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C'est un phénomene fort singulier & fort intéressant,
que celui de la production d'une véritable flamme par le mélange de deux liqueurs froides. L'une de
ces liqueurs est toûjours l'acide nitreux, soit pur,
soit mêlé avec de l'acide vitriolique; & l'autre une
huile, un baume, ou un bitume. La théorie de cette
inflammation qui est de notre célebre M. Roüelle,
appartient à l'article
Les Chimistes employent la flamme appliquée immédiatement
à certains sujets, dans l'opération appellée
reverbération. Voyez
La flamme déterminée avec art dans des fourneaux convenables, fournit un feu très - violent: c'est par la flamme que s'échauffent le grand reverbere, & le fourneau à raffiner l'argent, ou la coupelle en grand, le fourneau à cuire la porcelaine, la brique, &c. (O) (b)
Flamme (Page 6:839)
Ils soûtiennent que cette flamme a autant besoin de
l'air pour subsister, que notre flamme commune; d'où
ils concluent que la respiration est absolument nécessaire
pour conserver la vie des animaux. Voyez
Flammes, Flammettes (Page 6:839)
Flamme (Page 6:839)
Les Grecs l'appelloient phlamoulon; on la mettoit quelquefois sur le casque, quelquefois sur la cuirasse, & quelquefois au bout d'une pique.
L'empereur Maurice ordonna que les flammes de chaque division fussent d'une couleur particuliere qui les distinguât des autres bataillons, ou des autres brigades.
Quand la flamme n'étoit qu'un ornement, les soldats la quittoient avant le combat, de peur qu'elle ne les embarrassât. Les cavaliers mettoient aussi des flammes sur leurs chevaux, qui servoient à distinguer de quel corps de troupes ils étoient. Chambers.
Flamme (Page 6:839)
Flamme (Page 6:839)
La flamme est une marque que les officiers qui commandent
plusieurs vaisseaux, arborent au grand mât
de celui qu'ils montent; & par l'ordonnance de la
Marine de 1689, ils ne doivent la porter que blanche.
Le titre ij. du liv. I I I. de cette ordonnance,
dit
Lorsque plusieurs chefs d'escadres se trouveront
joints ensemble dans une même division ou escadre
particuliere, il n'y aura que le plus ancien qui
puisse arborer la cornette; les autres porteront une
simple flamme.
Les capitaines commandant plus d'un vaisseau,
porteront une flamme blanche au grand mât, qui
Dans une flote de bâtimens marchands, celui qui commande peut porter une flamme blanche au grand mât pendant la route, mais il est obligé de l'ôter à la vûe du vaisseau du roi.
Dans les fêtes & les réjoüissances, tous vaisseaux peuvent se parer de flammes de diverses couleurs, excepté le blanc. (Z)
Flamme d'ordre (Page 6:839)
Flamme (Page 6:839)
Cette définition suffit pour en indiquer les usages, qui se bornent à l'ouverture des vaisseaux du cheval dans la pratique de la saignée.
Je décrirai quatre especes de flammes. On se sert communément en France de la premiere; les maréchaux allemands préferent ordinairement la seconde; & la troisieme & la quatrieme m'a paru la plus commode & la plus convenable à l'opération, à laquelle cette sorte d'instrument est destiné.
Flamme françoise. Elle a pour tige une lame équarrie & bien dressée, dont la longueur est de cinq pouces, la largeur de trois lignes, l'épaisseur de trois quarts de lignes à l'extrémité la plus éloignée de la lancette, & de demi - ligne seulement à celle qui lui est opposée.
L'axe de la lancette s'éleve perpendiculairement sur une des longues faces d'épaisseur de la tige, à neuf ou dix lignes du bout le plus mince. Sa base, qui par les quatre biseaux qui forment les deux tranchans, revient à un losange très - alonge, n'a pour petite diagonale que l'épaisseur de cette tige, & pour grande diagonale environ six ou sept lignes. Cette grande diagonale fait partie de la ligne de foi de la face, sur laquelle s'éleve cette lancette.
Les deux arêtes qui partent des deux bouts de la petite diagonale, sont droites & se réunissent à l'extrémité supérieure de l'axe, pour former une pointe très - aiguë. Les deux tranchans qui partent des deux bouts de la grande diagonale, se réunissent aussi à la même pointe; mais en suivant l'un & l'autre non une ligne droite, mais une courbe égale & renfermée dans le plan commun de l'axe & de la ligne de foi. Le centre de chacune de ces courbes, qu'on peut rapporter à des arcs de cercles d'un pouce de rayon, se trouve au - delà du tranchant opposé, & à une ligne ou une ligne & demie de distance de la face qui porte la lancette.
On assemble ordinairement trois ou quatre de ces flammes, accordées sur le plat de position, de longueur & de largeur, à cela près que les lancettes sont de diverses grandeurs. On les monte dans une châsse, au moyen d'un seul clou rond qui traverse les tiges près de leurs bouts le plus éloigné des lancettes, ainsi que les deux feuilles de la châsse sur lesquelles il est rivé. Ces feuilles de cuivre, de fer ou d'autre métal recouvert d'écaille, ou autrement orné, sont profilées sur le profil des tiges, mais elles débordent de quelques lignes le contour des lancettes. Une cloison aussi de métal, regne entre les rives intérieures de ces parties saillantes des feuilles de la châsse; & par son union avec elle par soûdure ou par rivet, elle forme des deux feuilles un seul tout qui tient lieu de manche à ces flammes, & d'étui à leurs tranchans. Les deux extrémités de [p. 840]
Flamme allemande, seconde espece. La lancette proprement dite est moins large par sa base d'une ligne & demie, & plus longue d'environ autant que la lancette de la flamme françoise. Elle est plate d'un côté, elle a deux biseaux de l'autre. Son tranchant antérieur est presque droit à son départ de la tige, mais bien - tôt après il se courbe, & précipite de plus en plus sa courbure, à mesure qu'il approche de la pointe. Le tranchant postérieur est droit, & l'arête qui tient un milieu entre la courbe de l'un & la ligne droite de l'autre, part du milieu de la base & suit à - peu - près un arc de cercle qui auroit pour centre le clou sur lequel se meut la tige. Cette tige a depuis le même clou jusqu'à la lancette, deux pouces & demi, & jusqu'à son extrémité antérieure, trois pouces & demi. Elle est prolongée postérieurement d'un pouce huit ou dix lignes. Son épaisseur d'une ligne & demie subsiste la même dans toute sa longueur; il en est ainsi de sa largeur, excepté à l'endroit du clou où elle est de quatre lignes; on y observe un arrondissement formé pour que le trou n'affame pas cette partie. Elle est de plus montée sur une platine quarré - long de cuivre ou d'acier, longue de trois pouces, large de quinze lignes, encloisonnée sur ces deux grands côtés seulement. Elle y est attachée par un clou rond & à tête fendue, entrant à vis dans l'épaisseur de la platine, à deux lignes près de son extrémité postérieure, & dans le milieu de sa largeur, ensorte que le tranchant postérieur de la flamme n'est éloigné que de deux lignes à - peu - près du bord antérieur de cette platine ou de sa cloison. Cette tige se meut librement sur ce clou dans le plan de sa flamme parallele à celui de la platine; & pour qu'elle ne s'en écarte pas, un guide de fer traverse les deux cloisons à leurs extrémités du côté antérieur, & la renferme entre lui & la platine, sans néanmoins la gêner. Un ressort à coude, attaché par vis à la cloison supérieure, & appuyé contre elle dans toute la longueur d'une de ses branches, porte par le bout de l'autre sur la tige, à huit ou neuf lignes du centre de mouvement, & la chasse avec force contre la cloison inférieure. Sur l'extérieur de la platine, à un pouce près de son extrémité antérieure, & un peu plus près de la rive supérieure que de l'inférieure, s'éleve, de deux ou trois lignes, une chappe fixe qui reçoit un levier de la premiere espece, lequel se meut, dans un plan perpendiculaire à la platine & parallele à ses grands côtés, sur une goupille qui le traverse ainsi que les joues de la chappe. Le grand bras de ce levier qui atteint presque jusqu'au bord postérieur de la platine, est sans cesse repoussé loin d'elle par un ressort qui s'étend au - dessous de lui, depuis son extrémité où il est attaché par rivet, jusqu'auprès du pié de la chappe où il repose sur la platine. L'autre bras porte près de son extrémité une tige de fer d'une ligne de grosseur, qui traverse la platine par un trou aisé, & qui en outre passe assez l'épaisseur, pour servir d'arrêt à la tige armée, lors<cb->
Flamme allemande, troisieme espece. Cette flamme differe de celle que je viens de décrire; 1°. en ce que sa tige n'est pas prolongée au - delà du clou, & que ce clou n'est posé qu'à seize lignes de l'extrémité postérieure de la boîte, & à trois lignes de la cloison inférieure. 2°. Le ressort à coude y est posé, de facon que sa branche mobile s'étend tout le long de la tige, depuis le clou jusqu'au - dehors de la boîte, où elle se releve & s'élargit pour favoriser le moyen de la saisir quand on veut l'armer. 3°. Cette flamme a un ressort de plus nécessaire pour en relever la tige, au moment où l'on arme le grand ressort, & pour l'obliger de le suivre, lorsqu'il cesse de la presser: ce second ressort ne doit avoir de force que ce qu'il en faut pour vaincre le poids & le frotement de la tige<-> 4°. Enfin la boîte est encloisonnée de trois côtés.
Flamme nouvelle, quatrieme espece. Sur l'intérieur
H H H d'un palâtre encloisonné (voyez la figure dans
nos
La flamme est semblable à celle que j'ai décrite en parlant de la premiere espece, à cela près que l'axe de sa tige ne fait qu'une seule & même ligne droite avec l'axe de la lancette. Cette tige est exactement équarrie sur la même largeur que le porte - flamme, à la ligne de foi duquel son axe doit s'aligner.
Depuis le talon de cette flamme mise en place jusqu'au crochet I, le porte - flamme est divisé en deux
jumelles égales, par une ouverture F F de deux lignes
& demie de largeur, & de quatorze ou quinze
lignes de longueur, dont la ligne de foi est la même
que celle du porte - flamme, qu'elle perce de part en
part. Ces jumelles sont exactemement dressées & paralleles.
Un petit quarré, saillant sur le palâtre dont
il est partie fixe, remplit juste la largeur de cette ou<pb->
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