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Extension (Page 6:326)
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L'alongement des membres se fait principalement
par l'action de tous leurs muscles extenseurs. Il semble,
dit M. Haller dans une note sur le §. 628. des
institulions de Boerhaave, que l'action des muscles
fléchisseurs, qui est presque continue, & qui est dominante
même pendant le sommeil, ensorte qu'elle
détermine la figure, l'attitude du corps pendant ce
tems - là, gêne & plie tellement les troncs des vaisseaux
sanguins & des nerfs, qu'il est nécessaire que
les muscles extenseurs se mettent en action pour les
dégager, en donnant aux membres un état contraire
à celui de flexion, dans lequel ils sont le plus
long - tems, c'est - à - dire en les étendant; ce qui met
les vaisseaux dans une direction égale, & rend plus
libre le mouvement des humeurs qui y sont contenues: la distribution des esprits est aussi conséquemment
plus facile dans les nerfs, qui sont alors exempts
de toute compression. Voyez
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Quoique nous ignorions d'où procede la cohésion
mutuelle des élémens qui constituent la fibre, nous
savons par expérience que le principe qui les unit,
peut augmenter ou diminuer. Il en est des fibres du
corps humain comme des parties de fer qu'on alonge
en forme de fil, ou comme d'une corde d'instrument
de musique, qui s'alonge avec des perds jusqu'au moment de la rupture. Nos fibres sont pareillement
susceptibles d'alongement & d'accourcissement
avec élasticité. Voyez
Nos vaisseaux qui sont composés de fibres, sont également capables de se prêter à l'impulsion du fluide, & peuvent être distendus jusqu'à un certain point sans rupture. Il faut donc qu'il y ait non - seulement dans les fibres solides, mais dans les membranes, les vaisseaux, & les visceres qui en sont formés, une faculté d'alongement, d'accourcissement, & de ressort, un degré fixe & déterminé de cohésion jusqu'à un certain point. Or le défaut, ou l'excès de cette cohésion dans les fibres, qui leur permet d'être
La trop grande extension des fibres, des vaisseaux, & des visceres du corps humain, peut être occasionnce 1°. par une trop grande plenitude, un amas d'humeurs, la comprestion, l'obstruction, la suppression des évacuations, la violence de la circulation, le manque de soûtien ou de point d'appui dans les blessures. 2°. Elle peut être produite semblablement par des vents, l'inflammation, la constipation, l'hydropisie, l'oedeme, l'empième, &c. Dans tous ces cas, il faut détruire les causes qui produisent l'abord de liquides dans leurs canaux, ou qui les y retiennent, & si l'on n'y peut parvenir, tirer l'humeur contenue par une nouvelle ouverture.
Les suites de la trop grande extension des parties du corps humain, sont palpables par les effets de la torture, de la rétention d'urine, & même par la grossesse. En effet, dans les états de l'Europe où se donne la question, ce tourment inutile & barbare qui fait frémir l'humanité, il y a des pays, où après avoir suspendu des criminels, on leur attache au bout des pies des poids de centaines de livres, qu'on augmente par degrés. Il résulte de cette distension excessive, une espece de paralysie sur les parties inférieures qui deviennent immobiles pendant plusieurs jours. La même chose arrive à la vessie, qui n'est plus capable de se resserrer, quand elle a souffert une trop violente distension par une ischurie; enfin la peau & la membrane adipeuse du bas - ventre, sont si considérablement distendues dans les femmes grosses, qu'après qu'elles ont été délivrées, cette peau reste flasque & ridée toute leur vie.
La trop grande distension arrive encore dans les luxations, les fractures, les efforts avec résistance, le soulevement d'un poids, une courbure trop forte, & autres efforts semblables, dans lesquels cas, les parties trop tendues, demandent à être remises dans leur état naturel, avant qu'elles soient rompues. La trop grande extension des muscles, des tendons, des ligamens, qu'on éprouve dans les maladies convulsives & spasmodiques, exige la guérison particuliere de ces maladies.
Lorsque les vaisseaux du cerveau ont été rompus par une excessive distension, ils déchargent les fluides qu'ils contenoient, d'où naissent une infinité d'accidens, depuis le vertige jusqu'à l'apoplexie la plus complete. Les seuls remedes consistent dans lasaignée, la révulsion, le trépan, &c. pour l'évacuation des humeurs extravasées.
On empêche que les vaisseaux foibles ne soient distendus à l'exces par les fluides qu'ils contiennent, au moyen d'une compression générale; car plus la fibre est tiraillée, & plus elle s'affoiblit. Ainsi les bandages & les appareils qui pressent sur la chair, en donnant aux vaisseaux une espece de soûtien & de point d'appui, font ce que ne sauroient faire les solides trop affoiblis, c'est - à - dire, qu'ils s'opposent à la distension des vaisseaux.
La distension qui vient de la trop grande sécheresse & rigidité des fibres, se guérit par les émolliens, les humectans, les adoucissans, les gras.
Les fibres distendues par quelque cause que ce soit, acquierent de la dureté, de la résistance, de la maigreur, ensuite perdent leur élasticité, ou se rompent. Leur contact mutuel est moins pressé, les interstices des membranes deviennent plus grands, & laissent passer les humeurs qu'ils devroient retenir: les cavités des vaisseaux s'étrécissent, & enfin se ferment. Les nerfs éprouvent la douleur, la stupeur, la paralysie: la partie où les liquides abordent, se tuméfie, s'appesantit, jaunit, ou pâlit.
Après qu'on a détruit les causes de la trop grande extension, il faut rapprocher les parties & les soûte<pb-> [p. 327]
Extension (Page 6:327)
Pour bien faire l'extension & la contre - extension,
il faut que les parties soient tirées & retenues avec
égale force; & que les forces qui tirent & qui retiennent,
soient, autant qu'il est possible, appliquées
aux parties mêmes qui ont besoin de l'extension & de
la contre - extension. Les extensions doivent se faire par
degrés, & on les proportionne à l'éloignement des
parties, & à la force des muscles qui résistent à l'extension. Si l'on tiroit tout - à - coup avec violence, on
courroit risque de déchirer & de rompre les muscles,
parce que leurs fibres n'auroient point eu le tems de
ceder à la force qui les alonge. Si les mains ne suffisent
pas, on employe les lacqs. Voyez
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EXTENUATION (Page 6:327)
EXTENUATION, s. f. (Belles - Lettres) figure de
Rhétorique, par laquelle on diminue une chose à
dessein. Par exemple, si un adversaire qualifie une
action de crime énorme, de méchanceté exécrable,
on l'appelle simplement une saute, une fragilité pardonnable. Cette figure est opposée à l'hyperbole.
Voyez
Exténuation (Page 6:327)
EXTERNE, ou EXTÉRIEUR (Page 6:327)
EXTERNE, ou EXTÉRIEUR, adj. (Phys.) est un terme relatif qui se dit de tout ce qui est au - dehors d'un corps. La surface d'un corps, c'est - à - dire cette partie qui paroît & se présente aux yeux ou au toucher, est la partie externe du corps.
Dans ce sens, externe est opposé à interne ou intérieur. Voyez
Externes (Page 6:327)
Les angles externes d'un poligone quelconque pris
ensemble sont égaux à quatre angles droits. Dans un
triangle, l'angle externe D O A (
Externe (Page 6:327)
EXTINCTION (Page 6:327)
EXTINCTION, s. f. (Phys.) est l'action d'éteindre,
c'est - à - dire d'anéantir ou de détruire le feu, la
flamme ou la lumiere. Voyez
Boerhaave nie qu'il y ait proprement rien qui soit capable d'éteindre le feu: c'est, dit - il, un corps sui
Celanpeut être; mais il n'en est pas moins vrai qu'on arrête l'action de cette matiere qui forme ce que nous appellons le feu. Ainsi dire que l'eau n'éteint pas le feu, parce qu'elle ne détruit pas la matiere du feu, c'est éluder la difficulté au lieu de la résoudre.
Les sectateurs d'Aristote expliquent l'extinction du
feu par le principe d'antipéristase ou de contrariété;
ainsi, disent - ils, l'eau chasse le feu, parce que les
qualités de l'eau sont contraires à celles du feu; l'une
étant froide & humide, & l'autre chaud & sec. Mais
outre que ce n'est pas là une explication, puisqu'elle
ne rend point raison de cette contrariété, elle ne
paroît pas même satisfaisante pour ceux qui se contentent
de mots vuides de sens; car le feu est éteint
avec l'eau chaude aussi - bien qu'avec l'eau froide, &c.
Voyez
Quelques modernes apportent deux causes plus plausibles de l'extinction du feu; savoir la dissipation, comme quand les matieres qui lui servent d'aliment sont dispersées par un vent trop violent; & la suffocation, quand il est tellement comprimé qu'il ne peut plus conserver son mouvement libre, comme il arrive quand on jette de l'eau - dessus.
On sent bien que cette explication est encore très - legere & très vague. Avoüons franchement que nous ignorons pourquoi l'eau éteint le feu, comme nous ignorons pourquoi une pierre tombe, pourquoi nous remuons nos doigts, & la cause de cent autres phénomenes aussi communs, & aussi inexplicables pour nous. (O)
Extinction (Page 6:327)
Extinction de la chandelle: c'est lorsqu'on fait une
adjudication à l'extinction de petites bougies ou chandelles,
comme cela se pratique dans les fermes du
Roi. Voyez
Extinction d'une charge fonciere, réelle, ou hypothéquaire; c'est lorsqu'on amortit quelque charge qui étoit imposée sur un fonds.
Extinction du doüaire; c'est lorsque la femme & les enfans qui avoient droit de joüir du doüaire, sont décédés, ou que l'on a composé avec eux, & racheté le doüaire.
Extinction d'une famille; c'est lorsqu'il n'en reste plus personne.
Extinction d'un sidei - commis, ou d'une substitution; c'est lorsque le fidei - commis ou substitution est fini, soit parce tous les degrés sont remplis, & que les biens deviennent libres, soit parce qu'il ne se trouve plus personne habile à recueillir les biens en vertu de la disposition.
Extinction de ligne directe, ou collatérale; c'est lorsque dans une famille une ligne se trouve entierement défaillante, c'est - à - dire qu'il n'en reste plus personne.
Extinction de nom; c'est lorsqu'il ne se trouve plus personne de ce nom.
Extinction d'une rente; c'est lorsqu'une rente est amortie ou remboursee.
Extinction d'une servitude; c'est quand un héritage est déchargé de quelque servitude qui y étoit imposée.
Extinction d'une substitution, voyez ci - dessus Extinction d'un fidei - commis. (A)
EXTIRPATION (Page 6:327)
EXTIRPATION, s. f. est un terme de Chirurgie, qui signifie couper entierement une partie, comme une loupe, un polype, un cancer, &c.
L'amputation du bras dans l'article, est une extirpation de l'extrémité supérieure. V.
EXTISPICE (Page 6:327)
EXTISPICE, s. m. (Antiquité.) inspection des
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