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Feu (Page 6:647)
Dieu s'est manifesté lui - même plusieurs fois sous l'apparence du feu. C'est ainsi qu'il apparut à Moyse dans le desert, dans un buisson ardent; sur le mont Sinaï, au milieu des seux & des éclairs: le camp des Israëlites étoit conduit pendant la nuit par une colonne de feu; & le S. Esprit descendit sur les apôtres le jour de la Pentecôte, sous la forme de langues de feu. Aussi est - il appellé dans les Ecritures & dans les peres, feu, ignis, pour marquer l'ardeur de l'amour divin. C'est dans le même sens que la charité est appellée un feu sacré, un feu divin, & qu'on la représente sous le symbole d'un coeur enflammé.
Les Persans adoroient leur dieu sous l'image & la
représentation d'un feu, parce qu'ils croyoient que
cet élément est le premier mobile de la nature. Eux,
les Hébreux & les Romains conservoient religieusement
le feu sacré. Voyez
Vulcain étoit honoré chez les anciens, & particulierement
chez les Egygtiens, comme l'inventeur du
feu. Boerhaave prétend qu'il est fort probable que le
Vuleain des Payens étoit le Tubal caïn des Hébreux,
qui semble avoir connu le premier l'usage du feu pour
la fonte des métaux & pour d'autres préparations
chimiques. Voyez
Feu (Page 6:647)
Ainsi Vulcain, premier roi d'Egypte, ayant établi des forges dans l'île de Lemnos, & appris aux insulaires l'art de rendre les métaux fusibles ou malléables, par le moyen du feu, il arriva que tous ceux qui profiterent dans la suite de ses inventions, nommerent Vulcain le dieu du feu, & offrirent à ce dieu des sacrifices, en reconnoissance de ses bienfaits.
Ce dieu eut plusieurs temples à Rome, & un entr'autres dans lequel le peuple traitoit souvent les affaires les plus graves de la république, parce que les Romains ne croyoient pas pouvoir rien invoquer de plus sacré, pour assûrer les décisions qui s'y prenoient, que le feu vengeur dont ce dieu étoit le symbole; & dans les sacrifices qu'on lui offroit, on consumoit par le feu toute la victime; c'étoient de véritables holocaustes.
Mais pourquoi les Romains présentoient - ils aux nouvelles mariées du feu & de l'eau, lorsqu'elles entroient dans la maison de leurs époux? Denis d'Halycarnasse nous apprend (liv. II.) que Romulus institua cette cérémonie, lorsqu'il unit les Sabines à leurs ravisseurs; & ce qu'il y a de plus singulier, c'est qu'elle se perpétua d'âge en âge: les Poëtes nous en fournissent la preuve.
Stace feint agréablement dans son épithalame de Stella & de Violentilla, que les Muses descendent
Procul ecce canoroe Demigrant Helicone Deoe, quatiuntque novena Lampade, solemnem thalamis coeuntibus ignem, Et de pieriis vocalem fontibus undam.
Valerius Flaccus a orné de la même image son poëme des Argonautes.
Inde ubi saccificas cum conjuge venit ad aras AEsonides, unâque adeunt, pariterque precuri Incipiunt, ignem Pollux undamque fugalem Proetulit.
Plutarque épuise en vain son esprit à chercher des
raisons allégoriques du fondement de cet usage, qui
de son tems étoit encore à la mode. De pareilles coûtumes
n'ont guere d'autres sources que la superstition
des peuples qui les imaginent, ou qui les empruntent
de leurs voisins. Article de M. le Chevalier
Feu S. Antoine (Page 6:647)
Nos anciens historiens parlent brievement & trèsobscurément de l'une de ces deux maladies, & nos journaux des savans ont caractérisé l'autre fort au long & fort nettement.
La premiere maladie, connue sous le nom de feu S. Antoine, fit de grands ravages en France dans le xj. & xij. siecle. Elle causoit, dit l'histoire, la perte des membres du corps, auxquels elle s'attachoit; elle les dessechoit, les rendoit livides, noirs & gangrenés, ce mal épidémique & contagieux attaquoit les parties externes & internes, & s'étendoit sur tout le monde: c'étoit une vraie maladie pestilentielle.
On mettoit les malades dans des lieux écartés; & pour empêcher qu'on eût avec eux quelque communication, on peignoit du feu sur les murailles des endroits où on les avoit renfermés. On trouvera dans la satyre Ménippée & dans Rabelais (deux livres uniques en leur genre), des preuves de cet usage.
Les gens au fait de l'institution des ordres monastiques,
savent que ce fut pour ceux qui étoient atteints
de cette espece de peste, qu'Urbain II. ce pape
si connu dans l'Histoire par les guerres des croisades
(voyez l'article
La seconde maladie qui porte le nom de feu S. Antoine, est d'un tout autre genre. Elle ne paroît que dans
quelques pays & dans certaines années: elle n'est
point contagieuse, & ne regne guere que parmi le
petit peuple: elle provient d'une cause connue, de
la nourriture de pain fait d'une espece de seigle, qui
a dégénéré par des causes particulieres. Voyez
Pour ce qui regarde quelques maladies érésipélateuses, auxquelles le vulgaire a donné le nom de feu
S. Antoine, voyez ces maladies sous leur véritable
dénomination. Article de M. le Chevalier
Feu persique (Page 6:647)
Le feu persique se manifeste souvent au - dessus du
nombril par une grande tache qui s'étend ensuite,
& forme autour du corps une espece de ceinture,
large de quelques pouces, accompagnée d'une ardeur
violente & de pustules acres & corrosives, qui
brûlent comme le feu. Cette érésipele est fort dangereuse
dans les vieillards cacochymes; elle l'est encore
davantage, lorsqu'elle se manifeste dans les fievres
pestilentielles sous les mammelles, les aisselles,
sur le bas - ventre, le nombril, les aines, la région
du coeur, & sur les autres parties glanduleuses du
corps. Si la tache ou ceinture qui caractérise le feu
persique, au lieu d'être rouge, se trouve de couleur
livide & plombée, on remarque que cette lividité
dégénere assez promptement en une gangrene mortelle.
J'en ai vû le triste exemple une seule fois, &
le malade déjà sexagénaire, périt en 24 heures, sans
presque aucune souffrance. Platérus a décrit cette
maladie sous le nom de macula lata, mais il n'en a
pas indiqué les causes; & par malheur les remedes
ne sont que trop communément inutiles, si la nature
ne fait par sa vigueur le principal de la guérison.
Article de M. le Chevalier
Feu (Page 6:648)
Feu (Page 6:648)
FEUDAL (Page 6:648)
FEUDAL, (Jurisprud.) est le même que féodal.
Voyez ci - devant
FEUDATAIRE (Page 6:648)
FEUDATAIRE, (Jurispr.) est celui qui tient un
héritage en fief de quelqu'un; le vassal ou seigneur
du fief servant est feudataire du seigneur dominant.
Voyez
FEUDE (Page 6:648)
FEUDE, (Jurispr.) du latin feudum, se disoit anciennement
pour fief. Voyez ci - après
FEUDISTE (Page 6:648)
FEUDISTE, (Jurispr.) c'est une personne versée dans la matiere des fiefs: on dit quelquefois un auteur ou docteur feudiste, ou simplement un feudiste. (A)
FEVE (Page 6:648)
FEVE, s. f. faba (Hist. nat. bot.); genre de plantes
à fleurs papilionacées; le pistil sort du calice, &
devient dans la suite une gousse longue, qui renferme
des semences applaties, & faites à - peu - près en
forme de rein: ajoûtez aux caracteres de ce genre,
que les tiges sont fermes & garnies de feuilles rangées
par paires sur une côte terminée par une petite
pointe. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez
Feve (Page 6:648)
Dodonée donne le nom de boona à la graine de
Ce fruit légumineux est un de ceux qui peuvent le mieux servir à découvrir la nature & la structure des graines en général. On distingue dans celle - ci, outre ses deux peaux, trois parties qui la composent; de plus son corps est partagé en deux lobes, dont l'un est appellé la radicule, & l'autre la plume; la radicule devient la racine de la plante, & la plume forme sa tige, portant feuilles & fleurs: c'est dans la plume qu'existent les feuilles de la feve délicatement roulées, & déjà formées dans le même état où elles doivent se déployer hors de terre.
Les parties organiques & similaires de la feve sont,
1°. la cuticule qui se nourrit, croît avec la feve, &
s'étend sur toute sa surface; 2°. le parenchy me qui
est le même dans les lobes, la radicule, la plume,
& le corps de la feve; 3°. le corps intérieur, distribué
partout le parenchyme, & que Grew nomme
la racine séminale, & distingue de la radicule. Dans
la racine qui est composée d'une pellicule, d'une
partie corticale, & d'une partie ligneuse, se trouve
souvent une espece de moëlle douce & pulpeuse.
Voyez ici l'anatomie des plantes du célebre auteur anglois;
car comme il n'est pas possible d'entrer dans
les détails, nous ajoûterons seulement, que suivant
les observations de Boyle, l'expansion de la feve dans
sa croissance, est si considérable, qu'elle peut élever
un corps chargé de cent livres de poids. Article de
M. le Chevalier
Féve (Page 6:648)
La racine de féve de jardin ou de marais, comme on dit à Paris, est en partie droite & en partie rempante, garnie de tubercules & de fibres: ses tiges sont hautes de deux coudées & plus, quadrangulaires, creuses, couvertes de plusieurs côtes qui naissent par intervalles, terminées en pointe, auxquelles sont attachées des paires de feuilles sans symmétrie, au nombre de trois, de quatre, de cinq, ou davantage, oblongues, arrondies, un peu épaisses, bleuâtres, veinées, & lisses.
Ses feuilles naissent plusieurs en nombre des aisselles des côtes sur un même pédicule, rangées par ordre & du même côté: elles sont légumineuses; la feuille supérieure ou l'étendard est blanc, pannaché de veines purpurines, & pourpré à sa base; les feuilles latérales ou les aîles, sont noires au milieu, & blanches à leur bord; la feuille inférieure ou la carine, carina, est verdâtre.
Leur calice est verd, partagé en cinq quartiers; il en sort un pistil qui se change dans la suite on une gousse longue, épaisse, charnue, velue, relevée, remplie de graines ou de feves, au nombre de trois, de quatre, de cinq, & rarement d'un plus grand nombre: elles sont oblongues, larges, applaties, en forme de rein, grosses, & pesant quelquefois une demi - dragme; ordinairement elles sont blanches, quelquefois rouges; elles ont une marque longue & noire à l'endroit où elles sont attachées à leur gousse. L'écorce de cette feve est épaisse, & comme coriace, sa substance intérieure étant desséchée, est dure, solide, & se partage aisément en deux parties, entre lesquelles se trouve a une des extrémités la plontale, qui est très - apparente.
Après que cette plante a donné sa graine, elle se defseche entierement. Les feves vertes & mûres sont des légumes dont on mange souvent; on les cultive beaucoup dans toute l'Europe.
Mais il regne une grande dispute parmi les Botanistes, pour savoir si notre feve ou le boona de quelques
modernes (boon par les Allemands, & bean par
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