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Illa autem debent ex loevibus atque rotundis
Esse magis, fluido quoe corpore liquida constant.
Les Cartésiens, & après eux le docteur Hook, Boyle, &c. supposent, outre les conditions dont nous avons parlé, le mouvement intestin, irrégulier & continuel des particules, comme étant ce qui constitue principalement la fluidité.
La fluidité donc, selon ces philosophes, consiste en ce que les parties qui composent les corps fluides étant très - déliées & très - petites, elles sont tellement disposées au mouvement par leur ténuité & par leur figure, qu'elles peuvent glisser aisément les unes sur les autres dans toutes sortes de directions; qu'elles sont dans une continuelle & irréguliere agitation, & qu'elles ne se touchent qu'en quelques points de leurs surfaces.
Boyle, dans son traité de la fluidité, fait aussi mention de trois conditions principalement requises pour la fluidité, savoir,
1°. La ténuité des parties: nous trouvons en effet que le feu rend les métaux fluides, en les divisant en parties très - ténues; que les menstrues acides les rendent fluides en les dissolvant, &c. Peut - être même que la figure des particules a aussi beaucoup de part à la fluidité.
2°. Quantité d'espaces vuides entre les corpuscules, pour laisser aux différentes particules la liberté de se mouvoir entr'elles.
3°. Le mouvement ou l'agitation des corpuscules,
qui vient, soit d'un principe de mouvement inhérent
à chaque particule, soit de quelque agent extérieur
qui pénetre & s'insinue dans les pores, & qui venant
à s'y mouvoir de différentes manieres, communique
une partie de son mouvement aux particules de cette
matiere. Il prétend prouver par plusieurs observations
& par différentes expériences, que cette derniere
condition est la plus essentielle à la fluidité. Si
on met sur le feu, dit - il, dans un vaisseau convenable,
un peu de poudre d'albâtre très - seche, ou de
plâtre bien tamisé, bientôt après ils paroissent aux
yeux produire les mêmes mouvemens & les mêmes
phénomenes qu'une liqueur bouillante. Il ne faut
pourtant pas tout - à - fait conclure de - là qu'un monceau
de sable soit entierement analogue à un corps
fluide: sur quoi voyez l'article
Les Cartésiens apportent différentes raisons pour prouver que les parties des fluides sont dans un mouvement continuel, comme, 1°. la transmutation des corps solides en corps fluides; de la glace en eau, par exemple, & au contraire. La principale différence qui se trouve entre ces deux états du fluide, consiste principalement, selon eux, en ce que dans l'un les parties étant fixées & en repos, ne forment plus qu'un corps qui résiste au toucher; au lieu que les parties de l'autre étant dans un mouvement actuel, elles cedent à la moindre force.
2°. Les effets des fluides qui proviennent du mouvement: telles sont l'introduction des parties des
fluides entre les pores des corps, l'amollissement &
la dissolution des corps durs, l'action des menstrues
corrosifs, &c. Ajoûtons à cela qu'aucun corps solide
ne peut être mis dans un éta de fluidité, sans
l'intervention de quelque corps en mouvement, ou
disposé à se mouvoir, comme le feu, l'air ou l'eau.
Les Cartésiens soûtiennent de plus que la matiere subtile
ou l'éther est cause de la fluidité. Voyez
M. Boerhaave prétend que le feu est la source du
premier mouvement, & la cause de la fluidité des
autres corps, de l'air, de l'eau, par exemple, &c.
Il prétend que toute l'atmosphere seroit réduite en
un corps solide par la privation du feu. Voyez
M. Musschenbroeck oppose au mouvement intestin
des fluides le raisonnement suivant. Que l'on
considere, dit - il, les parties d'un fluide bien pur,
rassemblé dans un endroit où tout soit en repos. Exposez au microscope pendant la nuit, lorsque tout
est en repos & dans un endroit fort tranquille, une
petite goutte de lait ou de sang passé, qui est un liquide;
examinez si ses parties sont en mouvement
ou repos, faisant ensorte de ne rien remuer avec la
main ou avec le corps: on voit alors les parties grossieres
en repos. Comment donc, demande M. Mussch enbroek, comment peut - on établir que la nature
des liquides demande qu'ils soient nécessairement en
repos? Mais quoique l'opinion de M. Musschenbroek soit vraissemblable, voyez l'article
Newton rejette la théorie cartésienne de la cause
de la fluidité; il lui en substitue une autre: c'est le
fameux principe de l'attraction & de la répulsion.
Voyez au mot
La composition de l'eau est surprenante, car ce
corps fluide, si rare, si poreux, ou qui a beaucoup
plus d'espaces vuides intermédiaires qu'il n'a de solidité,
n'est nullement compressible par la plus grande
sorce; & il se change cependant aisément en un
corps solide, transparent & friable, que nous appellons
glace; il ne faut que l'exposer à un degré de
froid déterminé. Voyez
On remarque dans tous les fluides, que la pression
qu'ils exercent contre les parois des vaisseaux,
se fait toûjours dans la direction des perpendiculaires
aux côtés de ces vaisseaux. Quelques auteurs ont
crû, sans trop d'examen, que cette propriété résulte
nécessairement de la figure sphérique des particules
qui composent le fluide; sur quoi voy. l'art.
Il est vraissemblable que les parties des fluides ont la figure sphérique; on l'infere, 1°. de ce que les corps qui ont une semblable figure, roulent & glissent les uns sur les autres avec une grande facilité, comme nous le remarquons dans les parties des liquides: 2°. de ce que toutes les parties des fluides grossiers, que l'on peut voir à l'aide du microscope, ont une figure sphérique, comme on peut le remarquer dans le lait, dans le sang, dans la sérosité, dans les huiles & le mercure.
M. Derham ayant examiné dans une chambre obscure sous quelle forme paroissent les vapeurs, trouva, à l'aide du microscope, que ce n'étoit autre chose que de petits globules sphériques qui auroient pû former de petites gouttes. Si donc on trouve que tous les liquides grossiers sont formés de globules, ne peut - on pas conclure par analogie, que la même figure doit avoir lieu dans les parties des liquides [p. 892]
L'expérience fait voir que les fluides grossiers se
resolvent en fluides fort subtils; on en peut voir la
preuve & le détail dans l'essai de Phys. de M. Mussch.
§. 693. M. Homberg assûre que les métaux broyés
pendant long - tems avec l'eau, se dissolvent en ce
liquide. Les fluides se changent aussi en solides. Indépendamment de l'exemple de la glace, l'auteur déjà
cité en rapporte plusieurs autres. Enfin les fluides,
par la petitesse de leurs parties, pénetrent dans les
corps les plus durs; l'huile dans certaines pierres, le
mercure dans les métaux, &c. Les fluides ont aussi
différens degrés de viscosité & d'adhérence; sur quoi
voyez
On donne le nom de liquide à ce qui est effectivement
fluide, mais qui prend une surface de niveau;
au lieu que les fluides ne prennent pas toûjours cette
surface, comme cela se remarque à l'égard de la
flamme & de la fumée. En ce sens on peut dire que la
flamme est fluide sans être liquide; & quand nous
avons dit au mot
On peut dire de même que l'air n'est pas liquide; car la propriété naturelle & distinctive de l'air n'est pas de chercher à se mettre de niveau, mais de chercher à se dilater. Si les parties de l'air tendent à se mettre de niveau, c'est tout au plus à la surface supérieure de l'atmosphere, où elles sont dans le plus grand degré possible de dilatation; mais dans cet état l'air est si raréfié, & ses parties si éloignées les unes des autres, qu'à peine a - t - il quelque existence.
Au reste, les seuls corps fluides qui ne soient pas liquides, sont le feu & l'air; & comme nous en avons traité assez au long dans leurs articles, nous ne parlons ici que des fluides ordinaires, qui sont en même tems liquides. (O)
Fluidité (Page 6:892)
FLUES, BRETTELLIERES, CANIERES, ANSIERES, CIBAUDIERES (Page 6:892)
* FLUES, BRETTELLIERES, CANIERES, ANSIERES, CIBAUDIERES, termes de Pêche; ce sont
des especes de demi - folles. Voyez
Ce filet est un de ceux qui sont sédentaires, & qu'on retire au bout d'un certain tems par le moyen des cablots frappés contre les extrémités du filet, & soûtenus par des boüées.
Flue a Macreuse (Page 6:892)
Les Pêcheurs ont pour cette pêche en mer, deux flûtes du port d'environ deux tonneaux, montées de
FLUKEN (Page 6:892)
FLUKEN, (Hist. nat.) nom que les mineurs du pays de Cornoüaisles donnent à une espece de terre grisâtre, dans laquelle se trouvent des petits cailloux ou pierres blanches: elle est dans le voisinage des silons; & les petites pierres qu'on y rencontre paroissent avoir été détachées du filon, & roulées par le mouvement des eaux, attendu qu'elles sont arrondies. Il y a lieu de croire que ce sont des fragmens de quartz. Voyez le suppl. du dictionn. de Chambers.
FLUONIE (Page 6:892)
* FLUONIE, (Mytholog.) déesse qui présidoit à l'écoulement des regles, & aux évacuations qui suivent l'accouchement. Il y en a qui la confondent avec Junon, & qui prétendent que c'est la même déesse sous deux noms différens.
FLUORS (Page 6:892)
FLUORS, (Hist. nat Minéral.) en latin fluores, pseudo - gemmoe, &c. Plusieurs naturalistes se servent de ce nom pour désigner des crystallisations ou pierres colorées ou transparentes, qui sont ou prismatiques, ou cubiques, ou pyramidales, &c. qui par - làressemblent parfaitement à de vraies pierres prétieuses, dont elles ne different réellement que parce qu'elles n'ont point la même dureté. Il y a des fluors de différentes couleurs: en effet on en trouve de rouges, que l'on nomme faux - rubis, pseudo - rubinus; de violets, qu'on nomme fausses - améthystes, pseudo - amethystus; de jaunes, pseudo - topasius; de verds, pseudo - smaragdus; de bleus, pseudo - saphirus, &c. Wallerius, dans sa minéralogie, regarde les fluors comme des variétés du crystal de roche; cependant il paroît que d'autres naturalistes ont étendu la même dénomination à des crystaux ou à des pierres colorées qui sont ou calcaites ou gypseuses, & qui par conséquent ne sont pas de la même nature que le crystal de roche. Il y a lieu de croire que c'est aux métaux mis en dissolution, & atténués par les exhalaisons minérales qui regnent dans le sein de la terre, que les fluors sont redevables de leurs couleurs. Ce qui confirme ce sentiment, c'est que c'est ordinairement dans le voisinage des filons métalliques qu'on les rencontre en plus grande quantité.
Il y a lieu de conjecturer que le nom de fluors que
l'on donne à ces pierres, & celui de flusse par lequel
on les désigne en allemand, leur vient de la propriété
qu'elles ont souvent, de servir de fondans ou de flux
aux mines que l'on exploite dans leur voisinage: alors
on les regarde comme étant d'une grande utilité, en
ce qu'elles contribuent à faciliter la fusion du minéral.
Voyez
FL&>TE, s. f. (Littér.) L'invention de la flûte, que les Poëtes attribuent à Apollon, à Pallas, à Mercure, à Pan, fait assez voir que son usage est de la plus ancienne antiquité. Alexandre Polihystor assûre que Hyagnis fut le plus ancien joüeur de flûte, & qu'il fut succédé par Marsyas, & par Olympe premier du nom, lequel apprit aux Grecs l'art de toucher les instrumens à cordes. Selon Athénée, un certain Seiritès, Numide, inventa la flûte à une seule tige, Silene celle qui en a plusieurs, & Marsyas la flûte de roseau, qui s'unit avec la lyre.
Quoi qu'il en soit, la passion de la musique répandue
par - tout, fut non - seulement cause qu'on goûta
beaucoup le jeu de la flûte, mais de plus qu'on en
multiplia singulierement la forme. Il y en avoit de
courbes, de longues, de petites, de moyennes, de
simples, de doubles, de gauches, de droites, d'éga<pb->
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