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Les évêques donnoient de ces lettres formées aux
voyageurs, afin qu'ils fussent reconnus pour Chrétiens, & reçûs dans les autres églises: on les appelloit
aussi lettres canoniques de paix, de recommandation,
de communion: il en est souvent parlé dans les anciens
conciles, où il est défendu de recevoir un clere
dans une église, s'il n'est muni d'une lettre de son
évêque; & c'est l'origine des dimissoires encore en
usage aujourd'hui. Voyez
Le concile d'Elvire, tenu vers l'an 305, en parle
ainsi, canon 25:
Le pere Thomassin, discipl. ecclésiastiq. part. I. liv. I. ch. xl. remarque que dans les premiers tems les evêques des Gaules eux - mêmes ne pouvoient voyager sans avoir de ces lettres formées, qui leur étoient données par les métropolitains; mais on supprima cet usage au concile de Vannes, tenu en 442, parce qu'alois les évêques étoient censés se connoître suffisamment. Le P. Sirmond nous a conservé des formules de ces lettres formées.
On appelloit aussi une loi formée, celle qui étoit scellée du sceau de l'empereur. Et enfin les Grecs modernes ont donné à l'euchariftie le nom de formée, parce que les hosties portoient empreinte la forme d'une croix. Ducange, glossar. latinit. (G)
FORMEL (Page 7:182)
* FORMEL, adj. (Gram.) qui est revêtu de toutes les formes nécessaires; c'est en ce sens qu'on dit un démenti formel: qui ordonne ou qui défend une action de la maniere la plus exacte & la plus précise; c'est en ce sens qu'on dit la loi est formelle: qui n'a de rapport qu'à la forme ou à la qualité; c'est en ce lens qu'on dit que l'objet formel de la Logique, c'est la conduite de l'esprit dans la recherche de la vériré, &c. Voyez l'article saivant. Les Théologiens distinguent encore le formel & le matériel des actions; ainsi ils assûrent qu'on n'est point auteur d'un péché où l'on n'a mis que le matériel, mais non le formel; d'où l'on voit que le formel d'une action en est la malice. De formel, on a fait l'adverbe formellement, qui a toutes les acceptions de l'adjectif.
Formel (Page 7:182)
Formel (Page 7:182)
Ajournement formel dans quelques coûtumes, est différent de l'ajournement simple, comme dans celle de la Marche, art. 16. Il est aussi parlé d'ajournement formel dans la coûtume de Poitou, art. 327. & 366. & Angoumois 56. & 77.
On appelle contradiction formelle, celle qui est expresse sur le cas ou fait dont il s'agit; coût. de Berry, tit. xj. art. 2.
Garant formel, est celui qui est tenu de prendre
le fait & cause du garanti. Voyez
Partage formel, se dit dans la coûtume d'Auvetgne pour exprimer un partage réel & essectif. Chap. xxvij. art. 7. & 8.
Partie formelle, est la même chose que partie formée ou partie civile; Nivernois, tit. j. art. 20. & suiv. Solle, tit. xxxv. art. 1. Ordonnances du duc de Bouillon, art. 276. (A)
FORMER (Page 7:182)
FORMER, voyez ci - devant
Former, Dresser (Page 7:182)
Former, en Tactique, se prend dans une acception différente, qui le rapproche des mots ordonner, disposer. Former dans ce cas signifie l'action de ranger des soldats dans un certain ordre, & annonce que cet ordre est leur état habituel, c'est - à - dire celui dans lequel il est convenu qu'on mettra toûjours une troupe, à moins que des circonstances particulieres n'obligent ceux qui la commandent, à l'ordonner suivant une autre méthode.
Ce mot ordonner, bien plus générique que le premier,
tient à tous les ordres de bataille possibles, &
peut également s'entendre du bataillon quarré, de
la colonne, du coin, &c. Voyez
Disposer exprime l'opération générale par laquelle on distribue les différens corps d'une armée dans les postes qu'ils doivent occuper, suivant un plan de bataille qui aura été déterminé; ou celle par laquelle on leur fait prendre le rang qu'ils doivent tenir dans une marche ou dans un campement.
Exemple. Les troupes prendront les armes à quatre
heures. Tous les régimens se formeront à la tête
de leur camp. Ils se porteront en ordre de bataille
(c'est aujourd'hui en France être formés sur trois de
hauteur, & cette ordonnance doit être appellée
l'état habituel); ils se porteront, dis - je, six cents pas
en - avant des faisceaux, où chaque bataillon sera ordonné en colonne. Les lieutenans - généraux & maréchaux
- de - camp disposeront alors leurs divisions,
suivant l'ordre de marche ou de bataille, dont la
veille on leur aura remis une copie. Article de M.
FORMERET (Page 7:182)
FORMERET, s. m. en Architecture gothique, ce sont les arcs ou nervures des voûtes gothiques, qui forment les arcades ou lunettes par deux portions de cercle, qui se coupent à un point. (P)
FORMI (Page 7:182)
FORMI, s. m. (Fauconnerie.) espece de maladie qui survient au bec de l'oiseau de proie. [p. 183]
FORMIER (Page 7:183)
FORMIER, s. m. ouvrier qui fait & vend des for mes de bois, sur lesquelles on bâtit des souliers.
Il y a peu de ces sortes d'artisans à Paris. Ils ne font point un corps de jurande, & n'ont ni statuts ni jures; mais ils travaillent librement sans qualité & sans maitrise.
FORMORT, FORMORTURE, FORMOTURE (Page 7:183)
FORMORT, FORMORTURE, FORMOTURE, FORMOUTURE, ou FREMETURE, (Jurisprud.) terme usité dans quelques coutumes pour exprimer l'échoite ou droit de succession, qui appartient a quelqu'un par le décès d'un autre.
Dans la coûtume de Hainaut, ch. x. art. 5. c'est la moitié des meubles que le survivant de deux conjeints entre roturiers doit donner en nature ou equivalant aux enfans issus d'un premier lit, lorsqu'il passe à des secondes nôces. Voyez la jurisprudence de Hainaut, pag. 29.
En la coutume de Cambrai, tit. vij. art. 11. de Lalleue sous Arras, de Namur, art. 80. c'est l'échoite ou droit successif qui appartient à quelqu'un, ou bien qui est dû au seigneur quand quelqu'un non marié, ni bourgeois, est decéde en sa seigneurie & justice, > l'égard des meubles ou autres biens.
La coûtume de Mons, ch. xxxvj. se sert du terme fremeture.
Pinault des Jaunaux sur Cambrai, loc. cit. prétend que le mot formouture tire son étymologie de formé le moitie; mais cette idée est refutée avec raison par le commentateur d'Artois sur l'art. 153. où il observe que la préposition for est fréquente & ajoutée à plusieurs dictions pour exprimer davantage, comme formariage forban. Il semble néanmoins que toutes ces dictons soient d'abord dérivées de foras ou foris, qui signifie dehors, & que fortroture soit une abréviation de foris - motura, c'est - à - dire les choses que l'en emporte hors la maison mortuaire.
Tout ce qui est acquis à quelqu'un par mort, soit à titre de communauté, de succession ou de legs, peut être nommé formoture.
Les immeubles & les meubles échus par mort à ces différens titres, sont également compris sous le nom de formoture.
Il y a cependant des coûtumes où le terme de formoture est restreint à la portion mobiliaire prise à titre de communauté, de succession, ou de legs.
L'usage certain du pays d'Artois, est que le mot pur & simple de formoture ou formouture ne comprend que la portion, l'échoite, ou l'échéance mobiliaire, & non l'immobiliaire.
Ainsi une veuve qui renonce à la formouture de son mari, un enfant qui renonce à la formouture de son pere ou de sa mere, ne sont pas exclus pour cela de la faculté de demander leurs parts & portions des immeubles de la communauté ou de la succession.
Voyez la somme rurale, liv. I. tit. lxxvj. art. 2. & 4. Carondas eodem, & Ducange en son gloss. latin, aux mots mortalagium, mortalitas, mortuarium. (A)
FORMOSE (Page 7:183)
FORMOSE, (Geog.) selon le P. Duhalde, grande
île de la mer de la Chine, à l'orient de la province de
Fokien, & qui s'étend du nord au sud 22
FORMULAIRE (Page 7:183)
FORMULAIRE, s. m. (Théol. & Hist. ecclés.) on appelle ainsi en général toute formule de foi qu'on propose pour être reçûe ou signée; mais on donne
Ce formulaire, auquel un petit nombre d'ecclésiastiques
refuse encore d'adhérer, est une des prins
cipales causes des troubles dont l'église de France
est affligée depuis cent ans. La postérité aura - t - elle
pour les auteurs de ces troubles de la pitié ou de
l'indignation, quand elle saura qu'une dissension si
acharnée se réduit à savoir, si les cinq propositions
expriment ou non la doctrine de l'évêque d'Ypres?
car tous s'accordent à condamner ces propositions
en elles - mêmes. On appelle (très - improprement)
Jansénisles, ceux qui refusent de signer que Jansénius ait enseigné ces propositions. Ceux - ci de leur côté
qualifient (non moins ridiculement) leurs adversaires
de Molinistes, quoique le Molinisme n'ait rien
de commun avec le formulaire; & ils appellent athées
les hommes sages qui rient de ces vaines contestations.
Que les opinions de Luther & de Calvin ayent
agité & divisé l'Europe, cela est triste sans doute;
mais du - moins ces opinions erronées rouloient sur
des objets réels & importans à la religion. Mais que
l'Eglise & l'Etat ayent été boulverses pour savoir
si cinq propositions inintelligibles sont dans un livre
que personne ne lit; que des hommes, tels qu'Arnauld, qui auroient pu éclairer le genre humain par
leurs écrits, ayent consacré leur vie & sacrifie leur
repos à ces querelles frivoles; que l'on ait porte la
demence jusqu'à s'imaginer que l'Être supreme ait
decide par des miracles une controverse si digne des
tems barbares: c'est, il faut l'avoüer, le comble de
l'humiliation pour notre siecle. Le seul bien que ces
disputes avent produit, c'est d'avoir été l'occasion
des Provinciales; modele de bonne plaisanterie dans
une matiere qui en paroissoit bien peu susceptible.
Il ne manqueroit rien à cet immortel ouvrage, si les
fanatiques
FORMULE (Page 7:183)
FORMULE, s. f. (Algebre.) est un résultat général tiré d'un calcul algébrique, & renfermant une infinité de cas; ensorte qu'on n'a plus à substituer que
* Nous disons les fanatiques; car en tout genre le fanatiline seul est condamnable.
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