ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"461"> perftition est de tous les pays, quelques mandarins se sont fait tondre en bonzes par piété.

Ils prétendent qu'il y a dans la province de Fokien près la ville de Funchuen, au bord du fleuve Feu, une montagne qui représente leur dieu Fo, avec une couronne en tête, de longs cheveux pendans sur les épaules, les mains croisées sur la poitrine, & qu'il est assis sur ses piés mis en croix, mais il suffiroit de supposer que cette montagne, comme beaucoup d'autres, vûe de loin & dans un certain aspect, eût quelque chose de cette prétendue figure, pour sèntir que des imaginations échauffées y doivent trouver une parfaite ressemblance. On voit ce qu'on veut dans la Lune; & si ces peuples idolâtres y avoient songé, ils y verroient tous leur idole. Voy. Superstition & Fanatisme. Art. de M. le Chevalier de Jaucourt.

FEAGE (Page 6:461)

FEAGE, s. m. (Jurispr.) dans sa signification propre, est un contrat d'infeodation, ou plûtôt c'est la tenuré en fief: c'est pour quoi on dit bailler à féage ou à féager, c'est - à - dire inféoder, donner en fief. Coûtume de Bretagne, art. 358 & 359.

Dans l'ancienne coûtume de Bretagne, féage est pris, mais improprement, pour l'héritage même tenu en fief. Voyez les articles 59 & 60. Mais dans l'article 300 de la même coûtume on lit ces termes, pur féage de noble fief; & il y est parlé de celui qui fait le féage, ce qui dénote que l'on a entendu la tenure en foi, ou la foi même.

Bien & féage noble, dans la coûtume d'Anjou, art. 31, & dans celle du Maine, art. 36, signifie un héritage tenu en fief. (A)

FÉAL (Page 6:461)

FÉAL, adj. (Jurispr.) en latin fidelis, est une épithete que le roi donne ordinairement à ses vassaux, & aux principaux officiers de sa maison, & aux officiers de ses cours. L'étymologie de ce terme vient de la foi que ces vassaux & officiers étoient tenus de garder au roi, à cause de leur bénéfice, fief, ou office. On disoit en vieux langage celtique, la fé, pour la foi, & de , on a formé féal, fidel, feauté, fidélité.

Les Leudes qui sous la premiere & la seconde race étoient les grands du royaume, étoient aussi indifféremment qualifiés de fideles, d'où est venu le titre de féaux que l'on a conservé à tous les grands vassaux & officiers de la couronne.

Le titre d'amé est ordinairement joint à celui de féal, soit dans les ordonnances, édits, & déclarations, soit dans les autres lettres de grande ou de petite chancellerie: mais le titre de féal est beaucoup plus distingué que celui d'amé: le roi donne celui - ci à rous ses sujets indifféremment; au lieu qu'il ne donne le titre de féal qu'aux vassaux & officiers de la couronne, & autres officiers distingués, soit de la robe ou de l'épée. Toutes les lettres que le roi envoye au parlement, contiennent cètte adresse: A nos amés & féaux les gens tenans notre cour de parlement. Il en est de même à l'égard des autres cours. (A)

FEARNES (Page 6:461)

FEARNES, (Géog.) petite ville d'Irlande dans Leinstershire, avec un évêché suffragant de Dublin, à dix - huit lieues S. de ladite ville. Long. 11. 6. lat. 52. 32. (D. J.)

FÉBRICITANT (Page 6:461)

FÉBRICITANT, adj. pris subst. (Med.) on se sert de ce mot pour désigner les malades dans lesquels la fievre est la lésion de fonctions dominante. C'est principalement dans les hôpitaux que l'on employe le terme de fébricitans, pour distinguer les différentes sortes de malades: ainsi on dit la salle des fébricitans, la salle des blessés, &c. (d)

FÉBRIFUGE (Page 6:461)

FÉBRIFUGE, adj. pris subst. (Med. Thérapeut.) febrifuga, antifebritia; on donne en général ces épithetes à tout médicament employé directement pour faire cesser la fievre, ou pour en détruire la cause & les effets.

Aimsi on ne qualifie pas de fébrifuges les purgatifs dont on use dans le traitement des fievres; parce qu'ils ne sont pas ordinairement censés agir directement contre le vice qui les a produites & les entretient, mais pour préparer les voies aux autres sortes de médicamens qui sont particulierement jugés propres à cet effet: tels que la plûpart des amers, & le quinquina principalement, qui est regardé comme spécifique à cet égard.

Ce sont donc ces derniers, auxquels l'usage soûtenu par l'expérience ou le préjugé, a attribué spécialement la qualité de fébrifuge, sur - tout pour ce qui regarde les fievres intermittentes; mais bien improprement, puisqu'on peut la trouver dans tous les moyens, quels qu'ils soient, qui peuvent être employés efficacement contre la cause des lésions de fonctions, en quoi consiste la fievre, de quelque nature qu'elle puisse être, soit continue, soit intermittente.

En effet quel est le fébrifuge, même le plus sûr spécifique en ce genre, qui opere aussi promptement, pour faire cesser la fievre, qu'un émétique, un cathartique placés à - propos? Cependant ces remedes évacuans ne sont jamais compris au nombre des fébrifuges: on ne cherche communément ceux - ci que dans la classe des altérans.

Or comme le mouvement accéléré, soit absolu, soit respectif, dans l'exercice des fonctions vitales, qui est le signe pathognomonique de la fievre, est le plus souvent le seul instrument que la nature mette en usage pour détruire la cause morbifique, & qui la détruise en effet, souvent même sans qu'il suive aucune évacuation, en agissant comme simple altérant; ne pourroit - on pas conséquemment regarder à juste titre le mouvement, l'action des solides, des fluides, en un mot l'agitation fébrile, comme le premier & le plus universel des fébrifuges? Mais on n'a peut - être pas encore bien généralement des idées justes à ce sujet; on confond le plus souvent les effets de la fievre, c'est - à - dire les mouvemens extraordinaires qui la caractérisent, avec la cause même qui rend ces mouvemens nécessaires. Voy. Effort (Econ. anim.) On n'a encore trop communément en vûe que des matieres médicinales, lorsqu'il s'agit de fébrifuges dans la Medecine pratique.

C'est par conséquent sous cette restriction, que pour se conformer aux idées les plus reçûes, il devroit être ici question de cette sorte de remede, s'il étoit possible d'en traiter d'une maniere méthodique: mais ce seroit induire en erreur, que de proposer des genres & des especes de fébrifuges; ils ne sont pas susceptibles d'une pareille division, à moins que l'on n'enfasse une qui réponde à celle des genres & des especes de fievre; que l'on n'indique ceux qui conviennent aux différentes natures de fievre: mais alors c'est tomber dans le cas de faire l'exposition de la méthode, de traiter la fievre en général & toutes ses différences en particulier, ce qui n'est pas de cet article: ainsi il faut recourir au mot Fievre, où se trouve, dans le plus grand détail dont soit susceptible cet ouvrage, & d'une maniere qui n'y laisse rien à desirer, tout ce qui peut être dit concernant les différentes curations de toutes les diverses affections qui sont comprises sous co mot.

Voyez aussi toutes les généralités concernant les remedes évacuans, comme les articles Vomitif, Purgatif, Sudorifique, Diurétique , &c. concernant les altérans, comme les articles Apéritif, Astringent, Anodyn , &c. En un mot presque toutes les classes, tous les genres de remedes tant diététiques, chirurgicaux, que pharmaceutiques, & les moraux même, peuvent fournir des fébrifuges différens, selon la différence des causes de la fievre, selon qu'elle dépend du vice des solides ou de celui [p. 462] des fluides, qu'elle est simple ou compliquée, qu'elle est occasionnée par des affections du corps, ou par celles de l'ame: ainsi on peut dire que le ressort des fébrifuges n'est guere différent de la Thérapeutique entiere, parce qu'il n'est presque point de cause morbifrque qui ne puisse être ou devenir celle de la fievre immédiatement ou par accident.

Telle est l'idée que l'on peut donner des fébrifuges en général.

Quant aux médicamens particuliers auxquels on attribue préférablement à tous autres la qualité de fébrifuge, voyez Amer (Mat. med.), Centaurée, Cascarille, &c. mais sur - tout Quinquina ou Kina, qui est le fébrifuge par excellence. (d)

FÉBRILE (Page 6:462)

FÉBRILE, adj. pris subst. (Medecine.) se dit de ce qui a rapport à la fievre, comme la cause fébrile, c'est - à - dire ce qui produit la fievre: on appelle aussi fébrile, ce qui est l'effet de la fievre, comme le froid fébrile, la chaleur fébrile, le délire fébrile, le vomissement, la diarrhée, &c. fébriles, c'est - à - dire les symptomes tels & tels produits par la fievre. Voyez Fievre. (d)

FEBRUA ou FEBRUATA (Page 6:462)

* FEBRUA ou FEBRUATA, (Mytholog.) c'est le surnom de Junon regardée comme déesse des purifications, & comme présidant à la délivrance des femmes dans les douleurs de l'enfantement. Les fébruales ou februes, fêtes célébrées en Février, lui étoient consacrées. Voyez l'article suivant.

Februa (Page 6:462)

Februa ou Februes, s. f. pl. (Hist. anc.) c'est - à - dire purification, est le nom d'une fête que les Romains célébroient au mois de Février, pour les manes des morts. Voyez Manes.

On y faisoit des sacrifices, & on rendoit les derniers devoirs aux ames des défunts, dit Macrobe, Satur. l. I. c. xiij. & c'est de cette fête que le mois de Février prit son nom. Voyez Février.

On ne sait point au juste quel étoit le but de ces sacrifices: Pline dit qu'on les faisoit pour rendre les dieux infernaux propices aux morts, plûtôt que pour les appaiser (comme quelques modernes semblent le croire), & qu'ils s'offroient à ces dieux. Ce qui confirme ce sentiment, est que Pluton est surnommé Februos. Ils duroient douze jours.

Ce mot est fort ancien dans la langue latine, où dès l'origine de Rome on disoit februa pour purification, & februare pour purifier. Varron nous apprend, de ling. l. V. qu'il venoit de Fabius. Vossius & plusieurs autres croyent qu'il étoit formé de ferveo, j'ai chaud, parce que les purifications se faisoient par le feu ou avec l'eau chaude. Quelques - uns remontent plus haut, & font descendre ce mot de phar ou phavar, qui en syriaque & en arabe signifient la même chose que ferbaet, efferbait, & peut - être a - t - il eu dans ces langues le sens de purifier; car ce verbe phavar, signifie en arabe préparer un certain mets particulier à une femme en couche, pour chasser l'arriere - faix & autres impuretés qui restent dans la matrice après l'enfantement; de même que les Romains ont donné le nom de februa à la divinité, qui, selon eux, délivroit les femmes de ces mêmes impuretés. Ovide, Fast. l. II. v. 4. dit qu'anciennement februa signifioit de la laine, & que ce nom fut donné aux purifications, parce qu'on s'y servoit de laine. Dictionn. de Trévoux & Chambers. (G)

FECALE (Page 6:462)

FECALE (Matiere), Medecine. Les Medecins donnent ce nom aux excrémens du ventre, dont l'évacuation se fait par le fondement, au marc des alimens mêlé avec la partie grossiere des sucs digestifs qui n'ont pas été susceptibles d'entrer dans la composition du chyle. Voy. Excrément, Déjection. Il a été traité au long de ce qui a rapport à ce sujet, dans ce dernier article. (d)

FECES (Page 6:462)

FECES, s. f. pl. (Pharmacie, Chimie.) On appelle en Chimie & en Pharmacie feces, le sédiment qui se forme sous une liqueur qui a fermenté comme le vin, la biere, le cidre, &c. c'est ce que tout le monde connoît sous le nom de lie. Voyez Lie de Vin. Ce nom se donne aussi aux matieres non dissoutes qui troublent les infusions, les décoctions, & qui se précipitent ou s'affaissent par le repos, ou qu'on sépare du liquide par la voie de la filtration ou de la clarification avec le blanc - d'oeuf. Voyez Filtration, Clarification.

On appelle aussi feces, la partie colorante verte qui trouble les sucs exprimés des plantes; cette partie est encore plus connue en Phaimacie sous le nom particulier de fécule. Voyez Fécule, Suc.

Feces (Page 6:462)

Feces ou Lie d'Huile, amurca. Voyez Lie d'Huilf. (b)

FECIAL (Page 6:462)

FECIAL ou FÉCIALIEN, s. m. (Hist. rom.) ferialis ou fecialis; nom d'un officier public chez les anciens Romains, don! le principal ministere étoit de déclarer la guerre ou de négocier la paix.

Je ghsse sur l'origine inconnue du mot fécial, pour rapporter uniquement l'étymologie qu'en donne Festus, laquelle, quoique très - recherchée, est encore moins ridicule que celles de Plutaique, de Varron, & de nos modernes. Festus la tire du verbe ferio, je frappe, parce que ferire foedus, signifie faire un traité; de sorte qu'il faut, selon notre grammairien, qu'on ait dit par abus fecialis pour ferialis. Passons à d'histoire.

Les féciaux furent institués au nombre de vingt: on les choisissoit des meilleures familles, & ils composoient un collége fort considerable à Rome. Denys d'Halicarnasse ajoûte que leur charge, qu'il nomme sacerdocé, ne finissoit qu'avec la vie; que leur personne étoit sacrée comme celle des autres prêtres; que c'étoit à eux à écouter les plaintes des peuples qui soûtenoient avoir reçu quelque injure des Romains, & qu'ils devoient, si les plaintes étoient réputées justes, se saisir des coupables & les livrer à ceux qui avoient été lésés; qu'ils connoissoient du droit des ambassadeurs & des envoyés; qu'ils faisoient les traités de paix & d'alliance; & qu'enfin ils veilloient à leur observation.

Ce détail est très - instructif, & de plus prouve deux choses: la premiere, qu'il y avoit quelque rapport entre les féciaux de Rome & les officiers que les Grecs appelloient érénophylaques, c'est à - dire conservateurs de la paix: la seconde, que nos anciens hérauts d'armes ne répondent point à la dignité dont joüissoient les féciaux. Voyez Héraut d'Armes.

L'an de Rome 114, dit Tite Live, Rome vit ses frontieres ravagées par les incursions des Latins, & Ancus Martius connut par sa propre expérience, que le throne exige encore d'autres vertus que la piété; cependant pour soûtenir toûjours son caractere, avant que de prendre les armes, il envoya aux ennemis un héraut ou officier qu'on appelloit fécialien. Ce héraut tenoit en main une javeline ferrée pour preuve de sa commission.

Armé de cette javeline, il se transportoit sur les frontieres du peuple dont les Romains croyoient avoir droit de se plaindre. Dès qu'il y étoit arrivé, il reclamoit à haute voix l'objet que Rome prétendoit qu'on avoit usurpé sur elle, ou bien il exposoit d'autres griefs, & la satisfaction que Rome demandoit pour les torts qu'elle avoit reçûs: il en prenoit Jupiter à témoin en ces termes, qui renfermoient une terrible imprécation contre lui - même: « Grands dieux! si c'est contre l'équité & la justice que je viens ici au nom du peuple romain demander satisfaction, ne souffrez point que je revoye jamais ma patrie ». Il repétoit les mêmes termes à l'entrée de la ville & dans la place publique.

Lorsqu'au bout de 33 jours Rome ne recevoit point la satisfaction qu'elle avoit demandée, le fécial alloit

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