ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS
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se fait des liqueurs animales dans les glandes. Selon
eux, les reins, par exemple, sont imbibés dès le
commencement de leur existence d'une liqueur semblable
à l'urine, & par cette raison ne laissent passer
que les parties du sang propres à former l'urine:
nous ne donnons cette explication que pour ce qu'elle
est, pour une conjecture ingénieuse & peu fondée.
(O)
Filtration
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Filtration (Med. physiol.) On se sert de ce terme
pour exprimer l'action par laquelle les humeurs
qui se séparent du sang, sont comme filtrées à - travers les orifices des vaisseaux secrétoires, voyez Secrétion.
On employe aussi le mot de filtration, dans le
même sens, à l'égard du chyle: en tant qu'il est séparé
de la masse alimentaire dans les intestins, en pénétrant
dans les veines lactées, comme à - travers un
filtre, voyez Digestion, Chylification. (d)
Filtration
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Filtration & Filtre, terme de Chimie & de
Pharmacie. La filtration est une opération fort usitée
en Pharmacie & en Chimie, qui consiste à faire passer
un liquide quelconque, qui contient des matieres
non dissoutes, à - travers un corps assez dense pour
les retenir. L'instrument qui sert à faire la filtration,
& qu'on appelle filtre, varie beaucoup: tantôt c'est
un morceau de toile, de drap plus ou moins serré,
qu'on appelle étamine ou blanchet; tantôt c'est
un papier; quelquefois on se sert de sable, & c'est
ce dernier que nous employons pour clarifier
l'eau de la riviere, par le moyen de nos fontaines
sablées; il y a même une espece de pierre qui est
fort bonne pour cela; elle est connue sous le nom
de pierre d'éponge. On s'en sert quelquefois en place
de fontaine sablée. La maniere de se servir de l'étamine
& du blanchet, qui ne different l'un de l'autre
que parce que ce dernier est beaucoup plus serré que
l'étamine, voyez Etamine & Blanchet; la maniere
de s'en servir, dis - je, est de les étendre lâchement
sur un carrelet (voyez Carrelet), & de les
y assujettir au moyen des quatre petites pointes qui
se trouvent aux quatre angles de cet instrument, après
quoi on pose ce carrelet sur une terrine ou autre vase
de terre, de fayence ou d'étain, & on verse la liqueur
que l'on veut filtrer sur l'étamine ou le blanchet.
Les infusions, les décoctions, les potions purgatives
ou medecines, les émulsions qui ne sont troublées
que par des parties fort grossieres, se filtrent
à - travers l'étamine: les sirops au contraire, troublés
par des parties très - fines, sur - tout si on n'a pas
employé de beau sucre, ont besoin non - seulement
d'être clarifiés avec le blanc - d'oeuf, mais encore
d'être filtrés à - travers le blanchet; l'étamine n'étant
pas assez serrée, laisseroit passer quelque peu d'écume
qui gâteroit le sirop.
Il y a une autre sorte de filtre fait de drap serré,
auquel on donne la figure d'un capuchon un peu
long; on l'appelle chausse d'Hippocrate ou à Hippocras. Ce filtre est aujourd'hui peu usité chez les Apothicaires, qui aiment mieux se servir du blanchet,
qui est beaucoup plus commode, & qui se lave plus
facilement que la chausse. Voyez Chausse.
La filtration par le papier se fait de deux façons;
la premiere, qui est celle qu'on employe communément
lorsqu'on a une grande quantité de liqueur à
filtrer, est d'ajuster sur un carrelet, comme il a été
dit ci - dessus pour le blanchet, un morceau de toile
forte & peu serrée, de mettre sur la toile une feuille
de papier non collé, que l'on appelle chez les Papetiers papier joseph ou papier gris; le carrelet étant
ainsi disposé, on le place sur une terrine ou tel autre
vase convenable, & l'on verse dessus la liqueur que
l'on veut filtrer, commençant à n'en mettre que fort
peu pour faire prendre pli tout doucement au papier
& au linge; car si on en versoit trop à la fois &
trop vîte, le papier pourroit se crever: quand on
s'apperçoit que le linge & le papier se sont suffisamment
étendus, on acheve de charger le filtre que l'on
continue de remplir à mesure que la liqueur s'écoule;
c'est ainsi que dans les travaux en petit, les Chimistes filtrent les lexives, les dissolutions de sels,
la liqueur qui contient le kermès minéral, &c. Nous
dirons plus bas comment se fait la filtration en grand
dans les travaux de la Halothecnie.
La seconde façon de se servir du papier pour filtrer,
est de prendre un entonnoir de verre plus ou
moins grand, de le poser sur un bocal de verre, connu
sous le nom de poudrier, ou tel autre vase convenable,
de l'y assujettir par le moyen d'un valet
(voyez Entonnoir & Valet), de ranger tout - autour de la partie intérieure de l'entonnoir des pailles
de grandeur proportionnée, & enfin de mettre sur
ces pailles un morceau de papier gris ou joseph,
qu'on plie sous la forme d'un sac conique, répondant
à la capacité de l'entonnoir; c'est dans ce papier que
l'on verse la liqueur à filtrer. On employe cette seconde
façon toutes les fois que l'on veut filtrer des
petites quantités de lexives, de dissolutions de sels,
les teintures, les liqueurs, les ratafiats, &c. Ces derniers
se filtrent aussi par le moyen d'un entonnoir,
que l'on a garni à sa partie inférieure de coton, ou
d'une éponge fine.
Nous ne parlerons point ici de la filtration à - travers le sable, à - travers la pierre d'éponge, ou à - travers l'éponge ordinaire, selon la méthode du sieur
Ami, auteur des nouvelles fontaines, parce que ce
moyen est plus économique que chimique. Voyez
Fontaine domestique. Nous indiquerons cependant
ici, que si on vouloit par hasard en Chimie, filtrer
quelques liqueurs assez acides pour ronger le papier,
on pourroit utilement employer un sable fin,
que l'on sauroit par expérience ne contenir aucune
matiere soluble, on en mettroit au fond d'un entonnoir
de verre, & on feroit passer à - travers ce sable
la liqueur en question. Quelques auteurs recommandent
en ce cas du verre pilé, ce qui seroit encore
plus exact que le sable, pourvû qu'en le pilant, il
ne s'y soit rien mêlé de soluble; mais il est très - rare
qu'on soit obligé d'avoir recours à ce filtre.
Outre les différentes manieres de filtrer que nous
avons décrites, & qui sont les plus usitées, il y en
a encore une dont on se sert quelquefois, & qu'on
appelle filtration à la languette: elle se fait de la maniere
suivante. On coupe des morceaux de drap pareil
à celui dont on fait les blanchets, de la longueur
d'un pié, plus ou moins, & de la largeur de deux
ou trois travers de doigts: on les trempe dans de
l'eau pour les bien imbiber, & on les exprime fortement,
après quoi on en fait tremper un bout dans la
liqueur que l'on veut clarifier, & on laisse pendre
l'autre bout hors du vase jusqu'à deux ou trois pouces
au - dessous de la surface de la liqueur; si ce vaisseau
est fort large, on met plusieurs de ces languettes,
& on a soin qu'il y ait sous chaque bout un petit
vase pour recevoir ce qui en dégouttera: la liqueur
qui étoit dans le grand vaisseau montera le
long des morceaux de drap comme dans un syphon,
& tombera claire goutte - à - goute dans les récipiens.
Cette façon de filtrer est peu usitée, les morceaux
de drap retiennent beaucoup de la liqueur, & par conséquent
occasionnent de la perte; ajoutez à cela que
les feces ne se dessechent pas si bien que par les autres
voies ci - dessus indiquées. Nous ne nous en servons
donc plus, si ce n'est pour séparer les huiles qui nagent
sur l'eau, auquel cas on substitue à la languette
de drap une meche de coton trempée dans une huile
analogue à celle qu'on veut séparer.
Ce que nous avons dit jusqu'ici des différens filtres, & de la maniere de s'en servir, n'a eu pour
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objet que la clarification des liqueurs, & la séparation
des feces inutiles qui les troublent, & qu'il faut
rejetter: mais ces filtres ont encore un autre avantage;
ils sont des instrumens propres à séparer des
matieres non dissoutes, d'avec un liquide qui les délayoit
& les tenoit suspendues, & dont on n'a pas
besoin: lorsqu'on veut, par exemple, dessécher un
précipité quelconque, qui a été exactement lavé &
édulcoré, on le verse sur un filtre de papier, soûtenu
d'un carrelet ou d'un entonnoir; l'eau s'écoule, &
la matiere précipitée reste sur le papier, s'y égoutte
parfaitement, & s'y rassemble en une masse que l'on
peut facilement diviser par petits morceaux, & faire
sécher selon l'art. Voyez Dessication. Cette espece
de filtration est presque toûjours préliminaire à la
dessication des précipités vrais ou faux (voyez Précipité), des chaux métalliques, des terres, &c.
qui ont eu besoin d'être lavées.
Quelques auteurs ont voulu mettre la filtration au
nombre des distillations: Geber étoit de ce sentiment;
mais qui est - ce qui n'en sent pas la différence?
Voyez Distillation.
Filtration en grand. Dans les travaux de la Halothecnie (on appelle ainsi la partie de la Chimie qui
traite les sels), où on a des quantités immenses de
liqueurs à filtrer, on ne s'amuse pas à le faire avec
les filtres, dont nous avons parlé ci - dessus, & qui ne
conviennent que dans nos laboratoires, où nous n'avons
jamais que des quantités médiocres de sels à clarifier: on a donc recours à une autre espece de filtre
beaucoup plus commode, beaucoup plus solide, &
qu'on peut charger tout - à - la - fois d'une grande quantité
de matiere.
Toas ceux qui ont vû faire la lessive, ont vû cette
filtration: en effet, celle que font les Salpêtriers pour
clarifier leur lessive, les gens qui s'occupent à faire
la potasse pour clarifier la dissolution du sel alkali
fixe qu'ils tirent des cendres, ne differe point de la
lexive ordinaire, qui est en usage pour le blanchissage
du linge. Voyez Salpêtre & Potasse. Si l'on
avoit, par exemple, une très grande quantité de cendres
à lexiver, c'est - à - dire dont on voulût tirer le
sel alkali fixe, il faudroit, d'une seule & même opération,
faire la dissolution & la filtration de ce sel,
& c'est ce que font les ouvriers dont nous parlions
tout - à - l'heure. On prendra un tonneau plus ou moins
grand, selon la quantité de cendre que l'on veut lexiver;
on fera à la partie inférieure oe ce tonneau,
un trou d'un pouce environ de diametre; on remplira
ce trou avec de la paille, que l'on assujettira avec
une petite cheville de bois; on placera ce tonneau sur
un trépié ou autre machine, pour l'élever au point
d'avoir l'aisance de mettre destous un vase propre à
recevoir la liqueur qui passera; on emplira ce tonneau
de cendre, ne laissant de vuide que ce qu'il en
faut pour tenir une petite quantité d'eau, parce qu'on
en remet de nouvelle à mesure qu'elle s'écoule:
cette eau se charge du sel contenu dans les cendres,
& vient couler claire le long de la paille qui est au
bas du tonneau, dans le récipient; on continue de remettre
de nouvelle eau, si on s'apperçoit que celle
qui est passée est saoulée de sel, sinon on la reverse
elle - même sur les cendres, continuant cette manoeuvre
jusqu'à ce que les cendres soient épuisées de sel.
Voyez Sel lixiviel. (b)
FILTRE
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FILTRE, s. m. (Med. physiol.) c'est un terme employé
quelquefois par rapport au méchanisme des secrétions
animales, à l'égard desquelles on se représente
les humeurs séparées de la masse du sang, comme
filtrées à - travers les orifices des vaisseaux secrétoires.
Voyez Secrétoire. (d)
Filtre
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Filtre, (Chimie & Pharmacie.) filtrum, appareil
pour filtrer une liqueur qu'on veut clarifier. Voyez
Filtration.
FILTRER
(Page 6:809)
FILTRER, (Chimie & Pharm.) passer à - travers le
filtre. Voyez Filtration.
Filtrer
(Page 6:809)
Filtrer, (pierre à) Hist. nat. Econom. Ce sont
des pierres dont le tislu est assez spongieux pour que
l'eau puisse passer au - travers: les plus vantées sont
celles qui viennent des îles Canaries; on dit aussi
qu'on en tire ou fond de la mer dans le golfe de Mexique, & quelques auteurs les ont regardées comme
des concrétions tophacées ou des especes de champignons
de mer, qui s'attachent à des rochers: on
dit que les pierres de cette derniere espece sont tendres
& molles au sortir de l'eau, mais qu'elles se
durcissent après qu'elles ont été quelque tems exposées
à l'air. Quoi qu'il en soit, on en compte de
deux especes; l'une est bleuâtre & comme de l'ardoise,
l'autre est grise & ressemble à du grès grossier.
Au reste il paroît que plusieurs pierres de différente
nature, & sur - tout les grès, dont on fait les
meules à repasser les couteaux, ont la propriété de
donner passage à l'eau au - travers de leurs pores, &
peuvent par ce moyen la dégager des saletés & ordures
qu'elle peut avoir contractées. Quand on destine
les pierres à filtrer à cet usage, on les taille pour
leur donner la forme d'un mortier ou d'un vase proportionné
à la quantité d'eau qui doit y être reçue;
à l'extérieur on leur donne la figure d'un oeuf par son
côté le plus pointu; on laisse en haut des rebords,
par lesquels le mortier peut être soûtenu au moyen
d'une bâtisse de bois quarrée, sur laquelle on le place
pour qu'il soit suspendu en l'air; on met au - dessous
un vaisseau de terre; on verse l'eau de riviere ou de
pluie qu'on veut filtrer dans le mortier; elle passe autravers
de la pierre, & les gouttes d'eau qui se sont
filtrées, viennent se réunir à la pointe de l'oeuf, &
tombent dans le vaisseau qu'on a placé au - dessous
pour les recevoir. De cette maniere l'eau se trouve
pure & dégagée des saletés dont elle étoit chargée
avant que d'avoir été filtrée.
Les Japonois font, dit - on, un très - grand cas de
ces sortes de pierres à filtrer, aussi s'en servent - ils
très - fréquemment: ils croyent que c'est l'usage qu'ils
en font, qui rend les incommodités de la pierre &
de la gravelle si rares parmi eux. Quoi qu'il en soit,
quelques personnes s'en servent aussi parmi nous,
comme on fait des fontaines filtrantes; mais il y a
du choix dans les pierres que l'on achette pour cet
effet, & si l'on n'en a pas fait l'essai, on court risque
d'y être trompé; d'ailleurs la filtration ne se fait que
très - lentement. Il faut aussi avoir l'attention de faire
nettoyer très - souvent ces pierres après qu'elles ont
filtré, parce que sans cela il s'amasseroit des ordures
& du limon dans leurs pores, qui empêcheroient à la
fin l'eau de passer: on se sert pour cela d'une brosse,
dont on frote fortement l'intérieur du vase ou mortier.
Malgré ces précautions, il est rare qu'au bout
d'un certain tems, les pores de ces pierres ne se bouchent,
& pour lors elles prennent une odeur très desagréable,
qu'on ne peut guere leur ôter, & qu'elles
communiquent à l'eau que l'on y laisse séjourner.
( - )
FIN
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* FIN, s. f. (Grammaire.) terme relatif à commencement; le commencement est des parties d'une chose
celle qui est ou qu'on regarde comme la premiere;
& la fin, celle qui est ou qu'on regarde comme la
derniere. Ainsi on dit la fin d'un voyage, la fin d'un
ouvrage, la fin de la vie, la fin d'une passion: cette
passion tire à sa fin, cet ouvrage tire à sa fin. Une
ouvriere diroit en devidant un peloton de fil, ou en
travaillant, je touche à la fin de mon fil; si elle en séparoit
une petite portion, voilà un bout de fil; si elle
considéroit ce fil comme un continu, je le tiens par
le bout; si elle n'avoit égard qu'au bout qu'elle tient,
& qu'il fût sur le point de lui échapper des doigts,
tant la partie qu'elle en tiendroit encore seroit petite,
je n'en tiens plus que l'extrémité.
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