ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"411"> une pêche solennelle, & une réjoüissance de plusieurs jours, qui dépeuploit les rivieres. Par l'ordonnance de 1669, cette pêche a été défendue.

FARELLONS (Page 6:411)

FARELLONS, (Ile des) Géog. île située à l'embouchure de la Selbole, riviere de la côte de Malaguete dans la haute Guinée, abondante en fruits & en éléphans. Elle a environ six lieues de long, au rapport de Dapper; son extrémité occidentale est nommée par les Portugais, cabo di S. Anna. Elle est bordée de rochers, & au - devant, c'est - à - dire à l'égard de ceux qui viennent du nord - oüest, il y a un grand banc de sable nommé baixos di S. Anna. Long. 5. lat. 6. 48. Suivant M. de Lisle, ce géographe la nomme Massacoye avec les Hollandois, ou Farellons, & masque exactement le cap & le banc de Ste Anne. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.

FARFONTE (Page 6:411)

FARFONTE, voyez Roitelet.

FARGANAH (Page 6:411)

FARGANAH, (Géog.) ville du Zagathay dans la grande Tartarie, située au nord de Chéser, & capitale d'une province qui porte le même nom. Le pays de Farganah s'étend le long du Chéser, quoiqu'il ne soit qu'à 92d de longitude, & à 42d 20'de latitude septentrionale. Selon les tables d'Abulfeda, Vlug - Beigh met la ville de Farganah à 42d 25'de latitude. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.

FARGOT (Page 6:411)

FARGOT, s. m. (Comm.) terme flamand en usage principalement du côté de Lisle; il signifie un ballot ou petite balle de marchandises, du poids de 150 à 160 livres. Deux fargots font la charge d'un mulet, ou cheval de bât. Quelques Flamands disent aussi frangotte, qui signifie la même chose. Dict. de Comm. de Trév. & Chamb. (G)

FARGUES ou FARDES (Page 6:411)

FARGUES ou FARDES, s. f. (Marine.) ce sont des planches ou bordages qu'on éleve sur l'endroit du plat - bord appellé labelle, pour tenir lieu de gardes - corps, afin de défendre le pont & d'ôter à l'ennemi la vûe de ce qui s'y passe. On couvre les fargues d'une bastingure bleue ou rouge.

Les fargues servent à clore le vaisseau par l'embelle: on les ôte & on les remet, selon le besoin; on y fait des meurtrieres rondes, & de petites portes pour descendre à la mer, ou passer ce qu'on veut.

Dans un vaisseau du premier rang, les bordages des fargues doivent avoir cinq pouces de large, & trois pouces d'épais; les montans doivent être au nombre de cinquante - six de chaque côté, & doivent avoir deux pouces & demi d'épais.

Les fargues doivent être élevées de quinze pouces au - dessus de la lisse de vibord; & par le haut, elles doivent être au niveau du haut de la plus basse lisse. Elles sont jointes aux montans, avec de petites chevilles de fer. (Z)

FARILLON (Page 6:411)

* FARILLON, s. m. terme de Pêche usité dans le ressort de l'amirauté de Poitou, ou des sables d'Olonne: c'est le nom qu'on donne à la pêche au feu, dont voici la description telle qu'elle se pratique par les pêcheurs du cap Breton. On y prend des éguilles ou orphies. Elle commence en même tems que celle des mêmes poissons, aux rets nommés veltes, c'est à - dire au mois de Mars, & elle finit à la fin de Juillet. Elle ne se peut faire que de nuit. Ce sont les bateaux ou chaloupes des barques qui sont dans le port qui s'y occupent. La chaloupe est armée de six personnes, cinq hommes & un mousse. Un des hommes de l'équipage entretient le farillon, qui est placé avant. Le farillon est une espece de ces anciens réchauts portatifs, que l'on mettoit aux coins des rues pour éclairer la nuit. Le foyer a une douille de fer d'environ douze pouces de long, & un manche de quatre piés de long. Le feu est composé d'éclats de vieilles douves de barriques, vuidanges de brai ou de gaudron, coupées de demi - coudée de long. Deux hommes nagent, & trois lancent la foüanne, le salet, ou salin, dans les lits ou bouillons d'orphies, qui sont attirées par la lumiere du farillon qui frappe & éclaire la surface de l'eau. Quelquefois ces poissons s'attroupent en si grande quantité, que l'on en prend cinq à six d'un seul coup; & comme le bateau avance toûjours doucement à la rame, le poisson n'est point effarouché par le jet des foüannes que les pêcheurs dardent.

La pêche la plus forte est de douze ou quinze cents pendant la marée de la nuit; il faut pour y réussir, qu'elle soit noire, sombre, & calme.

Les orphies qui proviennent de cette pêche, se consomment sur les lieux. On s'en sert pour la boîte des hameçons des pêcheurs à la ligne; on en sale aussi, mais c'est une mauvaise salaison. Les orphies annoncent à cette côte l'arrivée des sardines, comme elles annoncent celle des maquereaux, dans la manche britannique, aux côtes de la haute Normandie. Voyez la représentation de cette pêche dans nos Planches de Pêche.

FARINE (Page 6:411)

FARINE, s. f. terme de Boulanger, est du grain moulu & réduit en poudre, dont on a séparé le son avec des bluteaux.

Les farines propres à faire du pain, sont celles de froment ou de blé, de seigle, de méteil, de sarrasin & de maïs.

Ces farines sont de différentes sortes, selon les bluteaux différens par où elles ont été passées. On les divise ordinairement en fleur de farine, farine blanche, en gruaux fins & gros, & en recoupettes. Voyez chacun de ces termes à son article.

La plûpart des farines qui s'employent à Paris, & qui ne sont point moulues dans cette ville ou aux environs, viennent de Picardie, de Meulan, de Pontoise, de Mantes, de Saint - Germain en Laie, & de Poissy. Les meilleures sont celles de Pontoise & de Meulan, les moindres sont celles de Picardie: celles de Saint - Germain & de Poissy tiennent le milieu.

On reconnoît qu'une farine est bonne, lorsqu'elle est seche, qu'elle se conserve long - tems, qu'elle rend beaucoup en un pain, qui boive bien l'eau, & auquel il faut le four bien chaud.

Farine blanche (Page 6:411)

Farine blanche, en terme de Boulanger, est une farine tirée au bluteau, d'après la fleur de farine.

Farine - folle (Page 6:411)

Farine - folle, en terme de Boulanger, est ce qu'il y a de plus fin & de plus leger dans la farine, ce que le vent emporte, & qui s'attache aux parois du moulin.

Farine (Page 6:411)

Farine, (Jardinage.) est une matiere blanche contenue dans la graine, qui sert à la nourrir jusqu'à ce qu'elle tire sa substance des sels de la terre par l'accroissement de ses racines.

Farine (Page 6:411)

Farine & Farineux, (Chimie, Diete, & Mat. medic.) Le nom de farine pris dans son acception la plus commune, désigne une poudre subtile, douce, & pour ainsi dire moëlleuse, mollis.

Le chimiste, qui définit les corps par leurs propriétés intérieures, appelle farine, farineux, corps farineux, substance farineuse, une matiere végétale seche, capable d'être réduite en poudre, miscible à l'eau, alimenteuse, & susceptible de la fermentation panaire & viuaire. Voyez Pain & Vin.

Nous fondons la qualité de miscible à l'eau, que nous venons de donner à la farine proprement dite, sur l'espece de combinaison vraiment chimique qu'elle contracte avec l'eau, lorsqu'après l'avoir délayée dans ce liquide, on l'a réduite par une cuite convenable, en une consistence de gelée, en cette matiere connue de tout le monde sous le nom de colle de farine ou d'empois. Le corps entier de la farine ne subit point d'autre union avec l'eau; ce menstrue ne le dissout point pleinement; il en opere seulement, lorsqu'il est appliqué en grande masse, une dissolution partiale, une extraction. On peut voir à [p. 412] l'article Bierre, un exemple de cette derniere action de l'eau sur la farine.

Le corps farineux est formé par la combinaison du corps muqueux végétal, & d'une terre qui a été peu examinée jusqu'à présent, & qu'on peut regarder cependant comme analogue à la fécule qu'on retire de certaines racines, de la bryone, par exemple. Voyez Fécule. On peut concevoir encore le corps farineux comme une espece de corps muqueux dans la composition duquel le principe terreux surabonde. Voyez Surabondant, (Chimie). La substance farineuse possede en effet toutes les propriétés communes au corps muqueux, & ses propriétés spécifiques se déduisent toutes de cette terre étrangere ou surabondante. La distillation par le feu seul, qui est l'unique voie par laquelle on a procédé jusqu'à présent à l'examen de cette substance, concourt aussi à démontrer sa nature. Les farineux fournissent dans cette distillation, tous les produits communs des corps muqueux. Plusieurs de ces substances, savoir quelques semences des plantes céréales, donnent de plus une petite quantité de matiere phosphorique sur la fin de la distillation; mais ce produit est dû à un principe étranger à leur composition, savoir à un sel marin qui se trouve dans ces semences. Voyez Phosphore, Sel marin , & Analyse végétale, au mot Végétal.

La substance farineuse est abondamment répandue dans le regne végétal, la nature nous la présente dans un grand nombre de plantes. Les semences de toutes les graminées & de toutes les légumineuses, sont farineuses: les fruits du maronnier, du châtaignier, le gland ou fruit de toutes les especes de chêne, la faine ou fruit du hêtre, sont farineux. Les racines de plusieurs plantes de diverses classes, fournissent de la farine. Nous connoissons une moëlle qui contient cette substance; celle du sagoutier, sagu arbor, seu palma farinaria herbarü amboïnensis, qu'on nous apporte des Moluques sous le nom de sagou. On retire une substance vraissemblablement farineuse de l'écorce tendre d'une espece de pin, puisqu'on prépare du pain avec cette écorce, selon ce qui est rapporté dans le Flora laponica.

Les farines des semences céréales possedent au plus haut degré toutes les qualités rapportées dans la définition générale du corps farineux: les semences légumineuses ne possedent les mêmes qualités qu'en un degré inférieur. Voyez Légumes. Les racines farineuses & les fruits farineux sont plus éloignés encore de cette espece d'état de perfection. Toutes ces différences, & celles qui distinguent entr'elles les diverses especes de chacune de ces classes, dépendent premierement de la différente proportion de la terre surabondante: secondement, d'une variété dans la nature du corps muqueux, qui est très - indéfinie jusqu'à présent, ou qu'on n'a déterminé que d'une maniere fort vague, en disant avec l'auteur de l'Essai sur les alimens, que sa substance est plus ou moins grossiere; que ses parties ont plus ou moins cette égalité qui caractérise une substance mucilagineuse, une atténuation plus ou moins grande; qu'elles s'approchent ou s'éloignent de l'état de mucilage le plus parfait, le plus atténué, le plus condensé, &c. &, troisiemement enfin, dans quelques corps farineux, du mélange d'un principe étranger, tel que celui qui constitue l'acerbité du gland ou du marron d'inde, le suc venéneux du manioc, &c.

Ce sont des substances farineuses qui fournissent l'aliment principal, le fond de la nourriture de tous les peuples de la terre, & d'un grand nombre d'animaux tant domestiques que sauvages. Les hommes ont multiplié, & vraissemblablement amélioré par la culture, celles des plantes graminées qui portent les plus grosses semences, & dont on peut par con<cb-> séquent retirer la farine plus abondamment & plus facilement. Le froment, le seigle, l'orge, l'avoine, le ris, sont les principales de ces semences; nous les appellons céréales ou fromentacées: le maïs ou blé de Turquie leur a été substitué avec avantage, dans les pays stériles où les fromens croissoient difficilement. Les peuples de plusieurs contrées de l'Europe, une grande partie de ceux de l'Amérique & de l'Afrique, font leur nourriture ordinaire de la farine de maïs: celle de petit millet est mangée dans plusieurs contrées, mais beaucoup moins généralement. On prépare de la bouillie dans divers pays, avec celle du panis, panicum vulgare germanicum; celle du gros mil ou sorpho; celle du petit mil, panicum spicâ obtusâ coeruleâ; la larme de Job; les grains d'un chénopodium, appellé quinva ou quinoa, du P. Feuillée, &c. Les paysans de certains cantons très - pauvres, font du pain avec la semence du blé sarrasin: on en fait dans plusieurs pays avec les châtaignes: on en fit il y a quelques années en Allemagne, avec la racine de la petite scrophulaire. On envoya à Paris de Savoie, à - peu - près dans le même tems, du pain préparé avec la truffe rouge ou pomme de terre. Il est rapporté dans le Flora laponica, qu'on en fait en Laponie avec la farine de l'arum palustre arundinaceâ radice. La racine d'asphodele est encore propre à cet usage. On voit assez communément ici des gâteaux ou galettes préparés en Amérique avec la racine du manioc, ou avec celle du camanioc. On fait un aliment de la même espece au Brésil & au Pérou, avec la farine de la vraie cassave, farina de palo, qui est la racine d'un yuca. Voyez tous ces articles.

La poudre alimenteuse proposée par M. Boueb, chirurgien major du régiment de Salis, qui nourrit un adulte, & le met en état de soûtenir des travaux pénibles, à la dose de six onces par jour, selon les épreuves authentiques qui en ont été faites à l'hôtel royal des Invalides, dans le mois d'Octobre 1754; cette poudre, dis - je, n'est ou ne doit être qu'un farineux pur & simple, sans autre préparation que d'être réduit en poudre plus ou moins grossiere. Je dis doit être; car s'il est roti, comme le soupçonne l'auteur de la lettre insérée à ce sujet dans le journal économique, Oct. 1754, c'est tant pis, la qualité nourrissante est détruite en partie par cette opération. Au reste, six onces d'une farine quelconque, j'entends de celles dont on fait communément usage, nourrissent très - bien un manoeuvre, un paysan, un voyageur pendant vingt - quatre heures. Il ne faut pas six onces de ris ou de farine de maïs, pour vivre pendant une journée entiere, & être en état de faire un certain exercice. Voyez Ris, Maïs, & Nourrissant.

On a tenté sans succès de faire du pain avec la racine de fougere; elle n'est pas farineuse. L'idée de réduire en poudre les os humains, & de les convertir en aliment à titre de corps farineux, qui fut conçûe en effet & exécutée, selon nos historiens, pendant le siége de Paris, au tems de la ligue, ne peut être tombée que dans une tête essentiellement ignorante, & bouleversée par la faim & par le desespoir. Les os ne sont pas farineux; & lorsqu'ils sont épuisés par un long séjour dans une terre humide, ils ne contiennent aucune matiere alimenteuse.

Propriétés médicinales des farineux. Les farineux se mangent après avoir été altérés par la fermentation, ou sans avoir éprouvé ce changement. Les farineux levés ou fermentés, fournissent par une cuite convenable, cet aliment journalier qui est connu de tout le monde sous le nom de pain. Voyez Pain.

Les farineux non fermentés dont nous faisons usage le plus ordinairement pour notre nourriture, sont, 1°. les semences légumineuses en substance, & cuites dans l'eau, le bouillon, ou le jus des viandes. Voyez Semence légumineuse. 2°. Des graines

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