ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"104"> l'air par le canal appellé ventouse: l'eau clarisiée sort de cette partie par le robinet, & sert aux usages de la maison.

On voit que le sable se chargeant de toutes les impuretés de l'eau, il vient un tems où il est tellement envasé, que la filtration se fait lentement & mal: alors il faut laver le sable en plusieurs eaux, & le replacer dans la fontaine. Voyez cette fontaine dans nos Planches de Chauderonnerie.

Voici maintenant la description des fontaines de plomb, sablées & à éponge.

Imaginez une caisse de bois de chêne plus ou moins grande, selon la quantité d'eau qu'on veut avoir en reserve. Que cette caisse soit quarrée, mais un peu plus longue que haute; & que toute la capacité en soit doublée de plomb, & divisée en quatre parties par des séparations aussi de plomb.

C'est dans la partie ou division ABCD, la plus grande de toutes, qu'on met l'eau comme elle vient de la riviere. Cette division communique avec la division ACFE par des trous t, t, t, t, pratiqués à la partie supérieure de la cloison AC, & par d'autres petits trous u, u, u, u, pratiqués dans une petite gouttiere fort étroite & assez élevée. On voit en IK, à la partie inférieure de la même cloison, AC, une division qui ne s'éleve pas à la hauteur du côté BD, ni de la cloison EF; elle ne forme, avec la partie inferieure du diaphragme EF, qu'un coffret a c IK, qui a à - peu - près la moitié de la hauteur de la cloison EF, & qui est beaucoup plus étroit que la division ABCD. Ce coffret est rempli de sable bien sin, & couvert de deux couvercles percés de quelques grands trous. Le premier couvercle pose & pese sur le sable; le second ferme le coffre: on en a mis deux, parce que la partie de la vase & des ordures de l'eau qui se déposent sur ces couvercles, n'étant pas retenue dans le sable, le sable en demeure plus long tems pur & moins sujet à être lavé.

Ce cossiet communique avec la division FHNO, par des trous coniques x, x, x, x. Ces trous coniques sont remplis d'eponges très - fines & pressées fortement dans ces trous: ces trous sont pratiqués à sa partie superieure, comme on voit.

La division FHNO communique avec la division GNOE par d'autres trous coniques y, y, y, y, pareillement remplis d'éponges fines & forcées. Ainsi l'eau en passant de la division ABDC dans le coffret a c IK, se filtre dans le sable qui remplit le coffret; en passant du coffret a c IK dans la division FHNO, se filtre à - travers les éponges x, x, x, &c. & en passant de la division FHNO dans la division GNOE, se clarisie encore à - travers les éponges y, y, y, y. Il y a trois robinets; le robinet L qui donne l'eau la plus claire, de la division GNOE; le robinet M, qui donne une eau moins claire, de la division FHNO; & un robinet Q, qui donne l'eau de la division AB CD, comme elle vient de la riviere.

Les trous coniques sont formés dans des bossages de plomb, tels qu'on les voit dans la figure; & la petite goutiere avec ses trous u, u, u, u, sert à soutenir le sable & à le soulever un peu contre l'effort de l'eau supérieure au coffret. On a pratiqué aux bords supérieurs de la caisse des trous par où l'air peut entrer dans la fontaine, & éventer l'eau.

Ces fontaines sont excellentes; nous ne pouvons trop en recommander l'usage; & M. Ami qui les a inventées, a rendu un service important à la société, qui ne peut trop lui en marquer sa reconnoissance. Il a varié son invention en plusieurs manieres différentes & toutes ingénieuses. Voyez les ouvrages qu'il a publies

Il faut avoir deux soins assez legers; l'un de nettoyer le sable & les eponges de tems en tems, de mois en mois; & l'autre, de ne point laisser tarir sa fontaine: sans quoi les premieres eaux qui viendront après la dessication, tiendront des éponges un petit goût d'amertume & de marécage, mais ne seront jamais mal saines.

Fontaine de la Tête (Page 7:104)

Fontaine de la Tête, (Anat.) Voyez Fontanelle.

Fontaines de vin (Page 7:104)

Fontaines de vin, (Hist. mod.) L'usage de distribuer du vin au peuple, dans les occasions de réjouissances, est fort ancien. Alain Chartier raconte dans son histoire de Charles VII. que parmi les joies du peuple de Paris, lorsque ce roi y entre, « devant les Filles - Dieu étoit une fontaine, dont l'un des tuyaux jettoit lait, l'autre vin vermeil, l'autre vin blanc, & l'autre eau ».

Monstrelet, en parlant de l'entrée que Charles V. fit aussi dans Paris, remarque « qu'il y avoit dessous l'échaffaut une fontaine jettant hypocras, & trois sirenes dedans, & étoit ledit hypocras abandonné à chacun ».

Lorsque le roi Charles VI. la reine Isabelle de Baviere, & le roi Henri d'Angleterre avec sa femme madame Catherine de France, vinrent à Paris, « tout le jour, dit encore Monstrelet, & toute la nuit, découloit vin en aucuns carrefours abondamment par robinets d'airain, & autres conduits ingénieusement faits, afin que chacun en prinst à sa volonté ». Enfin le même historien rapporte que lors de l'entrée du roi Louis XI. dans la rue S. Denis, « étoit une fontaine qui donnoit vin & hypocras à ceux qui boire en vouloient ». Voyez le détail des autres réjouissances à l'article Entrée. (D. J.)

Fontaine de feu (Page 7:104)

Fontaine de feu, (Artificier.) Si l'on varie un peu la couleur du feu de l'artifice appellé pot à aigrette, & sa figure extérieure, par différens arrangemens, on en forme des apparences de fontaines de feu. Pour changer sa couleur, il n'y a qu'à substituer de la limaille de cuivre ou de la poudre qu'on trouve chez les Epingliers: elle donne à ce feu une couleur verdâtre différente de celle de la limaille de fer, qu'on met dans les aigrettes.

A l'égard du changement de la figure extérieure, & de l'arrangement des cartouches pour représenter des jets, des gerbes, ou des cascades, il n'y a qu'à imiter l'arrangement des tuyaux de plomb qui produisent toutes les différences des fontaines, par une semblable position des cartouches remplis de ces compositions, qui ne produisent que des étincelles sans flamme, comme sont celles où dominent les charbons de bois dur un peu grossierement pilés, la limaille de fer ou de cuivre, sans matieres onctueuses ou huileuses. En effet, il n'y a point tant d'opposition entre l'apparence du feu & de l'eau, qu'on se l'imagine du premier: car les gouttes d'eau des jets saillans éclairés par le Soleil ou quelque lumiere qui s'y réfléchit, ne ressemblent pas mal à des étincelles. Il ne s'agit donc pour représenter une gerbe d'eau, que de rassembler plusieurs cartouches pleirs de matieres combustibles de cette matiere, & de les allumer en même tems.

Si l'on range ces tuyaux en deux lignes paralleles, posés en situation un peu inclinée entre eux, ils produiront, lorsqu'ils seront allumés, l'effet d'un berceau d'eau tel qu'on en voit à Versailles, sous lequel on pourra passer sans se brûler, pour peu qu'ils soient éloignés.

Si on les range comme les raies d'une roue, du centre à la circonférence sur le même plan, ils produiront une apparence de Soleil.

Si partant du même centre ils sont également inclinés à l'horison de bas en haut, ils formeront un cone droit semblable à une cloche de fer.

Si on les range sur des formes pyramidales, ils formeront une pyramide de feu.

Si on les couche horisontalement par lits d'inégale [p. 105] hauteur inégalement avancés, & que la matiere dont ils sont pleins soit lente, ensorte que les étincelles retombent sans être poussées loin, leur feu représentera une cascade.

Si les dégorgemens sont des ouvertures larges & plates, & que les tuyaux se touchent, leur feu représentera une nappe d'eau dont le bassin pourra être figuré comme l'on voudra, pour faire retomber les étincelles en rond ou de toute autre figure; auquel cas les charbons qui les produisent doivent être grossierement pilés pour retomber avant que d'être consumés. Tous les tuyaux de ces artifices peuvent être faits de poterie de terre ordinaire, plûtôt que de toute autre matiere; parce qu'ils peuvent être consumés par le feu, s'ils sont de bois; ils se fondroient, s'ils étoient de plomb ou de fer, par l'action du soufre & du salpetre, qui sont des fondans; & ils coûteroient beaucoup, s'ils étoient de cuivre.

Au reste, on ne peut les faire bien longs; 1°. parce que le feu les feroit crever, ou s'étoufferoit s'il étoit trop éloigné de l'embouchure de leur dégorgement; 2°. il resteroit en partie caché dans la longueur de son étendue; 3°. enfin, on ne pourroit aisément comprimer les matieres, lorsqu'elles doivent être foulées.

*Fontaine, (Raffinerie en sucre.) c'est une cavité qui se forme le plus souvent dans la pâte du pain: quelquefois elle est pleine de sirop; d'autres fois, on est obligé de l'ouvrir pour la remplir. On se sert pour l'ouvrir de la pointe de la truelle; & l'on y porte de la matiere, comme dans l'opération que l'on appelle foncer. Voyez l'article Foncer.

FONTAINE - BLEAU (Page 7:105)

FONTAINE - BLEAU, (Géog.) Fons Bleaudi, bourg de l'Isle de France dans le Gâtinois, remarquable par le palais des rois de France, dont Louis le Jeune peut passer pour le premier fondateur, & François I. pour le second. Henri III. y naquit. Il est à quatorze lieues de Paris; la forêt qui l'environne s'appelloit anciennement la forêt de Bievre. Long. suivant Cassini, 20. 12. 30. latit. 48. 24. 30. (D. J.)

FONTAINIER (Page 7:105)

FONTAINIER, s. m. (Hydraul.) est celui qui par des principes certains & des expériences réitérees, fait la recherche des eaux; les jauge pour en connoître la quantité; les amasse dans des pierrées pour les conduire dans un regard de prise ou dans un réservoir; sait relever leur pente; les conduit au lieu destiné; connoît la force & la vîtesse des eaux jaillissantes; les calcule, pour en savoir la dépense; sait donner une juste proportion aux tuyaux, pour former de beaux jets bien nourris, & qui s'élevent à la hauteur requise; & par une sage oeconomie, les distribue dans un jardin, de maniere qu'ils jouent tous ensemble sans s'altérer l'un l'autre. Voyez ci - devant Depense, &c. & les autres articles relatifs à l'Hydraulique.

Outils de fontainier. 1°. Une poesle de fonte qui sert à faire fondre la soudure.

2°. Un porte - soudure est un morceau quarré de coutil cousu en double ou triple, que l'on graisse de suif pour porter la soudure.

3°. Un compas, instrument de fer à deux branches qui se joignent en haut par un charnon, s'ouvrent par en - bas, & sont terminées en pointe, pour prendre telle mesure que l'on veut.

4°. Un marteau un peu long, dont une des branches est coupante; il sert à forger le plomb; le bas du manche est rayé, pour être plus ferme dans la main.

5°. Un maillet plat par le côté pour battre le plomb.

6°. Un boursault est une batte toute ronde, qui est plus à la main pour les petits ouvrages de plomb.

7°. Une serpette, outil de fer acéré & tranchant d'un côté, qui a une poignée de bois, pour couper quelque chose: il y en a de courbées par le bout, & d'autres qui se ferment.

8°. Une gratoire sert à nettoyer les soudures & à les raviver: elle se releve en pointe, & coupe des deux côtés.

9°. Une gouge, outil de fer fait en demi - canal, lequel est taillant de tous côtés, pour travailler les petites pieces, & y former des cavités.

10°. Un couteau; il est en tout semblable à l'outil des Maréchaux, ne coupant que d'un côté avec un dos de l'autre: on le mouille pour couper le plomb, en frappant dessus avec le marteau.

11°. Un niveau est le même instrument dont se servent les Mâçons pour tracer une ligne parallele à l'horison, ou pour poser de niveau quelque ouvrage de plomberie. Voyez Niveau.

12°. Des fers ronds à souder; ce sont des morceaux de fer formant une poire arrondie; d'autres triangulaires, que l'on fait chauffer pour manier la soudure chaude, la faire fondre ensemble, & la coler aux tables de plomb par des noeuds & des traînées, où le fer chaud passe en y faisant des arrêtes.

13°. Des atelles; ce sont deux petits morceaux de bois creusés, qui étant mis l'un contre l'autre, forment une poignée pour prendre le manche chaud des fers à souder.

14°. Une rape, sorte de lime, pour user les parties trop grasses du plomb.

15°. Une cueilliere servant à puiser la soudure dans la poesle, & à la porter jusques sur la partie que l'on soude.

Les figures du niveau, de la jauge, & de la quille, dont les Fontainiers se servent journellement, sont dans les Planches de l'Hydraulique.

Nota, qu'on ne comprend point dans les outils du Fontainier ceux du Plombier, qui se trouveront dans les Arts & Metiers. (K)

FONTANELLE (Page 7:105)

FONTANELLE (la), s. f. (Anatomie.) dans nos auteurs, fontanella, fons pulsatilis. La grande ouverture en forme de lozange située entre le coronal & les pariétaux, au centre de la croix qui est formée par l'engrenure sagittale, la ligne de division de l'os frontal, & l'engrenure coronale, est ce qu'on nomme sontanelle dans le foerus. Comme cette place n'est presque pas membraneuse dans les enfans nouveaux-nés, l'on y sent alors avec la main le battement des arteres de la dure - mere & du cerveau. Cet endroit reste aussi durant quelque tems cartilagineux après la naissance: quelquefois même les enfans attaqués du rachitis, ont cette partie très - tendre dans un âge assez avancé, parce que leurs os conservent longtems leur mollesse. Enfin, par un évenement fort ra re, on a vû des sujets en qui cette partie n'a pas été ossifiée pendant toute leur vie. Cependant d'ordinaire les os du crane deviennent si compactes avec l'âge, qu'ils sont même quelquefois plus épais à la fontanelle que par - tout ailleurs. (D. J.)

Fontanelle (Page 7:105)

Fontanelle s. f. (Chirurg.) ulcere artificiel; voyez Fonticule.

FONTARABIE (Page 7:105)

FONTARABIE, (Géog.) Fons rapidus; les Espagnols disent Fuenterabia; petite, mais forte ville d'Espagne dans la province de Guipuscoa en Biscaye, avec un bon château. Elle est regardée comme la clé d'Espagne de ce côté - ci, & est proche la mer, à l'embouchure de Bidassoa ou Vidouze, à 9 lieues S. O. de Bayonne, 25 E. de Bilbao, 175 S. O. de Paris. Long. 15. 51. 53. latit. 43. 23. 20. (D. J.)

FONTANGE (Page 7:105)

FONTANGE, s. f. (Modes.) Ce fut dans le dixseptieme siecle, je ne dirai pas une parure, mais un édifice de dentelles, de cheveux, & de rubans à plusieurs étages, que les femmes portoient sur leurs têtes. On voyoit sur une base de fil - de - fer s'élever la duchesse, le solitaire, le chou, le mousquetaire, le croissant, le firmament, le dixieme ciel, & la souris. Aujourd'hui c'est un simple noeud de rubans qui sert d'ornement à leur coëffure: il porte le nom de celle

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