ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"106"> qui a imaginé la fontange ancienne; comme palatine, parure de cou, celui de la princesse qui en a introduit l'usage en France.

FONTE (Page 7:106)

* FONTE, s. f. (Arts méchaniq.) il se dit des métaux, des pierres, en un mot de tous les corps dans lesquels on parvient à rompre par le moyen du feu, la cohésion des petites masses aggrégatives qui les composent, & de les réduire ainsi sous une forme liquide. Voilà l'acception générale: il en est une particuliere. Fonte se dit chez chaque artiste, de l'emploi actuel d'une certaine quantité plus ou moins grande d'une substance fusible exposée sur le feu pour être employée. Si l'on dit, il a écrit un ouvrage sur la fonte des métaux, fonte sera pris généralement: si l'on dit, il a fait une belle fonte aujourd'hui, il sera pris particulierement. On dit métaphoriquement, une fonte d'humeurs, dans l'hypothèse peut - être vraie, peut - être fausse, qu'une masse d'humeurs qu'on imaginoit auparavant sous une forme épaisse, visqueuse, naturelle ou non, ait acquis subitement un certain degré de fluidité, en conséquence duquel il s'en fait une évacuation abondante. Voyez à l'art. Fondre, & ci - après, les autres significations du mot fonte.

Fonte (Page 7:106)

Fonte, (Fonderie en caracteres.) On entend par ce mot, un assortiment complet de toutes les lettres majuscules, minuscules, accentuées, points, chiffres, &c. nécessaires à imprimer un discours, & fondues sur un senl corps. Voyez Corps.

On dit, une fonte de cicéro, de petit - romain, lorsque ces fontes sont fondues sur le corps de cicéro ou petit - romain; & ainsi des autres corps de l'Imprimerie.

Les fontes sont plus ou moins grandes suivant le besoin ou le moyen de l'imprimeur, qui demande par cent pesant ou par feuilles; ce qui revient au même. On dit une fonte de cinq cents, de six cents plus ou moins; c'est - à - dire qu'on veut que cette fonte bien assortie de toutes ses lettres, pese cinq cents ou six cents livres, &c.

On dit aussi, une fonte de tant de feuilles, ou de tant de formes, pour faire entendre que l'on veut qu'avec cette fonte on puisse composer de suite tant de feuilles ou tant de formes, sans être obligé de distribuer. En conséquence, le fondeur prend ses mesures, & compte pour la feuille cent vingt livres pesant de caracteres, y compris les cadrats & espaces; & soixante livres pour la forme, qui n'est que la moitié de la feuille. Ce n'est pas que la feuille pese toûjours cent vingt livres, ni la forme soixante, étant plus grandes ou plus petites: mais comme il n'entre pas dans toutes les feuilles le même nombre ni les mêmes sortes de lettres, il faut qu'il en reste toûjours dans la casse pour suppléer au besoin Voyez Casse.

Fonte (Page 7:106)

Fonte, (à la Monnoie.) est la conversion des monnoies de cours en d'autres nouvelles, que le prince ordonne être fabriquées. Les dernieres sont, après le délai porté par les édits & ordonnances, seules reçûes dans le Commerce, les premieres devenant alors vieilles especes.

Fonte (Page 7:106)

Fonte, ou Fondre, en terme d'Orfevre, se dit de l'action de liquéfier le métal en poudre, en piece, ou autrement, en l'exposant dans un creuset à différens feux: car la fonte demande divers degrés de feu. On doit le modérer d'abord, pour ne pas exposer les creusets qui sont de terre, à être cassés par la violence du premier feu: il faut le pousser avec vigucur sur la fin de l'opération, selon les différentes matieres du mélange. Lorsque la matiere est en poudre, il faut un feu violent pour l'assembler; & de même, lorsqu'elle a besoin d'être affinée, en y ajoûtant les intermedes nécessaires, comme le salpetre & le borax.

Fonte (Page 7:106)

Fonte, s. f. terme de Sellier. Des fontes au nombre de deux, sont des faux - fourreaux de cuir fort, fixément attachés à l'arçon de la selle, pour y met<cb-> tre les pistolets dans l'occasion. Il ne faut pas confondre, comme font quelques personnes, les fontes avec les faux - fourreaux. Ces derniers sont faits ou d'étoffe, ou de cuir pliant & maniable, pour y tenir chez soi les pistolets dans un lieu sec & ferme, afin de les préserver des ordures & de la rouille. C'est dans les faux - fourreaux & avec eux, qu'on met les pistolets dans les fontes. (D. J.)

FONTENAY - LE - COMTE (Page 7:106)

FONTENAY - LE - COMTE, (Géog.) petite ville de France, capitale du bas Poitou, située sur la Verdée, à environ 6 lieues de la mer, à 4 lieues N. E. de la Rochelle, à 5 N. de Marans. Long. 15. 42. latit. 46. 30. (D. J.)

FONTENOY (Page 7:106)

FONTENOY, (Géog.) village des Pays - Bas près de Tournay, célebre par la victoire que l'armée de France y remportale 11 Mai 1745, sur l'armée combinée des Autrichiens, des Anglois, & des Hollandois.

FONTEVRAUD (Page 7:106)

FONTEVRAUD, (Géog. & hist. monast.) Font - Evraud, & suivant Ménage, Fontevaux, Font - Ebraldi, est un bourg en Anjou à trois lieues de Saumur. Long. 17. 41. 54. latit. 47. 10. 47.

Ce bourg n'est cependant connu que par une célebre abbaye de filles, chef d'ordre érigée par le bienheureux Robert d'Arbrissel, né en 1047, & mort en 1117; personnage trop singulier, pour ne pas rappeller dans cette occasion un pétit mot de sa mémoire & de l'ordre qu'il fonda.

Après avoir fixé ses tabernacles à la forêt de Fontevraud, il prit l'emploi de prédicateur ambulant, & parcourut nuds - piés les provinces du royaume, afin d'exhorter principalement à la pénitence les femmes débauchées, & les attirer dans son cloître de Marie - Magdeleine. Il y réussit merveilleusement, fit en ce genre de grandes conversions, & entr'autres celle de toutes les filles de joie qu'il trouva dans un lieu de débauche à Rouen, où il étoit entré pour y annoncer la parole de vie. On sait encore qu'il persuada à la reine Bertrade, si connue dans l'histoire, de prendre l'habit de Fontevraud, & qu'il eût le bonheur d'établir son ordre par toute la France.

Le pape Paschal II. le mit sous la protection du saint siége en 1106, le confirma par une bulle en 1113, & ses successeurs lui ont accordé de magnifiques priviléges. Robert d'Arbrissel en conféra quelque tems avant sa mort le généralat à une dame nommée Pétronille de Chemillé; mais il ne se contenta pas seulement de vouloir que son ordre pût tomber en quenouille, il voulut de plus qu'il y tombât toûjours, & que toûjours une femme succédât à une autre femme dans la dignité de chef de l'ordre, commandant également aux religieux comme aux religieuses.

Il n'y a rien sans doute de plus singulier dans le monde monastique, que de voir tout un grand ordre composé des deux sexes, reconnoître une femme pour son général; c'est néanmoins ce que font les moines & les nones de Frontevraud, en vertu de l'institut du fondateur. Ses volontés ont été exécutées, & même avec un éclat surprenant; car parmi les trent - quatre ou trente - cinq abbesses qui ont succédé jusqu'à ce jour (1756) à l'heureuse Pétronille de Chemillé, on compte quatorze princesses, & dans ce nombre, cinq de la maison de Bourbon.

L'ordre de Fontevraud est divisé en quatre provinces, qui sont celles de France, d'Aquitaine, d'Auvergne, & de Bretagne. Il y a quinze prieurés dans la premiere, quatorze dans la seconde, quinze dans la troisieme, & treize dans la quatrieme. C'est sur cet ordre, si l'on veut satisfaire pleinement sa curiosité, qu'il faut lire Sainte - Marthe dans le IV. vol. du Gallia christiana, & sur - tout l'ouvrage du P. de la Mainferme, religieux de Fontevraud, intitulé Clypeus ordinis Fontebraldensis. Le premier volume fut imprimé en 1684, le second en 1688, le troisie<pb-> [p. 107] me en 1692; & il faut joindre à cette lecture, celle de l'article de Fontevraud dans la derniere édition du Dictionnaire de Bayle. (D. J.)

FONTICULE (Page 7:107)

FONTICULE, s. m. (Chirurgie.) petit ulcere artificiel pratiqué par le Chirurgien en différens endroits du corps, soit pour prévenir une maladie qu'on prévoit avec certitude, soit pour rétablir la santé. Le mot de cautere dont on se sert communément dans le même sens, est bien moins propre que celui de fonticule, parce qu'il est équivoque, & qu'il signifie généralement ou un fer rouge, ou un remede corrodant & caustique.

Les Chirurgiens en pratiquant un fonticule, se proposent d'imiter la nature qui produit quelquefois d'elle - même des ulceres de cette espece, par lesquels elle chasse comme par des égouts les matieres surabondantes ou viciées, qui ne manqueroient pas sans ce secours de causer des maladies fâcheuses.

Les parties du corps où l'on ouvre le plus communément & le plus commodément ces ulceres artificiels, sont 1°. la partie supérieure de la tête; 2°. le cou; 3°. les bras sur lesquels on choisit la partie la plus basse, ou l'extrémité du muscle deltoide & du biceps; 4°. les parties inférieures du corps, particulierement le genou, le côté intérieur de la cuisse, à l'endroit où il y a une cavité qu'on apperçoit au doigt; 5°. enfin le dessous du genou, c'est - à - dire le côté intérieur de la jambe où l'on remarque une espece de cavité.

La plus courte méthode de former un fonticule, un ulcere artificiel, est celle où après avoir marqué l'endroit qu'on veut cautériser, on tient la peau élevée avec les doigts, & on fait avec le bistouri une incision dans laquelle on puisse aisément introduire un pois. Lorsque le pois est placé, on le couvre d'un emplâtre; ensuite on leve cet appareil soir & matin, on nettoye l'ulcere, on introduit un nouveau pois, & l'on applique de - rechef l'emplâtre & le bandage. En peu de jours le petit ulcere se trouve formé, & jette une humeur purulente.

Une autre maniere de former un fonticule, est d'ouvrir la peau avec un fer rouge: cette seconde méthode est effrayante, mais elle produit surement quand elle est nécessaire, une révulsion considerable. Une troisieme maniere de cautériser, c'est de se servir d'une substance rongeante & caustique. Voyez Cautere & Caustique.

De quelque maniere que le petit ulcere ait été pratiqué, il en faut faire le pansement tous les jours, & quelquefois deux fois par jour. En même tems à chaque pansement on nettoyera toûjours soigneusement la plaie avec un linge propre. On substituera un nouveau pois à celui qu'on aura ôté; on appliquera un emplâtre à - peu - près de la largeur de la paume de la main, ou au lieu d'emplâtre un morceau d'étoffe de soie couvert de cire, ou même une feuille de lierre qu'on fixera par un bandage. M. Heister trouve que les bandages de linge sont moins commodes que ceux de cuir, ou qu'une plaque de cuivre, à laquelle sont ajustés des cordons ou des agraffes, de maniere qu'un malade peut se les appliquer sans aucune incommodité. Voyez - en la machine dans cet auteur.

On tiendra le fonticule ouvert, jusqu'à ce que la maladie pour laquelle on l'avoit pratiqué soit radicalement guérie. Les adultes attaqués de maux invétérés, feront sagement de garder ces petits ulceres jusqu'à la mort, s'ils veulent éviter de s'exposer aux accidens qu'ils avoient éloignés par ce moyen.

Les avantages principaux que l'on attend des fonticules, c'est la guérison ou l'affoblissement de plusieurs maladies de la tête, des yeux, des oreilles, des mammelles, & d'autres parties, comme aussi des douleurs de la sciatique. Comme dans tous ces cas, on a quelquefois inutilement recours à ce remede, alors il faut promptement refermer l'ulcere; & pour cet effet il ne s'agit que d'ôter le pois.

S'il se forme à la partie qui a été ulcérée des excroissances fongueuses, on les emportera avec un peu de poudre d'alun brûlé. Si les fonticules cessent de suppurer dans les vieillards, & que les bords de l'ulcere deviennent secs, livides, ou noirs; cet état est très - dangereux; il menace d'une maladie violente, & même d'une mort prochaine. Il est donc à propos de recourir promptement aux remedes capables de prévenir l'un ou l'autre de ces accidens.

Comme cette matiere est d'une grande importance, différens auteurs en ont traité expressément. Voyez entr'autres.

Galvani (Dominici) trattato delle fontanelle. In Padoua, 1620. 4°. c. f. oeneis.

Wolter (Gualther Ambros.) Pyrotechnicum opusculum de cauteriorum, seu fonticulorum usu. Vratiflaviae, 1672. in - 8°.

Glandorpius (Matth. Lud.) Gazophylacium fonticulorum & setonum reseratum. Bremae, 1632. 4°. editio prima.

Hoffmanni (Frederici) de vesicantium & fonticulorum circonspecto in medicina usu. vol. VI. de l'édit. de Geneve, 1740.

Pour ce qui regarde en particulier la maniere de pratiquer un cautere ou un ulcere artificiel à la suture coronale, voyez la dissert. d'Hoffman que nous venons de citer; & sur les avantages de cette opération, consultez Marc Donatus, liv. II. hist. estiral. cap. jv. M. A. Severinus, Pyroth. Chirurg. liv. II. part. I. cap. vj. Riviere, cent. ij. obs. 93. Aquapendente, operationes chirurgicoe, cap. j. Claudinus, respons. de cauterio in sutura coronali. Heister, Chirurgie, &c. (D. J.)

FONTINALES (Page 7:107)

FONTINALES, s. f. plur. (Mythol. & antiquit. rom.) Fontinalia, fête que les Romains célebroient à l'honnear des nymphes qui présidoient aux fontaines & aux sources.

Les payens accoûtumés à se faire des dieux de toutes choses, ne manquerent pas d'en imaginer, auxquels ils attribuerent un pouvoir sur les fleuves & sur les fontaines. Ils appellerent ces dieux, les dieux des eaux, dii aquatiles, comme on le voit par une inscription rapportée par Reinésius; mais ils mirent ces divinités dans le rang des demi - dieux qu'ils distinguerent par des noms différens. Les nymphes marines furent nommées néréides, parce qu'elles étoient filles de Nérée. On donna le nom de nayades à celles qui présidoient aux fontaines. On appella potamides, les nymphes des fleuves & des rivieres, & limmades, les nymphes des lacs & des étangs: enfin le mot de nymphes, nymphoe, signifioit souvent les seules divinités des fontaines. Voyez Nereides, Nymphes, &c.

On étoit si fort persuadé de l'existence de ces nymphes, que l'on faisoit des fêtes tous les ans à leur honneur; le jour en étoit fixé au 13 Octobre, qui étoit le troisieme jour devant les ides; pour lors on jettoit des fleurs dans les fontaines, & l'on en couronnoit les puits. Festus nous apprend que ces fêtes étoient célebrées à une des portes de Rome que l'on nommoit fontinalis porta. Voyez Festus, Varron, Struvius, & autres auteurs de ce genre. (D. J.)

FONTS (Page 7:107)

FONTS Baptismaux, ou simplement FONTS, s. m. pl. (Théolog. & Hist. Eccl.) c'est un vaisseau de pierre ou de marbre, qui est à l'entrée intérieure des églises paroissiales, où l'on conserve l'eau dont on se sert pour baptiser. Voyez Baptême.

Les fonts baptismaux étoient autrefois la marque d'une église paroissiale. Voyez les articles Paroisse & Église.

Les fonts baptismaux sont aujourd'hui auprès de

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