ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"180"> tems que ce soit, que cependant il est bien difficile que l'eau ne s'y introduise tant de la part des portes de l'écluse, que des sources qui transpirent dans le fond, malgré les précautions que l'on prend pour s'en garantir; il est d'une extrème conséquence de faire ensorte que les eaux qui s'y amasseront s'écoulent d'elles - mêmes au tems des basses - marées ordinaires, sans être obligé d'employer continuellement des machines pour les puiser; ce qui coûte beaucoup. Pour éviter cet inconvénient, il faut établir la surface du fond environ à un pié au - dessus du niveau des basses eaux dans le port; au cas que cela se puisse sans anticiper trop sur le tirant d'eau des plus grands vaisseaux qu'on pourra y faire entrer non - lestés: autrement il saudroit faire de son mieux pour concilier ces deux objets. Il est bon d'observer que les vaisseaux du premier rang qui tirent avec leun charge ordinaire 25 à 26 piés d'eau, n'en exigent que 16 à 17 quand ils ne sont pas lestés, après qu'on a un peu chargé l'avant, ou soulagé l'arriere avec des coffres pour diminuer la différence du tirant - d'eau: ainsi voilà un point fixe, d'où l'on pourra partir pour se régler en conséquence; & comme le tirant - d'eau des navires que l'on fait passer dans une forme, doit se mesurer au - dessus du chantier qui a environ 3 piés de relief, il suffit, quand on y est contraint par le défaut de profondeur d'eau, de ne lui en donner que deux seulement, pour pouvoir encore travailler commodément aux parties du vaisseau qui répondent à la quille.

Lorsqu'on ne peut empêcher que la plate - forme ne soit inondée, soit de la part des sources du fond, soit des pluies, ou de l'eau de la mer qui filtre par les portes de l'écluse, on y remédie par des machines pour épuiser ces eaux, dont on peut voir la conduite & le dessein rendu dans toutes ses parties, tant en plan qu'en profil, dans la Planche IX. à laquelle nous renvoyons pour éviter un plus long détail. (Z)

Forme (Page 7:180)

Forme, dans l'art de Peinture, est un terme dont le sens ne paroît être autre chose que l'apparence des objets: en conséquence prescrire aux artistes de regarder comme l'objet principal de leur étude de bien imiter les formes, ne seroit que leur recommander de dessiner exactement la nature; cependant comme dans l'explication que je cherche à donner des termes qu'on employe dans l'art dont il s'agit, j'embrasse ordinairement & les significations simples & celles qui sont plus recherchées, je crois devoir joindre ici à l'occasion de ce mot, quelques idées intéressantes.

Je suppose à plusieurs artistes le projet de représenter un objet qui s'offriroit à leur vûe; il arriveroit qu'ils pourroient le représenter d'une façon différente les uns des autres, & que cependant tout le monde reconnoitroit dans chacune des copies l'objet qu'ils auroient imité: ainsi s'ils avoient eu le but, par exemple, de dessiner un homme qu'ils auroient tous regardé du même point de vûe, le dessein de chacun de ces artistes donneroit à ceux qui le verroient l'idée générale d'un homme, quoique les formes des parties qui composent cet homme pussent étre différentes, à plusieurs égards, dans chaque dessein. Mais si l'on donnoit à ces mêmes artistes deux hommes à - peu - près semblables à représenter, chacun d'eux seroit excité à les comparer & à démêler dans des parties, qui à la premiere vûe leur auroient paru semblables, les différences de formes qui pourroient les distinguer; la représentation de plusieurs hommes de même âge & de même taille, les conduiroit enfin à un examen plus détaillé, plus réfléchi; & pour lors ceux qui auroient un discernement plus délicat & un sentiment plus fin, parviendroient plus aisément à discerner & à saisir ce qui fait le caractere distinctif des formes.

Il résulte de ce développement; que les objets ont des formes générales & des formes caractéristiques; & que la finesse & la sensibilité avec lesquelles l'artiste découvre & exprime ces différences particulieres & caractéristiques, sont une source de supériorité dans son talent: peut - être ce talent est - il un don de la nature; mais il a besoin d'être développé & cultivé; les connoissances de toute espece l'augmentent. Je vais faire encore une supposition pour le prouver. Un artiste à qui l'on donneroit à imiter un objet qui lui seroit totalement inconnu, & dont il n'auroit jamais approché qu'à la distance nécessaire pour le voir distinctement, l'imiteroit sans doute avec une exactitude apparente, qui paroîtroit devoir suffire à la représentation: cependant il est certain que cette représentation ne rendra l'objet par faitement, que pour ceux qui n'en auront pas approché de plus près que l'artiste dont il s'agit. Ceux qui l'auront touché exigeront davantage dans l'imitation; & l'artiste, après avoir connu en partie sa nature, par exemple sa dureté ou sa mollesse, sa legereté même ou sa pesanteur, rendra le portrait de cet objet plus relatif aux desirs de ces spectateurs plus instruits; il opérera encore différemment, s'il a plus de connoissance de la contexture & de l'usage de l'objet supposé, & satisfera alors pleinement ceux à qui il est intimement connu.

Un peintre qui voudra représenter des arbres ou des plantes, ne laissera donc pas échapper, s'il est instruit, certaines formes caractéristiques, qui indiqueront aux Botanistes mêmes les differences apparentes qui leur sont connues. Qu'on s'éleve de cette imitation de plantes à celle des hommes, & qu'on ait pour objet de les représenter aux yeux d'un peuple instruit, agités des mouvemens que les passions occasionnent, avec les nuances d'expressions que répandent sur eux les âges, les états, les temperamens; quel discernement naturel ne faudroit - il pas? par combien de connoissances ne sera - t - il pas nécessaire d'éclairer le talent, & que des réflexions profondes & justes devront être employées à le guider? Article de M. Watelet.

Forme (Page 7:180)

* Forme, (Cartonnier.) espece de chassis de bois fait d'un quadre & de traverses, & couvert de fils de laiton. Il n'est pas fort différent de la forme des Papetiers; le laiton en est seulement plus fort, & la forme du Papetier a un rebord. La forme du Cartonnier sert à lever les feuilles de carton. Voyez les Pl. du Cartontonnier, & les articles Carton & Papeterie.

Forme (Page 7:180)

* Forme, terme de Chapelier, gros cylindre de bois, arrondi par le haut & tout - à - fait applati par le bas, dont on se sert pour dresser & enformer les chapeaux, après qu'ils ont été foulés & feutrés. C'est dans ce sens qu'on dit mettre un chapeau en forme, ou l'enformer. Voyez les Planches du Chapelier.

Les Chapeliers appellent aussi forme, la tête du chapeau, ou plûtôt la cavité du chapeau, destinée à recevoir la tête de celui qui s'en sert. C'est dans ce sens qu'on dit communément: ce chapeau est trop haut, trop bas, trop large, trop étroit de forme.

Forme (Page 7:180)

* Forme, (Cordonnerie.) c'est le morceau de bois qui a à - peu - près la figure d'un pié, sur lequel on monte le soulier pour le faire. Voyez la Planche du Cordonnier. Il y a la forme simple, & la forme brisée: celle - c i est composée de deux demi - formes; à chacune est une coulisse, entre laquelle on fait entrer à force une clé ou espece de coin de bois, qui écarte les deux demi - formes. Voyez la Planche du Cordonnier - Bottier. L'usage de cette forme est d'élargir les souliers quand ils sont trop étroits.

On appelle Formiers, ceux qui sont les formes pour les Cordonniers & Bottiers.

Forme (Page 7:180)

Forme, dans l'usage de l'imprimerie, désigne une [p. 181] quantité de composition mise dans le format décidé, & enfermée dans un chassis de fer, où elle est maintenue par le secours des bois de garniture, de biseaux & des coins. Voyez les Planches d'Imprimcrie.

Porme (Page 7:181)

Porme, (Manége & Maréchall.) tumeur calleuse, indolente, de la nature de celle qui dans l'homme est connue sous le nom de ganglion. Son siége est fixé dans les ligamens même de l'articulation du pié ou de la couronne, avec le pâturon; aussi se montret - elle toûjours sur un des côtés, ou sur les deux côtés de cette derniere partie, soit qu'elle attaque le devant, soit qu'elle attaque le derriere de l'animal.

Les causes en sont ordinairement externes; elle peut être l'effet d'une constitution, d'une piquûre: elle est le plus souvent la suite des efforts, auxquels le cheval a été contraint dans des courses violentes, ou en maniant à des airs qui exigent beaucoup de force. Tout ce qui peut insulter les fibres ligamenteuses en les tirant, en les alongeant, en les meurtrissant, en les dilacérant, doit nécessairement produire ou une dilatation, ou une obstruction des vaisseaux qui charrient la lymphe dans ces ligamens, ou une extravasion de cette humeur: de - là une tumeur legere & molle dans son origine, mais qui augmente insensiblement en volume & en consistance au point d'offenser d'une part les ligamens en les gênant, & de rendre de l'autre la circulation difficile dans les vaisseaux qui l'avoisinent: c'est ainsi que le desséchement de l'ongle & la claudication, deviennent des accidens inséparables de cette maladie.

On la reconnoît à la présence de la tumeur, & le signe univoque est l'indépendance totale de cette même tumeur qui ne tient en aucune façon au tégument, sous lequel elle est située.

Je ne proposerai pour la détruire ni l'opération de dessoler, ni l'application inutile d'un cautere actuel, dort l'effet ne s'étend pas au - delà de la peau; j'indiquerai des topiques capables de la résoudre, tels que la pommade mercunelle, que l'on doit faire succéder à des frictions seches. On peut encore, après avoir froissé la tumeur & l'avoir fortement comprimée sous le doigt, dans l'intentior de briser l'humeur qui la forme, y placer un empsâtre d'onguent de vigo au triple de mercure, ou du diabotanum mercurisé, & recouvrir le tout d'une plaque de plomb, que l'on assujettira sur la partie par le moyen d'un bandage. Il est même à - propos, lorsque la tnmeur est tres - considérable, de la battre avec une petite palette de bois avant de tenter de la dissiper par ces résolutifs, que l'on employera toûjours avec succès, sur - tout s'ils sont accompagnés des médicamens internes, qui peuvent atténuer & liquéfier la lymphe. Ces médicamens sont le crocus metallorum, donné à la dose d'une once chaque jour; l'aquila alba, à la dose d'une dragme & plas; la poudre de vipere, &c. Si les frictions, les frotemens, les compressions occasionnent une inflammation, on ne continuera pas les applications des emplâtres preserits; on recourra à des topiques émolliens, qui seront suivis de l'usage de ces mêmes emplâtres, lorsque la partie cessera d'être enflammée. (e)

Forme (Page 7:181)

* Forme, (Papeterie.) chassis sur lequel la feuille de papier prend sa forme; il est composé d'un quadre de bois AA, BB (voyez les Planc. de Papeterie.) de figure quadrilatere, mais plus long que large: le vuide de ce quadre est de la grandeur dont on veut la feuille; il est traversé par de petits barreaux de bois, ou des fils de laiton, qu'on appelle verjures. Les verjures ont une arrête assez tranchante (voyez les figures K & I): la premiere représente la partie interieure d'une verjure qui est arrondie; & l'autre, la partie supérieure. Sur les arrêtes des verjures DD, qui sont assemblées dans les longs côtés du chassis, & qui viennent presque à son affleurement, on étend des fils de laiton BBB, que l'on fixe les uns auprès des autres par d'autres fils encore plus fins qui font le tour des verjures, comme le filet d'une vis sur son noyau; de maniere que le vuide du chassis soit entierement rempli. Ces lignes droites que l'on remarque au papier en le regardant au jour, sont les impressions des verjures: quant aux écritures & marques du manufacturier, elles se font par l'impression d'un fil de crin cousu sur la forme, suivant le dessein qu'on veut avoir. En général, la feuille prend la trace de toutes les parties éminentes de l'intérieur du quadre de la forme.

On voit, fig. 1. la forme par - dessus; fig. 2. la forme par - dessous; & fig. 3. le cadret que l'on tient sur la forme, pour lui servir de rebord. On conçoit qu'en plongeant la forme dans une chaudiere pleine d'eau & de pâte à faire du papier; la faisant entrer de champ; la tenant horisontalement sons l'eau, ensorte qu'il y ait, par exemple, six pouces depuis la surface de la forme jusqu'à la surface de l'eau; la levant ensuite parallelement à la surface de l'eau, on emportera sur la forme toutes les parties de pâte qui se trouveront au - dessus; que l'eau s'échappera à - travers le réseau de la forme; & que les parties de pâte retenues s'affaissant les unes sur les autres, formemeront une feuille. Voyez l'article Papeterie.

Formes (Page 7:181)

* Formes, en terme de Raffineur de sucre; ce sont des moules de terre cuite, de figure conique, dans les quels on coule & on fait le sucre: la figure leur est nécessaire, pour que les sirops ne trouvent point de retraite où séjourner. Avant de se servir des formes neuves, on les met en trempe pendant vingt - quatre heures, pour les dégraisser: mais quand elles ont déjà servi, elles n'y restent que douze heures, après lesquelles on les lave & on les prépare pour l'empli, voyez Empli. Il y en a d'autant de sortes qu'il y a de différens poids dans les pains de sucre, ou plûtôt de degrés de finesse, voyez Sucre. Il faut encore que toutes les formes soient humides avant de les employer, excepté celles que l'on prépare pour les vergeoises & les verpuintes Voyez Vergeoises & Verpuintes.

Forme (Page 7:181)

Forme, (Vérierie.) s'entend d'un espace de terre sur lequel un filet est etendu, en la couvrant lorsqu'on le fait agir.

Formes se dit des femelles des oiseaux de proie, qui donnent le nom à l'espece; au lieu que les mâles s'appellent tiercelets; parce qu'en général, la femelle de l'oiseau de proie est plus grande, plus hardie, & plus forte que son mâle. Les formes ne sont point propres à la volerie.

FORMÉ (Page 7:181)

FORMÉ, en terme de Blason. Une croix formée est une croix étroite au centre & large aux extrémités; c'est ainsi que l'appellent Leigh & Morgan, quoique la plûpart des auteurs la nomment patée. Voyez Patée.

FORMÉE (Page 7:181)

FORMÉE, adj. f. pris substantivement, (Jurispr.) ce terme s'applique à plusieurs objets différens.

Dans l'ancienne coûtume de Chauny, art. 17. les formées sont les services que l'on fait pour un défunt; ce qui vient sans doute de ce qu'il n'y a que la forme ou représentation d'un défunt.

Partie formée, dans quelques coûtumes, signifie partie civile en matiere criminelle. Voyez Haynaut, ch. xxj. Larue d'Indre, art. 35. Bourdelois, art. 79.

Office formé, c'est - à - dire qui est créé pour subsister à perpétuité, avec tous les caracteres d'un véritable office. Voyez Office. (A)

Formées, (Lettres (Page 7:181)

Formées, (Lettres) litteroe formatoe; on appelloit ainsi des lettres dont l'usage a été commun parmi les Chrétiens dans les premiers siecles de l'Eglise,

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