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En arrivant à Rome il prenoit avec lui ses collegues,
& à la tête de son corps il alloit faire son rapport
au sénat. Alors on mettoit la chose en délibération;
& si le plus grand nombre de suffrages étoit
pour déclarer la guerre, le fécial retournoit une troisieme
fois sur les frontieres du même pays, ayant la
tête couverte d'un voile de lin, avec une couronne
de verveine par - dessus; là il prononçoit en présence
au moins de trois temoins, la formule suivante de
déclaration de guerre.
On voit par cette derniere formule que nous a conservé Tite - Live, que le roi n'y est point nommé, & que tout se faisoit au nom & par l'autorité du peuple, c'est - à - dire de tout le corps de la nation.
Les historiens ne s'accordent point sur l'institution des féciaux; mais soit qu'on la donne à Numa, comme le prétendent Denys d'Halicarnasse & Plutarque, soit qu'on aime mieux l'attribuer à Ancus Martius, coniormément à l'opinion de Tite - Live & d'Aulugelle, il est toûjours très - vraissemblable que l'un ou l'autre de ces deux princes ont tiré l'idée de cet établissement des anciens peuples du Latium ou de ceux d'Ardée; & l'on ne peut guere douter qu'il n'ait été porté en Italie par les Pelasges, dont les armées étoient précédées par des hommes sacrés, qui n'avoient pour armes qu'un caducée avec des bandelettes.
Au reste, Varron remarque que de son tems les fonctions des fécialiens étoient entierement abolies, comme celles des hérauts d'armes le sont parmi nous.
Celui qui sera curieux de recourir sur ce sujet
aux sources mêmes, peut se satisfaire dans Tite - Live,
déc. 1. liv. I. c. xxjv. Cicéron, liv. II. des lois; Aulugelle, liv. XVI. ch. jv. Denys d'Halicarnasse, l. II.
Plutarque, vie de Numa; Ammien Marcellin, l. XIX.
ch. j. Diodore de Sicile, liv. VII. ch. ij. & parmi les
modernes, Rosinus Ant. Rom. lib. III. c. xxj. Struvius Ant. Rom. synt. chap. xiij. Pitisci, lexicon, &c.
Article de M. le Chevalier de
FECOND (Page 6:463)
FECOND, adj. (Littérature.) est le synonyme de
fertile quand il s'agit de la culture des terres: on peut
dire également un terrein fécond & fertile; fertiliser &
féconder un champ. La maxime qu'il n'y a point de synonymes,
veut dire seulement qu'on ne peut se servir
dans toutes les occasions des mêmes mots. Voyez
FECONDATION (Page 6:463)
FECONDATION, s. f. (Économie animale.) on
appelle ainsi la faculté prolifique, la fécondité réduite
en acte, le moment de la conception, celui où
toutes les conditions requises de la part de l'animal
mâle & de la femelle, respectivement, concourent
dans celle - ci & commencent à y opérer les changemens,
les mouvemens, en un mot, les effets nécessaires
pour la génération. Voyez
Ainsi la fécondation regarde proprement l'animal
femelle, dans lequel se fait la conception, la formation
du foetus, du petit animal ordinairement de la
même espece que celle du mâle & de la femelle qui
ont coopéré pour sa génération. Voyez
FÉCONDITÉ (Page 6:463)
FÉCONDITÉ, s. f. (Mythol. Médaill. Littérat.) divinité romaine, qui n'étoit autre que Junon: les femmes l'invoquoient pour avoir des enfans, & se soûmettoient volontiers pour en obtenir, à une pratique également ridicule & obscene. Lorsqu'elles alloient à ce dessein dans le temple de la déesse, les prêtres du temple les faisoient deshabiller, & les frappoient sur le ventre avec un foüet qui étoit fait de lanieres de peau de bouc.
Quelquefois on confond la fécondité avec la déesse Tellus, & alors elle est représentée nue jusqu'à la ceinture, & à demi - couchée par terre, s'appuyant du bras gauche sur un panier plein d'épis & autres fruits, auprès d'un arbre ou sep de vigne qui l'ombrage, & de son bras droit elle embrasse un globe ceint du zodiaque, orné de quelques étoiles; c'est ainsi qu'elle est représentée dans quelques médailles de Julia Domna; dans d'autres, c'est seulement une femme assise, tenant de la main gauche une corne d'abondance, & tendant la droite à un enfant qui est à ses genoux; enfin, dans d'autres médailles c'est une femme qui a quatre enfans, deux entre ses bras & deux debout à ses côtés: voilà sans doute le vrai symbolc de la fécondité.
Au reste, Tacite rapporte que les Romains pousserent
la flaterie envers Néron jusqu'à ériger un temple
à la fécondité de Poppée; mais cet historien nous
raconte lui - même bien d'autres traits de flaterie;
c'est un vice qui n'a point de bornes sous les tyrans
& les despotes. Voyez
Fécondité (Page 6:463)
Comme il est nécessaire en traitant de cette disposition
entant que lésée, d'exposer en quoi elle
consiste dans l'état de perfection; il est jugé convenable,
pour éviter la répétition, de renvoyer aux
articles où il sera question du défaut de fécondité, ce
qu'il y a à dire sur cette faculté, & les conditions
qu'elle exige pour être réduite en acte: ainsi voyez
FÉCULE (Page 6:463)
FÉCULE, s. f. (Pharmacie.) On appelle fécule, une poudre blanche assez semblable à l'amydon, qui [p. 464]
Les racines dont on tire communément les fécules, sont la bryone, l'iris nostras, & le pié - de - veau. Voyez ces différens articles.
On attribuoit autrefois à ces fécules les vertus médicinales des racines dont on les retiroit. Zwelfer a le premier combattu cette erreur: il dit dans ses notes sur la pharmacopée d'Augsbourg, que les fécules ne sont rien autre chose que des poudres subtiles farineuses, privées du suc végétal, qui n'ont conséquemment aucune efficacité, aucune vertu. Dans son appendix ad animadversiones, il appelle les fécules un médicament inutile & épuisé, inutile & effetum medicamenti genus. Qui pourra croire, ajoûte - t - il, qu'une racine que l'on a épuisée de son suc par l'expression, ait encore les vertus qu'elle avoit auparavant? or les fécules sont dans ce cas; elles ne different point du reste de la racine que l'on rejette comme inutile, & conséquemment on doit les bannir de l'usage médicinal.
Nous pensons aujourd'hui comme Zwelfer: on ne garde plus les fécules dans les boutiques, & les Medecins ne les demandent plus.
On donne aussi quelquefois le nom de fécules, à
ces feces vertes qui se séparent des sucs exprimés des
plantes lorsqu'on les purifie. Voyez Partie colorante
verte des plantes, au mot
FÉCULENCE (Page 6:464)
FÉCULENCE, s. f. (Medecine.) Les Medecins se
servent quelquefois de ce terme, pour désigner la
matiere sédimenteuse des urines. Voyez
FÉES (Page 6:464)
FÉES, s. f. (Belles - Lettr.) termes qu'on rencontre fréquemment dans les vieux romans & les anciennes traditions; il signifie une espece de génies ou de divinités imaginaires qui habitoient sur la terre, & s'y distinguoient par quantité d'actions & de fonctions merveilleuses, tantôt bonnes, tantôt mauvaises.
Les fées étoient une espece particuliere de divinités
qui n'avoient guere de rapport avec aucune de celles
des anciens Grecs & Romains, si ce n'est avec les
larves. Voyez
Leur origine vient d'Orient, & il semble que les Persans & les Arabes en sont les inventeurs, leur histoire & leur religion étant remplies d'histoires de fées & de dragons. Les Perses les appellent peri, & les Arabes ginn, parce qu'ils ont une province particuliere qu'ils prétendent habitée par les fées; ils l'appellent Gimnistan, & nous la nommons pays des fées. La reine des fées, qui est le chef - d'oeuvre du poëte anglois Spencer, est un poëme épique, dont les personnages & les caracteres sont tirés des histoires des fées.
Naudé, dans son Mascurat, tire l'origine des contes des fées, des traditions fabuleuses sur les parques des anciens, & suppose que les unes & les autres ont été des députés & des interpretes des volontés des dieux sur les hommes; mais ensuite il entend par fées, une espece de sorcieres qui se rendirent célebres en prédisant l'avenir, par quelque communication qu'elles avoient avec les génies. Les idées religieuses des anciens, observe - t - il, n'étoient pas à beaucoup près aussi effrayantes que les nôtres, & leur enfer & leurs furies n'avoient rien qui pût être comparé à nos démons. Selon lui, au lieu de nos sorcieres & de nos magiciennes, qui ne font que du mal, & qui sont employées aux fonctions les plus viles & les plus basses, les anciens admettoient une espece de déesses moins malfaisantes, que les auteurs latins appelloient albas dominas: rarement elles faisoient
Quoi qu'en dise Naudé, les anciens ne manquoient
point de sorcieres aussi méchantes qu'on suppose les
nôtres, témoin la Canidie d'Horace, ode V. & satyre
j. 5. Les fées ne succéderent point aux parques ni aux
sorcieres des anciens, mais plûtôt aux nymphes; car
telle étoit Egerie. Voyez
Les fées de nos romans modernes sont des êtres
imaginaires que les auteurs de ces sortes d'ouvrages
ont employés pour opérer le merveilleux ou le ridicule
qu'ils y sement, comme autrefois les poëtes faisoient
intervenir dans l'épopée, dans la tragédie, &
quelquefois dans la comédie, les divinités du Paganisme: avec ce secours, il n'y a point d'idée folle &
bisarre qu'on ne puisse hasarder. Voy. l'article
FÉERIE (Page 6:464)
FÉERIE, s. f. On a introduit la féerie à l'opéra,
comme un nouveau moyen de produire le merveilleux,
seul vrai fond de ce spectacle. Voyez
On s'est servi d'abord de la magie. Voyez
Mais ce grand poëte n'introduisit la féerie dans ses opéra, qu'en sous - ordre. Urgande dans Amadis, & Logistille dans Rolland, ne sont que des personnages sans intérêt, & tels qu'on les apperçoit à peine.
De nos jours le fond de la féerie, dont nous nous sommes formés une idée vive, legere & riante, a paru propre à produire une illusion agréable, & des actions aussi intéressantes que merveilleuses.
On avoit tenté ce genre autrefois; mais le peu de succès de Manto la fée, & de la Reine des Peris, sembloit l'avoir décrédité. Un auteur moderne, en le maniant d'une maniere ingénieuse, a montré que le malheur de cette premiere tentative ne devoit être imputé ni à l'art ni au genre.
En 1733, M. de Moncrif mit une entrée de féerie dans son ballet de l'empire de l'Amour; & il acheva de faire goûter ce genre, en donnant Zelindor roi des Silphes.
Cet ouvrage qui fut représenté à la cour, fit partie
des fêtes qui y furent données après la victoire de
Fontenoy. Voyez
MM. Rebel & Francoeur qui on ont fait la musique, ont répandu dans le chant une expression aimable, & dans la plûpart des symphonies un ton d'enchantement qui fait illusion: c'est presque partout une musique qui peint, & il n'y a que celle - là qui prouve le talent, & qui mérite des éloges. (B)
FÉEZ (Page 6:464)
FÉEZ, s. f. pl. (Jurisp.) dans la coûtume d'Anjou, article 359, sont les faix ou charges féodales & foncieres, & toutes autres charges réelles des héritages. (A)
FEILLETTE, FEUILLETTE ou FILLETTE (Page 6:464)
FEILLETTE, FEUILLETTE ou FILLETTE, s.
f. (Comm.) sorte de tonneau destiné à mettre du vin;
il signifie aussi une petite mesure de liqueurs. Voyez
FEINDRE (Page 6:464)
* FEINDRE, c'est en général se servir, pour tromper
les hommes, & leur en imposer, de toutes les
démonstrations extérieures qui designent ce qui se
passe dans l'ame. On feint des passions, des desseins,
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