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Les géometres anglois, du moins pour la plûpart,
ont adopté cette idée de M. Newton, & sa caractéristique: cependant la caractéristique de M. Leibnitz
qui consiste à mettre un d au devant, paroît plus commode,
& moins sujette à erreur. Un d se voit mieux,
& s'oublie moins dans l'impression qu'un simple
point. A l'égard de la méthode de considérer comme
des fluxions ce que M. Léibnitz appelle différences,
il est certain qu'elle est plus juste & plus rigoureuse.
Mais il est, ce me semble, encore plus simple & plus
exact de considérer les différences, ou plutôt le rapport
des différences, comme la limite du rapport
des différences finies, ainsi qu'il a été expliqué au
mot
Fluxion (Page 6:923)
En effet, Hippocrate regardoit la tête comme la source d'une infinité de maladies; parce que, selon lui, c'est dans sa cavité que se forment les matieres des catairhes, qui peuvent se jetter de - là sur différens organes, tant éloignés que voisins: il n'en est presque aucun qui soit exempt de leurs influences. Ce vénérable auteur entendoit donc par catarrhe ou fluxion, une chûte d'humeurs excrémentitielles, mais principalement pituiteuses, de la partie supérieure du corps vers les inférieures: aussi, selon lui (lib. de princip.), la tête est - elle le principal réservoir de la pituite, pituitoe metropolis: il employoit donc dans ce sens le mot fluxion, comme un mot générique.
Galien ne l'adopta pas sous une acception aussi étendue: on trouve dans la définition qu'il en a donnée, que cette lésion de fonction n'est autre chose qu'un écoulement de différentes sortes d'humeurs qui tombent du cerveau par les narines & par les ouvertures du palais, & font un certain bruit en se mélant avec l'air qui sort des poumons, il attribuoit cet<cb->
Selon Sennert, il y a deux termes principaux pour
désigner les mouvemens extraordinaires les plus sensibles
de nos humeurs: lorsque ces mouvemens consistent
dans un passage, un flux d'humeur, de quelque
nature qu'elle soit, d'une partie telle qu'elle
puisse être aussi, dans une autre indifféremment; il
dit que ce transport est appellé
Ainsi il dit, que le catarrhe qui a son siége dans la
partie antérieure de la tête, vers la racine du nez,
avec un sentiment de pesanteur sur les yeux, est appellé
gravedo; c'est ce qu'on nomme vulgairement
rhûme de cerveau: c'est une fluxion qui a son siege
dans la membrane pituitaire, dont un des princîpaux
symptomes est l'enchifrenement, voyez
Si fluit ad pectus, dicatur rheuma catarrhus; Ad fauces branchus, ad nares esto corysa.
Mais il paroît par ce dystique même, que le nom
commun à toutes les fluxions catarrheuses, est celui
de rhûme, ou affection rhumatismale. Ainsi il suit de ce
qui a été dit ci - devant sur la signification du mot
Cependant il faut observer que le mot latin fluxio rendu en françois par celui de fluxion, n'est presque pas un terme d'art: il ne sert aux Medecins, que pour s'exprimer avec le vulgaire sur le genre de maladie qui consiste dans un engorgement de vaisseaux formé comme subitement, c'est - à - dire en très - peu de tems, ordinairement ensuite d'une suppression de l'insensible transpiration, qui augmente le volume des humeurs; ensorte que l'excédent, qui tend d'abord à se répandre dans toute la masse, est jetté par un effort de la nature, formé comme un flux sur quelque partie moins résistante, plus foible à proportion que toutes les autres; idée qui répond parfaitement à celle des anciens, qui attribuoient toutes sortes de fluxions, soit catarrheuses, soit rhûmatismales, à l'excès de force de la puissance expultrice des parties mandantes en général sur la puissance retentrice de la partie recevante: d'où il suit que le ressort de cette partie étant moindre qu'il ne doit être par rapport à la force d'équilibre dans tous les solides, n'oppose pas une résistance suffisante pour empêcher qu'il ne soit porté dans cette partie avec plus grande quantité d'humeurs qu'elle n'en reçoit ordinairement, lorsque la distribution s'en fait d'ud'une maniere proportionnée: ensorte que les fluxions peuvent être produites, ou par la foiblesse absolue, ou par la foiblesse respective des parties qui en sont le siége, entant qu'il y a aussi excès de force, absolu ou respectif, dans l'action systaltique de toutes les autres parties. C'est d'après cette considération [p. 924]
Ainsi dans toute fluxion, il se porte trop d'humeurs;
il en est trop arrêté dans la partie qui en est
le siége; ce qui suppose toûjours que la congestion
suit la fluxion, voyez
D'après ce qui vient d'être dit de la cause prochaine
des fluxions, il paroît que la théorie qui les concerne
doit être tirée absolument de celle de l'équilibre
dans l'économie animale, c'est - à - dire des lésions
de cet équilibre: voyez donc
On peut inférer des principes qui y sont établis,
que s'il est quelques fluxions qui se font sans fievre,
d'autres avec fievre, c'est que l'humeur surabondante
qui en est la matiere, peut être déposée avec plus
ou moins de difficulté dans la partie qui doit la
recevoir. Si cette partie ne pêche que très - peu, par
le défaut de ressort, respectivement à celui du
reste du corps, il faut de plus grands efforts de la
puissance expultrice générale, qui tend à se décharger: ces efforts sont une plus grande action dans tous
les solides, qui constitue de véritables mouvemens
febriles. Voyez
Si la partie où doit se faire le dépôt cede sans résister au concours de résistance formée par la force de ressort, par l'action & la réaction actuelles des autres parties, d'où résulte une véritable impulsion, une impulsion suffisante pour déterminer le cours des fluides vers celles en qui cette force, cette action, & cette réaction sont diminuées: ce dépôt se fait sans fievre, sans aucun autre dérangement apparent dans l'ordre des fonctions; telles sont les fluxions froides, pituiteuses, ou oedémateuses, &c.
Ainsi comme l'exposition des causes de toutes les
différentes sortes de fluxions appartient à chacune
d'entre elles spécialement, de même les différentes
indications à remplir & les différens traitemens doivent
être exposés dans les articles particuliers à chaque
espece de ce genre de maladies: par conséquent,
voyez
Il suffit de dire ici en général, qu'on doit apporter une grande attention dans le traitement de toutes sortes de fluxions; à observer si elles sont critiques ou symptomatiques; si elles proviennent d'un vice des humeurs, ou d'un vice borné au relâchement absolu ou respectif, par cause de spasme des solides de la partie dans laquelle est formé le dépôt; s'il convient de l'y laisser subsister, ou de le détourner ail<cb->
Il faut bien se garder d'employer des répercussifs, lorsque les humeurs déposées sont d'une nature corrompue, & qu'elles ne peuvent pas être reprises dans la masse sans y produire de plus mauvais essets qu'elles ne produisent dans la partie où elles sont jettées: les résolutifs même ne doivent être mis en usage dans ce cas, qu'avec beaucoup de prudence: les suppuratifs, ou tous autres moyens propres à en procurer l'évacuation selon le caractere de la fluxion, chaud ou froid, sont les remedes préférables. On ne doit point faire usage de remedes toniques, astringens, contre les fluxions, que dans les cas où sans aucun vice des humeurs, elles se jettent sur une partie seulement, à cause de sa foiblesse absolue ou respective; ou lorsque, sans causer de pléthore, la matiere du dépôt peut être ajoûtée à la masse; & dans le cas où il n'y auroit à craindre, en employant ces secours, que l'augmentation de son volume, la saignée ou la purgation placées auparavant d'une maniere convenable, peuvent suffire pour prévenir & éviter ce mauvais effet.
Il est des circonstances dans bien des maladies, où
il faut procurer des fluxions artificielles, comme
dans les sievres malignes, par des applications relâchantes
qui rompent l'équilibre, pour déterminer la
nature à opérer une métastase salutaire; par exemple,
dans les parotides par des épispastiques, pour
détourner vers la surface du corps une humeur morbifique
qui s'est fixée, ou qui menace de se fixer
dans quelque partie importante: ce qui a lieu, par
exemple, dans la goutte qu'on appelle remontée
(Voyez
Fluxion (Page 6:924)
Considérons les signes de cette maladie, eu égard à l'intervalle après lequel elle se montre régulierement, & eu égard au tems même de sa durée & de sa présence.
Ceux qui décelent le cheval lunatique, c'est - à - dire le cheval atteint de cette fluxion, quand on l'envisage dans l'intervalle, sont communément l'inégalité des yeux, l'un étant ordinairement alors plus petit que l'autre, leur défaut de diaphanéité, l'enflure de la paupiere inférieure du côté du grand angle, son déchirement à l'endroit du point lachrymal, & l'espece d'inquiétude qui apparoît par les mouvemens que fait l'animal duquel on examine cet organe. Les autres qui sont très sensibles dans le tems même de la fluxion, sont l'enflure des deux paupieres, principalement de celle que nous nommons l'inférieure, l'inflammation de la conjonctive, un continuel écoulement de larmes, la couleur rougeâtre & obscure de l'oeil, enfin la fougue de l'animal qui se livre alors à une multitude de défenses considérables; car il semble que cette fluxion étant dans le tems, influe sur son caractere, & en change l'habitude.
Tous ces symptomes ne se manifestent pas néanmoins
toûjours dans tous les chevaux lunatiques,
parce qu'une même cause n'est pas constamment suivie
du même effet, mais l'existence de quelques uns
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