ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"837"> sans son bonnet sacerdotal, il pouvoit cependant le quitter dans sa maison pour sa commodité; mais cette grace lui a été accordée depuis peu, dit Sabinus, par les pontifes qui l'ont éncore dispensé de quelques autres cérémonies: 16°. il ne lui étoit pas permis de toucher de la farine levée: 17°. il ne pouvoit ôter sa tuniqueintérieure qu'en un lieu couvert, de peur qu'il ne parût nud sous le ciel, & comme sous les yeux de Jupiter: 18°. dans les festins, personne n'avoit seance au - dessus du flamine diale, hormis le roi sacrificateur: 19°. si sa femme venoit à mourir, il perdoit sa dignité de flamine: 20°. il ne pouvoit faire divorce avec sa femme; il n'v avoit que la mort qui les séparât: 21°. il lui étoit défendu d'entrer dans un heu où il y avoit un bucher destiné à brûler les morts: 22°. il lui étoit pareillement défendu de toucher au morts; il pouvoit pourtant assister à un convoi. ....

Voici les paroles du préteur, qui contiennent un édit perpétuer. « Je n'obligerai jamais le flamine diale à jurer dans ma jurisdiction ». Enfin le flamine diale avoit seul droit de porter l'albogalérus ou le bonnet blanc, termine en pointe, soit parce que ce bonnet est le plus grand de tous, soit parce qu'il n'appartient qu'à ce prêtre d'immoler à Jupiter une victime blanche, dit Varron, liv. II. des choses divines. Dictionn. de Mythol. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.

Flamine (Page 6:837)

Flamine, (la) s. f. (Littérat.) Les flamines ou flaminiques, en latin flamina, flamlnicoe, étoient des prêrresse, particulieres de quelque divinité, ou simplement les femmes des flamines; car ce mot se trouve pris dans ces deux lens differens, sur d'anciens marbres cites par Gruter, pag. 303. n°. 3. & pag. 469. n°. 9.

Les flaminiques qui n'étoient pas prêtresses particulieres, avoient l'ornement de tête & le surnom de leur maris; cependant la femme du flamine diale, ou du prêtre de Jupiter, étoit la flamine par excellence: elle s'habilleit de couleur de flamme, & portoit sur ses habits l'image de la foudre de même couleur, & dans sa coeffure un rameau de chêne verd; mais lorsqu'elle alloit aux orgies, elle ne devoit point orner sa tête ni peigner ses cheveux. Il lui étoit défendu d'avoir des souliers de bête morte, qui n'eût pas été tuée: il ne lui étoit pas permis de monter des échelles plus hautes que de trois échelons. Le divorce lui étoit interdit, & son sacerdoce cessoit par la mort de son époux; enfin elle étoit astreinte, dit Aulu - Gelle, aux mêmes observances que son mari. Voyez donc Flamine diale. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.

FLAMMANT (Page 6:837)

FLAMMANT, s. m. phoenicopterus, (Hist. nat. Ornitholog.) Pl. X. fig. 1. Oiseau très - remarquable par la hauteur des jambes & la petitesse des piés & de la queue, & par la forme du bec qui est recourbé à - peu - près comme le manche d'une charrue, c'est pourquoi on l'a appellé becharu. Il a aux ailes des plumes rouges, dont la couleur est éclatante lorsqu'elles sont étendues au soleil, & que les rayons passent au - travers de la partie membraneuse & transparente, qui est au haut de l'oeil où sont les plumes rouges; c'est à cause de ce rouge couleur de feu, que l'on a donné à cet oiseau le nom de phoenicoptere, flambant, flammant & flaman. Celui dont la description a été rapportée par M. Perrault, dans les mémoires de l'académie royale des Sciences, avoit cinq piés & demi de long, depuis le bout du bec jusqu'à l'extiémité des piés; la longueur du cou étoit d'un pié neuf pouces, & celle du bec de quatre pouces, sur un pouce & demi de largeur dans le milieu: cet oiseau avoit des plumes de trois couleurs; celles de la tête, du cou, du ventre, des cuisses, & de la queue, étoient blanches; il en avoit de noires à l'ex<cb-> trémité des ailes; celles du haut étoient mêlées de blanc & de rouge clair, tirant sur le couleur de rose. Il avoit sur la téte & sur le cou des plumes courtes; celles du ventre & des côtés étoient larges, dures, & longues de trois ou quatre pouces: il avoit la queue si courte, que les plumes des côtés du ventre étoient plus longues que celles de la queue. Le haut de la jambe étoit charnu, & garni de plumes seulement sur pres du quart de la longueur de la jambe proprement dite; tout le reste des jambes & des piés avoient une couleur rougeâtre, & étoient recouverts d'ecailles en lames; il y avoit des membranes entre les doigts qui étoient fort courts, & sur - tout celui de derriere, en comparaison de la hauteur de l'oiseau, le plus long des trois doigts de devant n'avoit pas cinq pouces; les ongles étoient larges. Ce flammant avoit le bec gros, & d'une figure fort extraordinaire; car les deux pieces étoient crochues, plus grosses dans le milieu que vers la base & l'extrémité, & courbée en dessous, de façon que cette courbure formoit un angle au lieu d'être arrondie; le bec avoit une couleur rouge pâle, excepté à l'extremité qui étoit noire; il y avoit sur les bords de la piece du dessus, de petits crochets longs, menus & mobiles, & sur la piece de dessous, de petites hachures en - travers; cette piece étoit aussi grosse que l'autre, sort épaisse, & creusée en gouttiere; il y avoit une grosse langue dans cette gouttiere, qui n'étoit ouverte par - dessus que de trois lignes; mais les rebords qui entouroient la langue, avoient chacun plus de six lignes de largeur; les yeux étoient très - petits & très - rouges. Mémoires de l'académie royale des Sciences, tome III. part. III. Le flammant est un oiseau aquatique, qui vit de poisson: il en vient en hyver sur les côtes de Provence & de Languedoe: il y en a aussi en Amérique. Voyez Oiseau. (I)

FLAMME (Page 6:837)

FLAMME, s. f. (Physiq. & Chim.) on appelle ainsi ce corps subtil, leger, lumineux, & ardent, qu'on voit s'elever au - dessus de la surface des corps qui brûlent.

La flamme est la partie du feu la plus brillante & la plus subtile; elle paroit n'être autre chose que les vapeurs ou les parties volatiles des matieres combustibles extrèmement raréfiées, & ensuite enflammées ou échauffées jusqu'à être ardentes: la matiere devient si legere par cette raréfaction, qu'elle s'éleve dars l'air avec beaucoup de vîtesse; elle est rassemblée, pendant quelque tems, par la pression de l'atmosphere environnante; l'air formant autour de la flamme une espece de voûte ou de calote sphérique, médiocrement resistante, empêche qu'elle ne s'éterde & qu'elle ne se dissipe, sans s'opposer néanmoins à cette espece de raréfaction oscillante, qui est essentielle à la flamme. Cette propriete de l'air de l'atmosphere est unique à cet égard; la flamme ne sauroit subsister dans un milieu plus dense, tout autre corps qui l'entoure la suffoque; tous les corps pulvérulens, mous & liquides, & même les plus combustibles jettés en masse sur un corps enflammé, étegnent la flamme de la même maniere qu'un corps solide qui supprime l'abord libre de l'air. La flamme ne subsiste pas non plus dans un air rare, encore moins dans le vuide parfait.

Les mouffetes & toutes les vapeurs qui détruisent l'élasticité de l'air, éteignent aussi la flamme. Voyez Exhalaison.

Quant aux parties aqueuses & terreuses qui sont incombustibles de leur nature, elles se raréfient seulement & s'élevent dans l'air sans s'enflammer. Voy. Fumée & Suie.

La flamme est donc formée par les parties volatiles du corps brûlant, lorsqu'elles sont pénétrées d'une quantité de feu considérable; elle ne differe de la fumée que par cette quantité de feu qu'elle contient: [p. 838] aussi quand un feu fume beaucoup, on lui fait prendre flamme en un instant, en y ajoûtant un petit corps enflammé.

Le feu follet est une vapeur qui brille sans chaleur; il semble qu'il y a la même différence entre cette vapeur & la flamme, qu'entre du bois poutri qui luit sans chaleur, & des charbons ardens. Lorrqu'on distille des esprits ardens, si l'on ôte le chapiteau de l'alembic, la vapeur qui s'éleve prendra feu à l'approche d'une chandelle allumée, & se changera en flamme. Il y a des corps qui sont échauffés par le mouvement, ou par la fermentation: si la chaleur parvient à un degré considérable, ces corps exhalent quantité de fumée; & si la chaleur est assez violente, cette fumée se changera en flamme. Les substances métalliques embratées ou rougies au feu, soit par la fusion, soit sans être fondues, ne jettent point de flamme faute de fumée; le zinc est excepte à cet egard, ce demi - métal donne de la flamme combustible.

Stabl a observé & bien prouvé que l'eau contribuoit essentiellement à la production de la flamme, & que les corps qui ne renfermoient point d'eau, étoient incapables de donner de la flamme à quelque feu qu'on les exposât, à moins qu ils ne fussent propres à attirer de l'eau de l'atmosphere, & qu'on ne portât sur ces corps embratés une certaine quantité d'eau conven blement divisée. Deux substances seulement, tavoir le charbon & le zinc, donnent de la flamme en tirant de l'eau du dehors. Voyez Charbon, Zinc, Calcination ; voyez les trecenta de Stahl, § 81. & s q. M. Pott a établi la même vérité par de nouvelles expériences, & de nouvelles considérations, dans son excellente dissertation sur le feu & sur la lumiere, qui a été traduite en françois & imprimée avec la Lithogéognosie du même auteur.

Chaque flamme a son atmosphere, dont les parties sont si riout aqueuses, & repoussées du milieu de la flamme en en - haut par l'action du feu: aussi cette atmosphere s'etend d'autant plus autour de la flamme, que la nourriture du feu est plus aqueuse; & la flamme même en ce cas a plus de diame re. Cette atmosphere se remarque sur - tout lorsqu'on fait ensorte qu'on puisse appercevoir l'image de la flamme sur une muraille blanche. La flamme, quand elle est libre, prend la forme d'un cone; mais si on l'enferme dans un anneau ou corps cylindrique, elle prend alors une figure plus oblongue.

La raison pour laquelle la flamme paroît bleue & ronde vers la base, selon M. Musschenbroek, que nous abrégeons dans cet article, c'est que les parties huileuses inférieures étant moins chaudes que les autres, se raréfient moins & sont chasiées plus foiblement, & que la grandeur du volume des parties du suif est cause qu'il ne passe à - travers ces parties non encore rarefiées, que des rayons bleus. La plus grande chaleur de la flamme est à son milieu, parce que c'est l'endroit ou les parties ignées ont le plus d'action; plus bas les parties ne sont pas assez raréfiées; plus haut elles le sont trop, & elles le sont enfin tant que le feu cesse d'agir à nos yeux sur elles. La flamme échausse d'autant plus les corps qu'elle est plus pure, & contient moins de matieres visqueuses & hétérogenes, qui peuvent se placer en r'elles & les corps, & faire obstacle à son action; c'est pour cela que la flamme de l'esprit - de - vin échauffe plus qu'aucun autre. Si une flamme se trouve entourée d'une autre flamme, comme celle de l'esprit de - vin de celle de l'huile, l'intérieure prend la figure sphér que. La flamme a besoin d'air libre pour sa nourriture, mais il ne faut pas que l'air comprime trop le corps brûlant; car le feu s'éteint plus vîte sous un verre dont on a pompé l'air, ou sous un verre dans lequel on fait entrer de l'air en trop grande quantité. Cette regle n'est cependant pas générale. Il y a des corps qui paroissent n'avoir pas besoin d'air pour brûler, comme le phosphore d'urine mis dans le vuide, ainsi que l'huile de carvi, mêlée dans le vuide à l'esprit de tartre, le minium brûlé dans le vuide avec un verre ardent. Mussch. ess. de physiq. §. 986. & suiv. A la suite de ces faits, M. Musschenbroek tente d'expliquer certains phénomenes communs; par exemple, pourquoi la flamme s'éteint à un vent violent, & s'augmente à un souffle leger; pourquoi l'eau dispersée en petites gouttes l'éteint assez promptement, &c. Nous renvoyons à ces explications, qui sont purement conjecturales, & qui à dire vrai ne nous paroissent pas extremement satisfaisantes. Nous croyons qu'il seroit plus court & plus vrai de dire, qu'en ignore la cause de ces phénomenes si ordinaires, ainsi que celle de beaucoup d'autres. Voyez Feu, Fumée, Chaleur , &c.

Il y a sous la terre des matieres combustibles, qui venant à s'en détacher & à s'élever dans l'air, prennent flamme. Tacite raconte qu'une ville fut brùlée par des flammes de cette espece, sorties du sein de la terre, sans aucun autre accident, comme tremblement, &c. A côté d'une des montagnes de l'Apenuin, entre Bologne & Florence, on trouve un terren assez étendu d'où il soit une haute flamme sans bruit & sans odeur, mais fort chaude; la pluie la fait disparoître, mais elle renaît ensuite avec plus de force. On connoît aussi les fontaines dont l'eau s'enflamme lorsqu'on en approche un flambeau allumé. Ibid. §. 1490. Voyez Fontaine, &c.

Tous les corps qui s'enflamment, comme l'huile, le suif, la cire, le bois, le charbon de terre, la poix, le soufre, &c. sont consumés par leur flamme, & se dissipent en une fumee qui d'abord est brillante; à quelque distance du corps elle cesse de l'être, & continue seulement à être chaude: des que la flamme est éteinte, la fumée devient fort épaisie, & repind ordinairement une odeur três - forte; mais dans la flamme elle perd son odeur en brûlant.

Selon la nature de la matiere qu'on brûle, la flamme est ce différentes couleurs; ainsi la flamme du oufre est bleue; celle du cuivre uni à l'acule du sel marin, est verte; celle du suif, jaune; & celle du camfre, blanche. Lorsque la poudre à canon prend feu, elle se dissipe en fumée enflammée. Voyez Nitre.

Il y a un phénomene assez digne de remarque sur la flamme d'une chandelle, d'un flambeau, ou de quelqu autre chose semblable; c'est que dans l'obscurité la flamme semble plus grande, lorsqu'on en est à une certaine distance, que quand on en est tout proche: voici la raison que quelques philosophes en apportent. A une distance de six piés, par exemple, l'oeil peut aisément distinguer la flamme d'avec l'air contigu qui en est éclairé, & appercevoir précisément où la flamme est terminée; mais à un plus grand éloignement, comme à celui de trente piés, quoique l'angle que soûtient la flamme dans ce dernier cas, soit beaucoup plus petit que dans le premier; cependant comme on ne peut plus distinguer précisément où se termine la flamme, on confond avec elle une partie de l'air environnant qui en est éclairé, & on le prend pour la flamme même. Voyez Vision.

Au reste quelle que soit la cause de ce phénomene, il est bon de remarquer qu'il est renfermé entre des limites: car la flamme d'une chandelle ou d'un flambeau ne paroît que comme un point à une trêsgrande distance, & elle ne semble s'aggrandir que lorsqu'elle est assez près de nous; après quoi cette même flamme diminue de grandeur à mesure qu'elle s'approche. Il y a donc un point ou un terme où la lumiere paroît occuper le plus grand espace possible; il ne seroit peut être pas inutile de fixer ce terme par des expériences, & peut - être cette observa<pb->

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