ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"841"> verture, & sert au porte - flamme dans son chemin, qui peut être de huit lignes en - avant ou en - arriere, de guide, de terme, & en même tems de cramponet, au moyen de la vis K, qui entre dans le centre du quarré fixe G, & dont la tête large, fendue & applanie en - dessous, s'étend sur le plat des deux jumelles. Ce quarré doit être placé sur le palâtre, de telle sorte que le porte - flamme étant à son dernier point d'avancement, les taillans de la flamme se dégagent du palâtre jusqu'à leur naissance. Un autre méchanisme à - peu - près semblable, mais en sens opposé, équivaut à un second cramponet, & en fait l'office. Le palâtre porte lui - même une ouverture q. Cette ouverture est égale & semblable à celle du porte - flamme, & sur la même ligne de foi. Elle commence à environ un pouce au - dessous du premier guide G. Un bouton à coulisse ou languette M, ajusté à l'appui du doigt dont l'embase est capable par sa longueur & par sa largeur de recouvrir en tout état l'ouverture du palâtre, s'éleve en quarré sur sa superficie inférieure & plane. Ce quarré a la longueur nécessaire pour traverser d'une part l'épaisseur du palâtre, au moyen de l'ouverture qui lui livre passage, & à la largeur de laquelle il est ajusté, & de l'autre le porte - flamme dont l'épaisseur est doublée en cette partie. Le trou du porte - flamme qui le reçoit, lui est pareillement proportionné. Une vis à tête plate, fendue & noyée, qui entre dans ce quarré, assemble avec le porte - flamme le bouton. Ce bouton par ce même quarré, par la face lisse de son embase, par la face lisse du porte - flamme, & par le parallelisme des joues de l'ouverture, tant par rapport à leur distance que par rapport à leur épaisseur, devient un second guide & un second terme, accordés l'un & l'autre aux premiers, & tient en même tems lieu du second cramponnet sans lequel la flamme eût pû se devoyer dans son trajet.

C'est ainsi que le porte - flamme peut se mouvoir, il nous reste à en examiner le moteur.

Deux ressorts à boudin 4. 4. l'un à droit, l'autre à gauche, dont les lames égales entr'elles ont trois lignes de largeur, jusqu'à un pouce & de ni près de leur petit bout, cinq pouces de longueur totale, & trois quarts de ligne dans leur plus grande épaisseur, sont fixés au palâtre par vis qui traversent l'empatement duquel chacun d'eux prend naissance, & sont contre - butés près de cette même origine, par des termes inhérens au palâtre. Ils viennent après deux évolutions, croiser & appuyer leur pointe alongée en jonc ou en foüet, sous le crochet I du porte - flamme. Leur effort chasse perpétuellement la flamme enavant. On les arme en retirant en - arriere le bouton M. Ils restent armés au moyen du cliquet S attaché par vis à tige ronde au palâtre, à côté du porte - flamme. Ce cliquet sans cesse chassé contre le côté de cette piece, par un ressort aussi attaché au palâtre, rencontre dans ce côté un cran T, dans lequel il engage son bec qui ne peut en sortir, & par conséquent abandonner la flamme au jeu des ressorts, si l'on ne presse la détente. Cette détente consiste en une petite tige de fer terminée par un bouton V, laquelle traverse la cloison à angle droit sur la ligne de foi du porte - flamme, & va au - delà de cette même piece s'assembler mobilement, & à - peu - près à angle droit, au bout d'un bras prolongé du cliquet. L'assemblage en est effectué par un clou rond, porté latéralement par ce bras, & reçû dans un oeil qui termine la tige V. Un petit écrou dans lequel s'engage l'extrémité de ce clou contient ensemble ces pieces. Le ressort du cliquet est opposé à la puissance qui sollicite la tige V d'entrer dans la cloison, mais dès que cette puissance peut vaincre le ressort, c'est - à - dire dès qu'on appuye sensiblement le doigt sur le bouton V, le cliquet sort de son cran, & livre la flamme à la détente impétueuse des ressorts.

Le contour du palâtre H H est aussi resserré que le permettent la liberté nécessaire au jeu de ces mêmes ressorts, & la grace du tout ensemble. Une platine assemblée par charniere 5. 5. à la cloison, & fermée par un mentonnet qu'elle porte, & qui s'engage sur un petit ressort à pouce 2, lequel est fixé fur la partie de la cloison opposée à celle qui soûtient la charniere, met ce méchanisme à l'abri de toute insulte dans l'espece de boîte qui résulte du tout. La longueur totale de cette boîte dont la forme a quelque rapport à celle d'une croix plate, est de cinq pouces sur une largeur de trois pouces environ; son épaisseur est à - peu - près de quatre lignes & demie. La cloison n'est interrompue que pour livrer passage à la flamme. Ce passage est un canal de quelques lignes de longueur, ajusté au corps de cette même flamme, & formé par l'inclinaison en - dedans & en amortissement des quatre parois. Cette inclinaison, quant à la cloison, commence dès l'extrémité des bras de cette espece de croix; & quant au couvercle ainsi qu'au palâtre, elle ne commence qu'à sept ou huit lignes de l'extrémité qui livre un pasiage à la flamme; le porte - flamme s'arrêtant à ce point dans la détente des ressorts, ainsi que la tête de la vis qui lui assujettit la flamme.

Personne n'ignore la maniere dont on se sert de la flamme françoise. Lorsque la pointe en est présentée sur la veine que l'on se propose d'ouvrir, un coup sec du manche du brochoir donné sur la tige à l'endroit où la flamme sort en forme de peloton, la détermine & la chasse dans le vaisseau. Mais l'incertitude fréquente de ce coup, la frayeur qu'excite dans l'animal l'action du bras qui doit frapper, le mouvement auquel il se livre dès qu'il l'apperçoit, mouvement qui s'oppose à l'assujettissement exact de la veine, l'embarras enfin de l'opérateur qui tente de la comprimer avec les doigts de la même main qui se trouve saisie de l'instrument, tout m'engageroit à donner la préférence aux flammes à ressort.

Celles dont on fait communément usage en Allemagne, ont néanmoins leurs inconvéniens. Premiement, outre qu'elles sont pour l'ordinaire construites sans soin, sans proportion & avec la derniere inexactitude, il est difficile de juger exactement du point précis, où la pointe de la flamme s'imprimera. En second lieu, l'appui inévitable de la cloison ou de l'extrémité de la boîte tenue dans un sens vertical par le maréchal contre les parties saillantes du vaisseau qu'on veut percer, l'empêche souvent d'arriver à ceux qui sont profonds. Ajoûtons que sa réaction n'étant contrebalancée que par le poids très - médiocre du total de cet instrument, auquel la main ne peut rien ajoûter de quelque façon qu'elle le saisisse, il peut arriver qu'un cuir d'une dureté même non considérable, lui résiste & s'oppose à son effet, en renvoyant en - arriere la boîte. La flamme nouvelle dont j'ai developpé la construction, n'a été imaginée que pour parer à tous ces défauts. L'opérateur la tient perpendiculairement à la surface du vaisseau; ainsi quelque caché qu'il soit, la lancette l'atteint toûjours: d'ailleurs le poids plus considérable de cette fiamme, sa position dans la ligne de direction, la main & le bras du maréchal qui se trouvent sur cette même ligne, rendent le point d'appui très - sûr, & le recul très - peu sensible, ce qui donne à cet instrument un avantage réel sur tous les autres.

Du reste, je ne sais si celui dont Albucasis fait mention, & que les anciens nommoient fossorium, n'étoit point une petite flamme semblable à la flamme françoise; on s'en servoit dans la phlébotomie des hommes. Albucasis l'a prescrit pour ouvrir la veine frontale; elle pénétroit dans le vaisseau au moyen d'un coup leger que le chirurgien donnoit sur l'instrument. On peut même croire qu'on la préféroit au phlebotomus dans l'ouverture des vaisseaux du bras. Le terme [p. 842] de percussion que Rhases & Haly - Abbas, ainsi que l'auteur dont il s'agit, ont employé constamment en parlant de la saignée, peut étayer cette conjecture. Constantin l'Africain s'exprime encore plus clairement à cet égard: ferire, venis seriendis, ne nervus percutiatur, ne os percutias; & Juvenal lui - même semble faire allusion à cette maniere de saigner: mediam pertundite venam. Voyez l'histoire de la Medecine par Freind.

En Allemagne une flammette à ressort, dont la construction ne differe en aucune maniere de celle des flammes qui sont entre les mains des maréchaux, est préférée aux lancettes dont nos Chirurgiens se servent. (e)

Flamme (Page 6:842)

Flamme, chez les Metteurs en oeuvre, est un morceau d'or formé en flamme & émaillé en rouge, qui entre dans la composition de quelques ordres, ou que l'on met en tête des bagues d'alliance, ou autres de fantaisie.

FLAMMEUM (Page 6:842)

* FLAMMEUM, (Histoire anc.) espece de voile dont on couvroit la tête des jeunes filles le jour de leur nôce, pour dérober aux yeux du spectateur les mouvemens de joie qu'un prochain changement d'état pouvoit occasionner dans leurs yeux & sur leur visage. Ce voile, suggéré par la modestie, étoit purpurin. Il étoit à l'usage journalier de la femme des Flamines. Les marchands & teinturiers du flammeum s'appellerent flammearii.

FLANC (Page 6:842)

FLANC, s. m. (Gramm.) il se dit proprement des parties latérales du ventre d'un animal: on l'a étendu à beaucoup d'autres acceptions. Voyez les articles suivans.

Flanc (Page 6:842)

Flanc, en terme de Guerre, se dit par analogie du côté d'un bataillon, d'un escadron ou d'une armée. Voyez Aile.

Attaquer l'ennemi en flanc, c'est le découvrir par le côté, & faire feu dessus. Les ennemis nous prirent en flanc. Il faut couvrir les flancs de l'infanterie par des aîles de cavalerie, ou par quelque ouvrage qui empêche l'ennemi de tomber dessus.

En général, les flancs d'une troupe ou d'une armée en bataille, doivent toûjours être à l'abri des attaques de l'ennemi. Lorsque la situation des lieux les expose à ce danger, il faut y remédier par des corps de troupes capables de les en garantir. M. de Follard veut qu'on employe ses colonnes dans cette circonstance. Voyez Ordre de Bataille. (Q)

Flanc (Page 6:842)

Flanc, en terme de Fortification, est une ligne tirée de l'extrémité de la face d'un ouvrage, vers l'intérieur ou la gorge de cet ouvrage: telle est la ligne F G, Pl. I. de la Fortification, fig. 1.

Le flanc du bastion est la partie qui joint la face à la courtine. Voyez Bastion. Il doit avoir au moins vingt toises, & au plus trente; mais sa grandeur en général doit se regler par l'étendue des parties qu'il doit défendre, & où l'ennemi peut s'établir pour le battre. Voyez Fortification. (Q)

Flanc bas (Page 6:842)

Flanc bas ou Place basse; c'est ainsi qu'on appelle dans la Fortification, des especes de flancs que les anciens ingénieurs construisoient parallelement au flanc couvert de leurs places, & au pié de son revêtement. Voyez Cazemate. Voyez aussi à la suite du mot Fortification, la construction du chevalier de Ville, du comte de Pagan, &c.

Les flancs bas servent à augmenter la défense du flanc; & comme ils sont peu élevés, l'ennemi a peu de prise sur eux, & leur feu rasant lui cause beaucoup d'obstacles dans le passage du fossé. Les tenailles de M. de Vauban peuvent tenir lieu de cette sorte de flanc. Voyez Tenaille. (Q)

Flanc concave (Page 6:842)

Flanc concave, (Fortific.) est un flanc couvert qui forme une ligne courbe, dont la convexité est tournée vers le dedans du bastion. Voyez la construction du flanc concave dans le système de M. de Vauban, à la suite du mot Fortification. Quelques auteurs donnent au flanc concave le nom de tour creuse, parce qu'il a la même figure en - dedans le bastion, qu'une partie des tours dont on se servoit anciennement dans la fortification. (Q)

Flanc couvert (Page 6:842)

Flanc couvert, (Fortific.) est celui dont une partie rentre en - dedans le bastion, laquelle est couverte par l'autre partie vers l'épaule, qui est arrondie ou en épaulement. Voyez Orillon & Epauliment.

Le flanc est aussi couvert, dans plusieurs constructions, par le prolongement de la face du bastion, arrondie ou en épaulement.

L'avantage du flanc couvert est d'être moins exposé à l'ennemi, & de conserver quelques canons vers l'épaule du bastion, qui servent beaucoup à la défense du fossé & du pié des breches. (Q)

Flanc oblique (Page 6:842)

Flanc oblique ou second Flanc, (Fortific.) c'est, lorsque la ligne de défense est fichante, la partie G E (Pl. I. de Fortific. fig. 4.) de la courtine E F, comprise entre le prolongement D G de la face C D du bastion, & l'angle F du bastion opposé. On appelle cette partie second flanc, parce que les soldats qui y sont placés, découvrent la face CD & le fossé du bastion opposé, comme le flanc, mais cependant d'une maniere beaucoup plus oblique. Voyez Feu de Courtine & Ligne de défense.

La plûpart des anciens ingénieurs étoient fort partisans du second flanc; mais l'expérience a fait remarquer qu'il n'opéroit presque rien d'avantageux dans la défense; parce que le soldat étant obligé de se placer de côté pour découvrir la face du bastion opposé, n'est pas dans cette situation en état de nuire beaucoup à l'ennemi: aussi M. le comte de Pagan l'a - t - il supprimé dans ses constructions, en quoi il a été imité par M. le maréchal de Vauban.

Ceux qui voudront voir tout ce qu'on peut dire en faveur & contre le second flanc, n'auront qu'à consulter le livre intitulé, nouvelle maniere de fortifier les places, tirée des méthodes du chevalier de Ville, du comte de Pagan, & de M. de Vauban.

L'auteur de cet excellent ouvrage prétend répondre à toutes les objections qu'on a faites contre le second flanc; qu'on doit l'employer lorsque l'angle flanqué du bastion se trouve fort obtus, & qu'il ne cause aucune diminution sensible au flanc. On peut encore voir dans la troisieme édition de nos élémens de Fortification, les raisons qui peuvent déterminer à s'en procurer ou à les éviter. (Q)

Flanc simple (Page 6:842)

Flanc simple ou plat, (Fortific.) c'est le flanc ordinaire du bastion en ligne droite. Voyez Bastion. (Q)

Flanc de Vaisseau (Page 6:842)

Flanc de Vaisseau, (Marine.) c'est la partie qui se présente à la vûe de l'avant à l'arriere, ou de la poupe à la proue.

Etre flanc à flanc, voyez Prolonger.

Flancs (Page 6:842)

Flancs, (Manége, Maréchall.) parties latérales du ventre ou de l'abdomen.

Les flancs comprennent l'espace qui est au - dessous des reins, entre les fausses côtes & les hanches; ils doivent être pleins, & au niveau des côtes & du ventre. Il est des chevaux dont les flancs sont creux par vice de conformation: alors on observe communément que la derniere des fausses côtes est en eux à une distance considérable des hanches. Souvent aussi ces sortes de chevaux sont plats; leurs côtes, bien loin de tracer un demi - cercle, sont serrées, elles ont une forme avalée & applatie. Des flancs ainsi retroussés ou coupés, annoncent toûjours que l'animal n'est pas propre à une longue fatigue & à de grands travaux. Les flancs du cheval qui a de l'ardeur, ont ordinairement cette imperfection, parce qu'il mange peu & dissipe beaucoup. Des maladies de longue durée qui jettent l'animal dans une

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