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Les anciens mettoient tout simplement le membre
dans une espece de caisse qui contenoit fort bien tout
l'appareil. M. Petit a perfectionné cette pratique:
la boîte qu'il a imaginée, contient avantageusement
les jambes fracturées, & elle est sur - tout très - utile
dans les fractures compliquées de plaie qui exige des
pansemens fréquens. Voyez
M. de la Faye a inventé aussi une machine pour contenir les fractures, tant simples que compliquées; elle est composée de plusieurs lames de fer - blanc unies par des charnieres: il suffit de garnir la partie de compresses, & l'on roule cette machine par - dessus, comme une bande. Cette machine, qui peut être de grande utilité à l'armée dans le transport des blessés, pour empêcher les accidens fâcheux qui résultent du fioissement des pieces fracturées, est décrite dans le second volume des mémoires de l'académie royale de Chirurgie. M. Coutavoz, membre de la même société académique, a fait à cette machine des additions très - importantes pour un cas particulier, dont il a donné l'observation dans le même voiume.
Dans une campagne où l'on n'auroit aucun de ces
secours, où l'on manqueroit même de linge, un chirurgien
intelligent ne seroit pas excusable, si son esprit
ne lui suggeroit quelque moyen pour maintenir
les pieces d'os fracturées dans l'état convenable; on
peut faire une boïte ou caisse avec de l'écolce d'arbre,
& remplir les inégalités de la partie avec quelque matiere
molle, comme seroit de la mousse, &c. Voyez
Fanon (Page 6:403)
FANTAISIE (Page 6:403)
FANTAISIE, s. f. (Gramm.) signifioit autrefois l'imaginanon, & on ne se servoit guere de ce mot que pour exprimer cette faculté de l'ame qui reçoit les objets sensibles. Descartes, Gassendi, & tous les philosophes de leur tems, disent que les especes, les images des choses se peignent en la fantaisie; & c'est de là que vient le mot fantôme. Mais la plûpart des termes abstraits sont reçûs à la longue dans un sens différent de leur origine, comme des instrumens que l'industrie employe à des usages nouveaux. Fantaisie veut dire aujourd'hui un desir singulier, un goût passager: il a eu la fantaisie d'aller à la Chine: la fantaisie du jeu, du bal, lui a passé. Un peintre fait un portrait de fantaisie, qui n'est d'après aucun modele. Avoir des fantaisies, c'est avoir des goûts extraordinaires qui ne sont pas de durée. Voyez l'article suivanc. Fantaisie en ce sens est moins que bisarrerie & que caprice. Le caprice peut signifier un dégoût subit & déraisonnable. Il a eu la fantaisie de la musique, & il s'en est dégoûté par caprice. La bisarrerie donne
Fantaisie (Page 6:403)
Les hommes qui ont plus d'imagination que de bon - sens, sont esclaves de mille fantaisies; elles naissent du desoeuvrement, dans un état où la fortune a donné plus qu'il ne faut à la nature, où les desirs ont été satisfaits aussi - tôt que conçûs: elles tyrannisent les hommes indécis sur le genre d'occupations, de devoirs, d'amusemens qui conviennent à leur état & à leur caractere: elles tyrannisent surtout les ames foibles, qui sentent par imitation, Il y a des fantaisies de mode, qui pendant quelque tems sont les fantaisies de tout un peuple; j'en ai vû de ce genre, d'extravagantes, d'utiles, de frivoles, d'héroïques, &c. Je vois le patriotisme & l'humanité devenir dans beaucoup de têtes des fantaisies assez vives, & qui peut - être se répandroient, sans la crainte du ridicule.
La fantaisie suspend la passion par une volonté d'un moment & le caprice interrompt le caractere. Dans la fantaisie on néglige les objets de ses passions & les principes, & dans le caprice on les change. Les hommes sensibles & legers ont des fantaisies, les esprits de travers sont fertiles en caprices.
Fantaisie (Page 6:403)
Fantaisie (Page 6:403)
Fantaisie (Page 6:404)
FANTASSIN (Page 6:404)
FANTASSIN, s. m. soldat qui combat à pié seulement,
& qui est partie d'une compagnie d'infanterie.
Voyez
FANTI (Page 6:404)
FANTI, s. m. (Commerce.) nom qu'on donne à
Vienne aux clercs ou facteurs du collége de Commerce, & dont les marchands se servent pour faire
les protêts des billets & lettres de change. Voyez
FANTIN (Page 6:404)
FANTIN, (Géogr.) petit état d'Afrique, sur la
Côte d'or de Guinée. Il est peuplé, riche en or, en
esclaves & en grains. Il est gouverné par un chef appellé
braffo, & par le conseil des vieillards, qui a
beaucoup d'autorité. Les Anglois & les Hollandois
y ont des forts. Voyez Bosman, voyage de Guinée;
la Croix, relation d'Afrique. Fantin & Annamabo
font les lieux principaux du pays. Long. 15
FANTINE (Page 6:404)
FANTINE, s. f. (Manufacture en soie.) partie du
chevalet à tirer la soie de dessus les cocons. Voyez
l'article
FANTOME (Page 6:404)
* FANTOME, s. m. (Gramm.) Nous donnons le
nom de fantôme à toutes les images qui nous font
imaginer hors de nous des êtres corporels qui n'y
sont point. Ces images peuvent être occasionnées
par des causes physiques extérieures, de la lumiere,
des ombres diversement modifiées, qui affectent
nos yeux, & qui leur offrent des figures qui sont
réelles: alors notre érreur ne consiste pas à voir une
figure hors de nous, car en effet il y en a une, mais
à prendre cette figure pour l'objet corporel qu'elle
représente. Des objets, dès bruits, des circonstances
particulieres, des mouvemens de passion, peuvent
aussi mettre notre imagination & nos organes en
mouvement; & ces organes mûs, agités, sans qu'il
y ait aucun objet présent, mais précisément comme
s'ils avoient été affectés par la présence de quelqu'objet, nous le montrent, sans qu'il y ait seulement
de figure hors de nous. Quelquefois les organes
se meuvent & s'agitent d'eux - mêmes, comme il
nous arrive dans le sommeil; alors nous voyons
passer au - dedans de nous une scene composée d'objets
plus ou moins décousus, plus ou moins lies, selon
qu'il y a plus ou moins d'irrégularité ou d'analogie
entre les mouvemens des organes de nos sensations.
Voilà l'origine de nos songes. Voyez les articles
FANTON ou FENTON (Page 6:404)
* FANTON ou FENTON, s. m. (Serrur.) c'est une sorte de ferrure destinée à servir de chaîne aux tuyaux de cheminées: il y en a de deux sortes. Ceux dont on se sert pour les tuyaux de chemmée en plâtre, sont faits de petites tringles de fer fendues, d'environ six lignes d'épaisseur sur dix - huit pouces de longueur, terminées à chaque extrémité par un crochet. Ces crochets s'embrassent réciproquement, & forment la chaîne qu'on voit dans nos Flanches de la serrurerte des bâtimens. Le maçon pose cette chaîne en élevant le tuyau de la chemmée.
On employe la seconde espece de fantons dans les cheminées de brique; ils sont d'un fer plat, d'environ deux pouces de large, & d'une longueur qui varie selon les dimensions de la cheminée. Ces morceaux de fer plat sont fendus sur le plat par chacune
Cette ferrure contient, lie & fortifie les parties de la cheminée. Il est évident que le tuyau sera d'autant plus solide, qu'on les multipliera davantage sur sa longueur.
FANUM (Page 6:404)
FANUM, (Littérat.) temple ou monument qu'on
élevoit aux empereurs après leur apothéose. C'est
un mot grec
Cicéron inconsolable de la mort de sa fille Tullia, résolut de lui bâtir un temple; je dis un temple, & non pas un tombeau, parce qu'il vouloit que le monument qu'il lui érigeroit s'appellât fanum, dénomination consacrée aux temples, & aux seuls monumens qu'on élevoit aux empereurs après leur apothéose.
En effet, quelque magnifique qu'un tombeau pût
être, il ne paroissoit point à Cicéron digne d'une
personne telle que Tullie, & qu'il croyoit mériter des
honneurs divins. C'est pourquoi, après avoir fait
marché pour des colonnes de marbre de Chio, un
des plus beaux marbres de la Grece, il insinue que
l'emploi qu'il en vouloit faire pour sa fille, étoit quelque
chose d'extraordinaire. Il parle en même tems de
son dessein comme d'une foiblesse qu'il faut que ses
amis lui pardonnent; mais il conclud que, puisque les
Grecs de qui les Romains tenoient leurs lois, avoient
mis des hommes au nombre des dieux, il pouvoit
bien suivre leur exemple, & que son admirable sille
ne méritoit pas moins cet honneur, que les enfans
de Cadmus, d'Amphion, & de Tindare: en un mot
il compte que les dieux la recevront avec plaisir au
milieu d'eux, & qu'ils approuveront d'autant plus
volontiers son apothéose, qu'elle n'étoit point une
nouveauté. Voyez
Il est vrai qu'on trouve plusieurs exemples de ces apothéoses ou consécrations domestiques dans les inscriptions sépulcrales greques, où les parens du mort déclarent que c'est de leur propre autorité qu'il a été mis au nombre des dieux. Spon. inscript. cxjv. page 368. Reinesius, inscript. cxl. classiq. 17.
On a lieu de croire cependant que Cicéron n'exécuta
pas le dessein dont il avoit parû si fort occupé,
parce qu'il n'en parle plus dans ses ouvrages,
& que les auteurs qui l'ont suivi n'en ont fait
aucune mention. La mort de César qui arriva dans
cette conjoncture, jetta Cicéron dans d'autres affaires,
qui vraissemblablement ne lui laissérent pas
le loisir de songer à celle - ci. Peut - être aussi que lorsque
le tems eut diminué sa douleur, il ouvrit les
yeux, & reconnut que si on l'avoit blâmé de s'y être
trop abandonné, on le condamneroit encore davantage
d'en laisser un monument si extraordinaire.
Mais voyez sur le fanum de Tullia, l'abbé Montgault
dans les mém. des Belles - Lettres, & Middleton dans la
vie de Cicéron. Art. de M. le Chevalier
FANUS (Page 6:404)
* FANUS, s. m. (Mythologie.) dieu des anciens; c'étoit le protecteur des voyageurs, & la divinité de l'année. Les Phéniciens le représentoient sous la figure d'un serpent replié sur lui - même, qui mord sa queue.
FAON (Page 6:404)
FAON, s. m. (Vénerie.) petit d'une biche. Voyez
l'article
FAPESMO (Page 6:404)
* FAPESMO, (Logique.) un des termes dont on
se sert pour représenter par la différente position de
ses voyelles la qualité des propositions qui doivent
former une espece déterminée de syllogisme; a mar<pb->
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