ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"555"> pourvûs en eux les talons. On doit en général en pàler l'ongle, de façon qu'on en resserre les talonns'ils ne se resserrent pas d'eux - mêmes; mais en les abattant, il ne faut néanmoins pas les trop affoiblir. Ajustez - y un fer à la florentine, c'est - à - dire un fer dont la branche de dehors soit fort couverte, celle de dedans extrèmement étroite & dégorgée; que la pince en soit couverte & longue; que l'étampure soit près du bord inférieur du fer à la branche de dehors, & le plus en talon qu'il sera possible; & quant à la btanche de dedans, étampez très - maigre, & que les trous soient au nombre de quatre à chaque branche. Dans le cas où l'on seroit contraint d'en préparer pour le passage des clous à glace, faites - en un de chaque côté de la voûte entre les quatre étampures du dedans & du dehors; que le fer, si c'est pour le pié de devant, releve beaucoup en pince, & qu'il releve moins, si c'est pour un pié de derriere; que les éponges en soient très - minces, que la voûte soit très - forte dans tout son contour, que la branche de dedans en égale l'épaisseur en pince, & que l'excédent du fer en - dehors & en pince en ait très - peu. Du reste n'oubliez pas en parant de pratiquer un sifflet: conpez donc l'ongle en pince en forme d'arc, pour faciliter le nettoyement du pié & l'écoulement de l'eau qui sert à ce nettoyement. Observez encore que le fer à la florentine est infiniment préférable aux planches que l'on ajuste communément. Voyez Fer. Je conviens que le premier n'est adapté qu'aux bons piés, & que les seconds ne s'employent que pour les piés foibles: mais dans tous les cas il vaut mieux user de la florentine. Au surplus, lorsque le mulet s'encastele ou est encastelé, on peut donner à ce même fer la figure de la pantoufle, comme on le donne aux planches. Voyez Fer.

Ferrure des mulets qui posent le pié à terre à la maniere du cheval. La plûpart des mulets heurtent en posant le pié à terre, la pince y atteint plûtôt que le talon. Il en est néanmoins qui y posent le pié comme le cheval: ceux - ci demandent des fers à cheval dont l'étampure soit très - grasse en - dehors, c'est - à - dire presque dans le bord intérieur du fer, & un pen plus maigre en - dedans; ce fer aura une égale force, soit dans la voûte, soit dans son rebord extérieur, & relevera beaucoup plus en pince que le fer du cheval.

Ferrure des mulets dont le talon est bas. Parez beaucoup en pince, ouvrez & blanchissez les talons; mettez un fer à cheval dont les étampures rogneront autour de la voûte. Si l'on étampoit les fers des mulets comme ceux des chevaux, c'est - à - dire en - delà de la voûte du côté extérieur, ils couvriroient dès - lors tout le pié & ne déborderoient point assez; & ils doivent déborder, parce que le mulet a ordinairement le pié trop petit proportionnément à sen corps: que ce même fer garnisse en - dehors & en - arriere du talon, qu'il soit relevé en pince, que les deux branches soient égales, afin que les talons portent également; & faites, si vous le voulez, de chaque côté deux pelits crampons, ou en oreille de lievre (Voyez Fer), ou suivant la ligne directe de la branche.

Ferrure des mulets dont la fourchette est grasse & les talons bas. Parez la fourchette presque jusqu'au vif, & ferrez - le ainsi que je viens de le prescrire pour le talon bas; l'éponge étant plus étroite, ne portera pas sur la fourchette.

Ferrure des mulets qui ont des soies. Voyez Quartiers, Soie, Seyme . Les piés de derriete sont plus fréquemment atteints de ce mal que ceux de devant, sur - tout s'ils sont courts en pince. Faites usage de l'opération indiquée dans ces sortes de cas, mais relativement à la ferrure; pratiquez en pince un sifflet plus grand qu'à l'ordinaire, parce que l'animal porlant dès - lors sur les quartiers, la soie se resserrera plus aisément: que ce même fer déborde beaucoup, & que ses talons soient au surplus consrdépablement abattus.

Ferrure des mulets qui ont des séymes. Voy. Seymes, Quartiers. Les seymes exigent la même opération que les soies: pratiquez - la conséquemmenti Ménagez un sifflet au quartier endommagé par la seyme; abattez beaucoup de talon, & mettez un fer ordmalie.

Ferrure des mulets panards & qui se coupetts. Voyez Panards. Abattez les quartiers de dehors autant qu'il est possible, afin de faciliter l'appui dé là pince; & maintenez le quartier de dedans en pince plus haut que le talon, pour que ce même talon se tourne plus aisément en - dehors: que le fer soit couvert en - dehors depuis le bout de la pince en - dedans jusqu'au talon, & que la branche de dedans soit à la turque. Voyez Fer. Etampez gras, parce que le fer doit déborder en - dehors; qu'il garnisse beaucoup en talon, sans outrepasser en - arriere en - dedans, & pouvant outrepasser en - arriere en - dehors. On ne peut remédier à cette défectuosité, que par la parure & par le fer, puisque la petitesse du pié de l'animal exclut totalement l'usage du rogne - pié. V. Tablier. On ne doit pasdu reste oublier le sifflet; & quant à l'ajusture du fer, il sera toûjours également relevé en pince.

Ferrure des mulets qui se coupent en pince. Parez le pié droit, & à l'ordinaire: que la branche de dehoes du fer soit très - couverte; ne changez rien à celle de dedans: que la pince suive la rondeur du pié en - dedans, & la forme de la branche bien courte en - dehors: laissez vis - à - vis l'endroit où vous vous apper cevez que le mulet se coupe, une épaisseur plus ou moins considérable; qu'il n'y ait point d'étampure à cette épaisseur: percez un ou deux trous sur le talon, étampez en - dehors comme de coûtume. On doit cependant avoüer, malgré ces précautions, qu'un fer à cheval conviendroit beaucoup mieux.

Ferrure des mulets qui se coupent par soiblesse de reins & ensute de quelque effort. Les mulets qui ont fait quelque effort par quelque cause que ce soit, se coupent tous du derriere, & d'autant plus aisément, qu'ils sont ordinairement ferrés de maniere que la pince est beaucoup trop longue: faites - la donc plus courte & plus épaisse, & que la branche de dedans soit à la turque; ou bien faites à l'éponge un bouton à la turque, qui diminue imperceptiblement à son extrémité. Ce bouton est une sorte de crampon. Que cette même branche soit étampée maigre, pour qu'elle puisse accompagner la rondeur du pié, & que celle de dehors, à laquelle vous laisserez un leger crampon, soit étampée plus gras.

Ferrure des mulets de charrette. Ajustez aux piés des mulets destinés à tirer, un fer à cheval débordant en - dedans, en - dehors, en pince, & relevé à cette derniere partie; qu'il y ait deux crampons à chaque fer: on ne peut s'en dispenser; car sans crampon & avec un fer à la florentine, le mulet ne pourroit ni tirer ni retenir.

Ferrure des mulets de charrette qui sont boutés. Ferrez - les de même que ces derniers, mais n'ajoûtez point de crampons: ceux - ci retiendront de la pince.

Quelque long que paroisse cet article, il ne renferme pas néanmoins tous les cas qui peuvent se présenter relativement à la ferrure des chevaux, & relativement à celle des mulets: mais nous avons assez discuté les principes, pour que ces cas cessent de jetter dans l'embarras ceux auxquels ils peuvent s'offrir; car lorsqu'ils allieront la théorie & la pratique, ils surmonteront tous les obstacles, & leurs progres seront assûrés. Qui n'admirera pas néanmoins après tous les détails dans lesquels j'ai été contraint d'entrer, la sécurité des maréchaux qui dans la plûpart de leur communauté, & avant d'admettre un aspirant au nombre des maîtres, l'obligent à faire un chef - d'oeuvre de ferrure? La forme de l'épreuve est [p. 556] singuliere. On choisit un cheval, on le fait passer trois fois en présence de l'aspirant, qui est censé en examiner les piés, & en avoir connu toutes les imperfections & tous les défauts, quoique ces défauts échappent presque toûjours aux yeux des maitres même. Si la communauté lui est favorable, on lui permet seulement de prendre la mesure des piés: après quoi on renvoye l'aspirant forger les fers nécessaires. Le jour pris & fixé pour le chef - d'oeuvre, l'aspirant pare le pié d'après la routine qu'il s'est fait en errant de boutique en boutique, & il attache les fers forgés tels qu'ils sont; car il est expressément défendu de les porter de nouveau à la forge, il doit ferrer à froid: il est donc obligé de se conduire en cette occasion, comme la plus grande partie de ceux qui composent la communauté se conduisent en opérant, c'est à - dire qu'il prépare & qu'il accommode à leur imitation le pié au fer, plûtôt qu'il n'ajuste le fer pour le pié. Je laisse aux lecteurs le soin de juger des suites d'une opération ainsi pratiquée: mais j'ai de la peine à croire qu'ils puissent concilier d'une part les plaintes qu'excite l'ignorance de ces sortes d'ouvriers, & dont retentissent unanimement toutes les villes du royaume, & de l'autre le peu d'attention que l'on a d'y remédier en leur fournissant les moyens de s'instruire. Voyez Maréchal. Voyez au surplus Fer, Ferrer, Tablier, Forger . (e)

FERSE (Page 6:556)

FERSE de toile, (Marine.) On appelle ferse, un lé de toile; & dans ce sens on dit qu'une voile a tant de ferses, pour désigner sa hauteur & sa largeur. C'est la même chose que cueille. Voyez Cueille. (Z)

FERTÉ - ALAIS (Page 6:556)

FERTÉ - ALAIS, (LA) Géog. petite ville de l'île de France dans le Gatinois, sur le ruisseau de Juine, à 7 lieues S. de Paris. Long. 20d. 2'. lat. 48d. 26'. Le nom de Ferté, commun à plusieurs places de France, fignifie un lieu fort bâti sur quelque roche ferme.

En effet on voit dans l'histoire de notre nation, que les François avoient des places fortes, plûtôt destinées à se mettre à couvert de l'incursion des ennemis, qu'à loger des habitans. L'auteur des annales de Mets les appelle Firmitates. Nous lisons dans l'histoire ecclésiaftique d'Orderic. Vital. page 738. Tales tantique hostes ad pontem ferreum castra metati sunt, & firmitatem illam confestim expugnaverunt. Brompton, historien anglois, s'est servi de ce terme, que Somner explique ainsi dans son glossaire: « Un lieu, dit - il, fortifié, un donjon, une espece de citadelle »; & il le dérive du saxon. Nos anciens poëtes ont dit fermeté dans le sens de firmitas.

Li ont tolu par la guerré Et ses castiaux, & ses cités, Et ses bourgs, & ses fermetés. dit Philippe Mouskes. Et dans la vie de Bertrand du Guesclin, pag. 18. « Et n'y avoit audit chastel guere de gens qui pussent garder la fermeté». De fermeté on a fait ferté, pour signifier une forteresse, une plact de guerre. Dans le roman de Garin,

Le siége a mis environ la Ferté. Ce terme subsiste encore: car il y a plusieurs villes & châteaux que l'on appelle la Fertê, en y ajoûtant un surnom pour les distinguer; comme la Ferté - Alais qui a donné lieu à la remarque qu'on vient de transcrire, la Ferté - Bernard, la Ferté - Milon, & tant d'autres qu'on trouvera dans les dictionnaires géographiques, ainsi que dans Trévoux.

Dans le cartulaire de Philippe - Auguste, fol. 23, on joint le nom de celui qui a fait bâtir la forteresse; comme dans la Ferté - Milon, la Ferté - Baudoüin.

La Férté - Alais, en latin Firmitas Adelaidis, tire son nom, suivant Adrien de Valois, de la comtesse Adelaïde femme de Gui le Rouge, ou de la reine Adelaïde épouse de Louis VII. & mere de Philippe<cb-> Auguste. Voyez sur tout ce détail ce savant écrivain, Notin. Gall. pag. 194. Pasquier, recherah. liv. VIII. chap. xxxvij. &c. (D.J.)

Ferté - Bernard (Page 6:556)

Ferté - Bernard, (Géog.) petite ville de France dans le Maine sur l'Huisne, à six lieues du Mans. Elle est la patrie de Robect Garnier poëte françois, né en 1534, mort vers l'an 1595, & dont les tragédies ont été admirées avant le regne du bon goùt. Long. suivant Cassini, 18d. 10'. 5''. larit. 48d. 11'. 10''. (D.J.)

Ferté - Milon (Page 6:556)

Ferté - Milon, (la) Géog. petite ville de l'île de France sur l'Ourque, uniquement remarquable par la naissance du célebre Ràcine, qui après avoir partagé le sceptre dramatique avec Corneille, est mort à Paris le 22 Avril 1699, âgé de 60 ans, & comblé de gloire dans la carriere qu'il a courue. Heureux s'il eût eté aussi philosophe que grand poëte! Lon. 20d. 40'. lat. 49d. 8'. (D.J.)

FERTEL ou SCHREVE (Page 6:556)

FERTEL ou SCHREVE, s. m. (Comm.) mesure d'Allemagne pour les liquides. Le fertel est de quatre masses, & il faut vingt fertels pour une ame. Le fertel se nomme vertel à Heidelberg. Voyez les articles Féoder, Masse, &c. Dict. de Comm. de Trév. & de Chambers. (G)

Fertel (Page 6:556)

Fertel ou Fertelle, (Commerce.) mesure des grains qui contient le quart d'un boisseau. Elle n'est guere en usage que dans le pays de Brabant. On se sert aussi du fertel au Fort - Louis du Rhin, pour mesurer les grains. Quelques - uns l'appellent sac. Le fertel ou sac de froment de cette ville, pese 161 livres poids de marc, le méteil 156, & le seigle 150. Voy. Mesure, Muid, Dict. de Comm. de Trévoux, & de Chambers. (G)

FERTILE, FERTILITÉ (Page 6:556)

FERTILE, FERTILITÉ, (Jard.) se dit d'une terre qui répondant aux soins du jardinier, du vigneron, du laboureur, rapporte abondamment. (K)

FERULE (Page 6:556)

FERULE, ferula, s. f. (Hist. nat. bot.) genre de plante à fleurs en rose, disposées en ombelle & composées de plusieurs pétales, rangées en rond & soûtenues par un calice, qui devient dans la suite un fruit, dans lequel il y a deux semences fort grandes de forme ovoide, applaties & minces, qui quittent souvent leur enveloppe. Ajoûtez aux caracteres de ce genre, que les feuilles de la férule sont à - peu - près semblables à celles du fenouil & du persil. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

Férule (Page 6:556)

Férule, (Jard.) La férule vient dans les pays chauds, en Languedoc, en Provence, en Italie, en Sicile, en Espagne, en Grece, en Afrique, à Tanger, &c. On la cultive dans les jardins de quelques curieux. On en compte quatorze à quinze especes, parmi lesquelles il faut distinguer les férules de France ou d'Italie, de celles de la Grece; & la férule de Grece, de celle d'Afrique.

La férule ordinaire se nomme ferula; offic. ferula major, seu foemina Plini, Boerh. alt. 64. C. B. P. 148. Tourn. Inst. 321. Ses racines sont longues, un peu branchues, vivaces; elle pousse des tiges moelleuses, legeres, hautes de sept à huit piés, garnies de leur bas de feuilles fort grandes, branchues, découpées en une infinité de lanieres. Ses feuilles embrassent la tige par leur queue, qui est creusée en forme de gouttiere: elles sont d'un verd foncé & plombé. L'extrémité de la tige est garnie de branches, qui sont soûtenues par de petites feuilles coupées en quelques lanieres. Ses branches portent des ombelles de fleurs, composées chacune de cinq petits pétales jaunâtres, soûtenus par un fruit qui contient deux semences applaties, longues d'un demi-pouce sur quatre lignes de largeur.

C'est des tiges de cette espece de férule qui vient en Italie, en France, en Espagne, sur les côtes de la Méditerranée, dont Martial parloit quand il a dit qu'elle étoit le sceptre des pédagogues, à cause qu'<pb->

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