ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"413"> des plantes graminées diversement préparées, telles que le ris, le gruau, l'orge mondé; la farine de froment, celle de maïs; les pâtes d'Italie, comme sémoule, vermicelli, macarons, &c. dont on fait des cremes, des bouillies, des potages. Nous employons le sagou de la même maniere. Quelques medecins ont proposé un chocolat de châtaignes, en titre d'aliment médicamenteux. Voy. Ris, Gruau, Orge, Froment, Maïs, Pate d'Italie, Sagou, Chataigne .

C'est sous cette forme que les Medecins prescrivent les farineux dans le traitement de plusieurs maladies chroniques: le systeme de medecine dominant leur attribue une qualité adoucissante, incrassante; oorrigeant l'acrimonie alkaline; émoussant ou embatrassant les sels exaltés, acres, corrosifs, & les huiles atténuées, dépouillées de leur terre, rendues acres, volatiles, fétides, &c. Le grand Boerhaave, qui a conçû sous cette idée le vice des humeurs, qu'il attribue à un alkali spontanée, propose les farineux contre les maladies qui dépendent de cette cause. Voyez Boerhaave, aphorism. chap. morbi ex alkalino spontaneo. Le même auteur met les farineux au nombre des causes qui produisent les constitutions des humeurs, qu'il appelle acide spontanée & glutineuse spontanée. Les farineux non fermentés sont regardés assez généralement comme souverains dans le marasme, l'hémophthysie, la phthysie pulmonaire, les ulceres des autres visceres, le scorbut de mer, &c. & leur usage est en effet assez salutaire dans ces cas; ce qui ne prouve cependant rien en faveur des qualités adoucissantes, incrassantes, &c. dont nous venons de parler. Voyez Incrassant. Leur véritable utilité dans ces maladies, peut très - bien se borner à la maniere dont elles affectent les organes de la digestion, du moins cette action peut - elle se comprendre facilement; au lieu que la nullité de leur prétendue opération sur le corps même des humeurs, est à - peu - près démontrable. Voyez Incrassant.

La pente à se convertir en acide, ou à engendrer dans les humeurs l'acide spontanée & le glutineux, glutinosum pingue, attribuée aux farineux, est une qualité vague, au moins trop peu définie; qu'on pourroir même absolument nier, d'après les conneissances assez positives que nous avons, qu'un acide spontanée ne prédomine jamais dans les humeurs animales, & qu'elles ne sont jamais véritablement glutineuses. On avanceroit une chose plus vraie, si on se bornoit à dire que les farineux sont plus propres à produire des acides dans les premieres voies, que la plûpart des alimens tirés des animaux. En général, on ne sauroit admettre dans les farineux aucune qualité véritablement médicamenteuse, altérante, exerçant une action prompte sur les humeurs ou sur les solides; nous ne leur connoissons que cette opération lente, manifestée par un usage long & continu qui est propre aux alimens.

On a reproché aux farineux non fermentés d'être pesans sur l'estomac, c'est - à - dire de résister à l'action des organes digestifs, & au mélange des humeurs digestives; aux farineux non fermentés, dis - je, car on pense que la fermentation a détruit cette qualité dans les farineux réduits en pain. M. Roüelle, qui est dans cette opinion, propose dans ses leçons de Chimie, de substituer à la farine de froment ordinaire, dont on fait à Paris la bouillie pour les enfans, la farine du malt ou grain germé; car la germination équivaut à la fermentation panaire. Voyez Pain. Cette vûe est d'un esprit plein de sagacité, & tourné aux recherches utiles. Cependant la bouillie de farine non fermentée, ne produit chez les enfans aucun mal bien constaté; la panade qu'on leur donne dans plusieurs provinces du royaume, au lieu de la bouillie, qui y est absolument inconnue, n'a sur ce der<cb-> nier aliment aucun avantage observé: or la panade est absolument analogue à la bouillie de grain germé; & dans le cas où l'on viendroit à découvrir par des observations nouvelles, qu'elle est préférable à la bouillie ordinaire, il seroit beaucoup plus commode d'y avoir recours qu'à la bouillie de grain germé, qui est une matiere assûrément moins commune que le pain.

Voici ce que nous connoissons de plus positif sur l'usage des alimens farineux non fermentés. Les peuples qui en font leur principale nourriture, ont l'air sain, le teint frais & fleuri; ils sont gras, lourds, paresseux, peu propres aux exercices & aux travaux pénibles; sans vivacité, sans esprit. sans desirs & sans inquiétude. Les farineux ont donc la propriété d'engraisser ou d'empâter par un long usage; les Medecins pourroient les employer à ce titre dans plusieurs cas. Ce corollaire pratique se peut déduire facilement des effets connus que nous venons de rapporter; mais la vûe d'engraisser n'a pas encore été comptée parmi les indications médicinales: plusieurs substances farineuses sont employées extérieurement sous la forme de cataplasme. Voyez plus bas Farines résolutives. (b)

Farine de Brique (Page 6:413)

Farine de Brique, (Chimie.) on appelle ainsi la brique réduite en poudre subtile.

Farine (Page 6:413)

Farine, (Matiere médicale & Diete.) On se sert en Medecine d'un grand nombre de farines: celles que l'on retire de l'orge, de l'avoine, du seigle, de la semence de lin, s'employent fort souvent en cataplasme. On leur attribue la vertu de ramollir & de résoudre. Voyez Emollient & Résolutif. La farine de ris, d'avoine, sont d'un fréquent usage parmi nous: on les fait prendre cuites avec de l'eau, ou du lait, & du sucre. Voyez Ris, Avoine.

La farine de froment est d'un usage trop connu dans l'économie ordinaire de la vie; il suffit que l'on fasse attention que c'est avec elle que nous préparons la meilleure & la plue saine de toutes nos nourritures, le pain: mais nous ferons ici une remarque d'après M. Roüelle, célebre apoticaire & savant chimiste, qui dans ses excellentes leçons, dit que l'usage où l'on est de faire la bouillie (aliment ordinaire des enfans) avec la farine de froment, est pernicieux; & il s'appuie sur une vérité reconnue de tout le monde. Personne, dit ce célebre académicien, ne voudroit manger de pain non levé; l'expérience apprend qu'il est alors très - indigeste; cependant, ajoûte - t - il, nous en faisons tous les jours prendre à nos enfans; car qu'est - ce que de la bouillie, sinon du pain non levé, non fermenté? Il voudroit donc qu'on préparât cet aliment des enfans avec du pain leger, que l'on feroit bouillir avec le lait, c'est - à - dire qu'on leur fît de la panade, ou bien que l'on fît fermenter le grain avant que de le moudre, comme il se pratique pour la bierre, c'est - à - dire que cette bouillie seroit préparée avec la farine du malt de froment: on auroit seulement la précaution de la faire moudre plus fine que pour la bierre; cette farine étant tamisée, feroit, selon M. Roüelle, une excellente nourriture pour les enfans; la viscosité ordinaire de la farine seroit rompue par la germination du grain; le corps muqueux, qui est la partie nutritive, seroit développé par la fermentation que le pain à éprouvé dans la germination; en un mot, les enfans prendroient un aliment de facile digestion. Nous croyons que l'on ne sauroit trop faire d'attention à la remarque judicieuse de M. Roüelle; elle est digne d'un physicien, ami de la société, en un mot, d'un bon citoyen. (b)

Farines résolutives (Page 6:413)

Farines résolutives (les quatre), Pharmacie. On entend sous cette seule dénomination les farines d'orge, de lupins, d'orobe, & de féves; non qu'elles soient les seules qui possedent la vertu résolutive, [p. 414] celles de lin, de fénugrec, & bien d'autres, le sont également: mais l'usage a prévalu; & les quatre que nous avons nommées, ont été regardées comme possédant éminemment cette vertu. Voyez Résolutif.

Les quatre farines résolutives font d'un fréquent usage: on les fait entrer dans presque tous les cataplasmes, même dans ceux dont on n'attend qu'un effet émollient; on les mêle avec la pulpe des plantes émollientes ou résolutives. Voyez Cataplasme. (b)

Farine minérale (Page 6:414)

Farine minérale, (Hist. nat. minéral.) Ce nom a été donné par quelques auteurs, à une espece de terre marneuse ou crétacée, en poudre fort legere, douce au toucher, très - friable, d'une couleur blanche, & par conséquent semblable à de la farine de froment.

Plusieurs historiens allemands font mention de cette substance, & disent qu'en plusieurs endroits d'Allemagne, dans des tems de famine & de disette, causées par de grandes sécheresses, des pauvres gens, trompés par la ressemblance, ayant découvert par hasard cette espece de craie ou de marne, ont cru que la providence leur offroit un moyen de suppléer à la nourriture qui leur manquoit; en conséquence, ils se sont servi de cette prétendue farine pour faire du pain, & la mêloient avec de la farine ordinaire: mais cette nourriture, peu analogue à l'homme, en fit périr un grand nombre, & causa des maladies très dangereuses à beaucoup d'autres. Cela n'est pas surprenant, attendu que cette substance pouvoit contenir une portion d'arsenic, ou de quelqu'autre matiere nuisible: d'ailleurs une semblable nourritute ne pouvoit être que très - incommode & fatigante pour l'estomac. La farine minérale ne doit être regardée que comme une espece de craie fort divisée, tout àfait semblable à celle qu'on nomme lac lunoe, ou lait de lune. Voyez la minéralogie de Wallerius, tom. I. & Bruckmann, épistoloe itinerarioe centuria, I. épistol. xv. ( - )

Farine empoisonnée (Page 6:414)

Farine empoisonnée, (Chimie métallurg.) expression par laquelle les Allemands designent l'arsenic sublimé dans les travaux en grand, sous la forme d'une poudre, que la fumée qui passe par le même canal, rend grise. Voyez Arsenic, & Sublimatoire en grand. Article de M. de Viliers.

Fariné, Farineux (Page 6:414)

Fariné, Farineux, en Peinture, se dit d'un ouvrage où l'arriste a employé des couleurs claires & fades, & dont les carnations sont trop blanches & les ombres trop grises; les Peintres appellent ce coloris farineux.

FARINER, FARINEUX (Page 6:414)

FARINER, FARINEUX, (Jardinage.) se dit d'un fruit qui manque d'eau, & qui en rend le goût très mauvais. (K)

FARLOUSE (Page 6:414)

FARLOUSE, s. f. (Hist. nat. Ornitholog.) alauda pratorum, aloüette des prés; elle est presque de moitié plus petite que l'aloüette ordinaire; elle a plus de verd sur son plumage, dont les couleurs sont cependant moins belles: la farlouse fait son nid dans les prés, & se cache quelquefois sur les arbres. Il est difficile de l'élever, mais lorsqu'on y est parvenu, elle chante très - agréablement. Ray, synop. avium meth. Voyez Oiseau. (I)

FARO (Page 6:414)

FARO, s. m. (Géog.) ville de Portugal, au royaume d'Algarve, avec un port sur la côte du golphe de Cadix, & un évêché suffragant d'Eyora. Alphonse roi de Portugal la prit sur les Maures en 1249: elle est à six milles sud de Tavira, quatorze est de Lagos, quarante sud - oüest d'Evora, neuf de l'embouchure de la Guadiana. Long. 9d. 48'. lat. 36d. 54'. Article de M. l Chevalier de Jaucourt.

FAROUCHE (Page 6:414)

* FAROUCHE, adj. (Gramm.) épithete que nous donnons aux animaux sauvages, pour exprimer cet excès de timidité qui les éloigne de notre présence; qui les retient dans les antres au fond des forêts & dans les lieux deserts, & qui les arme contre nous & contr'eux - mêmes, lorsque nous en voulons à leur liberté. Le correlatif de farouche est apprivoisé. On a transporté cette épithete des animaux à l'homme, ou de l'homme aux animaux.

Farouche (Page 6:414)

Farouche, (Manége.) Un cheval farouche est celui que la présence de l'homme étonne; que son approche effraye, & qui peu sensible à ses caresses, le fuit & se dérobe à ses soins. Est - il saisi? est - il arrêré par les liens, qui sont les marques ordinaires de sa dépendance & de sa captivité? Il se rend inaccessible; le plus leger attouchement le pénetre d'épouvante; il s'en défend, soit avec les dents, soit avec les piés, jusqu'à ce que vaincu par la patience, la douceur, & l'habitude de ne recevoir que de nos mains les alimens qui peuvent le satisfaire, il s'apprivoise, nous desire, & s'attache à nous.

Tels sont en général les chevaux sauvages, nés dans les forêts ou dans les deserts; tels sont les poulains que nous avons long - tems délaissés & abandonnés dans les paturages; telles sont certaines races de chevaux indociles, & moins portés à la familiarité & à la domesticité, que le reste de l'espece; tels étoient sans doute ceux des Assyriens, selon le rapport de Xénophon, ils étoient toûjours entravés; le tems que demandoit l'action de les détacher & de les harnacher, étoit si considérable, que ces peuples, dans la crainte du desordre où les auroit jettés la moindre surprise de la part des ennemis, par l'impossibilité où ils se voyoient de les équiper avec promptitude, étoient toûjours obligés de se retrancher dans leur camp.

Il en est encore, dont une éducation mal entendue a perverti, pour ainsi dire, le caractere; que les châtimens & la rigueur ont aliénés, & qui ayant contracté une sorte de férocité, haïssent l'homme plûtôt qu'ils ne le redoutent. Ceux - ci, qu'un semblable traitement auroit avilis, s'ils n'eussent apporté en naissant la fierté, la générosité, & le courage, que communément on observe en eux, n'en sont que plus indomptables. Il est extrèmement difficile de trouver une voie de les adoucir; notre unique ressource est, en nous en défiant sans cesse, de les prévenir par des menaces, de leur imprimer la plus grande crainte, de les châtier & de les punir de leurs moindres excès.

Quant aux premiers, si notre attention à ne les jamais surprendre en les abordant, & à ne les aborder qu'en les flatant, & en leur offrant quelques alimens; si des caresses repétées, si l'assiduité la plus exacte à les servir & à leur parler, ne peuvent surmonter leur timidité naturelle, & captiver leur inclination, le moyen le plus sûr d'y parvenir, est de leur supprimer d'abord, pendant l'espace de vingt - quatre heures, toute espece de nourriture, & de leur faire éprouver la faim & la soif même. En les privant ainsi d'un bien dont il leur est impossible de se passer, & de joüir sans notre secours, nous convertissons le besoin en nécessité, & nous irritons le sentiment le plus capable de remuer l'animal. Il suffit de les approcher ensuite plusieurs fois; de leur offrir du fourage, poignée par poignée; de le leur faire souhaiter, en éloignant d'eux la main qui en est pourvue, & en les contraignant d'étendre le cou pour le saisir: insensiblement ils céderont; ils s'habitueront; ils se plieront à nos volontés, & chériront en quelque façon leur esclavage.

On a mis en usage, pour les apprivoiser, la méthode pratiquée en Fauconnerie, lorsqu'on se propose de priver un oiseau nouvellement pris, & qu'on est dans le dessein de dresser au vol. On a placé le cheval farouche, de maniere que dans l'écurie son derriere étoit tourné du côté de la mangeoire. Un

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