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Ils prétendent qu'il y a dans la province de Fokien
près la ville de Funchuen, au bord du fleuve Feu, une
montagne qui représente leur dieu Fo, avec une couronne
en tête, de longs cheveux pendans sur les épaules, les mains croisées sur la poitrine, & qu'il est assis
sur ses piés mis en croix, mais il suffiroit de supposer
que cette montagne, comme beaucoup d'autres,
vûe de loin & dans un certain aspect, eût quelque
chose de cette prétendue figure, pour sèntir que des
imaginations échauffées y doivent trouver une parfaite
ressemblance. On voit ce qu'on veut dans la
Lune; & si ces peuples idolâtres y avoient songé, ils
y verroient tous leur idole. Voy.
FEAGE (Page 6:461)
FEAGE, s. m. (Jurispr.) dans sa signification propre, est un contrat d'infeodation, ou plûtôt c'est la tenuré en fief: c'est pour quoi on dit bailler à féage ou à féager, c'est - à - dire inféoder, donner en fief. Coûtume de Bretagne, art. 358 & 359.
Dans l'ancienne coûtume de Bretagne, féage est pris, mais improprement, pour l'héritage même tenu en fief. Voyez les articles 59 & 60. Mais dans l'article 300 de la même coûtume on lit ces termes, pur féage de noble fief; & il y est parlé de celui qui fait le féage, ce qui dénote que l'on a entendu la tenure en foi, ou la foi même.
Bien & féage noble, dans la coûtume d'Anjou, art. 31, & dans celle du Maine, art. 36, signifie un héritage tenu en fief. (A)
FÉAL (Page 6:461)
FÉAL, adj. (Jurispr.) en latin fidelis, est une épithete que le roi donne ordinairement à ses vassaux, & aux principaux officiers de sa maison, & aux officiers de ses cours. L'étymologie de ce terme vient de la foi que ces vassaux & officiers étoient tenus de garder au roi, à cause de leur bénéfice, fief, ou office. On disoit en vieux langage celtique, la fé, pour la foi, & de fé, on a formé féal, fidel, feauté, fidélité.
Les Leudes qui sous la premiere & la seconde race étoient les grands du royaume, étoient aussi indifféremment qualifiés de fideles, d'où est venu le titre de féaux que l'on a conservé à tous les grands vassaux & officiers de la couronne.
Le titre d'amé est ordinairement joint à celui de féal, soit dans les ordonnances, édits, & déclarations, soit dans les autres lettres de grande ou de petite chancellerie: mais le titre de féal est beaucoup plus distingué que celui d'amé: le roi donne celui - ci à rous ses sujets indifféremment; au lieu qu'il ne donne le titre de féal qu'aux vassaux & officiers de la couronne, & autres officiers distingués, soit de la robe ou de l'épée. Toutes les lettres que le roi envoye au parlement, contiennent cètte adresse: A nos amés & féaux les gens tenans notre cour de parlement. Il en est de même à l'égard des autres cours. (A)
FEARNES (Page 6:461)
FEARNES, (Géog.) petite ville d'Irlande dans Leinstershire, avec un évêché suffragant de Dublin, à dix - huit lieues S. de ladite ville. Long. 11. 6. lat. 52. 32. (D. J.)
FÉBRICITANT (Page 6:461)
FÉBRICITANT, adj. pris subst. (Med.) on se sert de ce mot pour désigner les malades dans lesquels la fievre est la lésion de fonctions dominante. C'est principalement dans les hôpitaux que l'on employe le terme de fébricitans, pour distinguer les différentes sortes de malades: ainsi on dit la salle des fébricitans, la salle des blessés, &c. (d)
FÉBRIFUGE (Page 6:461)
FÉBRIFUGE, adj. pris subst. (Med. Thérapeut.) febrifuga, antifebritia; on donne en général ces épithetes à tout médicament employé directement pour faire cesser la fievre, ou pour en détruire la cause & les effets.
Aimsi on ne qualifie pas de fébrifuges les purgatifs dont on use dans le traitement des fievres; parce qu'ils ne sont pas ordinairement censés agir directement contre le vice qui les a produites & les entretient, mais pour préparer les voies aux autres sortes de médicamens qui sont particulierement jugés propres à cet effet: tels que la plûpart des amers, & le quinquina principalement, qui est regardé comme spécifique à cet égard.
Ce sont donc ces derniers, auxquels l'usage soûtenu par l'expérience ou le préjugé, a attribué spécialement la qualité de fébrifuge, sur - tout pour ce qui regarde les fievres intermittentes; mais bien improprement, puisqu'on peut la trouver dans tous les moyens, quels qu'ils soient, qui peuvent être employés efficacement contre la cause des lésions de fonctions, en quoi consiste la fievre, de quelque nature qu'elle puisse être, soit continue, soit intermittente.
En effet quel est le fébrifuge, même le plus sûr spécifique en ce genre, qui opere aussi promptement, pour faire cesser la fievre, qu'un émétique, un cathartique placés à - propos? Cependant ces remedes évacuans ne sont jamais compris au nombre des fébrifuges: on ne cherche communément ceux - ci que dans la classe des altérans.
Or comme le mouvement accéléré, soit absolu,
soit respectif, dans l'exercice des fonctions vitales,
qui est le signe pathognomonique de la fievre, est le
plus souvent le seul instrument que la nature mette
en usage pour détruire la cause morbifique, & qui la
détruise en effet, souvent même sans qu'il suive aucune
évacuation, en agissant comme simple altérant;
ne pourroit - on pas conséquemment regarder
à juste titre le mouvement, l'action des solides, des
fluides, en un mot l'agitation fébrile, comme le premier
& le plus universel des fébrifuges? Mais on n'a
peut - être pas encore bien généralement des idées
justes à ce sujet; on confond le plus souvent les effets
de la fievre, c'est - à - dire les mouvemens extraordinaires
qui la caractérisent, avec la cause même
qui rend ces mouvemens nécessaires. Voy.
C'est par conséquent sous cette restriction, que
pour se conformer aux idées les plus reçûes, il devroit
être ici question de cette sorte de remede, s'il
étoit possible d'en traiter d'une maniere méthodique:
mais ce seroit induire en erreur, que de proposer
des genres & des especes de fébrifuges; ils ne sont pas
susceptibles d'une pareille division, à moins que l'on
n'enfasse une qui réponde à celle des genres & des especes
de fievre; que l'on n'indique ceux qui conviennent
aux différentes natures de fievre: mais alors
c'est tomber dans le cas de faire l'exposition de la
méthode, de traiter la fievre en général & toutes ses
différences en particulier, ce qui n'est pas de cet article: ainsi il faut recourir au mot
Voyez aussi toutes les généralités concernant les
remedes évacuans, comme les articles
Telle est l'idée que l'on peut donner des fébrifuges en général.
Quant aux médicamens particuliers auxquels on
attribue préférablement à tous autres la qualité de
fébrifuge, voyez
FÉBRILE (Page 6:462)
FÉBRILE, adj. pris subst. (Medecine.) se dit de
ce qui a rapport à la fievre, comme la cause fébrile,
c'est - à - dire ce qui produit la fievre: on appelle aussi
fébrile, ce qui est l'effet de la fievre, comme le froid
fébrile, la chaleur fébrile, le délire fébrile, le vomissement,
la diarrhée, &c. fébriles, c'est - à - dire les symptomes
tels & tels produits par la fievre. Voyez
FEBRUA ou FEBRUATA (Page 6:462)
* FEBRUA ou FEBRUATA, (Mytholog.) c'est le surnom de Junon regardée comme déesse des purifications, & comme présidant à la délivrance des femmes dans les douleurs de l'enfantement. Les fébruales ou februes, fêtes célébrées en Février, lui étoient consacrées. Voyez l'article suivant.
Februa (Page 6:462)
On y faisoit des sacrifices, & on rendoit les derniers
devoirs aux ames des défunts, dit Macrobe,
Satur. l. I. c. xiij. & c'est de cette fête que le mois
de Février prit son nom. Voyez
On ne sait point au juste quel étoit le but de ces sacrifices: Pline dit qu'on les faisoit pour rendre les dieux infernaux propices aux morts, plûtôt que pour les appaiser (comme quelques modernes semblent le croire), & qu'ils s'offroient à ces dieux. Ce qui confirme ce sentiment, est que Pluton est surnommé Februos. Ils duroient douze jours.
Ce mot est fort ancien dans la langue latine, où dès l'origine de Rome on disoit februa pour purification, & februare pour purifier. Varron nous apprend, de ling. l. V. qu'il venoit de Fabius. Vossius & plusieurs autres croyent qu'il étoit formé de ferveo, j'ai chaud, parce que les purifications se faisoient par le feu ou avec l'eau chaude. Quelques - uns remontent plus haut, & font descendre ce mot de phar ou phavar, qui en syriaque & en arabe signifient la même chose que ferbaet, efferbait, & peut - être a - t - il eu dans ces langues le sens de purifier; car ce verbe phavar, signifie en arabe préparer un certain mets particulier à une femme en couche, pour chasser l'arriere - faix & autres impuretés qui restent dans la matrice après l'enfantement; de même que les Romains ont donné le nom de februa à la divinité, qui, selon eux, délivroit les femmes de ces mêmes impuretés. Ovide, Fast. l. II. v. 4. dit qu'anciennement februa signifioit de la laine, & que ce nom fut donné aux purifications, parce qu'on s'y servoit de laine. Dictionn. de Trévoux & Chambers. (G)
FECALE (Page 6:462)
FECALE (
FECES (Page 6:462)
FECES, s. f. pl. (Pharmacie, Chimie.) On appelle en Chimie & en Pharmacie feces, le sédiment qui se
On appelle aussi feces, la partie colorante verte
qui trouble les sucs exprimés des plantes; cette partie
est encore plus connue en Phaimacie sous le nom
particulier de fécule. Voyez
Feces (Page 6:462)
FECIAL (Page 6:462)
FECIAL ou FÉCIALIEN, s. m. (Hist. rom.) ferialis ou fecialis; nom d'un officier public chez les anciens Romains, don! le principal ministere étoit de déclarer la guerre ou de négocier la paix.
Je ghsse sur l'origine inconnue du mot fécial, pour rapporter uniquement l'étymologie qu'en donne Festus, laquelle, quoique très - recherchée, est encore moins ridicule que celles de Plutaique, de Varron, & de nos modernes. Festus la tire du verbe ferio, je frappe, parce que ferire foedus, signifie faire un traité; de sorte qu'il faut, selon notre grammairien, qu'on ait dit par abus fecialis pour ferialis. Passons à d'histoire.
Les féciaux furent institués au nombre de vingt: on les choisissoit des meilleures familles, & ils composoient un collége fort considerable à Rome. Denys d'Halicarnasse ajoûte que leur charge, qu'il nomme sacerdocé, ne finissoit qu'avec la vie; que leur personne étoit sacrée comme celle des autres prêtres; que c'étoit à eux à écouter les plaintes des peuples qui soûtenoient avoir reçu quelque injure des Romains, & qu'ils devoient, si les plaintes étoient réputées justes, se saisir des coupables & les livrer à ceux qui avoient été lésés; qu'ils connoissoient du droit des ambassadeurs & des envoyés; qu'ils faisoient les traités de paix & d'alliance; & qu'enfin ils veilloient à leur observation.
Ce détail est très - instructif, & de plus prouve
deux choses: la premiere, qu'il y avoit quelque rapport
entre les féciaux de Rome & les officiers que les
Grecs appelloient érénophylaques, c'est à - dire conservateurs de la paix: la seconde, que nos anciens hérauts
d'armes ne répondent point à la dignité dont
joüissoient les féciaux. Voyez
L'an de Rome 114, dit Tite Live, Rome vit ses frontieres ravagées par les incursions des Latins, & Ancus Martius connut par sa propre expérience, que le throne exige encore d'autres vertus que la piété; cependant pour soûtenir toûjours son caractere, avant que de prendre les armes, il envoya aux ennemis un héraut ou officier qu'on appelloit fécialien. Ce héraut tenoit en main une javeline ferrée pour preuve de sa commission.
Armé de cette javeline, il se transportoit sur les
frontieres du peuple dont les Romains croyoient
avoir droit de se plaindre. Dès qu'il y étoit arrivé,
il reclamoit à haute voix l'objet que Rome prétendoit
qu'on avoit usurpé sur elle, ou bien il exposoit
d'autres griefs, & la satisfaction que Rome demandoit
pour les torts qu'elle avoit reçûs: il en prenoit
Jupiter à témoin en ces termes, qui renfermoient
une terrible imprécation contre lui - même:
Lorsqu'au bout de 33 jours Rome ne recevoit point
la satisfaction qu'elle avoit demandée, le fécial alloit
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