ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"403"> on le roule par les deux extrémités, & on place le membre entre ces deux rouleaux, qui servent à soûtenir les fanons, & même à foûlever la partie, & à donner un peu d'air par - dessous, quand on le juge à propos. Voyez Flabellation. On met quelquefois les faux - fanons doubles, pour élever le membre davantage. Quand au lieu de drap on n'a que des alaises ou des nappes, il faut s'accommoder aux circonstances: alors on roule séparément les pieces de linge qu'on a, & on met les unes d'un côté & les autres de l'autre, pour remplir l'intention marquée.

Les anciens mettoient tout simplement le membre dans une espece de caisse qui contenoit fort bien tout l'appareil. M. Petit a perfectionné cette pratique: la boîte qu'il a imaginée, contient avantageusement les jambes fracturées, & elle est sur - tout très - utile dans les fractures compliquées de plaie qui exige des pansemens fréquens. Voyez Boîte.

M. de la Faye a inventé aussi une machine pour contenir les fractures, tant simples que compliquées; elle est composée de plusieurs lames de fer - blanc unies par des charnieres: il suffit de garnir la partie de compresses, & l'on roule cette machine par - dessus, comme une bande. Cette machine, qui peut être de grande utilité à l'armée dans le transport des blessés, pour empêcher les accidens fâcheux qui résultent du fioissement des pieces fracturées, est décrite dans le second volume des mémoires de l'académie royale de Chirurgie. M. Coutavoz, membre de la même société académique, a fait à cette machine des additions très - importantes pour un cas particulier, dont il a donné l'observation dans le même voiume.

Dans une campagne où l'on n'auroit aucun de ces secours, où l'on manqueroit même de linge, un chirurgien intelligent ne seroit pas excusable, si son esprit ne lui suggeroit quelque moyen pour maintenir les pieces d'os fracturées dans l'état convenable; on peut faire une boïte ou caisse avec de l'écolce d'arbre, & remplir les inégalités de la partie avec quelque matiere molle, comme seroit de la mousse, &c. Voyez Fracture. (Y)

Fanon (Page 6:403)

Fanon, (Manége, Maréchall.) On appelle de ce nom cet assemblage de crins qui tombent sur la partie postérieure des boulets, & cachent celle que nous nommons l'ergot. Leur trop grande quantité décele des chevaux épais, grossiers & chargés d'humeurs; elle est d'autant plus nuisible, qu'elle ne sert qu'à réceler la crasse, la boue & toutes les matieres irritantes, que nous regardons avec raison comme les causes externos d'une foule de maux qui attaquent les jambes de l'animal. On employe des cisailles ou pinces à poil, pour dégarnir le fanon. Voyez Panser. (e)

FANTAISIE (Page 6:403)

FANTAISIE, s. f. (Gramm.) signifioit autrefois l'imaginanon, & on ne se servoit guere de ce mot que pour exprimer cette faculté de l'ame qui reçoit les objets sensibles. Descartes, Gassendi, & tous les philosophes de leur tems, disent que les especes, les images des choses se peignent en la fantaisie; & c'est de là que vient le mot fantôme. Mais la plûpart des termes abstraits sont reçûs à la longue dans un sens différent de leur origine, comme des instrumens que l'industrie employe à des usages nouveaux. Fantaisie veut dire aujourd'hui un desir singulier, un goût passager: il a eu la fantaisie d'aller à la Chine: la fantaisie du jeu, du bal, lui a passé. Un peintre fait un portrait de fantaisie, qui n'est d'après aucun modele. Avoir des fantaisies, c'est avoir des goûts extraordinaires qui ne sont pas de durée. Voyez l'article suivanc. Fantaisie en ce sens est moins que bisarrerie & que caprice. Le caprice peut signifier un dégoût subit & déraisonnable. Il a eu la fantaisie de la musique, & il s'en est dégoûté par caprice. La bisarrerie donne une idée d'inconséquence & de mauvais goût, que la fantaisie n'exprime pas: il a eu la fantaisie de bâtir, mais il a construit sa maison dans un goût bisarre. Il y a encore des nuances entre avoir des fantaisies & être fantasque: le fantasque approche beaucoup plus du bisarre. Ce mot désigne un caractere inégal & brusque. L'idée d'agrément est exclue du mot fantasque, au lieu qu'il y a des fantaisies agréables. On dit quelquefois en conversation familiere, des fantaisies musquées; mais jamais on n'a entendu par ce mot, des bisarreries d'hommes d'un rang supérieur qu'on n'ose condamner, comme le dit le dictionnaire de Trévoux: au contraire, c'est en les condamnant qu'on s'exprime ainsi; & musquée en cette occasion est une explétive qui ajoûte à la force du mot, comme on dit sottise pommée, folie fieffée, pour dire sottise & folie complette. Article de M. de Voltaire.

Fantaisie (Page 6:403)

Fantaisie, (Morale.) c'est une passion d'un moment, qui n'a sa source que dans l'imagination: elle promet à ceux qu'elle occupe, non un grand bien, mais une joüissance agréable: elle s'exagere moins le mérite que l'agrément de son objet; elle en desire moins la possession que l'usage: elle est contre l'ennui la ressource d'un instant: elle suspend les passions sans les détruire: elle se mêle aux penchans d'habitude, & ne fait qu'en distraire. Quelquefois elle est l'effet de la passion même; c'est une buile d'eau qui s'éleve sur la sur face d'un liquide, & qui retourne s'y confondre; c'est une volonté d'enfant, & qui nous ramene pendant sa courte durée, à l'imbécillité du premier âge.

Les hommes qui ont plus d'imagination que de bon - sens, sont esclaves de mille fantaisies; elles naissent du desoeuvrement, dans un état où la fortune a donné plus qu'il ne faut à la nature, où les desirs ont été satisfaits aussi - tôt que conçûs: elles tyrannisent les hommes indécis sur le genre d'occupations, de devoirs, d'amusemens qui conviennent à leur état & à leur caractere: elles tyrannisent surtout les ames foibles, qui sentent par imitation, Il y a des fantaisies de mode, qui pendant quelque tems sont les fantaisies de tout un peuple; j'en ai vû de ce genre, d'extravagantes, d'utiles, de frivoles, d'héroïques, &c. Je vois le patriotisme & l'humanité devenir dans beaucoup de têtes des fantaisies assez vives, & qui peut - être se répandroient, sans la crainte du ridicule.

La fantaisie suspend la passion par une volonté d'un moment & le caprice interrompt le caractere. Dans la fantaisie on néglige les objets de ses passions & les principes, & dans le caprice on les change. Les hommes sensibles & legers ont des fantaisies, les esprits de travers sont fertiles en caprices.

Fantaisie (Page 6:403)

Fantaisie, (Musique.) piece de musique instrumentale qu'on exécute en la composant Il y a cette différence du caprice à la fantaisie, que le caprice est un recueil d'idées singulieres & sans liaison, que rassemble une imagination échauffée, & qu'on peut même composer à loisir, au lieu que la fantaisie peut être une piece très - réguliere, qui ne differe des autres qu'en ce qu'on l'invente en l'exécutant, & qu'elle n'existe plus quand elle est achevée: ainsi le caprice est dans l'espece & l'assortiment des idées, & la fantaisie dans leur promptitude à se présenter. Il suit de - là qu'un caprice peut fort bien s'écrite, mais jamais une fantaisie; car si - tôt qu'elle est écrite ou répetée, ce n'est plus une fantaisie, mais une piece ordinaire. (S)

Fantaisie (Page 6:403)

Fantaisie, (Manége.) On doit nommer fantaisie dans le cheval, une action quelconque suggérée par une volonté tellement opiniâtre & rebelle, qu'elle répugne à toute autre dénomination; & appeller du nom de défense, la résistance plus ou moins forte que l'animal oppose à toute puissance émanant d'une vo<pb-> [p. 404] lonté étrangere. Voyez Mettre un Cheval. (e)

Fantaisie (Page 6:404)

Fantaisie, (Peinture.) Peindre, dessiner de fantaisie, n'est autre chose que faire d'invention, de génie: quelquefois cependant fantaisie fignifie une composition qui tient du grotesque. Voyez Pittoresque.

FANTASSIN (Page 6:404)

FANTASSIN, s. m. soldat qui combat à pié seulement, & qui est partie d'une compagnie d'infanterie. Voyez Infanterie. (Q)

FANTI (Page 6:404)

FANTI, s. m. (Commerce.) nom qu'on donne à Vienne aux clercs ou facteurs du collége de Commerce, & dont les marchands se servent pour faire les protêts des billets & lettres de change. Voyez Protêt. Dictionn. de Commerce, de Trévoux & de Chambers. (G)

FANTIN (Page 6:404)

FANTIN, (Géogr.) petit état d'Afrique, sur la Côte d'or de Guinée. Il est peuplé, riche en or, en esclaves & en grains. Il est gouverné par un chef appellé braffo, & par le conseil des vieillards, qui a beaucoup d'autorité. Les Anglois & les Hollandois y ont des forts. Voyez Bosman, voyage de Guinée; la Croix, relation d'Afrique. Fantin & Annamabo font les lieux principaux du pays. Long. 15d. 25'. lat. 7d. 10'. (D. J.)

FANTINE (Page 6:404)

FANTINE, s. f. (Manufacture en soie.) partie du chevalet à tirer la soie de dessus les cocons. Voyez l'article Soie.

FANTOME (Page 6:404)

* FANTOME, s. m. (Gramm.) Nous donnons le nom de fantôme à toutes les images qui nous font imaginer hors de nous des êtres corporels qui n'y sont point. Ces images peuvent être occasionnées par des causes physiques extérieures, de la lumiere, des ombres diversement modifiées, qui affectent nos yeux, & qui leur offrent des figures qui sont réelles: alors notre érreur ne consiste pas à voir une figure hors de nous, car en effet il y en a une, mais à prendre cette figure pour l'objet corporel qu'elle représente. Des objets, dès bruits, des circonstances particulieres, des mouvemens de passion, peuvent aussi mettre notre imagination & nos organes en mouvement; & ces organes mûs, agités, sans qu'il y ait aucun objet présent, mais précisément comme s'ils avoient été affectés par la présence de quelqu'objet, nous le montrent, sans qu'il y ait seulement de figure hors de nous. Quelquefois les organes se meuvent & s'agitent d'eux - mêmes, comme il nous arrive dans le sommeil; alors nous voyons passer au - dedans de nous une scene composée d'objets plus ou moins décousus, plus ou moins lies, selon qu'il y a plus ou moins d'irrégularité ou d'analogie entre les mouvemens des organes de nos sensations. Voilà l'origine de nos songes. Voyez les articles Sens, Sensation, Songe . On a appliqué le mot de fantôme à toutes les idées fausses qui nous impriment de la frayeur, du respect, &c. qui nous tourmentent, & qui font le malheur de notre vie: c'est la mauvaise éducation qui produit ces fantômes, c'est l'expérience & la philosophie qui les dissipent.

FANTON ou FENTON (Page 6:404)

* FANTON ou FENTON, s. m. (Serrur.) c'est une sorte de ferrure destinée à servir de chaîne aux tuyaux de cheminées: il y en a de deux sortes. Ceux dont on se sert pour les tuyaux de chemmée en plâtre, sont faits de petites tringles de fer fendues, d'environ six lignes d'épaisseur sur dix - huit pouces de longueur, terminées à chaque extrémité par un crochet. Ces crochets s'embrassent réciproquement, & forment la chaîne qu'on voit dans nos Flanches de la serrurerte des bâtimens. Le maçon pose cette chaîne en élevant le tuyau de la chemmée.

On employe la seconde espece de fantons dans les cheminées de brique; ils sont d'un fer plat, d'environ deux pouces de large, & d'une longueur qui varie selon les dimensions de la cheminée. Ces morceaux de fer plat sont fendus sur le plat par chacune de leurs extrémités, d'environ six pouces de long. On coude les parties fendues, en équerre sur leur plat, l'une de ces parties en - dessus, & l'autre en - dessous; ensorte que ces parties coudées forment une espece de T: on les expose dans les épaisseurs du tuyau de la cheminée, comme on le voit aussi dans nos Planches de Serrurerie.

Cette ferrure contient, lie & fortifie les parties de la cheminée. Il est évident que le tuyau sera d'autant plus solide, qu'on les multipliera davantage sur sa longueur.

FANUM (Page 6:404)

FANUM, (Littérat.) temple ou monument qu'on élevoit aux empereurs après leur apothéose. C'est un mot grec NAO\N, A/GO\N, avec un digamma éolique FANO\N, fanum, temple. Cette origine est manifeste dans le diminutif hanulum pour fanulum, petit temple.

Cicéron inconsolable de la mort de sa fille Tullia, résolut de lui bâtir un temple; je dis un temple, & non pas un tombeau, parce qu'il vouloit que le monument qu'il lui érigeroit s'appellât fanum, dénomination consacrée aux temples, & aux seuls monumens qu'on élevoit aux empereurs après leur apothéose.

En effet, quelque magnifique qu'un tombeau pût être, il ne paroissoit point à Cicéron digne d'une personne telle que Tullie, & qu'il croyoit mériter des honneurs divins. C'est pourquoi, après avoir fait marché pour des colonnes de marbre de Chio, un des plus beaux marbres de la Grece, il insinue que l'emploi qu'il en vouloit faire pour sa fille, étoit quelque chose d'extraordinaire. Il parle en même tems de son dessein comme d'une foiblesse qu'il faut que ses amis lui pardonnent; mais il conclud que, puisque les Grecs de qui les Romains tenoient leurs lois, avoient mis des hommes au nombre des dieux, il pouvoit bien suivre leur exemple, & que son admirable sille ne méritoit pas moins cet honneur, que les enfans de Cadmus, d'Amphion, & de Tindare: en un mot il compte que les dieux la recevront avec plaisir au milieu d'eux, & qu'ils approuveront d'autant plus volontiers son apothéose, qu'elle n'étoit point une nouveauté. Voyez Apothéose & Consécration.

Il est vrai qu'on trouve plusieurs exemples de ces apothéoses ou consécrations domestiques dans les inscriptions sépulcrales greques, où les parens du mort déclarent que c'est de leur propre autorité qu'il a été mis au nombre des dieux. Spon. inscript. cxjv. page 368. Reinesius, inscript. cxl. classiq. 17.

On a lieu de croire cependant que Cicéron n'exécuta pas le dessein dont il avoit parû si fort occupé, parce qu'il n'en parle plus dans ses ouvrages, & que les auteurs qui l'ont suivi n'en ont fait aucune mention. La mort de César qui arriva dans cette conjoncture, jetta Cicéron dans d'autres affaires, qui vraissemblablement ne lui laissérent pas le loisir de songer à celle - ci. Peut - être aussi que lorsque le tems eut diminué sa douleur, il ouvrit les yeux, & reconnut que si on l'avoit blâmé de s'y être trop abandonné, on le condamneroit encore davantage d'en laisser un monument si extraordinaire. Mais voyez sur le fanum de Tullia, l'abbé Montgault dans les mém. des Belles - Lettres, & Middleton dans la vie de Cicéron. Art. de M. le Chevalier de Jaucourt.

FANUS (Page 6:404)

* FANUS, s. m. (Mythologie.) dieu des anciens; c'étoit le protecteur des voyageurs, & la divinité de l'année. Les Phéniciens le représentoient sous la figure d'un serpent replié sur lui - même, qui mord sa queue.

FAON (Page 6:404)

FAON, s. m. (Vénerie.) petit d'une biche. Voyez l'article Cerf.

FAPESMO (Page 6:404)

* FAPESMO, (Logique.) un des termes dont on se sert pour représenter par la différente position de ses voyelles la qualité des propositions qui doivent former une espece déterminée de syllogisme; a mar<pb->

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