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C'est ainsi que le fameux auteur dont il s'agit,
jette le fondement de la théorie des maladies des solides,
sans s'appercevoir que c'est celui de la doctrine
des méthodiques, qu'il a tant combattu; mais
ils n'ont jamais si bien posé leurs principes, que Galien le fait pour eux; ils vouloient réduire toutes les
maladies à celles des solides, au lieu que Galien, reconnoissant
ces lésions primordiales des parties consistantes,
ne se bornoit pas là; il sentoit la nécessité
d'admettre des dégénérations dans les fluides, indépendantes
des vices dans les solides: mais c'est de
ces vices dont il doit être question ici, & de ceux
qui regardent les parties similaires seulement, c'est - à - dire les fibres simples; quant à celles des parties
dissimilaires ou instrumentaires, voyez
Une partie élémentaire prise séparément, dit Boerhaave (d'après Galien, ainsi qu'on vient de le voir), n'éprouve aucune altération dans sa substance, aucune maladie par conséquent; & quand même on en supposeroit quelqu'espece, elle resteroit toûjours inconnue, parce qu'il n'y a pas apparence que les effets pussent tomber sous les sens; d'ailleurs on ne pourroit pas distinguer ces effets de ceux des vices, dont sont affectées les parties composées de corpuscules élémentaires: mais l'élément est inaltérable de sa nature, ainsi qu'il a été établi au commencement de cet article; on peut décider conséquemment, qu'il ne sauroit être affecté d'aucune façon: il ne peut non plus y avoir aucune lésion dans
Il n'est pas possible de juger de ces lésions des solides simples, sans en consi lérer les effets dans les organes qui en sont composés, parce que ceux - ci ne peuvent que participer à la nature & à toutes les qualités de leurs principes; & ceux - là ne sont jamais apperçûs séparément pendant la vie de l'animal auquel ils appartiennent: ils sont toûjours des parties intimement liées à leur tout: il ne se trouve dans aucune partie du corps aucune fibre simple, qui ne soit pas unie à d'autres pour former une membrane; il ne se trouve aussi aucune membrane simple, qui ne soit repliée sur elle - même pour former un vaisseau simple: cette membrane n'est pas susceptible d'autre vice, que les fibres qui entrent dans sa composition, par leur union entr'elles, selon leur longueur: cette union, semblable à celle des parties élémentaires, peut également pécher, ou parce qu'elle est trop forte, ou parce qu'elle l'est trop peu: on peut dire la même chose des membranes plus composées, & de toutes les autres parties qui forment les organes par leur union entr'elles, en tant que cette union se fait par le contact, par la cohésion, ainsi que celle des élémens pour les fibres, des fibres pour les membranes primitives: ainsi tous les organes, quelque composés qu'ils soient, sont sujets aux mêmes vices que les parties les plus simples: les vaisseaux de cette qualité ne sont point connus par les sens, ni même ceux du second, du troisieme ordre; on n'apperçoit guere que ceux du cinquieme, du sixieme. L'aorte est composée de plus d'un million de vaisseaux & de membranes de ces différens ordres; cependant cette artere n'est pas exposée à d'autres maladies que la fibre simple, dont les deux genres principaux sont ainsi qu'il a été dit ci - devant, & qu'il va être expliqué, la laxité & l'astriction.
On appelle laxité dans les fibres, l'état dans lequel les corpuscules élémentaires qui concourent par leur union à la formation des fibres, ont si peu de force de cohésion entr'eux, qu'elle cede aisément aux moindres efforts des mouvemens nécessaires pour la santé, ou au moins de ceux qui ne sont guere plus considérables qu'il ne faut dans l'état le plus naturel, le plus reglé, le plus tranquille, respectivement aux différens tems de la vie: ensorte que les fibres [p. 672]
La cause prochaine de la laxité, tant dans les parties simples que composées, est la position trop éloignée des corpuscules intégrans des fibres entr'eux, & des fibres elles - mêmes entr'elles: ensorte que ces différentes parties sont presque hors de la sphere de la puissance qui les retient unies les unes aux autres; ainsi, sous un volume donné, comparé à l'état naturel, il y a dans ce cas moins de corpuscules pour former les fibres, & moins de fibres pour former la partie composée quelconque; ainsi la cause de la laxité établit en même tems le défaut de densité, puisqu'il entre moins de matiere sous forme solide dans la composition de la partie d'un volume donné: conséquemment doit - il y avoir aussi défaut de ressort, puisque c'est la multiplicité plus ou moins considérable des points de contact dans les parties intégrantes des corps, qui rend ceux - ci plus ou moins élastiques; plus le nombre de ces points diminue, moins il y a de force de cohésion pour remettre dans leur premier état ces parties, lorsque la force qui les a écartées les unes des autres, vient à cesser ses effets.
C'est aussi de la laxité des fibres, que provient la débilité, la mollesse des parties qui en sont composées; en effet, celles - ci sont dites foibles lorsqu'elles ne peuvent ni produire ni soûtenir les efforts nécessaires pour les actions ordinaires de la vie, auxquelles ces parties concourent: mais ces efforts ne pouvant se faire sans alonger, sans distendre les fibres, soit que ce soit des fluides qui dilatent des vaisseaux, qui en écartent les parois, soit que ce soit un muscle tiraillé par la contraction de son antagoniste, ou par sa propre tension; pour opérer cette contraction, ces efforts tendent à la solution de continuité des fibres; dans tous ces cas, cet effet sera produit d'autant plus aisément, qu'il y aura moins de résistance de la part de la force cohésive, ou tout au moins la distension lorsqu'elle n'est pas poussée jusqu'à causer la rupture, fait - elle perdre presque toute l'élasticité aux fibres; parce que la force distendante tend à éloigner de plus en plus les parties intégrantes les unes des autres, à les tirer de la sphere de cohésion.
On appelle mous, les corps solides dont les parties sont aisément déplacées par la pression, sans cesser d'être continues: la laxité ne peut qu'augmenter la flexibilité des fibres, jusqu'à la rendre défectueuse à proportion que ce premier vice est plus considérablement établi; cela suit de tout ce qui vient d'être dit: par conséquent les parties composées de fibres ainsi trop flexibles, doivent être d'une trop grande mollesse.
Les causes qui disposent à ces différens vices provenant de la laxité des fibres, sont la disposition héréditaire dans certaines familles, qui consiste dans une délicatesse d'organes, dépendante du trop peu de résistance des fibres, à se laisser distendre outre me<cb->
Tout ce qui peut contribuer à diminuer les forces ambiantes qui servent à presser tout le corps en général (comme la chaleur de l'air ou la diminution de son poids, ainsi qu'on l'observe sur les animaux mis dans un four chaud, dans la machine du vuide); tout ce qui tend à affoiblir les puissances qui peuvent comprimer les vaisseaux simples, susceptibles de s'oblitérer, d'être convertis en fibre composée; enfin tout ce qui peut rendre imparfait l'ouvrage de la nutrition, empêcher l'assimilation des parties destinées à réparer les pertes, les abrasions des solides, corrompre la qualité des humeurs plastiques, susceptibles de s'épaissir, de se durcir dans certains petits vaisseaux, & de les convertir par - là d'une autre maniere, en partie plus solide, en fibre composée: telles sont en général les différentes causes qui peuvent établir la laxité, la débilité des fibres; on peut en tirer aisément toutes les conséquences particulieres qui peuvent avoir rapport à ce sujet; on peut se rendre facilement raison d'après ces principes, de tous les phénomenes, de tous les effets de ce genre de vice des fibres.
Ces effets sont différens, selon les différentes fonetions
des parties qui pechent; ainsi la laxité dans les
fibres musculaires, dans les organes du mouvement
volontaire, produit la difficulté de mettre en jeu les
membres, de soûtenir les fatigues du corps, de se livrer
à l'exercice, au travail, de marcher, de porter
des fardeaux, & de faire des efforts de quelque espece
que ce soit, rend tout le corps affaissé, les muscles
disposés à la paralysie; & cette disposition est
proportionnée au degré du vice, qui l'entretient
dans les fibres nerveuses: ce vice produit la soiblesse
de l'esprit, la stupidité, l'insensibilité de l'ame, en
un mot la diminution & l'abolition même de la faculté
que ces fibres ont de procurer le sentiment &
le mouvement aux parties auxquelles elles se diûribuent.
Voyez
Passons au second genre des principaux vices qui
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