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Je ne dirai rien de nos voisins; le talent de conter
supérieurement n'a point passé chez eux, ils n'ont
point de fabulistes. Je sai bien que le poëte Gai a fait
en anglois des fables estimées par sa nation, & que
Geller, poëte saxon, a publié des fables & des contes
qui ont eu beaucoup de succès dans son pays;
mais les Anglois ne regardent les fables de Gai
que comme son meilleur ouvrage, & les Allemands même reprochent à Geller d'être monotone
& diffus. Je doute que ce qui manque à l'un pour
être excellent, & que deux défauts aussi considérables
que ceux qu'on reconnoît dans l'autre, puissent être
rachetés par la pureté du style, la délicatesse des
pensées, & les sentimens d'amour & d'amitié qu'on
dit que celui - ci a sû répandre dans ce genre d'ouvrages;
& par la force de l'expression, & la beauté de
la morale & des maximes qu'on accorde à celui - là.
Article de M. le Chevalier
FAÇADE (Page 6:355)
FAÇADE, s. f. (Archit.) c'est le frontispice ou la structure extérieure d'un bâtiment. On dit le frontispice d'une église, d'un temple, d'un monument public, &c. On dit la façade du côté des jardins, du côté de la rue, de la cour, du grand chemin, &c. On appelle encore façade latérale, le mur de pignon ou le retour d'un bâtiment isolé. C'est par la décoration de la façade d'un édifice, que l'on doit juger de l'importance de ce dernier, du motif qui l'a sait élever, & de la dignité du propriétaire: c'est par son ordonnance que la capacité d'un architecte se manifeste, & que les hommes intelligens jugent de la relation qu'il a sû observer entre la distribution des dedans, & celle des dehors, & de ces deux parties avec la solidité. L'on peut dire que la façade d'un bâtiment est à l'édifice, ce que la physionomie est au corps humain: celle - ci prévient en faveur des qualités de l'ame; l'autre détermine à bien juger de l'intérieur d'un bâtiment. Mais, de même qu'un peintre, un sculpteur doit varier les expressions de ses figures, afin de ne pas donner à un soldat le caractere d'un héros, ni aux dieux de la fable, des traits qui tiennent trop de l'humanité; il convient qu'un architecte fasse choix d'un genre de décoration, qui désigne sans équivoque les monumens sacrés, les édifices publics, les maisons royales, & les demeures des particuliers; attention que nos modernes ont trop négligée jusqu'à présent. Tous nos frontispices, nos façades extérieures portent la même empreinte: celles de nos hôtels sont revêtues des mêmes membres d'architecture, & l'on y remarque les mêmes ornemens qui devroient être reservés pour nos palais; négligence dont il résulte non - seulement un défaut de convenance condamnable, mais encore une multiplicité de petites parties, qui ne produisent le plus souvent qu'une architecture mesquine, & un desordre dont se ressentent presque toutes les productions de nos jours, sans excepter les temples consacrés à la Divinité.
Malgré l'abus général dont nous parlons, nouallons citer les frontispices & les façades de nos bâtimens françois les plus capables de servir d'autorités, & dont les compositions sont les plus exemptes des défauts que nous reprochons ici. De ce nombre sont, la façade du Louvre du côté de Saint Germain
FACE (Page 6:355)
FACE, (Ar at.) visage de l'homme. Cette partie
animée par le souffle de Dieu, suivant l'expression
de Moyse (Gen. ij. 7.), a des avantages très - considérables sur celle qui lui répond dans les autres animaux,
& qu'on appelle bec, museau, ou hure. Voyez
Cicéron, Ovide, Silius Italicus, & plusieurs autres, ont remarqué que l'homme seul de tous les animaux, a la face tournée vers le ciel. Brown, l. I V. ch. j. de son ouvrage sur les erreurs populaires, a dit là - dessus des choses assez curieuses. Voy. Brown's Worcks, p. m. 149 - 151.
M. de Buffon, dans le second tome de son histoire naturelle, a exprimé parfaitement les traits caractéristiques
qui peignent les passions fortes par le changement
de la physionomie. Si l'on considere combien
les passions ont de degrés & de combinaisons différentes,
si l'on observe ensuite que chaque modification
des mouvemens de l'ame est reconnoissable à
des yeux exercés, on sera étonné de la diversité prodigieuse
des mouvemens, dont les muscles de la face
sont susceptibles. Voyez
On juge encore du tempérament; & presque des
moeurs & du caractere d'esprit, par l'inspection des
rides du front. Le principe de cet art, dont l'application
paroît fort vaine, a été singulierement défendu
par M. Lancisi, dans une dissertation qui est à la
tête du Theatrum anat. de Manget. Voy.
Les Anatomistes sont assez d'accord sur l'exposition
des os de la face; mais ils different extrèmement
dans les descriptions des muscles de cette partie.
Celles de Santorini sont très - remarquables. Observ.
anat. chap. j. Voyez les articles particuliers des os &
des muscles de la face, comme
On distingue la face en partie supérieure ou front, & en partie inférieure. Enfin on se sert du mot face, pour exprimer le côté supérieur, antérieur, &c. de différentes parties du corps. (g)
Face (Page 6:355)
Face hippocratique, voyez
FACE (Page 6:356)
FACE, s. f. en Géomét. désigne en général un dès
plans qui composent la surface d'un polyhedre: ainsi
on dit que l'hexahedre a six faces. V.
La face ou le plan sur lequel le corps est appuyé, ou supposé appuyé, est appellée proprement sa base, & les autres plans gardent le nom de face. Chacune des faces peut servir de base, ou être supposée servir de base. Cependant lorsqu'un corps est long & étroit, comme un obélisque, on prend pour base la face la moins étendue. (O)
Face (Page 6:356)
Face d'une Place (Page 6:356)
Lorsqu'on veut attaquer une place, il est très - important d'en bien connoître les différentes faces, ou
les différens fronts, afin d'attaquer le plus foible ou
celui qui donne le plus de facilité pour les approches,
& pour y faire arriver les munitions commodément.
Voyez
Faces (Page 6:356)
Ainsi les faces du bastion sont les deux côtés qui
forment un angle saillant du côté de la campagne;
elles sont par leur position les plus exposées de toutes
les parties de l'enceinte, au feu de l'ennemi; &
comme elles ne sont d'ailleurs défendues que par le
flanc du bastion opposé, elles sont les parties les plus
foibles du bastion, ou de l'enceinte des places fortifiées: c'est par cette raison que l'attaque du bastion
se fait par les faces; on y fait breche ordinairement
vers le milieu ou le tiers, à compter de l'angle flanqué;
on se trouve par - là en état, lorsqu'on s'est établi sur la breche, d'occuper plus promptement tout
l'intérieur du bastion. Voy.
Les faces du bastion doivent avoir au moins 35 ou 40 toises, afin que le bastion ne soit pas trop pe<cb->
Les faces de la demi - lune, des contre - gardes, des
tenaillons ou grandes lunettes, &c. sont de même les
deux côtés de ces ouvrages qui forment un angle
vers la campagne; ainsi que celles des places d'armes
du chemin couvert. Ces dernieres devroient
avoir toûjours 15 ou 20 toises, afin de rendre les
places d'armes plus grandes, & de pouvoir flanquer
plus avantageusement les branches ou les côtés du
chemin couvert, qui en sont flanqués ou défendus.
Voyez
Face (Page 6:356)
Pour cet effet, les Dessinateurs divisent ordinairement la hauteur du corps en dix parties égales, qu'ils appellent faces en terme d'art; parce que la face de l'homme a été le premier modele de ces mesures. On distingue trois parties égales dans chaque face, c'est - à dire dans chaque dixieme partie de la hauteur du corps: cette seconde division vient de celle que l'on a faite de la face humaine en trois parties égales. La premiere commence au - dessus du front, à la naissance des cheveux, & finit à la racine du nez; le nez fait la deuxieme partie de la face; & la troisieme, en commençant au - dessous du nez, va jusqu'au - dessous du menton. Dans les mesures du reste du corps, on désigne quelquefois la troisieme partie d'une face, ou une trentieme partie de toute la hauteur, par le mot de nez, ou de longueur du nez.
La premiere face dont nous venons de parler, qui est toute la face de l'homme, ne commence qu'à la naissance des cheveux, qui est au - dessus du front; depuis ce point jusqu'au sommet de la tête, il y a encore un tiers de face de hauteur, ou, ce qui est la même chose, une hauteur égale à celle du nez: ainsi depuis le sommet de la tête jusqu'au - bas du menton, c'est - à - dire dans la hauteur de la tête, il y a une face & un tiers de face; entre le bas du menton & la fossette des clavicules, qui est au - dessus de la poitrine, il y a deux tiers de face: ainsi la hauteur depuis le dessus de la poitrine jusqu'au sommet de la tête, fait deux fois la longueur de la face; ce qui est la cinquieme partie de toute la hauteur du corps. Depuis la fossette des clavicules jusqu'au - bas des mammelles, on compte une face: au - dessous des mammelles commence la quatrieme face, qui finit au nombril; & la cinquieme va à l'endroit où se trouve la bifurcation du tronc; ce qui fait en tout la moitié de la hauteur du corps. On compte 2 faces dans la longueur de la cuisse jusqu'au genou; le genou fait une demi face. Il y a 2 faces dans la longueur de la jambe, depuis le bas du genou jusqu'au coup - de - pié, ce qui fait en tout neuf faces & demie; & depuis le coup - de - pié jusqu'à la plante du pié, il y a une demi - face, qui complete les dix faces, dans lesquelles on a divisé toute la hauteur du corps.
Cette division a été faite pour le commun des
hommes; mais pour ceux qui sont d'une taille haute
& fort au - dessus du commun, il se trouve environ
une demi - face de plus dans la partie du corps, qui
est entre les mammelles & la bifurcation du tronc:
c'est donc cette hauteur de surplus dans cet endroit
du corps qui fait la belle taille. Alors la naissance de la
bifurcation du tronc ne se rencontre pas précisément
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