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Mais c'est un moyen trop difficile à employer;
pour qu'il n'ait pas été négligé, & même rejetté
par ceux qui ont voulu abreger le chemin qui conduit
à la réputation & à la fortune: la facilité de
faire des systèmes, de les adopter, d'en imposer au
public, pour qui le rideau est toûjours tiré sur les
vérités qui caractérisent la science médicinale, a
fourni l'expédient: on a étudié la physique du corps
humain dans le cadavre, mais non pas celle du corps
vivant, qui paroît être généralement plus ignorée
que jamais: on s'est montré plus savant dans les
écoles, dans les livres, depuis la découverte de la
circulation du sang; mais on n'a presque rien fait
pour l'avancement de l'art de guérir: on a multiplié
les remedes à l'infini: on en a même trouvé de
nouveaux; mais il n'y a pas moins de maladies mortelles,
de maladies longues, incurables. Tous ces
défauts ne peuvent raisonnablement être attribués
qu'à l'abandon qu'on a fait de la route tenue par les
anciens, c'est - à - dire de l'observation à la faveur
de laquelle ils avoient fait de très - grands progrès,
en très - peu de tems: progrès qui ont été suspendus,
dès qu'on a cessé d'observer; par conséquent, depuis
plusieurs siecles, & particulierement depuis que
l'on ne s'est occupé dans l'étude de la Medecine, que
des productions de l'imagination, auxquelles on s'est
efforcé de soûmettre, d'adapter la pratique de l'art;
depuis qu'on fait consister cet art dans le seul usage
des remedes, dont on ne tire l'indication que
de l'idée que l'on se forme sur la nature de la cause
morbifique: idée le plus souvent conçûe d'après les
hypothèses que l'on a embrassées; enfin depuis que
l'on ne fait aucune attention aux différens mouvemens
salutaires, ou tendans à l'être, qui s'operent
dans le cours des maladies, indépendamment d'aucun
secours, aux efforts de la puissance conservatrice,
pour le bien de son individu (voyez
Mais comment a - t - on jamais sû que la nature
seule pouvoit produire de bons effets, si ce n'est par
le moyen de l'observation? & a - t - on pû observer
ces effets, sans laisser à elle - même la cause qui les
produit? Il a donc fallu attendre pour observer: on
ne peut, par conséquent, réparer tous les défauts
de la pratique de nos jours, qu'en rétablissant l'exspectation, à la faveur de laquelle seule, on peut apprendre
à agir avec méthode, pour secourir les hommes
dans leurs maladies, & sans laquelle on ne parviendra
jamais à rendre l'art de guérir, digne de son
nom, & aussi utile au genre humain, qu'il est susceptible
de l'être. Voyez
EXSUCTION (Page 6:324)
EXSUCTION, s. f. Ce terme est employé par
M. Quesnay, essai physiq. pour signifier l'extraction
qui se fait du suc des alimens, par le méchanisme de
la digestion. Voyez
EXTASE (Page 6:324)
EXTASE, s. f. (Théolog.) ravissement de l'esprit hors de son assiete naturelle, ou situation dans laquelle un homme est transporté hors de lui - même, de maniere que les fonctions de ses sens sont suspendus.
Le ravissement de S. Paul jusqu'au troisieme ciel, étoit ce que nous appellons extase. L'histoire ecclésiastique fait foi que plusieurs saints ont été ravis en extase pendant des journées entieres. C'est un état réel, trop bien attesté pour qu'on puisse douter de son existence.
Mais comme le mensonge & l'imposture s'efforcent de copier la vérité, & d'abuser de choses d'ailleurs innocentes, il est bon d'observer que les faux mystiques, les enthousiastes, les fanatiques ont supposé des extases, pour tâcher d'autoriser leurs rêveries ou leurs impiétés. Le faux prophete Mahomet persuada aux Arabes ignorans que les accès d'épilepsie auxquels il étoit sujet, étoient autant d'extases où il recevoit des révélations divines. (G)
Extase (Page 6:324)
Sennert, prax. medic. lib. I. part. II. cap. xxx.
parle aussi de l'extase en différens sens; il lui donne
entr'autres, avec Scaliger, celui d'enthousiasme, quoique
très - impropre. Voyez
L'usage a prévalu d'appelier extase une maladie
soporeuse en apparence, mais mélancolique en
effet, dans laquelle ceux qui en sont affectés, sont
privés de tout sentiment & de tout mouvement, semblent
morts, & paroissent quelquefois roides comme
une statue, sans l'être, autant que dans le tetane &
le catochus; ils n'ont par conséquent pas la flexibilité
des cataleptiques: ils en sont distingués d'ailleurs,
en ce qu'ils avoient avant l'attaque, l'esprit fortement
occupé de quelqu'objet, & qu'ils se le rappellent
souvent après l'accès extatique. Ils ont cependant
cela de commun, que s'ils sont debout, ils restent
dans cette situation immobiles, & de même de
toute autre attitude dans laquelle ils peuvent être
surpris par l'attaque. Voyez
Nicolas Tulpius, Henri de Hers & autres, rapportent des observations, par lesquelles ils assûrent avoir vû des filles & de jeunes hommes passionnément amoureux tomber dans l'extase, par le chagrin de ce qu'on leur refusoit l'objet de leur passion, & n'en revenir que parce qu'on leur crioit qu'on la satisferoit. La dévotion produit aussi quelquefois cet effet, comme il en conste par l'observation du Capucin, dont parle le même Henri de Hers. M. de Sauvage dit [p. 325]
Les saignées, les émétiques, les clysteres acres, irritans; les sternutatoires, les cauteres actuels; tous ces remedes employés avec prudence, séparément ou conjointement, selon que le cas l'exige, peuvent remplir toutes les indications dans cette maladie. On doit avoir attention de ne faire d'abord usage que des moins violens, en passant par degrés aux plus actifs. (d)
EXTENSEUR (Page 6:325)
EXTENSEUR, adj. pris subst. (Anat.) est le nom d'un muscle qui produit le mouvement des os, que les Anatomistes appellent extension.
Ce mouvement est opposé à la flexion, & devient même une flexion en sens contraire, si la forme de l'articulation ne s'y oppose, comme on le voit dans les splenius & complexus, dans les cubitaux & radiaux externes, dans les extenseurs des doigts du pié, &c.
Les muscles extenseurs des doigts de la main & du pié, n'ont point d'autre nom que celui qu'ils tirent de leur fonction. M. Morgagni observe que les muscles du pouce & des autres doigts de la main, surtout les extenseurs, présentent beaucoup de variétés dans les différens sujets, pour ce qui regarde le nombre & la distribution de leurs tendons, & qu'on ne peut en promettre une description bien certaine. Voyez ses adversar. anat. II. pag. 40. On peut appliquer cette remarque aux extenseurs des orteils, comme nous verrons plus bas.
L'extenseur commun des doigts de la main, vient de la partie postérieure & inférieure du condyle externe de l'humerus; il sort d'une gaine tendineuse qui enveloppe & pénetre les muscles anconé, radial & cubital externes: il se divise en trois portions charnues, terminées par trois tendons qui passent sous le ligament annulaire commun externe du poignet. Un quatrieme tendon qui va au petit doigt, mais qu'on ne trouve pas toûjours, passe pour un anneau particulier du même ligament. Les extrémités de ces tendons s'inserent aux tubercules oblongs & transverses des parties supérieures externes des têtes des secondes phalanges; ensuite elles s'écartent latéralement en deux bandelettes qui se réunissent encore, & s'attachent aux faces convexes des troisiemes phalanges près de leurs bases.
L'extenseur propre du petit doigt est enveloppé dans son principe de la gaine tendineuse du coude, dont il est parlé ci - dessus. Il est attaché le long de la moitié supérieure externe de l'os du coude. Son tendon divisé superficiellement dans le trajet sur le dos de la main, accompagne le quatrieme tendon de l'extenseur commun, & s'unit avec lui sur le quatrieme os du métacarpe.
L'extenseur propre de l'index, qu'on appelle aussi indicateur, vient par un principe tendineux de la partie externe & moyenne du cubitus, au - dessous de l'attache du grand extenseur du pouce. Il est encore un peu attaché au ligament inter - osseux; il se termine par un tendon qui passe par le ligament annulaire des tendons de l'extenseur commun, & qui s'unit avec le tendon de ce muscle qui va au doigt index, au - dessus de la tête du premier os du métacarpe.
Le petit extenseur du pouce de la main vient de la partie externe & presque supérieure de l'os du coude; il s'attache ensuite au ligament inter - osseux, forme un tendon qui passe dans le sinus antérieur de
Le grand extenseur du pouce de la main, tire son origine de la partie externe & moyenne du cubitus; il s'attache aussi au ligament inter - osseux, & à la partie moyenne du radius. Son tendon passe sous le ligament transversal externe du poignet; & après s'être uni avec le tendon du petit extenseur, va se terminer à la partie convexe de la troisieme phalange, près la base.
Le long extenseur des doigts du pié, vient du côté externe de la tête du cibia, de l'épine antérieure de la tête du péroné, de la partie supérieure du ligament inter - osseux: il est attaché le long de la face interne du péroné. En passant sous le ligament annulaire commun, il se divise en quatre tendons qui se portent sur la face supérieure des quatre derniers orteils.
Le court extenseur des orteils vient de la partie supérieure & antérieure du calcanéum & de l'astragal; il se divise en quatre tendons, dont le premier s'attache à la partie convexe de la premiere phalange du pouce. Les autres tendons forment dans les trois doigts suivans, avec les tendons du long extenseur, des tendons communs qui s'inserent aux secondes phalanges de ces doigts: de - là les tendons des deux extenseurs se séparent; & s'unissant derechef, se terminent aux troisiemes phalanges.
L'extenseur propre du pouce est attaché aux trois quarts supérieurs de la face interne du péroné, à la partie voisine du ligament inter - osseux, & un peu à l'extrémité inférieure du tibia. Son tendon s'insere à la partie supérieure de la premiere tête de la derniere phalange du pouce.
Cowper, & après lui Douglas, ont admis un court extenseur du gros orteil; mais ce muscle, par leur description, semble faire partie du court extenseur des orteils, ainsi que l'a pensé M. Albinus. Voyez son ouvrage intitulé, Historia musculorum hominis, pag. 603.
Il est aisé d'expliquer l'extension libre de chaque doigt de la main, & l'extension nécessairement simultanée des quatre doigts du pié après le pouce, par la différence des extenseurs des doigts de la main & du pié. La myographie comparée du chien, donnée par M. douglas, explique aussi la simultanéïté de l'extension des doigts de cet animal.
On trouvera la comparaison des muscles extenseurs & fléchisseurs, dans l'article
EXTENSIBILITÉ (Page 6:325)
EXTENSIBILITÉ, s. f. (Phys.) est la propriété
que certains corps ont de pouvoir souffrir de l'extension.
Ce mot se dit principalement des cordes, des
métaux, &c. Voyez
EXTENSION (Page 6:325)
EXTENSION, s. f. (Phys.) en parlant des corps,
est la même chose qu'étendue. Voyez
Extension (Page 6:325)
On voit une preuve bien sensible de l'extension des
métaux par la chaleur, à la machine de Marly; toutes
les barres qui servent à communiquer le mouvement
des roues, varient tellement de longueur, qu'on a
été obligé de faire plusieurs trous à l'endroit de leur
jonction, pour les ajuster entr'elles à proportion de
leur longueur. Supposant deux tiers de ligne pour
l'alongement d'une barre de fer de six piés, ce seroit
six pouces sur cent toises; ce qui produiroit dans le
jeu des pistons un dérangement considérable, sans la
précaution dont on vient de parler. La chaleur, ainsi
que le froid, doivent par cette raison déranger souvent
les horloges de clocher: la même raison peut
influer quelquefois sur les montres de poche. D'habiles artistes ayant remarqué que l'extension du fer
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