines particules nitreuses & salines, qui par leur nature ont des formes capables de produire ces effets: c'est ce qui fait, selon lui, que le sel ammoniac, le salpetre, le sel d'urine, & plusieurs autres sels volatils & alkalisés étant mêlés avec l'eau, augmentent très - sensiblement le degré de froid. Ce peut être aussi, selon lui, la raison de ce fait connu de tout le monde, que le froid empêche la corruption, quoique cependant ce ne soit pas une vérité si générale qu'elle ne souffre quelque ex<cb-> ception; puisque les corps les plus durs, dont les pores viennent à être remplis d'eau, & exposés ensuite à la gelée, se brisent & se crevent, & que la gelée détruit les parties de quelques plantes: sur quoi, voyez les art. Froid, Glace, &c. Chambers.

FRILLER (Page 7:308)

* FRILLER, v. neut. (Teinture.) il se dit d'un pétillement que l'on entend dans la cuve, avant qu'elle soit formée ou remise à doux.

FRIMAT (Page 7:308)

FRIMAT, s. m. (Physiq.) est la même chose que givre, & ne s'employe guere au singulier, même en Physique. Voyez Givre.

On donne aussi en général, & sur - tout en Poesie au pluriel, le nom de frimats à la gelée & à la neige, au verglas, & en général à tous les effets naturels de cette espece, qui caractérisent l'hyver & le froid. Voyez Froid, Glace. (O)

FRION (Page 7:308)

FRION, s. m. (Marine.) les matelots du Levant se servent quelquefois de ce mot pour signifier un canal ou une passe entre deux îles. (Z)

FRIOUL (Page 7:308)

FRIOUL, (Géog.) Foro - Juliensis tractus, & par les Italiens, Patria di Firili; province de l'état de Venise en Italie. Elle est bornée à l'est par la Carniole, par le comté de Goritz, & par le golfe de Trieste; au sud par celui de Venise; au nord par la Carinthie; à l'oüest, par la Marche Trévisane, le Feltrin, & le Bellunèse. Ce pays, qui a produit des gens célebres dans les Sciences & les Beaux - Arts, peut avoir 23 lieues de l'oüest à l'est, & 17 du sud au nord; il est très - fertile, & arrosé par quelques rivieres, dont le Tajamento & le Lisonzo sont les principales; il appartient en partie aux Vénitiens, & en partie à la maison d'Autriche; Citta di Firili, autrement Udine, en est aujourd'hui la capitale. Voyez Leander Alberti, descript. d'Italie; Bonifacio, hist. Trévis. Candido, mémor. d'Aquil. Hérodote Parthénopéo, deseriz. delle Friuli. (D. J.)

FRIPÉ (Page 7:308)

* FRIPÉ, adj. (Gramm.) il se dit des étoffes, des meubles, &c. On dit qu'une étoffe est fripée, quand elle a perdu l'air neuf qu'on lui remarque au sortir des mains du manufacturier.

FRIPERIE (Page 7:308)

FRIPERIE, s. f. négoce des vieux habits & des vieux meubles.

Ce mot est aussi employé pour signifier le lieu où sont assemblés & où tiennent leurs magasins ceux qui font ce commerce. La compagnie des Fripiers de l'aris est un corps régulier d'ancienne date, qui fait une figure considérable parmi les autres corps de cette ville. Voyez Fripier.

FRIPIER (Page 7:308)

* FRIPIER, s. m. (Comm.) celui qui est de la communauté de ceux qui achetent, raccommodent, & vendent de vieilles nippes.

Cette communauté reçut ses premiers statuts en 1544, & ses derniers en 1665; elle a un syndic & quatre jurés. L'élection du syndic & de deux jurés, se fait tous les ans le jour des cendres. Il y a trois ans d'apprentissage & trois de compagnonage. Ces marchands sont obligés de tenir registre de ce qu'ils achetent, de le payer à - peu - près sa valeur, & quelquefois d'appeller un répondant.

FRIRE (Page 7:308)

FRIRE, chez les Cuisiniers, c'est mettre une piece passée par la farine & des oeufs délayés, dans du beurre ou du saindoux chauds, pour l'y faire cuire tout - à - fait ou en partie.

FRISE (Page 7:308)

FRISE, terme d'Architecture, voyez Entablement.

Frise (Page 7:308)

Frise, (Marine.) cet ornement de sculpture se trouve en plusieurs endroits du vaisseau; il y en a une sur la dunette. Voyez Pl. I. n°. 31. une frise sur le côté du vaisseau, au château d'arriere.

La frise de l'éperon est faite d'une pioce de bois plate, qui regne entre les deux aiguilles de l'éperon, depuis l'étrave jusqu'à la pointe du même éperon. Voyez Pl. IV. fig. I. n°. 183. la frise.

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