ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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Il est d'autres corps flexibles dont la flexibilité dépend d'une structure diverse, qu'on ne peut rapporter à aucune figure méchanique commune; ce qui détruit la conjecture de quelques modernes, qui font toûjours dépendre la flexibilité d'une telle disposition des particules dans le corps flexible qu'elles forment des rangs d'élémens, qui portent alternativement les uns sur les autres.

Pour que les fonctions que nous voyons s'opérer tous les jours par le mouvement des humeurs, des vaisseaux, & des muscles s'exécutassent, il a fallu que les élémens des parties solides changeassent en partie leur point de contact, & demeurassent en partie dans le même point, & par conséquent pussent être fléchis & alongés: par exemple, pour que tous les articles soient fléchis, il faut que les ligamens qui les tiennent soient susceptibles d'extension: quand ils n'en sont pas susceptibles, c'est l'effet de la vieillesse dont la mort inévitable est la - suite. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.

FLEXION (Page 6:875)

FLEXION, s. f. (Med. Physiol.) ce terme s'applique en général à l'action, par laquelle deux os mis en mouvement l'un sur l'autre, sont susceptibles de rapprocher leurs extrémités éloignées en formant un angle entr'eux; par opposition à l'extension, dans laquelle les mêmes extrémités s'éloignent le plus qu'il est possible, en formant une ligne droite: ainsi la flexion a lieu principalement, c'est - à - dire de la maniere la plus marquée & la plus simple, dans les parties où les os sont articulés par ginglyme. Les parties n'ont que deux sortes de mouvemens; celui de flexion, & celui d'extension, qui sont opérés par des muscles sléchisseurs & extenseurs.

Mais dans les parties où il faut une combinaison de mouvemens plus multipliés en tous sens, il se fait différentes flexions composées; elles sont opérées par l'action d'un plus grand appareil de muscles, qui ont différens noms, selon les différens sens, dans lesquels ils fléchissent la partie; & les différentes flexions qui en résultent, sont aussi distinguées par une différente dénomination.

Ainsi les flexions qui rapprochent différentes parties entr'elles, sont appellées adduction; celles qui les écartent sont nommées abductions, & les muscles qui agissent pour ces effers sont désignés par les noms d'adducteurs & d'abducteurs. On trouve des exemples de la flexion simple dans la jonction du bras avec l'avant - bras, & de la flexion composée dans l'articulation de l'os de la cuisse, avec les os innominés, du doigt index, avec le carpe, &c. Comment. institut. Boerhaave, Haller. Voyez Articulation, Os, Muscle . (d)

FLEZ (Page 6:875)

FLEZ, s. m. (Hist. nat. Ictthiolog.) passer fluviatilis, vulgo flesus, Bell. Will. Raii, passeris tertia species, Rond. Gesn. poisson de mer plat, & couvert de petites écailles; il a quelques taches jaunes sur le corps & sur les nageoires qui sont autour du corps. Ce poisson ressemble à la plie pour la figure; mais il est plus long, & il devient même plus épais lorsqu'il est parvenu à un certain âge; il a une couleur d'olive plus foncée & quelquefois brune, avec des taches noirâtres; les yeux sont placés du côté droit. Le flez entre dans les rivieres, & il reste dans les endroits les plus profonds & les plus tranquilles, sur des fonds sablonneux: on en trouve fort loin de la mer. On donne le nom de flettelet à des flez qui sont plus grands que les autres. Rond. hist. des poissons, liv. XI. ch. jx. Raii, synop. meth. piscium. Voyez Poisson. (I)

FLIBOT (Page 6:875)

FLIBOT, (Marine.) c'est une petite flûte qui ne passe pas cent tonneaux, & qui a pour l'ordinaire le derriere rond. Ce bâtiment est creux & large de ventre; il n'a point de mât d'artimon, ni de perroquet. (Z)

FLIBUSTIERS (Page 6:875)

FLIBUSTIERS, s. m. pl. (Hist. marine.) on donne ce nom aux corsaires ou avanturiers des îles de l'Amérique, qui s'associerent pour courir les mers & les côtes de l'Amérique, & faire la guerre aux Espagnols. (Z)

FLIN (Page 6:875)

FLIN, s. m. (Fourbisseur.) espece de pierre dont les Armuriers & les Pourbisseurs se servent pour fourbir les lames d'épées: on la nomme ordinalrement pierre de foudre.

FLINQUER (Page 6:875)

FLINQUER, v. act. (Metteur - en - oeuvre.) c'est sur le champ d'une piece d'orfévrerie, disposée à recevoir des émaux clairs, donner des coups d'onglette vifs, serrés, & bien égaux. Cette opération forme un papillottement qui joue très - bien dessous l'émail, & lui donne de l'éclat, outre qu'elle sert à griper l'émail, & à le faire tenir plus solidement.

FLINT (Page 6:875)

FLINT, (Géog.) petite ville du pays de Galles, & capitale du Flintshire. Elle envoye un député au parlement, & est à 45 lieues N. O. de Londres. Long. 40d. 20'. lat. 53d. 15'.

Le Flintshire a 80 milles de tour, 28 paroisses, environ 160 milles arpens, 3150 maisons, & 3 villes, savoir Flint, Saint - Asaph, & Caërwisk. (D. J.)

FLION (Page 6:875)

FLION, coquille du genre des tellines. Voy. Coquille. (I)

FLOGEURS (Page 6:875)

FLOGEURS, s. m. pl. terme de Pêche usité dans le ressort de l'amirauté de Morlaix, forte de petites chaloupes, pour la pêche du poisson frais qu'on appelle flogere.

FLORE (Page 6:875)

* FLORE, (Myth.) une des nymphes des îles fortunées, que les Grees appelloient Chloris. Le Zéphire l'aima, la ravit, & en fit son épouse. Elle étoit alors dans sa premiere jeunesse; Zéphire l'y sixa, empêcha le tems de couler pour elle, & la fit joüir d'un printems éternel. Les Sabins l'adorerent. Le collégue de Romulus lui éleva des autels au milieu de Rome naissante. Les Phocéens lui consacrerent un temple à Marseilie. Praxitelle avoit fait sa statue, cet homme qui reçut l'immortalité de son art, & qui la donna à tant de divinités payennes. Une courtisanne appellée Larentia, d'autres disent Flore, mérita sous ce dernier nom des autels & des fêtes chez le peuple romain, qu'elle avoit institué l'héritier des richesses immenses qu'elle avoit amassées du commerce de sa beauté. Les jeux de l'ancienne Flore étoient innocens; ceux de la Flore nouvelle tinrent du caractere de la personne en l'honneur de laquelle on les célébroit, & furent pleins de dissolution. Caton qui y assista une fois, ne crut pas qu'il convînt à la dignité de son caractere, & à la sévérité de ses moeurs, d'en soûtenir le spectacle jusqu'à la fin; ce qui donna lieu à cette épigramme:

Nosses jocosoe dulce cum sacrum Floroe Festosque lusus & licentiam vulgi, Cur in theatrum, Cato severe, venisti? An ideò tantùm veheras ut exires? On prit la dépense des jeux floraux d'abord sur les biens de la courtisanne, ensuite sur les amendes & confiscations dont on punissoit le péculat. Le temple de l'ancienne Flore étoit situé en face du capitole: elle étoit couronnée de fleurs, & tenoit dans sa main gauche une corne qui en versoit en abondance. Cicéron la met au nombre des meres déesses. Voyez l'article suivant.

FLORAUX (Page 6:875)

FLORAUX, (Jeux) Littér. en latin ludi florales; ces jeux furent institués en l'honneur de Flora, c'est - à - dire de la déesse des Fleurs, dont le culte fut établi dans Rome par Tatius roi des Sabins, & collegue de Romulus. Elle avoit déjà du tems de Numa ses prêtres & ses sacrifices; mais on ne commença à célébrer ses jeux que l'an de Rome 513, sous deux édiles de la famille des Publiciens. C'est Ovide qui nous l'apprend, ce sont les médailles qui le confirment, & Tacite n'y donne pas peu de poids, lorsqu'il [p. 876] dit que Lucius & Marcus Publicius firent rebâtir le temple de Flore dans le cours de leur édilité. Cependant on ne renouvelloit ces jeux que lorsque l'intempérie de l'air annonçoit ou faisoit craindre la stérilité, ou lorsque les livres des sibylles l'ordonnoient, selon la remarque de Pline.

Ce ne fut que l'an de Rome 580, que les jeux floraux devinrent annuels à l'occasion d'une stérilité qui dura plusieurs années, & qui avoit été annoncée par des printems froids & pluvieux. Le sénat pour fléchir Flore & obtenir de meilleures récoltes à l'avenir, ordonna que les jeux de cette divinité fussent célébrés tous les ans régulierement le 28 d'Avril; ce qui eut lieu jusqu'au tems qu'ils furent entierement proscrits. Le decret du sénat commença d'être exécuté sous le consulat de Postumius & de Laenas. Le fonds consacre aux frais des jeux floraux, fut tiré des amendes de ceux qui s'étoient appropriés les terres de la république.

On les célébroit la nuit aux flambeaux dans la rue Patricienne; & quelques - uns prétendent que le cirque de la colline hortulorum, y étoit uniquement destiné. On y donna au peuple la comédie entre plusieurs autres plaisirs de ce genre. Si l'on en croit Suétone dans la vie de Galba, & Vopiscus dans celle de Carin, ces princes y firent paroître des éléphans qui dansoient sur la corde. Mais le déréglement dans les moeurs, caractérisoit proprement les jeux floraux. C'est assez pour s'en convaincre, que de se rappeller qu'on y rassembloit les courtisannes toutes nues au son de la trompette; & quoique S. Augustin ait foudroyé avec raison un spectacle si honteux, Juvénal en dit autant que lui dans ces quatre mots: Dignissima prorsùs florali matrona tubâ.

Ovide se contente de peindre les jeux floraux sous les couleurs de cette galanterie, dont il donne dans ses écrits de si dangereuses leçons. La déesse Flore, dit - il, vouloit que les courtisannes célébrassent sa fête, parce qu'il est juste d'avertir les femmes qu'elles doivent profiter de leur beauté, pendant qu'elle est dans sa fleur; & que si elles laissent passer le bel âge, elles seront méprisées comme une rose qui n'a plus que ses épines: morale toute semblable à celle de nos opéra

Où sont les noms honteux d'erreur & de foiblesse; Notre devoir est combattu, Et l'exemple des dieux y fait à la jeunesse Un scrupule de la vertu.

Valere Maxime rapporte que Caton s'étant un jour trouvé à la célébration des jeux floraux, le peuple plein de considération pour un homme si respectable, eut honte de demander en sa présence le spectacle des infames nudités de ce jour - là: Favonius lui ayant représenté les égards extraordinaires qu'on avoit pour lui, il prit le parti de se retirer pour ne point troubler la fête, & en même tems ne point voir les desordres qui s'y commettoient; alors le peuple s'étant apperçû de la complaisance de Caton, le combla d'éloges après son départ, & ne changea rien à ses plaisirs. Voyez l'article précédent.

Au reste, je ne crois pas devoir rappeller ici les fautes dans lesquelles Lactance est tombé sur l'institution des jeux floraux; je remarquerai seulement que comme la vérité de la religion chrétienne n'a jamais besoin d'un faux appui, il ne faut pas adopter tout ce qui a été écrit par un zele erroné pour combattre le paganisme. Il ne faut pas que nos raisonnemens ressemblent à ces rivieres qui charrient dans leur lit du sable d'or & de la boue mélés ensemble: enfin il ne faut pas croire que tous moyens soient indifférens, & même loüables, pourvû qu'ils puissent servir à endommager l'erreur, comme s'exprime Montagne.

Il est tems d'indiquer les sources où l'on peut s'instruire à fond sur les jeux floraux. Voy. Ovide qui les décrit dans ses Fastes, l. V. v. 326 & seq. Valere Maxime, liv. II. c. v. Juvénal, sat. vj. Pline, liv. XVIII. chap. xxjx. Velleius Paterculus, liv. I. c. xvj. Suétone dans Galba, chap. vj. Séneque, epist. 47. Tacite, annal. liv. II. chap. xljx. Perse, sat. v. S. Augustin, epist. 202. Arnob. liv. III. pag. 115. & liv. VII. pag. 238. Parmi les modernes, Hospinien, de origine festor. Thomas Codwin, antholog. rom. liv. II. c. iij. sect. 3. Vossius, de origine idolol. liv. I. c. xij. Juste - Lipse, Elect. liv. I. Struvius, Synt. antiq. rom. chap. jx. p. 436. Rosinus, antiqrom. lib. II. c. xx. lib. IV. c. viij. lib. XV. c. xv. &c. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.

Floraux (Page 6:876)

Floraux (Jeux), Hist. mod. nous avons aussi en France des jeux floraux, qui furent institués en 1324.

On en doit le projet & l'établissement à sept hommes de condition, amateurs des Belles - Lettres, qui vers la Toussaint de l'an 1323, résolurent d'inviter, par une lettre circulaire, tous les troubadours, ou poëtes de Provence, à se trouver à Toulouse le premier de Mai de l'année suivante, pour y réciter les pieces de vers qu'ils auroient faites, promettant une violette d'or à celui dont la piece seroit jugée la plus belle.

Les capitouls trouverent ce dessein si utile & si beau, qu'ils firent résoudre au conseil de ville, qu'on le continueroit aux dépens de la ville; ce qui se pratique encore.

En 1325, on créa un chancelier & un secrétaire de cette nouvelle académie. Les sept instituteurs prirent le nom de mainteneurs, pour marquer qu'ils se chargeoient du soin de maintenir l'académie naissante. Dans la suite, on ajoûta deux autres prix à la violette, une églantine pour second prix, & une fleur de souci pour troisieme: il fut aussi reglé que celui qui remporteroit le premier prix, pourroit demander à être bachelier; & que quiconque les remporteroit tous trois, seroit créé docteur en gaie - science, s'il le vouloit, c'est - à - dire en poésie. Les lettres de ces degrés étoient conçûes en vers; l'aspirant les demandoit en rime, & le chancelier lui répondoit de même. Dictionn. de Trévoux & Chambers.

Il y a un registre de ces jeux à Toulouse, qui rapporte ainsi leur établissement: d'autres disent au contraire que c'étoit une ancienne coûtume, que les poëtes de Provence s'assemblassent à Toulouse pour lire leurs vers, & en recevoir le prix, qui se donnoit au jugement des anciens; que ce ne fut que vers 1540 qu'une dame de condition nommée Clémence Isaure, légua la meilleure partie de son bien à la ville de Toulouse, pour éterniser cet usage, & faire les frais des prix, qui seroient des fleurs d'or ou d'argent de différentes especes.

La cérémonie des jeux floraux commence le premier de Mai par une messe solennelle en musique; le corps de ville y assiste. Le 3 du mois, on donne un dîné magnifique aux personnes les plus considérables de la ville: ce jour - là on juge les prix, qui sont au nombre de cinq; un prix de discours en prose, un prix de poëme, un prix d'ode, un prix d'églogue, & un prix de sonnet. Arnaud Vidal de Castelnaudari remporta le premier en 1324 la violette d'or.

Les jeux floraux ont été érigés en académie par lettres patentes en 1694; le nombre des académiciens est de quarante, comme à l'académie françoise.

FLORENCE (Page 6:876)

FLORENCE, (Géog.) ancienne & célebre ville, déjà considérable du tems de Sylla, aujourd'hui capitale de la Toscane, avec un archevêché érigé par Martin V. une université, une académie, &c.

Cette ville où la langue italienne est très - cultivée pour l'élégance, est encore une des plus agréa<pb->

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