ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"839"> tion fourniroit - elle des vûes pour en découvrir la véritable cause.

C'est un phénomene fort singulier & fort intéressant, que celui de la production d'une véritable flamme par le mélange de deux liqueurs froides. L'une de ces liqueurs est toûjours l'acide nitreux, soit pur, soit mêlé avec de l'acide vitriolique; & l'autre une huile, un baume, ou un bitume. La théorie de cette inflammation qui est de notre célebre M. Roüelle, appartient à l'article Acide nitrfux. V. Nitre.

Les Chimistes employent la flamme appliquée immédiatement à certains sujets, dans l'opération appellée reverbération. Voyez Reverbération.

La flamme déterminée avec art dans des fourneaux convenables, fournit un feu très - violent: c'est par la flamme que s'échauffent le grand reverbere, & le fourneau à raffiner l'argent, ou la coupelle en grand, le fourneau à cuire la porcelaine, la brique, &c. (O) (b)

Flamme (Page 6:839)

Flamme ou Feu vital, (Physiol.) c'est une substance ignée très - subtile, que plusieurs anciens & quelques modernes placent dans le coeur des animaux; ils la regardent comme quelque chose de nécessaire à la vie, ou, pour mieux dire, comme ce qui constitue la vie même. Voyez Vie.

Ils soûtiennent que cette flamme a autant besoin de l'air pour subsister, que notre flamme commune; d'où ils concluent que la respiration est absolument nécessaire pour conserver la vie des animaux. Voyez Air, Respiration, & Chaleur animale.

Flammes, Flammettes (Page 6:839)

Flammes, Flammettes, noms qui ont été donnés à des coquilles du genre des cames. Voyez l'article Coquille, tome IV. de cet ouvrage, pag. 189. (I)

Flamme (Page 6:839)

Flamme, (Hist. anc.) dans la milice greque du bas empire, c'étoit un ornement & une marque qui servoit à distinguer les compagnies, les régimens, les bataillons. Voyez Pavillon, Etendard, &c.

Les Grecs l'appelloient phlamoulon; on la mettoit quelquefois sur le casque, quelquefois sur la cuirasse, & quelquefois au bout d'une pique.

L'empereur Maurice ordonna que les flammes de chaque division fussent d'une couleur particuliere qui les distinguât des autres bataillons, ou des autres brigades.

Quand la flamme n'étoit qu'un ornement, les soldats la quittoient avant le combat, de peur qu'elle ne les embarrassât. Les cavaliers mettoient aussi des flammes sur leurs chevaux, qui servoient à distinguer de quel corps de troupes ils étoient. Chambers.

Flamme (Page 6:839)

Flamme, en Architecture, ornement de sculpture de pierre ou de fer, qui termine les vases & candelabres, & dont on décore quelquefois les colonnes funéraires où il sert d'attribut. (P)

Flamme (Page 6:839)

Flamme, (Marine.) c'est une longue banderolle d'étoffe, & ordinairement d'étamine, qu'on arbore aux vergues & aux hunes, soit pour servir d'ornement, soit pour donner un signal.

La flamme est une marque que les officiers qui commandent plusieurs vaisseaux, arborent au grand mât de celui qu'ils montent; & par l'ordonnance de la Marine de 1689, ils ne doivent la porter que blanche. Le titre ij. du liv. I I I. de cette ordonnance, dit « que les vice - amiraux, lieutenans - généraux, & chefs d'escadres, qui commanderont moins de 12 vaisseaux, porteront une simple flamme, à moins qu'ils n'ayent permission par écrit de sa majesté, de porter un pavillon ou une cornette.

Lorsque plusieurs chefs d'escadres se trouveront joints ensemble dans une même division ou escadre particuliere, il n'y aura que le plus ancien qui puisse arborer la cornette; les autres porteront une simple flamme.

Les capitaines commandant plus d'un vaisseau, porteront une flamme blanche au grand mât, qui aura de guindant la moitié de la cornette, & ne pourra être moindre que de dix aunes de battant ».

Dans une flote de bâtimens marchands, celui qui commande peut porter une flamme blanche au grand mât pendant la route, mais il est obligé de l'ôter à la vûe du vaisseau du roi.

Dans les fêtes & les réjoüissances, tous vaisseaux peuvent se parer de flammes de diverses couleurs, excepté le blanc. (Z)

Flamme d'ordre (Page 6:839)

Flamme d'ordre, (Marine.) c'est la flamme que le commandant d'une armée ou d'une escadre fait arborer au haut de la vergue d'artimon: c'est le signal pour avertir les officiers de chaque vaisseau d'aller à l'ordre. (Z)

Flamme (Page 6:839)

Flamme, (Manége & Maréchall.) instrument de maréchallerie, qui n'est proprement qu'une lancette d'acier, courte & large; elle sort, comme le paleton d'une clé à quelque distance de l'une des deux extrémités d'une tige de même métal, & ne fait avec elle qu'un seul & même tout.

Cette définition suffit pour en indiquer les usages, qui se bornent à l'ouverture des vaisseaux du cheval dans la pratique de la saignée.

Je décrirai quatre especes de flammes. On se sert communément en France de la premiere; les maréchaux allemands préferent ordinairement la seconde; & la troisieme & la quatrieme m'a paru la plus commode & la plus convenable à l'opération, à laquelle cette sorte d'instrument est destiné.

Flamme françoise. Elle a pour tige une lame équarrie & bien dressée, dont la longueur est de cinq pouces, la largeur de trois lignes, l'épaisseur de trois quarts de lignes à l'extrémité la plus éloignée de la lancette, & de demi - ligne seulement à celle qui lui est opposée.

L'axe de la lancette s'éleve perpendiculairement sur une des longues faces d'épaisseur de la tige, à neuf ou dix lignes du bout le plus mince. Sa base, qui par les quatre biseaux qui forment les deux tranchans, revient à un losange très - alonge, n'a pour petite diagonale que l'épaisseur de cette tige, & pour grande diagonale environ six ou sept lignes. Cette grande diagonale fait partie de la ligne de foi de la face, sur laquelle s'éleve cette lancette.

Les deux arêtes qui partent des deux bouts de la petite diagonale, sont droites & se réunissent à l'extrémité supérieure de l'axe, pour former une pointe très - aiguë. Les deux tranchans qui partent des deux bouts de la grande diagonale, se réunissent aussi à la même pointe; mais en suivant l'un & l'autre non une ligne droite, mais une courbe égale & renfermée dans le plan commun de l'axe & de la ligne de foi. Le centre de chacune de ces courbes, qu'on peut rapporter à des arcs de cercles d'un pouce de rayon, se trouve au - delà du tranchant opposé, & à une ligne ou une ligne & demie de distance de la face qui porte la lancette.

On assemble ordinairement trois ou quatre de ces flammes, accordées sur le plat de position, de longueur & de largeur, à cela près que les lancettes sont de diverses grandeurs. On les monte dans une châsse, au moyen d'un seul clou rond qui traverse les tiges près de leurs bouts le plus éloigné des lancettes, ainsi que les deux feuilles de la châsse sur lesquelles il est rivé. Ces feuilles de cuivre, de fer ou d'autre métal recouvert d'écaille, ou autrement orné, sont profilées sur le profil des tiges, mais elles débordent de quelques lignes le contour des lancettes. Une cloison aussi de métal, regne entre les rives intérieures de ces parties saillantes des feuilles de la châsse; & par son union avec elle par soûdure ou par rivet, elle forme des deux feuilles un seul tout qui tient lieu de manche à ces flammes, & d'étui à leurs tranchans. Les deux extrémités de [p. 840] cette petite cloison servent de terme aux tiges quand on les pousse dans la châsse, & s'opposent à ce que les pointes ne s'émoussent contre le fond de l'étui. Les bouts des tiges opposés à ceux que le clou traverse, surpassent de trois lignes environ la longueur de la châsse, pour faciliter la prise lorsqu'on veut ouvrir l'une des flammes, c'est à - dire la tirer de la châsse à l'effet de la mettre en oeuvre; elles ont même chacune, pour plus de commodité, une encoche en - dessous, que l'ongle peut saisir. Le jeu de chacune d'elles sur le clou commun, est assez indépendant de celui des autres, pourvû que la largeur de la cloison tienne les feuilles de la châsse paralleles entre elles, & que les tiges qui, comme je l'ai déjà observé, diminuent d'épaisseur à mesure qu'elles approchent de leur bout, soient applanies parallelement autour de l'oeil par lequel le clou les assemble.

Flamme allemande, seconde espece. La lancette proprement dite est moins large par sa base d'une ligne & demie, & plus longue d'environ autant que la lancette de la flamme françoise. Elle est plate d'un côté, elle a deux biseaux de l'autre. Son tranchant antérieur est presque droit à son départ de la tige, mais bien - tôt après il se courbe, & précipite de plus en plus sa courbure, à mesure qu'il approche de la pointe. Le tranchant postérieur est droit, & l'arête qui tient un milieu entre la courbe de l'un & la ligne droite de l'autre, part du milieu de la base & suit à - peu - près un arc de cercle qui auroit pour centre le clou sur lequel se meut la tige. Cette tige a depuis le même clou jusqu'à la lancette, deux pouces & demi, & jusqu'à son extrémité antérieure, trois pouces & demi. Elle est prolongée postérieurement d'un pouce huit ou dix lignes. Son épaisseur d'une ligne & demie subsiste la même dans toute sa longueur; il en est ainsi de sa largeur, excepté à l'endroit du clou où elle est de quatre lignes; on y observe un arrondissement formé pour que le trou n'affame pas cette partie. Elle est de plus montée sur une platine quarré - long de cuivre ou d'acier, longue de trois pouces, large de quinze lignes, encloisonnée sur ces deux grands côtés seulement. Elle y est attachée par un clou rond & à tête fendue, entrant à vis dans l'épaisseur de la platine, à deux lignes près de son extrémité postérieure, & dans le milieu de sa largeur, ensorte que le tranchant postérieur de la flamme n'est éloigné que de deux lignes à - peu - près du bord antérieur de cette platine ou de sa cloison. Cette tige se meut librement sur ce clou dans le plan de sa flamme parallele à celui de la platine; & pour qu'elle ne s'en écarte pas, un guide de fer traverse les deux cloisons à leurs extrémités du côté antérieur, & la renferme entre lui & la platine, sans néanmoins la gêner. Un ressort à coude, attaché par vis à la cloison supérieure, & appuyé contre elle dans toute la longueur d'une de ses branches, porte par le bout de l'autre sur la tige, à huit ou neuf lignes du centre de mouvement, & la chasse avec force contre la cloison inférieure. Sur l'extérieur de la platine, à un pouce près de son extrémité antérieure, & un peu plus près de la rive supérieure que de l'inférieure, s'éleve, de deux ou trois lignes, une chappe fixe qui reçoit un levier de la premiere espece, lequel se meut, dans un plan perpendiculaire à la platine & parallele à ses grands côtés, sur une goupille qui le traverse ainsi que les joues de la chappe. Le grand bras de ce levier qui atteint presque jusqu'au bord postérieur de la platine, est sans cesse repoussé loin d'elle par un ressort qui s'étend au - dessous de lui, depuis son extrémité où il est attaché par rivet, jusqu'auprès du pié de la chappe où il repose sur la platine. L'autre bras porte près de son extrémité une tige de fer d'une ligne de grosseur, qui traverse la platine par un trou aisé, & qui en outre passe assez l'épaisseur, pour servir d'arrêt à la tige armée, lors<cb-> que le levier est dans son repos; mais dès qu'on presse avec le doigt le grand bras, & qu'on le pousse contre la platine, cette tige d'arrêt se retire & ouvre le passage qu'elle interrompt; la détente du ressort s'effectue, & la flamme est chassée avec la plus grande impétuosité jusqu'au point où sa tige rencontre la cloison inférieure qui lui sert de terme. Cette méchanique est recouverte par une platine dont les bords taillés en biseaux se glissent dans des rainures entaillées dans les cloisons au long de leurs rives. La boîte en cet état, a environ quatre lignes d'épaisseur. Cet instrument exige absolument un étui que l'on construit ordinairement, de maniere qu'il puisse contenir outre la tige montée, une ou deux autres flammes, pour les substituer au besoin à celle qui est en place.

Flamme allemande, troisieme espece. Cette flamme differe de celle que je viens de décrire; 1°. en ce que sa tige n'est pas prolongée au - delà du clou, & que ce clou n'est posé qu'à seize lignes de l'extrémité postérieure de la boîte, & à trois lignes de la cloison inférieure. 2°. Le ressort à coude y est posé, de facon que sa branche mobile s'étend tout le long de la tige, depuis le clou jusqu'au - dehors de la boîte, où elle se releve & s'élargit pour favoriser le moyen de la saisir quand on veut l'armer. 3°. Cette flamme a un ressort de plus nécessaire pour en relever la tige, au moment où l'on arme le grand ressort, & pour l'obliger de le suivre, lorsqu'il cesse de la presser: ce second ressort ne doit avoir de force que ce qu'il en faut pour vaincre le poids & le frotement de la tige<-> 4°. Enfin la boîte est encloisonnée de trois côtés.

Flamme nouvelle, quatrieme espece. Sur l'intérieur H H H d'un palâtre encloisonné (voyez la figure dans nos Planches de Maréchallerie), glisse en - avant & enarriere, comme le pêne d'une serrure, le porteflamme B B dont la ligne de foi répond à celle qui diviseroit le palâtre en deux parties égales suivant sa longueur. Ce porte - flamme est une lame d'acier de quatre pouces de longueur, dressée & équarrie sur six lignes de largeur dans toute son étendue, & sur trois quarts de ligne d'épaisseur en général. Diverses parties tirées de la même piece se montrent sur la face opposée à celle qui glisse contre le palâtre. Tel est un petit quarré G de trois lignes, saillant d'une ligne, dont le centre est sur la ligne de foi à cinq ou fix lignes de son extrémité antérieure, & dont les côtés opposés sont paralleles aux rives de la lame dont il fait partie: tel est encore le crochet I, qui s'éleve de trois lignes sur le milieu de cette lame, à un pouce trois quarts de la même extrémité; tel est enfin le renfort L L, long d'un pouce, qui double l'épaisseur de cette même lame, à commencer à sept lignes au - dessous du crochet. Le quarré C entre juste dans le quarré D, percé au bas de la tige de la flamme, & reçoit en son centre ouvert en écrou, la vis E à tête refendue, large & applanie en - dessous. Cette tête débordant autour du quarré, assujettit la flamme dont l'épaisseur surpasse legerement la saillie du quarré & la fixe inébranlablement au porte - flamme.

La flamme est semblable à celle que j'ai décrite en parlant de la premiere espece, à cela près que l'axe de sa tige ne fait qu'une seule & même ligne droite avec l'axe de la lancette. Cette tige est exactement équarrie sur la même largeur que le porte - flamme, à la ligne de foi duquel son axe doit s'aligner.

Depuis le talon de cette flamme mise en place jusqu'au crochet I, le porte - flamme est divisé en deux jumelles égales, par une ouverture F F de deux lignes & demie de largeur, & de quatorze ou quinze lignes de longueur, dont la ligne de foi est la même que celle du porte - flamme, qu'elle perce de part en part. Ces jumelles sont exactemement dressées & paralleles. Un petit quarré, saillant sur le palâtre dont il est partie fixe, remplit juste la largeur de cette ou<pb->

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