ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"405"> que que la majeure en doit être universelle affirmative; e la mineure universelle négative, o la conclusion particuliere négative. Voyez l'article Syllogisme.

FAQUIN (Page 6:405)

FAQUIN, s. m. (Manége.) courir ou courre le faquin, rompre des lances, jetter des dards eontre la quintaine; espece de jeu fort en usage chez les Romains qui y exerçoient avec soin la jeunesse qu'ils destinoient à la guerre. Il fut du nombre de ceux que l'empereur Justinien distingua des jeux de hasard qu'il défendit, & idem ludere liceat quintanam hastâ sine cuspide, L. Ill. tit. xliij. cod. de alcat. Suivant cette même loi, il paroît que Quintus en fut l'inventeur, & de - là l'origine du mot quintaine, à quodam Quinto, ita nominatâ hàc lusus specie. Balsamon dans ses notes sur le Nomocanon de Photius, a embrassé ce sentiment, d'ailleurs contraire à l'opinion de Pancirole, de Ducange, & de Borel. Le premier, j. var. cap. jv. estime que cet exercice a tiré son nom à quintanâ via quoe à castris romanis in quintanam portam exibat: le second, dissert. sur Joinville, des banlieues dans lesquelles on se rendoit à cet effet, ces banlieues étant appellées quintes ou quintaines: Borel enfin avance qu'il n'est ainsi nommé, qu'attendu que l'on a imité ce jeu de ceux des anciens qui avoient lieu de cinq en cinq ans.

Quant au terme de faquin, qui dans cette circonstance est le synonyme de celui de quintaine, sa source n'est point obscure. On peut y remonter, sans craindre de prendre une conjecture bisarre & imaginaire pour une analogie réguliere. En effet ce mot n'a été appliqué ici, que parce que l'on substitue au pal ou au pilier, contre lequel on rompoit des lances, un homme fort & vigoureux, ou un porte - faix, en italien facchino, armé de toutes pieces. Ce porte - faix étoit tantôt habillé en turc, tantôt en maure ou en sarrasin; aussi les Italiens nommerent - ils ce jeu la course à l'homme armé, la course du sarrasin, l'huomo armato, il saraceno, il stafermo. A notre égard nous l'avons appellé la course du faquin; terme qui peut à la vérité dans le sens figuré désigner nombre de personnes, mais qui dans son acception naturelle signifie proprement un crocheteur, un homme de la lie du peuple.

Dans la suite, & principalement dans les manéges, on plaça, au lieu du pal & de l'homme, un buste mobile sur un pivet, tenant un bouclier de la main gauche, & de la droite une épée, ou un sabre, ou un bâton, ou un sac rempli de sable ou de son. Il s'agissoit de lancer des dards & de rompre des lances contre le buste, qui, atteint par l'assaillant muni de la lance, au front, entre les yeux, dans l'oeil, sur le nez, au menton, demeuroit ferme & inébranlable; mais qui frappé par tout ailleurs, tournoit avec une telle rapidité, que le cavalier esquivoit avec une peine extrème le coup auquel la mobilité du buste, dont la main droite étoit armée, l'exposoit, dès qu'il avoit mal ajusté: on conserve à ce buste le nom de faquin. Cette course & celle des bagues sont de toutes celles qui ont été pratiquées à cheval, les plus agréables & les moins dangereuses. On ne peut disconvenir qu'il n'y ait beaucoup d'adresse à faire les dedans, & à rompre de bonne grace; on acquiert dans ces sortes de jeux une grande aisance, beaucoup de facilité, beaucoup de liberté; mais on ne me persuadera point qu'ils doivent être préférés à la science du maniement des armes dont nous nous servons aujourd'hui, & que celle de mesurer des coups de lance soit assez utile, pour négliger & pour abandonner totalement la premiere. Voyez Exer cices. Du reste la course du faquin est déjà en quelque maniere délaissée; il n'en est plus question dans nos écoles. En ce qui concerne celle de la quintaine, nous dirons qu'elle a lieu encore dans quelques coûtumes locales, soit à l'égard des meûniers, bateliers, &c. soit à l'égard des nouveaux mariés, qui, s'ils n'ont point eu d'enfans dans l'année, sont obligés de rompre en trois coups, sous peine d'une amende, une perche contre un pilier planté dans la riviere: le tout en présence du seigneur, tandis que les femmes sont tenues de présenter au procureur du roi un chapeau de roses, ou d'autres fleurs, & de donner à goûter au greffier du juge. Il est fait mention de ce droit dans le liv. III. du recueil des arrêts du parlement de Bretagne. Nous y lisons qu'un certain prieur de Livré, soûtenant que ce droit lui appartenoit, prétendoit en user dès le lendemain de pâques: ce qui lui fut spécialement défendu, au moins dans le cours de ces fêtes solennelles. (e)

FARAB (Page 6:405)

FARAB, (Géogr.) petite ville d'Asie située sur le bord septentrional du Chesel, environ à 15 lieues de la mer Caspienne. Sa longit. varie depuis 87 à 89 degrés; sa latit. est fixée à 38 degrés. (D. J.)

FARAILLON (Page 6:405)

FARAILLON, s. m. (Marine.) c'est un petit banc de sable ou de roche, qui est séparé d'un banc plus grand par un petit canal. Ce terme n'est guere usité. (Z)

FARAIS & HERBAGES (Page 6:405)

* FARAIS & HERBAGES, (Pêche.) on appelle farais les ficelles neuves dont on travaille les rets pour la pêche des coraux; & herbages les vieilles ficelles qu'on tire des rets usés, & qu'on remet en étoupes pour les chevrons qui servent à la même pêche.

FARATELLE (Page 6:405)

FARATELLE, s. m. (Commerce.) poids dont on se sert dans quelques lieux du continent des grandes Indes. Il est egal à deux livres de Lisbonne, où la livre est de 14 onces poids de marc, ce qui revient à une livre trois quarts de Paris. Voy. Livbe, Poids. Dictionn. de Comm. de Trév. & de Chambers. (G)

FARCE (Page 6:405)

FARCE, s. f. (Belles - Lettres.) espece de comique grossier où toutes les regles de la bienséance, de la vraissemblance, & du bon sens, sont également violées. L'absurde & l'obscene sont à la farce ce que le ridicule est à la comédie.

Or on demande s'il est bon que ce genre de spectacle ait dans un état bien policé des théatres réguliers & décens. Ceux qui protegent la farce en donnent pour raison, que, puisqu'on y va, on s'y amuse, que tout le monde n'est pas en état de goûter le ben comique, & qu'il faut laisser au public le choix de ses amusemens.

Que l'on s'amuse au spectacle de la farce, c'est un fait qu'on ne peut nier. Le peuple romain desertoit le théatre de Térence pour courir aux bateleurs; & de nos jours Mérope & le Méchant dans leur nouveauté ont à peine attiré la multitude pendant deux mois, tandis que la farce la plus monstrueuse a soûtenu son spectacle pendant deux saisons entieres.

Il est donc certain que la partie du public, dont le goût est invariablement décidé pour le vrai, l'utile, & le beau, n'a fait dans fous les tems que le très - petit nombre, & que la foule se décide pour l'extravagant & l'absurde. Ainsi, loin de disputer à la farce les succès donc elle joüit, nous ajoûterons que dès qu'on aime ce ipectacle, on n'aime plus que celui - là, & qu'il seroit aussi sur prenant qu'un homme qui fait ses délices journalieres de ces grossieres absurdités. fut vivement touché des beautés du Mifantrope & d'Athalie, qu'il le seroit de voîr un homme nourri dans la débauche se plaire à la société d'une femme vertueuse.

On va, dit - on, se délasser à la farce; un spéctacle raisonnable applique & fatigue l'esprit; la farce amuse, fait rire, & n'occupe point. Nous avoüons qu'il est des esprits, qu'une chaîne béguliere d'idées & de sentimens doit fatiguer. L'esprit a son libertinage & son desordre où il est plus à son aise; & le plaisir ma<pb-> [p. 406] chinal & grossier qu'il y prend sans réflexion, émousse en lui le goût de l'honnête & de l'utile; on perd l'habitude de refléchir comme celle de marcher, & l'ame s'engourdit & s'énerve comme le corps, dans une oisive indolence. La farce n'exerce, ni le goût ni la raison: de - là vient qu'elle plaît à des ames paresseuses; & c'est pour cela même que ce spectacle est pernicieux. S'il n'avoit rien d'attrayant, il ne seroit que mauvais.

Mais qu'importe, dit - on encore, que le public ait raison de s'amuser? Ne suffit - il pas qu'il s'amuse? C'est ainsi que tranchent sur tout ceux qui n'ont refléchi sur rien. C'est comme si on disoit: Qu'importe la qualité des alimees dont on nourrit un enfant, pourvû qu'il mange avec plaisir? Le public comprend trois classes; le bas peuple, dont le goût & l'esprit ne sont point cultivés, & n'ont pas besoin de l'être; le monde honnête & poli, qui joint à la décence des moeurs une intelligence épurée & un sentiment délicat des bonnes choses; l'état mitoyen, plus étendu qu'on ne pense, qui tâche de s'approcher par vanité de la classe des honnêtes gens, mais qui est entraîné vers le bas peuple par une pente naturelle. Il ne s'agit donc plus que de savoir de quel côté il est le plus avantageux de décider cette classe moyenne & mixte. Sous les tyrans & parmi les esclaves la question n'est pas douteuse; il est de la politique de rapprocher l'homme des bêtes, puisque leur condition doit être la même, & qu'elle exige également une patiente stupidité. Mais dans une constitution de choses fondée sur la justice & la raison, pourquoi craindre d'étendre les lumieres, & d'ennoblir les sentimens d'une multitude de citoyens, dont la profession même exige le plus souvent des vûes nobles, un sentiment & un esprit cultivé? On n'a donc nul intérêt politique à entretenir dans cette classe du public l'amour dépravé des mauvaises choses.

La farce est le spectacle de la grossiere populace; & c'est un plaisir qu'il faut lui laisser, mais dans la forme qui lui convient, c'est - à - dire avec des treteaux pour théatres, & pour salles des carrefours; par - là il se trouve à la bienséance des seuls spectateurs qu'il convienne d'y attirer. Lui donner des salles décentes & une forme réguliere, l'orner de musique, de danses, de décorations agréables, c'est dorer les bords de la coupe où le public va boire le poison du mauvais goût. Article de M. Marmontel.

Farce (Page 6:406)

Farce, en Cuisine, est une espece de garniture ou mêlange de différentes viandes hachées bien menues, assaisonnées d'épices & de fines herbes.

Farce (Page 6:406)

Farce, se dit encore, parmi les Cuisiniers, d'un mets fait avec plusieurs sortes d'herbes, comme oseille, laitue, porée, &c. hacbées ensemble, & brouillées avec des oeufs; avant de la servir, outre ceux qu'on y a brouillés, on y met encore des quartiers d'oeufs durs, tant pour orner le plat de farce, que pour adoucir la trop grande aigreur des herbes.

FARCIN (Page 6:406)

FARCIN, s. m. (Manége, Maréchall.) De toutes les affections cutanées, le farcin est celle qui a été envisagée comme la plus formidable.

Vanhelmont, à l'aspect de ses symptomes & de ses progrès, le déclara d'abord la source & l'origine de la vérole. Cette décision honore peu sans doute les inquisiteurs qui attenterent pieusement à sa liberté, sous prétexte que ses succès, dans le traitement des maladies du corps humain, étoient au - dessus des forces de la nature.

Soleysel, cet oracle encore consulté de nos jours, en donne une définition qui persuaderoit que la célébrité de son nom est moins un témoignage de son savoir que de notre ignorance. Est aura venenata, dit - il, ce sont des esprits corrompus, qui pénetrent les parties du corps du cheval avec la même facilité que la lumiere du soleil passe au - travers d'un verre. L'obscurité d'un semblable texte exigeroit nécessairement un commentaire; mais nous n'aurons pas la hardiesse & la témérité d'entreprendre d'expliquer ce que nous n'entendons pas, & ce que vraissemblablement l'auteur n'a pas compris lui - même.

Considérons le farcin dans ses signes, dans ses causes, & dans les regles thérapeutiques, auxquels nous sommes forcés de nous assujettir relativement au traitement de cette maladie.

Elle s'annonce & se manifeste toûjours par une éruption. Il importe néanmoins d'observer que les boutons qui la caractérisent, n'ont pas constamment le même aspect & le même siége.

Il en est qui se montrent indistinctement sur toutes les parties quelconques du corps de l'animal; leur volume n'est pas considerable; ils abscedent quelquefois.

D'autres à - peu - près semblables, mais plus multipliés, n'occupent communément que le dos, & ne sont répandus qu'en petit nombre sur l'encolure & sur la tête; à mesure qu'il en est parmi ceux - ci qui se dessechent & s'évanoüissent, les autres se reproduisent & reparoissent.

Souvent nous n'appercevons que des tumeurs prolongées, fortement adhérentes & immobiles, avec des éminences très - dures à leurs extrémités & dans leur milieu: lorsque ces duretés suppurent, elles fournissent une matiere blanchâtre & bourbeuse.

Souvent aussi ces mêmes tumeurs prolongées suivent & accompagnent exactement quelques - unes des principales ramifications veineuses, telles que les jugulaires, les maxillaires, les axillaires, les humérales, les céphaliques, les aurales, les saphenes; & les sortes de noeuds qui coupent d'espace en espace ces especes de cordes, dégénérant en ulceres dont les bords calleux semblent se resserrer & se retrécir, donnent un pus ichoreux, sanieux, & fétide.

Il arrive encore que les ulceres farcineux tiennent de la nature des ulceres vermineux, des ulceres secs, des ulceres chancreux; & c'est ce que nous remarquons principalement dans ceux qui résu! tent de l'éclat des boutons qui surviennent d'abord près du talon, ou sur le derriere du boulet dans les extrémités postérieures. Ces extrémités exhalent dès - lors une odeur insupportable; elles deviennent ordinairement d'un volume monstrueux, & sont en quelque façon éléphantiasées.

Enfin ces symptomes sont quelquefois unis à l'engorgement des glandes maxillaires & sublinguales, à un flux par les nasaux d'une matiere jaunâtre, verdâtre, sanguinolente, & très - différente de celle qui s'écoule par la même voie à l'occasion de quelques boutons élevés dans les cavités nasales, & d'une legere inflammation dans la membrane pituitaire, à une grande foiblesse, au marasme, & à tous les signes qui indiquent un dépérissement total & prochain.

C'est sans doute à toutes ces variations & à toutes ces différences sensibles, que nous devons cette foule de noms imaginés pour désigner plusieurs sortes de farcin, tels que le volant, le farini oculus, le cordé, le cul de poule, le chancreux, l'intérieur, le taupin, le bifurque, &c. Elles ont aussi suggeré le prognostic que l'on a porté relativement au farcin qui attaque la tête, les épaules, le dos, le poitrail, & qui a paru très - facile à vaincre, tandis que celui qui occupe le train de derriere, qui présente un appareil d'ulceres sordides, a été déclaré très - rebelle, & même incurable, lorsqu'il est accompagné de l'écoulement par les nasaux.

Les causes évidentes de cette maladie sont des exercices trop violens dans les grandes chaleurs, une nourriture trop abondante donnée à des chevaux

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