ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

"305"> quelles on la mêle, de changer; s'il y a quelque petites exceptions à faire, elles se trouveront lorsque je parlerai de la peinture à l'huile, parce qu'elles y ont plus de rapport. J'avertis à cette occasion qu'il sera bon que ceux qui consulteront cet article, jettent aussi les yeux sur les articles où je parlerai des couleurs qui s'employent dans les autres façons de peindre, parce que les observations nouvelles que je pourrois faire, celles dont je pourrois être instruit, & celles que j'aurois omises, s'y trouveront.

Voici actuellement deux tables, l'une des couleurs dont il ne faut point se servir en peignant à fresque, l'autre des couleurs propres à ce travail.

 Couleurs nuisibles à la          Couleurs propres à la fres - 
            fresque.                          que.
Le blanc de plomb.           Généralement toutes les
La laque.                      terres colorées.
Le verd de - gris.            Le blanc de chaux.
Tous les verds, hors         Le blanc de coque d'oeuf.
 ceux qui sont de           Le vitriol brûle.
 terre.                     La terre rouge.
Le jaune de France.          L'ochre jaune.
Le jaune de Naples.          L'ochre brûlé.
Les orpins.                  Le verd de Verone.
Le noir d'os.                La terre d'ambre.
                            Le noir de Venise.
                            Le noir de charbon.
                            L'outremer.
Couleurs délicates qui demandent des précautions.
Le blanc de marbre.          L'émail.
Le cinnabre.

Pour employer toutes ces couleurs, on les broye avec de l'eau commune, & l'on commence à former les teintes principales que l'on veut employer; on les met par ordre dans des pots ou dans des terrines, & l'on se précautionne de plusieurs grandes palettes de bois ou de cuivre, dont les bords sont relevés, pour y former les nuances intermédiaires, & pour avoir plus aisément sous sa main les nuances dont on a besoin. Une précaution essentielle est d'éprouver les mélanges & les teintes que l'on forme; parce que les couleurs détrempées à l'eau, s'éclaircissent de plusieurs nuances en séchant, hors le rouge violet, l'ochre brûlé, & les noirs. Pour s'assûrer de son accord, on applique avec la brosse un échantillon de chaque teinte sur des tuiles neuves, ou de la brique bien seche; l'eau s'y imbibe dans l'instant, & la couleur paroît avec la nuance qu'elle gardera lorsque la fresque sera seche.

On aura sous sa main un vase d'eau claire pour humecter ces couleurs, ou bien une éponge, & l'on prendra garde de ne commencer à peindre que lorsque l'enduit de chaux aura assez de consistance pour résister à l'impression des doigts; il arriveroit sans cela que les couleurs s'étendroient sur le fond trop humide, & qu'on ne pourroit donner aucune netteté à l'ouvrage.

Je ne veux pas ajoûter ici les moyens qu'ont imaginés quelques peintres pour retoucher à sec, & pour suppléer ainsi au défaut des ouvrages à fresque; parce qu'ils ne peuvent servir qu'à voiler l'ignorance, à couvrir la mauvaise foi, & à tromper ceux qui feroient exécuter de ces sortes d'ouvrages: ces moyens n'ont aucune solidité, ne peuvent faire illusion que quelques instans, & ne méritent pas d'être expliqués ici, puisqu'ils ne tendent point à la perfection de l'art. Article de M. Watelet.

FRET, ou FRETTAGE (Page 7:305)

FRET, ou FRETTAGE, s. m. (Commerce.) terme de commerce de mer; il signifie le loüage d'un navire en tout ou en partie, pour voiturer & transporter des marchandises d'un port ou d'un pays à un autre. Ce qu'on appelle fret sur l'Océan, se nomme nolis sur la Méditerranée. Voyez Nolis. Dictionn. de Comm. & de Trév. (G)

Fret (Page 7:305)

Fret signifie encore un certain droit de cinquante sols par tonneau de mer, qui se paye aux bureaux des fermes du roi par les capitaines & maîtres des vaisseaux étrangers à l'entrée ou à la sortie des ports & havres du royaume.

Les vaisseaux hollandois furent déchargés de ce droit par le traité d'Utrecht en 1713: il devoit aussi cesser en faveur des vaisseaux anglois, à condition que le droit de 5 sols sterling seroit supprimé en Angleterre en faveur des François; mais cette condition n'ayant pas été remplie, les choses sont restées sur l'ancien pié. Les vaisseaux des villes hanséatiques joüissent en France du même privilége que les Hollandois, par le traité conclu en 1716 entre la France & les villes de Hambourg, Lubeck, & Bremen. Dictionn. de Comm. & de Trév. (G)

Fret (Page 7:305)

Fret se dit aussi de l'équipement d'un navire. (G)

FRETÉ (Page 7:305)

FRETÉ, adj. en termes de Blason, se dit de l'écu & des pieces principales, quand elles sont couvertes de bâtons croisés en sautoirs, qui laissent des espaces vuides & égaux en forme de losanges.

Humiere en Picardie, d'argent, fretté de sable.

FRETILLARDE, SERPENTINE (Page 7:305)

FRETILLARDE, SERPENTINE, (Man.) épithetes synonymes employées pour désigner, dans certains chevaux, le mouvement continuel de leur langue. Les langues fretillardes ou serpentines sont celles qui remuent sans cesse, & qui s'arrêtent fort peu dedans & dehors la bouche: les embouchures qui n'ont pas beaucoup de liberté retiennent ces langues actives & mouvantes. Voyez Mors. (e)

FRETTE (Page 7:305)

FRETTE, s. f. (Architecture.) est un cercle de ser, dont on arme la couronne d'un pieu ou d'un pilotis, pour l'empêcher de s'éclater. On dit fretter, pour mettre une frette. Voyez Fretter. (P)

FRETTER (Page 7:305)

FRETTER, v. act. (Hydrauliq.) On dit sretter des tuyaux de bois, quand on garnit de cercles de fer leurs extrémités, pour les emboîter & les chasser à force, sans craindre de les fendre; ces cercles de fer s'appellent frettes. On est obligé de fretter les balancicrs, les moutons, les pieux, & autres pieces de bois des machines hydrauliques. (K)

FREUDENBERG (Page 7:305)

FREUDENBERG, (Géog.) petite ville en Franconie, située sur le Mein; elle appartient à l'évêque de Vurtzbourg. Long. 23. 16. 30. lat. 49. 38 (D. J.)

FREUDENSTADT (Page 7:305)

FREUDENSTADT, (Géog.) petite & forte ville d'Allemagne dans la Forêt - Noire, bâtie en 1600 par le duc Frédéric de Wirtemberg, pour défendre l'entrée & la sortie de cette forêt. Elle est sur le chemin de Tubingen à Strasbourg, à 10 lieues S. E. de Strasbourg, & à 6 S. O. de Tubingen. Long. 26. 2. lat. 48. 25. (D. J.)

FREUX (Page 7:305)

FREUX, s. m. cornix frugilega, (Hist. nat. Ornitholog.) oiseau qui ressemble presque entierement à la corneille: on les confond souvent, & on les appelle tous les deux du même nom de corneille. Celui qui a servi de sujet pour la description suivante pesoit une livre trois onces; il avoit un pié & demi de longueur depuis la pointe du bec jusqu'à l'extrémité de la queue, & seulement un pié quatre pouces jusqu'au bout des ongles; l'envergure étoit de trois piés. Cet oiseau n'a point de jabot; mais la partie supérieure de l'oesophage est dilatée en forme de petit sac, dans lequel il porte la nourriture de ses petits: il enfonce son bec dans la terre pour chercher des vers, si profondément, qu'il détruit presque entierement les plumes qui entourent la racine du bec, & celles qui sont depuis la racine jusqu'aux yeux. La peau qui recouvre la base du bec est blanchâtre & farineuse. On distingue les freux des corneilles ordinaires, non - seulement par cette marque, mais encore parce qu'ils sont plus gros, parce que leurs plumes sont luisantes & qu'ils volent & nichent par troupes. Il y a dans cha<pb-> [p. 306] que aîle vingt grandes plumes; la quatrieme est la plus longue: le tuyau des petites plumes du milieu de l'aile qui recouvrent les grandes, est terminé par des soies ou des barbes. La queue a sept pouces de longueur; elle est composée de douze plumes, dont les extérieures sont plus courtes que celles du milieu. Le bec a deux pouces & demi de longueur; l'ouverture des narines est ronde, & la langue noire, cartilagineuse, & fourchue. L'ongle du doigt de derriere est long & fort: le doigt extérieur tient au doigt du milieu, comme dans la corneille. Le freux se nourrit de fruits; c'est pourquoi on l'appelle frugilega & freux: quelquefois aussi il mange des vers de terre. Willug. Ornith. Voyez Oiseau. (I)

FREYA, ou FRIGGA (Page 7:306)

* FREYA, ou FRIGGA, (Hist. anc. ou Mythol.) c'étoit une des principales divinités des anciens Saxons, l'épouse de Wodan, & la conservatrice de la liberté publique. Elle étoit représentée sous la forme d'une femme nue, couronnée de myrte, une flamme allumée sur le sein, un globe dans la main droite, trois pommes d'or dans sa gauche, & les graces à la suite, sur un char attelé de cygnes: c'est ainsi qu'on l'a trouvée à Magdebourg, où Drusus Néron introduisit son culte. On prétend que c'est de Freya que vient le Freytag des Allemands, le dies Veneris des Latins, notre vendredi; d'où l'on a conclu que la Freya des Germains étoit aussi la Vénus des Latins. Mais comment arrive - t - il que des peuples tels que les Germains, les Latins, les Syriens, les Grecs, ayent, antérieurement à toute liaison connue par l'histoire, adoré des dieux communs? Ces vestiges de ressemblance dans les moeurs, les idiomes, les opinions, les préjugés, les supeistitions des peuples, doivent déterminer les Savans à étudier l'histoire des siecles anciens, d'après ces monumens, les seuls que le tems ne peut entierement abolir.

FREYSACH (Page 7:306)

FREYSACH, Virinum, (Géog.) selon quelques-uns, ancienne ville de la Carinthie, aux confins de la Styrie, dans l'archevêché de Saltzbourg; elle a un terroir fertile, & est à 6 lieues de Saltzbourg V. Zeyler, Carinth. Topogr. Long. 36. lat. 38. 40. (D. J.)

FRIABLE (Page 7:306)

FRIABLE, adj. (Physiq.) se dit des corps tendres & fragiles, qui se divisent ou qui se réduisent aisément en poudre entre les doigts; ce qui vient de la cohésion des parties, qui est si petite, qu'elle ne s'oppose que très - foiblement à leur desunion: telle est la pierre - ponce, le plâtre, & généralement toutes les pierres calcinées, l'alun brûlé, &c. Voyez Cohésion. Chambers.

FRIAS (Page 7:306)

FRIAS, (Géog.) petite ville de la Castille vieille en Espagne, avec titre de duché, sur l'Ebre. Long. 14. 5. latit. 42. 48. (D. J.)

FRIBOURG (Page 7:306)

FRIBOURG, (Géog.) il faudroit écrire Freybourg, comme font les Allemands; c'est capitale du Brisgaw en Soüabe, fondée en 1120; son université a été érigée l'an 1450; elle a souffert bien des siéges, & a été prise plusieurs fois par les François, en 1667, en 1713, & en 1744.

Elle est située au pié d'une montagne, sur le Trisein, à 4 lieues S. E. de Brisach, 9 N. E. de Bâle, 12 S. E. de Strasbourg. Longit. 25. 32. latit. 48. 4.

Cette ville est la patrie du moine Schwartz, qui passe en Allemagne pour l'inventeur de la poudre à canon, & de Freigius (Jean Thomas), qui s'acquit beaucoup de réputation dans le seizieme siecle, par ses travaux littéraires; il mourut à Bâle de la peste, l'an 1583, la même année que furent publiées ses oraisons de Cicéron, perpetuis notis logicis, ethicis, politicis, historicis, antiquitatis illustratoe, en trois volumes in - 8°. (D. J.)

Fribourg (Page 7:306)

Fribourg, Friburgum, (Géog.) ville de Suisse forte par sa situation, capitale du canton de même nom, fondée par Berchtold IV. duc de Zeringhen en 1176; elle fut reçûe au nombre des cantons en 1481. On sait que son canton est un des treize qui composent la contédération des Suisses, & dont le gouvernement est proprement aristocratique. Voyez l'histoire des Suisses; Longuerue; & Heiss. hist. de l'Empire, liv. VI. La ville de Fribourg est sur le penchant d'une montagne raboteuse, arrosée de la Sane, à 7 lieues S. O. de Berne, 12 N. E. de Lausanne, 14 S. O. de Soleure, 30 S. O. de Zurich. Longit. 25. latit. 46. 50. (D. J.)

FRICANDEAUX (Page 7:306)

FRICANDEAUX, s. m. pl. (Cuisine.) les Cuisiniers appellent de ce nom du veau coupe par morceaux, sans os, lardé & assaisonné de differentes mameres. Il y a aussi des fricandeaux de boeuf, qui sont des morceaux de tranche lardés & assaisonnes.

FRICASSEE (Page 7:306)

FRICASSEE, s. f. (Cuisine.) viande ou mets cuit promptement dans une poële ou un chauderon, & as saisonné avec du beurre, de l'huile, ou de la graisse.

FRICENTI (Page 7:306)

FRICENTI, en latin moderne Fricentium, (Géog.) petite ville épiscopale du royaume de Naples en ltalie, sur le Tripolta; c'est l'ancienne Eselanum, ville des Hirpiens; ou plûtôt elle est bâtie sur les ruines de cette ancienne ville. Long. 33. 10. lat. 41. 4. (D. J.)

FRICHES (Page 7:306)

* FRICHES, s. f. pl. (Econom. rustiq.) terres qui ne sont point cultivées & qui pourroient l'être. On peut mesurer sur l'étendue des friches dans un pays, les progrès de la mauvaise administration, de la dépopulation, & du mépris de l'agriculture.

FRICTION (Page 7:306)

FRICTION, s. f. en terme de Physique & de Mechanique, est la même chose que frottement; mais ce dernier mot est plus usité; le premier est presque absolument réservé à la Medecine. Voy. Frottement, (Physiq.) & Friction, (Chirurgie.)

Friction (Page 7:306)

Friction, (Chirurgie.) l'action de frotter quelque partie du corps humain. La friction est au rang des exercices nécessaires à la santé; c'est une des six choses non naturelles, & une espece de celles qui sont comprises sous le nom de mouvement; les anciens en faisoient un grand cas, & elle est sans doute trop négligée de nos jours. Les frictions seroient utiles aux personnes qui, à raison des circonstances particulieres, ne peuvent ni marcher, ni courir, ni monter à cheval, ni jouer à la paume, en un mot, qui ne sout pas dans le cas de faire les exercices convenables à leur santé.

Ambroise Paré, dans son introduction à la Chirurgie, réduit toutes les especes & différences des frietions, à trois; savoir, la forte, la douce, & la modérée, qui tient le milieu entre les deux autres: dans la premiere, on frotte rudement les parties, soit avec la main, de la toile neuve, des éponges, & autres choses: la vertu de cette sorte de friction est de resserrer & de fortifier les parties que l'on y soûmet. Si on la réitere souvent, & qu'on frotte assez long - tems à chaqué fois; elleraréfie, évapore, résout, extenue, & diminue la substance des parties: elle fait révulsion, disent les auteurs, & détourne la fluxion des humeurs d'une partie sur une autre. J'ai vû des rhûmatismes & autres douleurs fixes, qu'aucun remede n'avoit soulagées, céder à ces frictions. Elles sont très - efficaces pour fortifier les parties sur lesquelles il se fait habituellement des fluxions: par cette raison, elles sont un moyen utile dans la cure préservatrice des sciatiques & autres maladies du genre goutteux & rhûmatisant, fort sujettes à récidive. Au reste, on conçoit bien que le degré de force qui établit la différence des trois especes de frictions, doit être relatif: car celles qui seroient modérées pour une personne très - robuste, pourroient être trop violentes pour les frictions les plus fortes convenables à une personne délicate. Il faut aussi avoir égard à l'âge & à la constitution naturelle des parties plus ou moins tendres & sensibles.

Les plus grands maîtres ont conseillé, dans la cure de la léthargie, des frictions sur l'occipital & le

Next page


The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.

PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.