ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"675"> Boerhaave, comment. in inst. therap. Il rapporte entr'autres observations avoir traité un paysan qui avoit le genou pris d'un anchylose, par conséquent immobile. Il faisoit mettre ce malade pendant deux heures par jour dans un bain de vapeurs; il faisoit ensuite bien froter la partie & oindre d'huile douce: après avoir répété ce remede pendant quelques jours, il eut la satisfaction de voir cet homme parfaitement guéri). Par le fréquent usage des bains dans l'eau de riviere tiede, des fomentations faites avec des décoctions émollientes, relâchantes; par des onctions faites avec des huiles, des graisses récentes, pour ramollir les fibres & les rendre flexibles. 4°. Enfin, par des remedes internes propres à produire les mêmes effets, qui en portant de la détrempe avec des parties mucilagineuses, huileuses, fines, atténuées dans le sang, puissent rendre toutes les humeurs qui en dérivent, propres à pénétrer le tissu des organes, à diminuer la densité, la roideur, l'élasticité, la siccité des fibres, par l'interposition des parties, qui sont figurées de maniere à rendre peu nombreux les points de contact entr'elles & les corpuscules élémentaires, par conséquent à diminuer la force de cohésion qui les tenoit auparavant trop fortement unis: on peut employer pour cet effet des médicamens tirés des deux regnes végétal & animal, du premier les fleurs, les feuilles, & les fruits, dont il vient d'être fait mention (on peut ajoûter à ces derniers, comme médicamens, les raisins secs, les figues grasses, les jujubes); les huiles récentes d'amandes douces, d'olive, de lis, de lin; les racines de mauve, d'althea, de lis, de nymphaea: du regne animal le beurre frais non salé, la graisse de voiatiles, comme canards, oies, chapons; la moelle de veau, de cerf, &c. De toutes ces choses différemment préparées, mêlées, on peut prescrire des médicamens de forme convenable aux matieres, tels que des tisannes, des apozemes, des bouillons, des bains, des fomentations, des injections, des potions laxatives, avec ce qui est tiré des végétaux, des embrocations, des linimens, avec ce qui est tiré des animaux: on fait usage de ces différens remedes d'une maniere qui intéresse tout le corps. ou seulement quelques - unes de ses parties intérieurement ou extérieurement, selon qu'il s'agit de relâcher, de ramollir ou toutes les fibres en général & tous les organes qui en sont composés, ou seulement quelques - uns de ces organes, conformément à leur situation particuliere, interne, moyenne, ou externe.

On n'a fait mention qu'en dernier lieu des médicamens dans les différens traitemens proposés contre les vices généraux des fibres; pour donner à entendre que dans les maladies qui ne sont pas susceptibles d'être guéries promptement, & dont la guérison ne peut être opérée que par des changemens lents & successifs; on doit plus insister sur le bon régime que sur l'usage des drogues, auxquels on ne doit pas se presser de recourir; les moyens les plus simples & les moins extraordinaires sont toûjours plus propres à seconder la nature, sur - tout lorsqu'elle est gênée dans ses opérations, & que le besoin d'opérer des changemens n'est pas urgent.

On n'a aussi fait qu'ébaucher ces traitemens généraux, parce que les bornes de cet ouvrage ne permettent pas d'entrer dans un plus grand détail; auquel il seroit même nécessaire de joindre des observations pratiques. On peut suppléer à ce défaut, en consultant différens ouvrages dans lesquels ce sujet est traité au long, tels que celui de Cheyne, de naturâ fibroe ejusque morbis; ceux de Baglivi, passim; la thérapeutique d'Astrue; les commentaires de Boerhaave, par MM. Wanswieten & Haller; & la traduction dans le dictionnaire de Medecine, de ce qu'a dit le premier de ces commentateurs concernant la nature & les maladies des fibres. (d)

Fibre (Page 6:675)

Fibre, ou Venule, (Hist. nat. minéral.) l'on nomme ainsi dans l'histoire naturelle du regne minéral des petites fentes ou gersures qui accompagnent les grands filons ou les veines métalliques, & qui quelquefois sont remplies des mêmes substances, & par - là enrichissent le filon auquel ils tiennent: quelquefois les fibres sont vuides ou remplies de matieres tout - à - fait étrangeres, de crystallisations, de terre, &c. Voyez Filon. ( - )

FIBREUX, EUSE (Page 6:675)

FIBREUX, EUSE, adj. qui a des fibres. Voyez Fibre.

FIBRILLE (Page 6:675)

FIBRILLE, s. f. (Anat.) diminutif de fibre. On peut donner ce nom plus particulierement aux filets transverses qui lient les fibres musculaires cylindriques. Les fibres du corps animal forment à la vûe simple des paquets d'autres fibres plus déliées, qui vûes au microscope, présentent un nombre prodigieux de petits filets renfermés dans une enveloppe commune, & ainsi de suite. On ignore où s'arrête cette progression observée par Lewenhoek & par plusieurs autres. (g)

FIBULA (Page 6:675)

FIBULA, instrument de Chirurgie, espece de boucle ou d'anneau dont les anciens se servoient dans une opération particuliere, par laquelle ils se proposoient d'empêcher les jeunes hommes d'avoir commerce avec des femmes, lorsqu'on pensoit que cela seroit contraire à la santé. Celse décrit cette opération à la fin cu chapitre xxv. du livre VII. sous ce titre, Infibulandi ratio. Voici la traduction de cet article. ... « On boucle quelquefois les jeunes gens pour leur conserver la santé. Cela se fait de la maniere suivante. On tire le prépuce & on marque à gauche & à droit avec de l'encre, l'endroit qu'on veut percer: ensuite onlaisse retomber le prépuce. Si les marques se trouvent vis - à - vis le gland, c'est une preuve qu'on a trop pris du prépuce; il faut faire les marques plus bas: si elles se trouvent au - dessous du gland, c'est à cet endroit qu'on doit placer la boucle. C'est là qu'il faut percer le prépuce avec une aiguille enfilée d'un fil. On noue ensuite les deux bouts de ce fil, on le remue tous les jours, jusqu'à ce que les cicatrices des trous soient affermies. Pour lors on ôte le fil, & on y passe une boucle, qui sera d'autant meilleure qu'elle sera plus legere.» Celse ajoûte que l'infibulation est plus du nombre des opérations superflues, que des nécessaires. Sed hoc quidem soepiùs inter supervacua quàm inter necessaria est. On a conservé cette opération dans la vétérinaire, pour empêcher l'accouplement du cheval avec la jument; mais c'est à la jument qu'on fait porter l'anneau. Voyez Boucler. Fabrice d'Aquapendente, dans ses leçons de Chirurgie, montroit à ses auditeurs une boucle dont les anciens se servoient pour l'infibulation des jeunes hommes. Il l'avoit eue d'un savant antiquaire. Nous ne connoissons plus cet instrument. (Y)

FIC (Page 6:675)

FIC, s. m. terme de Chirurgie, tumeur qui ressemble à une figue, & qui peut arriver dans toutes les parties du corps. Cette tumeur est quelquefois molle & de la nature des loupes graisseuses; quelquefois elle est dure & skirrheuse. Elle est ordinairement indolente. Il y a des fics qui deviennent douloureux, & qui s'exulcerent. Cette terminaison rend cancereux les fics qui tenoient de la nature du skirrhe.

On coupe le fic avec des ciseaux ou avec le bistouri. Comme la base de la tumeur est étroite, on peut la lier & en étrangler le pédicule pour la faire tomber. Les fics qui viennent au fondement & autour des parties naturelles, & qui sont des symptomes de la maladie vénérienne, se flétrissent & se dessechent quelquefois dans le cours du traitement méthodique de cette maladie; sinon il faut les détruire de l'une ou de l'autre des façons que nous venons d'indiquer. Ceux qui ne font pas reflexion que le mot fic ne ca<pb-> [p. 676] ractérise aucun genre ni aucune espece particuliere de tumeur, & que c'est simplement un nom de similitude, croyent trouver dans une épigramme de Martial, une preuve que la maladie vénérienne existoit dans l'ancienne Rome.

Cum dixi ficus, rides quasi barbara verba; Et dici ficos, Coeiliane, jubes. Dicemus ficus quas scimus in arbore nasci; Dicemus ficos, Coeciliane, tuos.

Il y a apparence que ce Coecilianus avoit le visage défiguré par de grosses verrues; car il n'y auroit eu aucun lieu à la plaisanterie, si ces tubercules eussent été dans une partie cachée. (Y)

Fic (Page 6:676)

Fic, (Manége, Maréchall.) terme par lequel nous désignons certaines excroissances legeres, dûres, indolentes, dénuées de poils, qui naissent indistinctement sur les parties quelconques du corps de l'animal, & qui sont en tous points comparables à ces élévations cutanées, que nous nommons verrues ou porreaux dans l'homme. Leurs causes, leurs effets, leur forme & les remedes qu'elles exigent, sont précisement les mêmes. Elles doivent toûjours être envisagées comme le résultat de quelqu'obstacle qui, dans le lieu où elles se montrent, s'est opposé au cours du suc nourricier, soit que les tuyaux exigus qui charrient ce suc, ayent été obstrués, comprimés, ou ayent éprouvé d'autres atteintes, soit que ce suc lui - même ait péché par sa grossiereté & par sa viscosité. Ces sortes de fics n'ont rien de dangereux; & d'ailleurs en supposant que relativement à la place qu'ils occupent, ils produisent quelqu'incommodité, ce qui peut arriver, eu égard aux parties exposées à des frotemens, ou eu égard à des parties de la sensibilité desquelles nous profitons, comme celle que nous appellons la barbe, il est très - facilé de les détruire. Il est néanmoins très - important, pour se déterminer sur le choix des moyens que l'on doit employer à cet effet, d'examiner l'espece du fic. Ces excroissances varient quant à leur forme & quant à leur volume; mais il ne s'agit ici que d'en considérer la figure. Les unes sont plus ou moins applaties, & leur base est très - large; le siége de celles - ci est communément dans les lieux où le tissu de la peau est assez ferme pour les empêcher de s'élever considérablement. Les autres ont une tête ronde ou oblongue, & sont suspendues par une sorte de pédicule très - mince, attendu le petit nombre de fibres qui ont obéi & cédé à l'impulsion du suc dont quelques globules ont été contraints de s'arrêter. Il est rare que l'on soit obligé de recourir aux remedes internes, tels que les diaphorétiques, les fondans, &c. pour la guérison de ces sortes de tumeurs. Les fics, qui relativement au corps humain sont appellés verruoe pensiles, & qui dans l'animal sont de la même nature, peuvent être très - aisément emportés ou par la ligature, ou par le fer. Liez - les par leur base étroite avec un crin de cheval ou de la soie, serrez la ligature de tems en tems, vous intercepterez par cette voie toute communication; & le fic ne recevant plus aucune nourriture, se desséchera & tombera infailliblement; coupez encore avec des ciseaux très - près de la peau, & appliquez ensuite un caustique comme la pierre infernale, par exemple, dèslors non - seulement vous étancherez le sang, mais vous consumerez toutes les racines qui pourroient donner naissance à un autre tubercule. L'huile de tartre par défaillance, ou l'esprit de sel, conviendront parfaitement dans le cas où le fic sera considérablement applati; on l'ouvrira d'abord par sa pointe avec un instrument tranchant, & on mettra précisément sur l'ouverture pratiquée, des gouttes de cette huile ou de cet esprit; si l'effet n'en est pas aussi prompt ou aussi évident qu'on l'esperoit, substituez - y l'eau - forte ou l'huile de vitriol, ou le beurre d'antimoine, observant soigneusement que ces médicamens ne s'étendent pas au - delà de la tumeur & sur les parties voisines, qu'ils ne pourroient qu'endommager. On peut employer avec plus d'avantage le cautere actuel. Prenez un fer dont la forme réponde au volume du fic; faites - le chauffer de façon qu'étant appliqué sur ce même fic, il puisse le détruire & le consumer jusque dans ses plus profondes racines; graissez ensuite la partie brûlée avec parties égales de miel commun & d'onguent d'althaea: cette maniere de pratiquer qui peut être mise en usage pour l'extirpation des tubercules à base large, qui n'avoisinent & qui ne sont situées sur aucune partie délicate du corps de l'animal, me semble préférable à toute autre, vû la promptitude & la certitude du succès qui l'accompagne. (e)

Fic (Page 6:676)

Fic, vulgairement appellé Crapaud, (Manége, Maréchall.) excroissance fongueuse qui nait ordinairement dans le corps spongieux d'où la fourchette tire sa forme & sa figure. Les chevaux épais, grossiers, chargés d'humeurs, dont les piés sont extremement caves, dont les talons sont amples & larges, sont plus sujets à cette maladie que tous les autres. Le caractere en est plus ou moins benin. Si elle n'a d'autre cause que l'épaississement de la lymphe arrêtée dans cette partie qui, par sa propre nature, est très - disposée à l'y retenir, & qu'elle ne soit point négligée ou irritée par des médicamens peu convenables, ses progrès n'auront rien de funeste; mais si outre cet excès de consistence il y a une grande acrimonie dans la masse, les accidens se multiplieront bien - tôt. La tumeur, qui dans son principe n'occasionnoit pas la claudication, contraindra l'animal de boiter, vû les douleurs plus ou moins vives qu'il éprouvera; au leger suintement que l'on appercevoit d'abord, succédera une supuration considérable; l'inflammation augmentera sans cesse, le cheval souffrira toûjours de plus en plus: enfin le mal dégénérant en véritable ulcere chancreux que l'on reconnoîtra à la qualité de la matiere, qui dèslors sera ichoreuse, sanieuse & extrèmement foetide, s'étendra promptement, si l'on n'en arrête le cours, jusqu'aux talons, à la sole, aux quartiers ou à la pince. L'engorgement de tous les vaisseaux du pié, causé par l'arrêt des sucs dans les tuyaux qui s'y distribuent, rendra cette partie difforme, évasée; & toutes les portions tant aponévrotiques que ligamenteuses de cette extrémité, étant incessamment altérées & corrompues, l'animal sera absolument incapable de service.

On ne sauroit trop tôt entreprendre la cure de cette espece de fic.

Il est d'abord à propos de saigner une ou deux fois l'animal, selon les degrés divers de l'inflammation & de la douleur. On le tiendra à une diete atténuante & adoucissante; on lui administrera des lavemens émolliens, qui seront suivis d'un ou deux breuvages purgatifs; & on le mettra à l'usage des remedes propres à détruire la viscosité des humeurs & à accelerer la circulation, tels que les atténuans, les apéritifs, &c.

Quant à l'excroissance, on l'attaquera en l'emportant avec l'instrument tranchant, & en s'efforçant de consumer tout ce qui aura été soustrait à l'action de la feuille de sauge, avec laquelle l'incision doit être faite. Si le fic ne présage rien de fâcheux; s'il n'est point trop étendu, trop enflammé; s'il ne suinte que legerement, on pourra se dispenser de dessoler l'animal. On se contentera de parer le pié jusqu'au vif, on coupera ensuite la sole avec l'instrument dont j'ai parlé, en cernant profondement autour du fic; après quoi on emportera la tumeur, on consumera exactement avec des cathérétiques appropriés toutes les racines par lesquelles elle semble at<pb->

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