ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

"661"> depuis les fiançailles, & même auparavant, si c'est de la part de la fiancée, & que le fiancé n'en cût pas connoissance lors des fiançailles. Voyez Fevret, traité de l'abus, lib. V. ch. j. n. 12.

Il faut encore observer à cet égard, que si c'est la fiancée qui commet une telle faute, elle peut être accusée d'adultere, parce que les fiançailles sont l'image du mariage. L. si uxor §. divus, & l. penult. ff. ad leg. jul. de adult.

Si c'est le fiancé qui a abusé sa fiancée, il doit être puni, pana stupri, quoique la fiancée fût proche de l'âge de puberté, & qu'elle ait consenti à ses desirs: mais s'il y a eu de la violence de la part du fiancé, il doit être puni comme ravisseur. Voyez Franc. Marc, part. II. quest. 70. Chorier; jurisprud. de Guipape, pag. 270.

La seule jactance publique vraie ou fausse de la part du fiancé d'avoir eu commerce avec sa fiancée, est un moyen pour rompre les fiançailles.

Si le fiancé a rendu sa fiancée enceinte, & qu'il décede avant le mariage, la fiancée ne peut se dire sa veuve, & l'enfant qui en provient n'est point censé légitime, ni habile à succéder. D'Olive, act. for. part. III. act. 13.

7°. Si l'un des fiancés avoit quelque vice considérable, dont l'autre n'avoit pas connoissance lors des fiançailles, c'est encore un moyen de dissolution. Par exemple, si la fiancée apprend que son fiancé est totalement adonné au vin, ou qu'il soit brutal & violent à l'excès; ou si l'un des fiancés apprend que l'autre ait en lui quelque cause d'impuissance, soit qu'elle ait précédé ou suivi les fiançailles.

8°. Si l'un des fiancés étoit sujet au mal caduc, ou à quelque infirmité considérable, dont l'autre n'eût pas connoissance.

9°. Si depuis les fiançailles il étoit survenu à l'un des fiancés quelque difformité considérable; comme s'il avoit perdu la vûe, ou seulement un oeil, s'il étoit estropié de quelque membre.

10°. L'infamie survenue.

Les dons & avantages faits de part & autre entre fiancés en contemplation du futur mariage, ne sont point réalisés par les fiançailles, si le mariage ne suit pas.

La loi si à sponso, cod. de donat. ant. nupt. décide que le fiancé venant à décéder post osculum, c'est - à - dire après le baiser que la fiancée lui accorde ordinairement, elle est bien fondée à retenir la moitié des bagues & joy aux, & autres choses qu'elle a reçûs de son fiancé. Le motif de cette loi étoit, que osculo delibata censebatur virginitas. Mais en France où ces sortes de baisers ne sont considérés que comme une simple civilité, la fiancée en pareil cas n'est point en droit de rien retenir; & Godefroi, Mornac, Loüet, & Automne, disent que cette loi n'est point suivie en France.

M. de Catelan rapporte cependant, l. IV. ch. ij. un arrêt du parlement de Toulouse du 11 Avril 1656, qui permit à la fiancée de garder des habits & linge que son fiancé lui avoit donnés; mais on l'obligea de rapporter les perles, les diamans, & l'argent, & des habits qu'elle avoit retirés du tailleur depuis le décès du fiancé. Voyez Onselage.

Voyez Cujas, ad cap. j. de sponsalibus; Florent, de sponsal. pag. 114; Cironius, in paratit. Covarruvias, de sponsal. Franc. Marc. tom. II. quest. 709; Papon, liv. XXII. tit. vj. n. 6. Louet, lett. F, n°. 18. Cambolas, liv. V. ch. xvij. (A)

FIARNAUX (Page 6:661)

* FIARNAUX, s. m. pl. (Hist. mod.) M. de Vertot dit, dans ses statuts de l'ordre de Malthe, qu'on appelloit ainsi, durant les guerres de la Palestine, les chevaliers qui arrivoient dans cette contrée, d'au - delà de la mer; & polans, ceux qui y avoient pris naissance. Les fiarnaux sont maintenant dans le même ordre, les derniers ou nouveaux profès.

FIASCONÉ (Page 6:661)

FIASCONÉ, (Géogr.) ou MONTE FIASCONE, Faliscorum mons; petite ville d'Italie dans l'état de l'Eglise, avec un évêché qui ne releve que du pape, remarquable par ses bons vins muscats. Elle est sur une montagne proche du lac de Bolsena; à 5 lieues N. E. de Viterbe. Longit. 29d. 40'. latit. 4d. 34'. (D. J.)

FIASQUE (Page 6:661)

FIASQUE, s. m. (Com.) en italien fiasco, mesure des liqueurs dont on se sert en quelques villes d'stalie; elle revient à - peu - près à la bouteille ou pinte de Paris, A Florence, vingt fiasques font le barril, & soixante fiasques le star ou staro. Voyez Barril, Star, Pinte, Mesure . Dict. de Comm. de Trév. & Chamb.

FIAT (Page 6:661)

FIAT, s. m. (Jurispr.) en matiere bénéficiale signifie une réponse du pape à la supplique qui lui est présentée pour avoir sa signature: cette réponse se met entre la supplique & les clauses; elle est conçue en ces termes, fiat ut petitur. Ces mots sont écrits de la main du pape, lequel y ajoûte la lettre initiale du nom qu'il portoit avant d'être pape.

Pour mieux entendre quel est l'usage du fiat, il faut observer qu'il se fait deux sortes d'expéditions en cour de Rome.

Les unes regardées comme matieres ordinaires; lesquelles sont signées par le préfet de la signature de grace qui y met le concessum, c'est - à - dire la réponse; il écrit entre la supplique & les clauses, ces mots concessum ut petitur, & il signe.

Les autres signatures ou expéditions de cour de Rome qui portent quelque dispense importante, les provisions des dignités in cathedrali vel collegiali, celles des prieurés conventuels, des canonicats in cathedrali, doivent être signées par le pape: c'est ce que l'on appelle passer par le fiat. Cette réponse du pape tient la place du concessum dans les autres signatures.

Suivant les regles de la chancellerie romaine, en concurrence de deux provisions du même jour, l'une expédiée par la voie du fiat, l'autre par concessum; la premiere est préférée, le préfet qui donne le concessum n'étant à l'égard du pape, que ce que le grand - vicaire est à l'égard de l'évêque. Mais la distinction du fiat d'avec le concessum, n'est pas reçûe dans ce royaume; le concessum y a la même autorité que le fiat. Voyez le traité somm. de l'usage de cour de Rome, tom. I. pag. 320. & suiv. avec les remarques. (A)

FIATOLE (Page 6:661)

FIATOLE, s. f. (Hist. nat. Ichthiol.) fiatola, poisson de mer fort commun à Rome; il a le dos & les côtés de couleur bleue, le ventre blanc, & les levres rouges; il est presque rond & applati. On voit aussi à Rome un autre poisson, auquel on donne le nom de fiatola, parce qu'il ressemble au précédent pour la figure: c'est le stromateus des anciens; il ne differe de la saupe, qu'en ce que les bandes de couleur d'or qui sont sur son corps, ne s'étendent pas jusqu'à la queue. Rondelet, hist. des poissons, l. VIII. chap. xx. & liv. V. chap. xxiij. Voyez Poisson. (I)

FIBRE LIGNEUSE (Page 6:661)

FIBRE LIGNEUSE, s. f. (Bot.) on nomme, en Botanique, fibre ligneuse, les vaisseaux fibreux destinés principalement à conduire le suc nourricier dans toutes les parties de la plante; mais on distingue dans les arbres & les arbrisseaux les fibres ligneuses de l'écorce, d'avec celles du bois, quoique leur composition soit à - peu - près la même.

Les fibres ligneuses de l'écorce sont certains corps tubulaires, composés de quantité d'autres fibres qui communiquent ensemble; ils sont ramassés pour l'ordinaire en paquets ou faisceaux, qui en s'étendant & se séparant les uns des autres, forment une espece de tunique réticulaire qui embrasse le bois. M. Grew les appelle des conduits lymphatiques, parce qu'ils con<pb-> [p. 662] tiennent un fluide aqueux, lympide, & pour l'ordinaire sans saveur.

Les fibres ligneuses du bois sont les mêmes que dans l'écorce; avec cette différence seulement, que si l'on coupe le tronc en - travers, la seve découle de celles de l'écorce, & rarement de celles du bois; elles forment la plus considérable partie du bois, & servent à le rendre plus fort & plus compact.

Les fibres ligneuses semblent être aux plantes ce que les fibres osseuses sont aux animaux. D'habiles gens prétendent que c'est sur - tout par les fibres ligneuses de la racine, que le fuc nourricier s'éleve dans la plante, & que c'est à leur extrémité que sont les principales bouches qui donnent entrée dans l'intérieur: mais quoique cette hypothèse soit vraissemblable à l'égard de plusieurs plantes, il est absolument besoin de l'établir par des expériences, parce qu'il n'appartient qu'aux expériences de consacrer les hypothèses. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.

Fibre (Page 6:662)

Fibre, (Anat.) on en distingue d'osseuses, de nerveuses, ligamenteuses, &c. mais celle qui a le plus occupé les Anatomistes méchaniciens, c'est la fibre musculaire.

Borelli observa dans les fibres musculaires, une substance spongieuse (peut - être analogue à celle qu'on trouve dans les tuyaux de plume); il en conclut que ces fibres étoient creuses, conjecture qui a été presque généralement adoptée. Mais comme ces fibres devenoient par - là des membranes roulées, il restoit à déterminer quels plis recevoient les filamens de ces membranes dans le mouvement des muscles. On suppose qu'alors les fibrilles transversales qui forment dans l'état de repos des réseaux lâches & paralleles autour des grosses fibres, se tendent, resserrent ces fibres en différens points, & y produisent des vésicules qu'enflent les esprits animaux.

Rien n'est plus incertain que la courbure des fibres de ces vésicules. Si on n'a égard qu'à l'action des esprits animaux, on trouvera toûjours (à cause de la pression perpendiculaire des fluides) que dans chaque point le rayon du cercle osculateur est en raison réciproque de la pression du fluide en ce même point; comme l'ont démontré M. Jean Bernoulli, chap. xvj. de sa théorie de la manoeuvre des vaisseaux; & après lui M Michelotti, p. 60 - 1. de sa dissertation de separatione fluidorum. Mais si l'on a aussi égard à la pesanteur des molécules de la fibre musculaire, les vésicules prendront toutes les courbures comprises sous l'équation générale des courbes produites par deux puissances, dont l'une est perpendiculaire à la courbe, & l'autre toûjours parallele à une ligne donnée quelconque; équation que M. Daniel Bernoulli a donnée dans le t. III. des mémoires de Petersbourg. Je ne parle point encore de l'extensibilité de la fibre musculaire.

On éluderoit ces difficultés, si l'on pouvoit démontrer la supposition sur laquelle raisonne M. Mead dans son mémoire sur le mouvement musculaire, imprimé à la tête de la Myotomia reformata de Cowper. M. Mead, ou plûtôt M. Pemberton, prétend que la courbe qui convient aux fibres des vésicules musculaires, est entre les courbes isopérimetres, celle dont la révolution autour de son axe produit le plus grand solide. Il détermine cette courbe par les quadratures d'aires curvilignes, suivant la méthode de M. Newton; mais il ne dit point que cette courbe est l'Elastique, ce que M. Jacques Bernoulli avoit démontré long - tems auparavant. Voyez Elastique. Ce silence est d'autant plus surprenant, que la construction que donne M. Pemberton de la courbe isopérimetre cherchée, est absolument la même que celle de la lintearia qu'il a pû voir dans la phoronomie d'Herman, liv. II. pag. 167 - 8: mais cette construction même suppose les démonstrations de M. Bernoulli.

M. Daniel Bernoulli (mém. acad. de Petersbourg, tom. I. pag. 306.) croit aussi que chaque filament du petit eylindre creux, qui forme une fibre musculaire, se courbe en élastique: mais comme on ne peut déterminer la rectification de cette courbe, & le solide formé par sa révolution autour de son axe, que par des approximations pénibles, M. Daniel Bernoulli lui substitue une parabole, dont le parametre est fort grand, & les branches de côté & d'autre du sommet, fort petites.

M. Jean Bernoulli, qui a le premier appliqué les nouveaux calculs à la recherche de la courbure des fibres de la vésicule musculaire, a pensé avec beaucoup de vraissemblance que cette courbure est circulaire.

Lorsque le mouvement du muscle cesse, quelle est la direction des filamens qui composent une fibre musculaire, creuse & cylindrique? M. le marquis Poleni répond, & tous les auteurs paroissent l'avoir supposé, que ces filamens reprennent leur premiere longueur, & se couchent les uns sur les autres en ligne droite. Voyez sa lettre de causâ motûs musculorum, à l'abbé Guido Grandi, p. 5.

Il semble que ces auteurs n'ont pas fait assez d'attention au mouvement tonique des fibres, que d'autres physiologistes ont très - bien distingué de leur mouvement musculaire. Ce mouvement tonique suppose un influx continuel des esprits animaux, qui les fait passer librement & successivement d'une vésicule dans une autre, lorsque les fibrilles transversales sont relâchées: on voit que la courbure des filamens des vésicules est alors la même que la courbure de la voile, ou la chaînette. Voyez Chainette.

On sait qu'entre toutes les surfaces égales produites par la révolution des courbes quelconques, la chaînette est celle qui a la moindre périmétrie. L'avantage de cette courbure est donc de rassembler sous la surface donnée d'un muscle en repos, le plus grand nombre possible de machines musculaires.

S'il est quelque sujet dans la Physiologie qu'on puisse ramener à la nouvelle Géométrie, c'est assûrément celui - ci, sur - tout après les théories de MM. Bernoulli. Par l'incertitude attachée à cette recherche, qu'on juge du succès des autres applications du calcul pour éclaircir les points importans de l'économie animale. Voyez Application de la Géométrie à la Physique. (g)

Fibre (Page 6:662)

Fibre, (Economie anim. Medecine.) On entend en général par fibres, dans la physique du corps animal, & par conséquent du corps humain, les filamens les plus simples qui entrent dans la composition, la structure des parties solides dont il est formé.

Les anciens ne sont; amais entrés dans un si grand détail sur cette composition, ils ne cherchoient pas à y voir au - delà de ce qu'ils pouvoient découvrir à l'aide des sens; ils n'avoient pas même poussé bien loin leurs recherches par ce moyen: ils étoient par conséquent bien éloignés d'employer le raisonnement analytique pour parvenir à se faire une idée des parties élémentaires du corps humain qu'on appelle fibres; ils faisoient pourtant usage de ce mot. Les auteurs grecs qui ont écrit touchant les plantes, ont appellé de ce nom les nerfs ou les filets qui paroissent au dos des feuilles, & les filamens qui sont à l'extrémité des racines. Ceux qui ont traité de la composition des parties des animaux, ont nommé de même les filets qui sont dans les chairs & en d'autres parties; c'est ce qu'ils expriment par le mot grec I)/S2, dont le pluriel est I)NES2, que les Latins ont rendu par celui de fibra, par lequel on prétend qu'Hippocrate ait marqué également une fibre & un nerf. Personne ne nie qu'il n'ait aussi employé le mot fibre pour signifier un filet charnu; il a même fait mention des fibres qui sont dans le sang, lib. de carn. & princip. & lib. II.

Next page


The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.

PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.