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D'autres fondans restent unis aux corps qu'ils ont
dissous. On a vû que le plomb s'unissoit au cuivre, à
l'or, à l'argent, à l'étain, & aux demi - métaux; que
son verre ou la litharge dissolvoit le fer scorisié, le
cuivre, la chaux d'étain, l'or, l'argent, & les pierres
calcaires, vitrescibles, & apyres. L'étain s'allie
avec l'or, l'argent, le cuivre, le fer, & les demi-métaux.
Le cuivre, l'or, & l'argent, se dissolvent
mutuellement. L'or & l'argent s'unissent au fer. L'arsenic s'unit à toutes les terres & pierres, avec le cuivre,
l'étain, le plomb & son verre, l'or, & l'argent.
Le verre d'antimoine s'unit aux pierres & terres de
toute espece; son régule & sa mine s'allient avec
tous les métaux. Le bismuth se fond avec tous les
métaux. Le zinc se mêle avec l'étain & le plomb, le
cuivre seul & allié d'étain. L'alkali fixe dissout toutes
les terres & les pierres. Le soufre s'unit avec le
fer, le cuivre, le plomb, l'argent, le régule l'antimoine,
l'étain, le mercure (Voyez
La masse qui résulte de ces différentes combinaisons est uniforme, simple, & naturelle en apparence. On n'y peut découvrir aucun point différent des acides, même à l'aide du microscope. La fragilite, qui est pour l'ordinaire la suite de ces sortes d'alliages, existe dans les moindres molécules. Il en résulte un composé qui n'a plus les propriétés qu'avoient ceux qui les ont formés, & qui conséquemment en a acquis de particulieres. L'on conçoit aisément que les particules du fondant ne se touchent plus les unes les autres, & sont séparées par celles du corps fondu, qui sont conséquemment dans le même cas que celles du fondant.
Il suit que les parties du fondant s'appliquent à celles du corps fondu, & que cette union se fait dans le tems de la fusion. Mais l'on demande pourquoi des molécules similaires se desunissent pour former une nouvelle union avec un corps, avec lequel il semble qu'elles doivent avoir moins d'analogie? La même question est également fondée sur la cause, qui continue de tenir liées entr'elles les particules & du fondant & du fondu, & les empêchent de se réunir de nouveau avec leurs semblables: quelle qu'elle soit, elle existe mutuellement dans tous les deux. Il y a cependant des obstacles à surmonter; ils sont plus ou moins considérables, suivant la différence des corps. Nous avons fait sentir que l'analogie devoit être plus grande entre les parties d'un même corps, qu'entre celles de deux corps différens: mais la différence du poids mérite aussi d'être considérée. Et en effet il faut que l'union soit bien forte entre l'or & l'étain, dont le premier le plus pesant des métaux, est au second le plus leger de tous en raison directe, comme 19636 sont à 7321, pour que les parties de l'or ne retombent pas au fond, & ne fassent pas sur<cb->
Il paroît donc que cette opération se fait spécialement
par l'attraction réciproque des particules qui
dissolvent & sont dissoutes. Si l'on presse un noüet
de chamois plein de mercure, qui est un menstrue
fluide, mais sec, dans un vaisseau tenant du soufre
fondu, & qu'on remue quelque tems; alors les
parties du soufre s'unissent si fortement à celles du
mercure, qu'elles séparent les molécules intégrantes
de ce demi - métal, & les enveloppent pour ne
plus former qu'une masse uniforme. Cependant
quelle différence dans le poids? Elle est encore plus
considérable qu'entre l'or & l'étain. Les causes de
cette union sont le feu, qui a divisé le soufre en ses
élémens; la division donnée au mercure par le filtre
de chamois; l'agitation, & sur - tout cette faculté
qu'ont le mercure & le soufre de s'attirer mutuellement
par leurs surfaces multipliées, & d'adhérer fortement
l'un à l'autre, pour ne plus être séparés que
par un corps, dont l'attraction avec le soufre sera
plus forte que celle du mercure. Ce corps est ou la limaille
de fer, ou l'alkali fixe, ou la chaux, qui étant
mêlés par la trituration avec l'éthiops, ou le cinnabre
qui est l'éthiops sublimé, attirent le soufre, &
laissent le mercure coulant comme il étoit d'abord:
mais ces corps prennent la place du mercure, par
rapport au soufre qui s'unit avec eux. La même action
se fait également par la trituration, qui équivaut en ce cas à l'action du feu. Voyez
Cette action est conséquemment méchanique, en même tems qu'elle tient de la nature de l'attraction. On a vû qu'une trituratior. méchanique divise les corps comme le feu. Si elle n'en tient pas lieu dans tous les cas, au moins approche - t - elle d'autant plus de ses effets, qu'elle est plus long - tems continuée: ainsi le feu ne fait qu'enchérir sur elle, bien - loin d'en différer; en même tems il augmente la vertu attractive, qui ne se fait qu'en conséquence de la petitesse & de la multiplicité des surfaces. Cette atténuation est occasionnée par les coups répétés des élémens d'un feu continu. Les sels & les autres corps qui se séparent du corps dissous après la fonte, paroissent devoir être référés à plus juste titre parmi des fondans méchaniques.
Mais quand nous distinguons la division physique
d'avec la méchanique, il ne faut pas croire que nous
excluions strictement celle - ci. Une division physique
est certainement méchanique; mais nous n'avons
pas assez de lumieres sur sa nature, pour en pouvoir
donner une explication relative aux actions connues
jusqu'ici sous le nom de méchaniques. Nous ne pouvons
la référer, par exemple, à l'action du coin,
du levier, du couteau, de la scie, & de la poulie.
On ne peut nier cependant que chaque molécule intégrante
d'un menstrue ne puisse, à certains égards,
avoir quelque rapport avec quelques - uns des instrumens
mentionnés; car la molécule en question a un
poids, une figure, une grandeur, & une dureté particulieres,
qui lui donnent ces qualités méchaniques,
voyez
Il y a cette différence entre le réductif & le fondant, que celui - là donne toûjours un principe qui s'unit au corps; au lieu que celui - ci leur enleve souvent ce qui nuisoit à leur fusion, sans compter que tantôt il se sépare du corps fondu, comme quand il le dépouille de ses impuretés, & que d'autres fois il lui reste uni.
Le fondant n'est qu'un menstrue sec, dont il differe en ce que celui - ci reste toûjours uni au corps qu'il n dissous; au lieu que le premier s'en sépare quelquefois après son action.
Après tout ce que nous avons mentionné sur les
réductifs & sur les fondans, il ne nous reste plus que
quelques particularités sur les flux réductifs. Le tartre
crud n'est point un flux réductif par sa nature; c'est un
acide concret qui contient beaucoup d'huile & de
terre, & qui est uni à la partie extractive du vin. Il
faut done pour devenir tel, qu'il se change dans les
vaisseaux fermés en un alkali charbonneux. C'est
aussi ce qui arrive. V.
Le flux blanc n'est guere employé que comme fondant; il contient trop peu de phlogistique pour servir à la réduction. On lui ajoûte, ou de la poudre de charbon, ou tout autre corps gras, quand on veut le rendre réductif: mais il ne faut pas croire que cette combinaison revienne précisément au même quant à la nature de l'alkali & aux phénomenes de la réduction. Le phlogistique est si intimement uni dans le résidu du tartre & le flux noir, que ces deux substances crystallisent comme l'alkali préparé selon la méthode de Tachenius. Voyez cet article. Il doit donc y avoir plus d'efficacité dans un corps dont chaque molécule intégrante porte à la fois & le réductif & le fondant, que dans le mélange du charbon, & du flux blanc, ou de l'alkali fixe, qui ne donnent pas le même composé. Ce mélange peut cependant être placé.
Il n'y a point de différence réelle, quant au fond,
entre les diverses especes de flux réductifs; c'est toûjours
le principe inflammable, uni à un fondant; soit
dans le même corps comme dans le flux noir, le résidu
de la distillation du tartre, le tartre crud qui lui
devient semblable dans l'opération, & le savon; soit
dans deux corps différens, comme dans le mélange
de la poudre de charbon, avec l'alkali fixe, ou le flux
blanc. Voyez
Quelques artistes font des flux ou des réductifs,
composés de plusieurs especes de corps qui fournissent
la matiere du feu; mais il est aisé de sentir la
futilité de ces sortes de fatras. Voyez
Dans les circonstances où un flux est accompagné d'autres corps, comme dans les réductions que nous avons données pour les essais des mines, c'est pour des raisons particulieres qui ont été détaillées. Voyez ce que nous avons dit sur la limaille de fer & la chaux. Le verre simple, le verre de Saturne, & celui d'antimoine, sont des fondans particulierement destinés à atténuer les pierres & terres vitrifiées par l'alkali. Le fiel de verre a été employé aussi pour remplir ces vûes; mais nous avons fait observer que ce corps devoit entraîner des inconvéniens à sa suite.
Le flux donc, comme composé d'un réductif & d'un fondant, differe de l'un & de l'autre de ces corps, parce qu'il est tous les deux ensemble. Il ne donne jamais aux corps avec lesquels on l'employe, que le principe inflammable, & il leur enleve les saletés qui nuisoient à la réunion du tout; avantage que ne produit pas le réductif. Le fondant opere cet effet à la vérité, mais il reste souvent uni aux corps qu'il a dissous.
Nous finirons par cette conclusion générale, que tout flux est un corps qui a la propriété de réduire par le principe inflammable, & de fondre par le principe fondant qu'il contient, & conséquemment d'accélérer & de procurer la fusion des corps avec lesquels on le mêle: d'où est venue notre division, 1°. en réductifs, 2°. en fondans, 3°. en réductifs & fondans, ou flux. Voyez Stahl, Cramer, Boerhaave, & la Lithogéognosie de Pott.
FLUXIO - DIFFÉRENTIEL (Page 6:922)
FLUXIO - DIFFÉRENTIEL, adj. (Géométr. transcend.) M. Fontaine appelle ainsi dans les mémoires
de l'acad. de 1734, une méthode par laquelle on considere
dans certains cas, sous deux aspects très - distingués, la différentielle d'une quantité variable.
Imaginons, par exemple, un corps qui descend le
long d'un are de courbe; on peut considérer à l'ordinaire
la différentielle de cet arc comme représentée
par une des parties infiniment petites dont il est composé,
ou dont on l'imagine composé; ensorte que
l'arc total sera l'intégrale de cette différentielle: mais
on peut considérer de plus la différence d'un arc total
descendu à un arc total descendu qui differe infiniment
peu de celui - là; & c'est une autre maniere
d'envisager la différence: dans le premier cas, l'arc
total est regardé comme une quantité constante dont
les partiès seulement sont considérées comme variables
& comme croissant ou décroissant d'une quantité
différentielle: dans le second cas, l'arc total est
lui - même regardé comme variable par rapport à un
arc total qui en differe infiniment peu. On peut,
pour distinguer, appeller fluxion la différence dans
le second cas, & retenir le nom de différence dans le
premier: ou bien on peut se servir dans le premier
cas du mot fluxion, & de différence dans le second.
Voyez l'article
FLUXION (Page 6:922)
FLUXION, s. f. (Géométrie transcend.) M. Newton appelle ainsi dans la Géométrie de l'infini, ce que
M. Léibnitz appelle différence. Voyez
M. Newton s'est servi de ce mot de fluxion, parce
qu'il considere les quantités mathématiques comme
engendrées par le mouvement; il cherche le rapport
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