RECHERCHE | Accueil | Mises en garde | Documentation | ATILF | ARTFL | Courriel |
Feu (Page 6:647)
Ainsi Vulcain, premier roi d'Egypte, ayant établi des forges dans l'île de Lemnos, & appris aux insulaires l'art de rendre les métaux fusibles ou malléables, par le moyen du feu, il arriva que tous ceux qui profiterent dans la suite de ses inventions, nommerent Vulcain le dieu du feu, & offrirent à ce dieu des sacrifices, en reconnoissance de ses bienfaits.
Ce dieu eut plusieurs temples à Rome, & un entr'autres dans lequel le peuple traitoit souvent les affaires les plus graves de la république, parce que les Romains ne croyoient pas pouvoir rien invoquer de plus sacré, pour assûrer les décisions qui s'y prenoient, que le feu vengeur dont ce dieu étoit le symbole; & dans les sacrifices qu'on lui offroit, on consumoit par le feu toute la victime; c'étoient de véritables holocaustes.
Mais pourquoi les Romains présentoient - ils aux nouvelles mariées du feu & de l'eau, lorsqu'elles entroient dans la maison de leurs époux? Denis d'Halycarnasse nous apprend (liv. II.) que Romulus institua cette cérémonie, lorsqu'il unit les Sabines à leurs ravisseurs; & ce qu'il y a de plus singulier, c'est qu'elle se perpétua d'âge en âge: les Poëtes nous en fournissent la preuve.
Stace feint agréablement dans son épithalame de Stella & de Violentilla, que les Muses descendent
Procul ecce canoroe Demigrant Helicone Deoe, quatiuntque novena Lampade, solemnem thalamis coeuntibus ignem, Et de pieriis vocalem fontibus undam.
Valerius Flaccus a orné de la même image son poëme des Argonautes.
Inde ubi saccificas cum conjuge venit ad aras AEsonides, unâque adeunt, pariterque precuri Incipiunt, ignem Pollux undamque fugalem Proetulit.
Plutarque épuise en vain son esprit à chercher des
raisons allégoriques du fondement de cet usage, qui
de son tems étoit encore à la mode. De pareilles coûtumes
n'ont guere d'autres sources que la superstition
des peuples qui les imaginent, ou qui les empruntent
de leurs voisins. Article de M. le Chevalier
The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.