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Etre à flot, c'est avoir de l'eau suffisamment sous le navire, pour qu'il se soûtienne sans toucher.
N'être pas à flot, c'est toucher sur le fond.
Mettre à flot, c'est relever un bâtiment lorsqu'il a touché; ce qui arrive lorsqu'il est échoüé à mer basse, & qu'elle vient à monter, & l'eau augmenter assez pour le faire flotter. (Z)
Flot (Page 6:879)
Flot (Page 6:879)
Il y a 2000 cordes de bois à flot.
Le flot commencera le mois prochain, pour dire que l'on jettera le bois à flot.
Le flot est fini il y a huit jours.
Flot (Page 6:879)
FLOTTAISON (Page 6:879)
FLOTTAISON, (Marine.) s. f. c'est la partie du vaisseau qui est à fleur d'eau.
FLOTTANT (Page 6:879)
FLOTTANT, adj. terme de Blason, qui se dit des vaisseaux & des poissons sur les eaux.
La ville de Paris, de gueules au navire équipé d'argent, flottant & voguant sur des ondes de même, au chef de France.
FLOTTEMENT (Page 6:879)
FLOTTEMENT, s. m. dans l'Art militaire, est un mouvement irrégulier ou d'ondulation, que font assez souvent les différentes parties du front d'une troupe en marchant, qui les dérange de la ligne droite qu'elles doivent former pour arriver ensemble & dans le même tems à l'ennemi.
Il est très - important de rectifier ce défaut dans la marche des troupes, parce que plus elles se prêtent à ce mouvement irrégulier, & plus il est aisé de les desaire; car alors toutes leurs parties ne se soûtiennent pas également, & d'ailleurs elles peuvent se rompre elles - mêmes en marchant.
Pour y remédier, il faut accoûtumer dans les exercices, les troupes à marcher ensemble & d'un pas égal, de la même maniere que si tous les soldats qui composent le bataillon, faisoient un corps solide, sans desunion de parties.
Plus le front d'une troupe est grand, & plus elle
est exposée au flottement; c'est ce qui a fait dire à
plusieurs habiles militaires, & entr'autres à M. le
chevalier de Folard, qu'il faudroit diminuer le front
de nos bataillons & augmenter leur epaisseur, c'est - à - dire les mettre à six ou huit de hauteur, comme ils
l'étoient du tems du prince de Condé & de M. de
Turenne. Voyez
L'auteur auquel on attribue le mémoire concernant l'essai sur la légion (M. de Rostaing), prétend que cinquante siles de front sont la plus grande étendue qu'on puisse donner aux divisions des troupes, pour les faire marcher régulierement.
Si le flottement dans une troupe qui marche enavant pour en combattre une autre, est très - préjudiciable à sa force & à sa solidité, il n'est pas moins dangereux à l'égard des différens corps d'une armée qui marche pour en combattre une autre: car si les corps n'arrivent pas également & dans le même tems sur l'ennemi, les plus avancés perdront la protection de ceux qui couvroient leurs flancs, & par - là ils s'exposeront à être aisément battus & mis en desordre; ce qui ne peut produire qu'un très - mauvais effet sur ceux qui les suivent, & sur le reste de l'armée. Aussi M. le maréchal de Puysegur dit - il que lorsque deux armées s'approchent pour combattre, il est aisé de juger, suivant l'ordre & l'exactitude avec laquelle l'une ou l'autre marche, quelle est celle
FLOTTE (Page 6:879)
FLOTTE, s. f. (Marine.) c'est un corps de plusieurs vaisseaux qui naviguent ensemble.
Les Espagnols donnent le nom de flotte, flotta ou flottilla, aux vaisseaux qui vont tous les ans à la Vera - Crux, qui est un port au fond du golfe du Mexique; & ils appellent galions, la flotte des vaisseaux, grands ou petits, qui vont à Carthagene & à Porto - Bello. (Q)
Flottes de la Chine (Page 6:879)
Le fond de la liaison de tous ces vaisseaux est de jonc ou de bambouc, entrelacés de liens de bois qui sont entretenus par de grosses poutres sur lesquelles porte tout l'ouvrage.
Pour faire avancer ces villages, on les pousse à l'avant & à l'arriere avec de grandes perches; & il y a une grosse piece de bois debout à l'arriere, pour servir à amarrer la flotte à gué avec un cordage, lorsqu'il en est besoin.
Outre ces grandes flottes, qui sont comme des villages, & où les maîtres & propriétaires des bâtimens passent leur vie avec toute leur famille, il y a encore à la Chine de simples bateaux ou petits vaisseaux qui servent de demeure à une famille. Ils n'ont ni rames ni voiles, & on ne les fait avancer qu'avec le croc. Les marques des marchandises qui sont à vendre dans ces bateaux, sont suspendues à une perche qu'on tient élevée, afin qu'on les puisse voir aisément. (Z)
Flotte invincible (Page 6:879)
Les Espagnols en publierent une relation emphatique, non - seulement dans leur langue, mais en latin, en françois, & en hollandois. M. de Thou, qui avoit été bien intormé de l'équipement de cette flotte par l'ambassadeur de S. M. C. à la cour de France, rapporte qu'elle contenoit huit mille hommes d'équipage, vingt mille hommes de débarquement, sans compter la noblesse & les volontaires; & qu'en fait de munitions de guerre, il y avoit sur cette flotte 12 mille boulets, 5 mille 600 quintaux de poudre, 10 mille quintaux de balles, 7 mille arquebuses, 10 mille haches, un nombre immense d'instrumens propres à remuer ou à transporter la terre, des chevaux & des mulets en quantité, enfin des vivres & des provisions en abondance pour plus de six mois.
Tout cela s'accorde assez bien avec la relation abregée de l'équipement de cette flotte, que Strype a tirée des notes du grand thrésorier d'Angleterre, mylord Burleigh, & qu'il a insérée dans l'appendice des mémoires originaux, n°. 51.
L'extrait de Strype se réduit à ceci, que la flotte invincible composoit 130 vaisseaux de 57868 tonneaux, 19295 soldats, 8450 matelots, 2088 esclaves, & 2630 grandes pieces d'artillerie de bronze de toute espece, sans compter 20 caravelles pour le service de l'armée navale, & 10 vaisseaux d'avis à 6 rames. Cette flotte, avant que de sortir du port de Lisbonne, coûtoit déjà au roi d'Espagne plus de 36 millions de France, évaluation de ce tems là; je ne dis pas évaluation de nos jours.
Le duc de Médina - Celi fit voile de l'embouchure du Tage avec cette belle flotte en 1588, & prit sa route vers le Nord. Elle essuya une premiere tem<pb-> [p. 880]
On sait assez quel en fut le succès, sans le détailler de nouveau. Les Espagnols perdirent dans le combat naval, outre six à sept mille hommes, quinze de leurs plus gros vaisseaux; & ils en eurent un si grand nombre qui se briserent le long des côtes d'Ecosse & d'Irlande, qu'en 1728 le capitaine Row en découvrit un du premier rang sur la côte occidentale d'Ecosse; & qu'en 1740 on en apperçut deux autres de cet ordre dans le fond de la mer près d'Edimbourg, dont on retira quelques canons de bronze, sur la culasse desquels étoit une rose entre une F & une R.
Les Provinces - Unies frapperent au sujet de cet évenement une médaille admirable, avec cette exergue, la gloire n'appartient qu'à Dieu; & au revers étoit représentée la flotte d'Espagne, avec ces mots: elle est venue, elle n'est plus.
Soit que Philippe II. reçût la nouvelle de la destruction de la flotte avec une fermeté héroïque, comme le dit Cambden; soit au contraire qu'il en ait été furieux, comme Strype le prétend sur des mémoires de ce tems - là qui sont tombés entre ses mains, il est au moins sûr que le roi d'Espagne ne s'est jamais trouvé depuis en état de faire un nouvel effort contre la Grande - Bretagne: au contraire, l'année suivante Elisabeth elle - même envoya une flotte contre les Espagnols, & remporta des avantages considérables.
On a sagement remarqué que ces prodigieuses armées navales n'ont presque jamais réussi dans leurs expéditions: l'histoire en fournit plusieurs exemples. L'empereur Léon I. dit le - Grand par ses flateurs, qui avoit envoyé contre les Vandales une flotte composée de tous les vaisseaux d'Orient, sur laquelle il avoit embarqué 100 mille hommes, ne conquit pas l'Afrique, & fut sur le point de perdre l'Empire.
Les grandes flottes & les grandes armées de terre
épuisent un état; si l'expédition est longue, & si
quelque malheur leur arrive, elles ne peuvent être
secourues ni réparées: quand une partie se perd, le
reste n'est rien, parce que les vaisseaux de guerre,
ceux de transport, la cavalerie, l'infanterie, les
munitions, les vivres, en un mot chaque partie dépend
du tout ensemble. La lenteur des entreprises
fait qu'on trouve toûjours des ennemis préparés;
outre qu'il est rare que l'expédition ait lieu dans une
saison commode, qu'elle ne tombe dans le tems des
tempêtes, qu'elle n'en essuie d'imprévûes, qu'elle
ne manque des provisions nécessaires; & qu'enfin
les maladies se mettant dans l'équipage, ne fassent
échoüer tous les projets. Article de M. le Chevalier
Flotte d'une Ligne à pêcher (Page 6:880)
Flotte (Page 6:880)
FLOTTER (Page 6:880)
FLOTTER, v. n. (Hydrodyn.) se dit d'un corps
qui placé sur un fluide dans lequel il n'enfonce qu'en
partie, fait des oscillations sur ce fluide. Voyez
Pour qu'un corps soit en repos sur la surface d'un fluide, il faut, 1°. que la force avec laquelle le fluide tend à le pousser en en - haut, soit égale à l'essort avec lequel la pesanteur du corps tend à le pousser en em - bas. 2°. Il faut de plus que ces deux forces soient dirigées en sens contraire & dans une même ligne droite, autrement le corps ne seroit pas en repos, & il lui arriveroit la même chose qu'à un bâton
Flotter (Page 6:880)
FLOTTILLE (Page 6:880)
FLOTTILLE, s. f. (Commerce.) c'est - à - dire petite
flotte, nom que les Espagnols donnent à quelques
vaisseaux qui devancent leur flotte de la Vera - Crux
au retour, & qui viennent donner avis en Espagne
de son départ & de son chargement. Voyez
FLOTTISTES (Page 6:880)
FLOTTISTES, s. m. pl. (Commerce.) On nomme
ainsi en Espagne ceux qui font le commerce de l'Amérique par les vaisseaux de la flotte, pour les distinguer
de ceux qui y commercent par les galions,
& qu'on appelle galionisles. Voyez
FLOU (Page 6:880)
FLOU, (Peinture.) vieux mot qui peut venir du
terme latin fluidus, & par lequel on entend la douceur,
le gout moëlleux, tendre & suave qu'un peintre
habile met dans son ouvrage. On trouve floup
dans Villon, & Borel croit qu'il signifie floüet, c'est - à - dire mollet, délicat. Quoi qu'il en soit, peindre
flou (car ce terme est une espece d'adverbe), c'est
noyer les teintes avec legereté, avec suavité & avec
amour; ainsi c'est le contraire de peindre durement
& séchement. Pour peindre flou, ou, si on aime
mieux que je me serve de la périphrase, pour noyer
les teintes moëlleusement, on repasse soigneusement
& délicatement sur les traits exécutés par le pinceau,
avec une petite brosse de poils plus legers & plus
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