ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"877"> bles d'Italie, par la douceur de son climat, & la beauté de son exposition. L'Arno la partage en deux dans une plaine délicieuse, dont la largeur est de 500 brasses; la brasse de Florence est de deux piés romains.

C'est dans les montagnes de son voisinage que se trouvent ce marbre, ou ces pierres aussi curieuses, mais non pas uniques, qui étant sciées, polies, & artistement disposées, représentent des especes de buissons, des arbres, des ruines, des paysages, &c. Voyez Marbre ou Pierre de Florence.

On compte à Florence plusieurs palais, parmi lesquels le palais ducal vivra toûjours dans la mémoire des hommes, avec le nom des Médicis: on sait quelles étoient sous leur empire les décorations de ce palais. La place par laquelle on y arrivoit, étoit ornée de statues de la main des plus grands - maîtres, de Michel - Ange, de Donatelli, de Cellini, de Jean de Bologne, &c. En se promenant dans la grande galerie, on y admiroit le Scipion de bronze, la Léda, la Julie, la Pomone, Vénus, Diane, Apollon, le Bacchus grec, & la copie de Michel - Ange, qui ne le cédoit point à l'original. Sous le regne des Médicis, cette galerie conduisoit à plusieurs sallons décorés de statues, de bustes, de bas - reliefs, de tableaux inestimables, d'un nombre incroyable de médailles, d'idoles, de lampes sépulchrales, de pierres, de minéraux, de vases antiques, & d'autres curiosités de la nature & de l'art, dont les gravûres & les descriptions abrégées forment plusieurs magnifiques volumes in - folio.

C'étoit en particulier dans le sallon octogone de cette superbe galerie, qu'on voyoit un diamant qui tenoit à juste titre le premier rang entre les joyaux de ce cabinet; il pesoit cent trente neuf karats & demi: on y trouvoit une tête antique de Jules - César, d'une seule turquoise; des armoires pleines de vases d'agate, de lapis, de crystal de roche, de cornalines garnies d'or & de pierres fines; une table, & un cabinet d'ouvrages de rapport de diaspre oriental, de chalcédoine, de rubis, de topaze, & d'autres pierreries; une immense quantité de tableaux, tous chefs - d'oeuvre des meilleurs peintres, & une infinité de pierres gravées: enfin parmi des statues inestimables, il y avoit six figures antiques dont on ne se lasse point de parler; le rotateur, le luteur, le faune, le Cupidon endormi, les deux Vénus, l'une de six piés l'autre de cinq, & cette derniere étoit la fameuse Vénus de Médicis. Voyez Rotateur, & Vénus de Médicis, &c.

Aussi, comme le dit M. de Voltaire, Florence n'oubliera jamais les Médicis, ni Cosme, né en 1389, mort regretté de ses ennemis même, & dont le tombeau fut orné du nom de pere de la patrie, ni son petit - fils Laurent de Médicis, surnommé le pere des Muses; titre qui ne vaut pas celai de pere de la patrie, mais qui annonce qu'il l'étoit en effet. Sa dépense vraiement royale lui fit donner le titre de magnifique; & la plus grande partie de ses profusions étoit des libéralités qu'il distribuoit avec discernement à toutes sortes de vertus, pour parler comme l'abbé du Bos.

Entre les hommes célebres que Florence a produits, je ne dis pas dans les Arts, dont la liste me meneroit trop loin, (Voyez cependant pour les peintres Ecole Florentine.) mais je dis dans les Lettres seulement, on ne doit pas taire:

Le Dante (Alligeri), pere de la poésie italienne, né l'an 1265, & mort à Ravenne l'an 1320, après avoir été un des gouverneurs les plus distingués de Florence, pendant les factions des Guelphes & des Gibelins.

Machiavel (Nicolas), assez connu par son Histoire de Florence, & plus encore par ses livres de politique, où il a établi des maximes odieuses, trop sou<cb-> vent suivies dans la pratique par ceux qui les blâment dans la spéculation; d'ailleurs écrivain du premier ordre. Voyez Prince. Il mourut en 1529.

Guicciardini (Francisco), contemporain de Machiavel, né l'an 1482, mort l'an 1540, fameux par ses négociations, ses ambassades, ses talens militaires, sa passion pour l'étude, & son Histoire d'Italie, dont la meilleure édition françoise est celle de 1593, à cause des observations de M. de la Nouë.

Galiléo (Galiléi), immortel par ses découvertes astronomiques, & que l'inquisition persécuta. Voyez l'article Copernic. Il mourut l'an 1642, après avoir perdu, pour me servir de sa propre expression, ses yeux qui avoient découvert un nouveau ciel.

Viviani (Vicenzio), né en 1621, mort en 1703, éleve de Galilée, & de plus grand géometre pour son tems.

J'ajoûte ici Lulli (Jean - Baptiste), né en 1633, mort à Paris en 1687; parce que Lulli fit en France pour la Musique, ce que Galilée avoit fait dans les Sciences pour l'Astronomie: ses innovations lui ont également reussi; il a trouvé des mouvemens nouveaux, & ju qu'alors inconnus à tous nos maîtres; il a fait entrer dans nos concerts jusqu'aux tambours & aux tymbales; il nous a fait connoître les basses, les milieux, & les fugues; en un mot, il a étendu dans ce royaume l'empire de l'harmonie; & depuis Lulli, l'art s'est perfectionné dans cette progression.

Florence est située à 19 lieues S. de Bologne, 24 S. E. de Modene, 46 S. O. de Venise, 50 N. O. de Rome. Long. 28d. 51'. 0''. latit. 43d. 40'. 30''. suivant Cassini. (D. J.)

Florence (Page 6:877)

Florence, (état de) Hist. cet état étoit au commencement une république, dont la constitution mal - entendue ne manqua pas de l'exposer à des troubles, à des partis, & à des factions fréquentes: cependant par la force de la liberté, non - seulement le peuple y étoit nombreux, mais le commerce & les Arts y fleurirent jusqu'au tems qu'elle perdit avec sa liberté, sa vigueur & son opulence. Il est vrai qu'elle a été guérie de ces émeutes, mais par un remede pire que le mal, par la servitude, la misere qui en est le fruit, & la depopulation qui l'accompagne d'ordinaire: instrumenta servitutis & reges habuit. Voyez l'histoire de Florence depuis le commencement de cet état jusqu'à nos jours, & vous serez convaincu de cette vérité. (D. J.)

FLORENCE (Page 6:877)

FLORENCE, adj. (terme de Blason.) il se dit de la croix dont les quatre extrémités se terminent en fleurs - de - lis.

S. Denis, à la croix florencée de gueules.

FLORENTIN (Page 6:877)

FLORENTIN (Saint - ), Géog. petite ville de Champagne dans le Sénonois sur l'Armençon, entre Joigny & Flogny, en latin, sancti Florentini fanum: des le tems de S. Bernard elle portoit ce nom. Voyez dom Mabillon & M. le Boeuf. Elle est à 6 lieues N. E. d'Auxerre, 10 S. E. de Sens. Longit. 21d. 20'. latit. 47d. 56'. (D. J.)

FLORENTINE (Page 6:877)

* FLORENTINE, s. f. (Manufact. en soie.) étoffe de soie fabriquee d'abord à Florence; c'est une espece de satin façonné, blanc ou de couleur.

FLORER (Page 6:877)

FLORER un vaisseau, ou lui donner les fleurs, (Marine.) c'est lui donner le suif: ce mot n'est guere d'usage. (Z)

FLORES (Page 6:877)

FLORES, (Géog.) île d'Asie dans la grande mer des Indes; on l'appelle d'ordinaire eude. Elle est par le 9d. de latitude australe; & sa pointe la plus orientale est par les 140d. de longitude, selon M. de l'Isle.

On donne aussi le nom de flores à une île de l'Océan atlantique, & l'une des Açores. Les Portugais l'appellent Ilha de flores; & quelques François qui brouillent tout, & veulent donner la loi à tout, la [p. 878] nomment ridiculement l'île des Fleurs. Long. 327d. lat. 39d 25'. (D. J.)

FLORITONNE (Page 6:878)

FLORITONNE, s. f. (Comm.) espece de laine d'Espagne. Les storitonnes de Ségovie sont les plus estimées; celles d'Arragon & de Navarre passent pour plus communes.

FLORIDE (Page 6:878)

FLORIDE, (Géog.) grand pays de l'Amérique septentrionale, renfermée entre le 25 & le 40d de latit. Nord, & entre le 270 & le 297 de longitude. Elle comprend la Loüisiane, la Floride espagnole, la nouvelle Géorgie, & une partie de la Caroline. Elle est bornée au couchant & au nord par une grande chaîne de montagnes qui la séparent du nouveau Mexique au couchant, & de la Nouvelle - France au nord: le golfe du Mexique la baigne au midi, & la mer du Mexique au levant. Le cap de la Floride est la pointe méridionale de la presqu'île de Tigeste, vis - à - vis de l'île Cuba, dont il est éloigné d'environ 30 lieues, & avec laquelle il forme l'entrée du golfe du Mexique, ou le canal de Bahama, fameux par tant de nausrages.

Jean Ponce de Léon découvrit la Floride la premiere fois l'an 1512; d'autres disent qu'elle fut premierement découverte en 1497 par Sébastien Cabok portugais, qu'Henri VII. roi d'Angleterre avoit envoyé chercher passage du côté de l'Oüest, pour naviger dans l'Orient; mais Cabok se contenta d'avoir vû la terre, sans avoir été plus loin. Jean Ribaut est le premier françois qui se soit établi dans la Floride; il y bâtit un petit fort en 1562. Les Espagnols ne s'y sont établis qu'après avoir eu bien du monde de tué par les sauvages: mais aujourd'hui même les François, & sur - tout les Anglois, y ont beaucoup plus de pays que les Espagnols; les premiers y possedent la Loüisiane, & les seconds la Nouvelle - Géorgie, avec la partie méridionale de la Caroline.

La Floride comprend une si grande étendue de pays & de peuples sans nombre, qu'il n'est pas possible de rien dire de sa nature, de ses productions, de son climat, du caractere de ses habitans, qui convienne à tout ce qui porte ce nom. En général, les Floridiens ont la couleur olivâtre tirant sur le rouge, à cause d'une huile dont ils se frotent. Ils vont presque nuds, sont braves & assez bien faits: ils immolent au Soleil, leur grande divinité, les hommes qu'ils prennent en guerre, & les mangent ensuite. Leurs chefs nommés paraoustis, & leurs prêtres ou medecins, nommés jonas, semblables aux jongleurs du Canada, ont un grand pouvoir sur le peuple. Il y a dans ce pays - là toutes sortes d'animaux, d'oiseaux, & de simples, entr'autres quantité de sassafras & de phatziranda. Nous avons déjà une description des oiseaux & des principales plantes de la Caroline, avec leurs couleurs naturelles, donnée par M. Catesby. Mais quand aurons - nous une description fidele de la Floride? c'est ce qu'il est difficile d'espérer; & en attendant, nous ne pouvons nous confier à celles de Laët, de Corréal, de de Bry, de Calvet, de Lescarbot, ni même à celle du P. Charlevoix. (D. J.)

FLORIENS ou FLORINIENS (Page 6:878)

FLORIENS ou FLORINIENS, s. m. plur. (Hist. ecclés.) nom d'une secte d'hérétiques qui parurent dans le second siecle, & tirerent leur nom d'un prêtre de l'église romaine appellé Florien ou Florin, qui avoit été déposé avec Blastus, autre prêtre, à cause des erreurs qu'ils avoient tous deux enseignées: ce Florin avoit été disciple de S. Polycarpe; mais s'étant écarté de la doctrine de son maître, il soûtenoit que Dieu étoit l'auteur du mal, ou plûtôt que les choses interdites par Dieu n'étoient point mauvaises en elles - mêmes, mais seulement à cause de sa défense. Il embrassa aussi quelques autres opinions erronées de Valentin & des Carpocratiens. Voyez Carpocratiens. Chambers. (G)

FLORILEGE (Page 6:878)

FLORILEGE, s. m. (Théolog.) est une espece de breviaire qu'Arcudius a composé & compilé pour la commodité des prêtres & des moines grecs, qui ne peuvent porter en voyage tous les volumes où les offices de leur église se trouvent dispersés.

Le florilege comprend les rubriques générales, le pseautier, & les cantiques de la version des Septante, l'horloge, l'office des féries, &c.

Florilege (Page 6:878)

Florilege, (Littérat.) est le nom que les Latins ont donné à ce que les grecs appellent anthologie, c'est - à - dire un recueil de pieces choisies, contenant ce qu'il y a de plus beau & de plus fleuri dans chaque genre. Voyez Anthologie. Chambers.

FLORIPONDIO (Page 6:878)

FLORIPONDIO, (Botan. exot.) arbre commun dans le Chili. Le P. Feuillée, à qui seul nous en devons l'exacte description, le nomme en botaniste, stramonioides arboreum, oblongo & integro folio, fructu loevi: il en a donné la figure dans son hist. des plantes de l'Amérique méridion. Pl. XLVI.

C'est un arbre à plein vent, qui s'éleve à la hauteur de deux toises: la grosseur de son tronc est àpeu - près de six pouces; il est droit, composé d'un corps blanchâtre, ayant à son centre une assez grosse moëlle. Ce tronc est terminé par plusieurs branches, qui forment toutes ensemble une belle tête sphérique; elles sont chargées de feuilles qui naissent comme par bouquets; les moyennes ont environ sept à huit pouces de longueur, sur trois à quatre pouces de largeur, portées à l'extrémité d'une queue qui est épaisse de deux lignes, & longue de deux pouces & demi. Ces feuilles sont traversées d'un bout à l'autre par une côte arrondie des deux côtés, laquelle donne plusieurs nervures qui s'étendent vers leur contour, se divisent, se subdivisent, & forment sur le plan des feuilles un agréable réseau: le dessus de leur plan est d'un verd foncé, parsemé d'un petit duvet blanchâtre; & le dessous est d'un verd clair, parsemé d'un duvet semblable.

Des bases de la queue des feuilles sort un pédicule long d'environ deux pouces, gros d'une ligne & demi, rond, d'un beau verd, & chargé d'un duvet blanc; ce pédicule porte à son extrémité un calice en gaine, ouvert dans le haut à un pouce & demi de sa longueur, par un angle fort aigu, & découpé à sa pointe en deux parties.

Du fond de cette gaine sort une fleur en tuyau, lequel est long de six pouces, & dont la partie extérieure s'évase & se découpe en cinq lobes blancs terminés en une pointe un peu recourbée en - dessous: de l'intérieur du tuyau partent cinq étamines blanches chargées de sommets de la même couleur, longs d'un demi - pouce, & épais d'une ligne.

Lorsque la fleur est passée, le pistil qui s'emboîte dans le trou qui est au bas de la fleur, devient un fruit rond, long de deux pouces & demi, & gros de plus de deux pouces, couvert d'une écorce d'un verd grisâtre qui couvre un corps composé de plusieurs graines renfermant une amande blanche. Ce fruit partagé dans le milieu, est divisé intérieurement en deux parties, dont chacune est subdivisée en six loges, par des cloisons qui donnent autant de placenta: ces placenta sont chargés de petites graines de figure irréguliere.

Nous n'avons en Europe aucun arbre supérieur en beauté au floripondio: lorsque ses fleurs sont épanoüies, leur odeur admirable embaume de toutes parts.

Les Chiliens se servent des fleurs de floripondio, pour avancer la suppuration des tumeurs; elles sont en effet adoucissantes, émollientes, & résolutives. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.

FLOS MARTIS (Page 6:878)

FLOS MARTIS, voyez Fleur de Fer.

FLOSSADE (Page 6:878)

FLOSSADE, s. f. (Hist. nat.) voyez Raie.

FLOT (Page 6:878)

FLOT, s. m. les FLOTS, (Mar.) se dit des eaux

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